mardi, octobre 31, 2006

Des descendants du "Bounty" condamnés

Des descendants du "Bounty" condamnés


Quatre habitants de la colonie britannique de Pitcairn, fondée par les "Révoltés du Bounty", vont être emprisonnés pour abus sexuels sur mineurs.


Une reconstitution du ''Bounty'' pour le film de 1961 ''Les Révoltés du Bounty'' (DR)
Une reconstitution du "Bounty" pour le film de 1961 "Les Révoltés du Bounty" (DR)
Q uatre descendants des "Révoltés du Bounty" vont être incarcérés pour abus sexuels sur mineurs. Le Conseil Privé de Londres, saisi en appel par les accusés, a en effet confirmé, mardi 31 octobre, leur condamnation à des peines de prison comprises entre deux et six ans, prononcée en 2004.
Ils seront placés sous la surveillance de policiers néo-zélandais. Deux autres prévenus ont été condamnés à une peine de travaux d'intérêt général.
Les faits s'étaient produits entre 1964 et 1999 dans la petite colonie britannique de l'île de Pitcairn, dans le Pacifique Sud, fondée il y a plus de deux siècles par les "Révoltés du Bounty". Les six hommes poursuivis dans cette affaire, âgés de 32 à 80 ans, représentent environ un tiers de la population adulte masculine de cette île d'une cinquantaine d'âmes située à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et le Chili.

Loi britannique

En 2004, les accusés avaient argué que la Grande-Bretagne n'avait pas d'autorité légale sur Pitcairn dans la mesure où ses fondateurs s'étaient soustraits à la couronne en brûlant leur navire, il y a plus de 200 ans.


Mais l'accusation a estimé que les habitants de Pitcairn avaient accepté la loi britannique depuis le début du 19e siècle.
Le vice-gouverneur de Pitcairn, Matthew Forbes, a précisé que les quatre hommes allaient commencer à purger leur peine dans quelques jours dans la prison qu'ils avaient eux-mêmes contribué à bâtir.
Trois des prévenus sont des descendants directs de Christian Fletcher, le marin qui prit la tête en 1789 de la mutinerie à bord du navire britannique "Bounty". Après avoir jeté leur capitaine William Bligh par dessus bord, "les Révoltés du Bounty" s'étaient installés sur l'île alors inhabitée de Pitcairn.
NOUVELOBS.COM | 31.10.06 | 13:01

lundi, octobre 30, 2006

Windows XP en langue Mapudungun


Microsoft a lancé dans le Chili lundi 30 octobre 2006 une version de Windows XP en langue Mapudungun (Mapuzugun selon eux), développé avec le Programme d'Éducation Interculturelle Bilingue (PEIB) du Ministère de l'Éducation du Chili. Ou autrement dit :

Chi Mapudungun Peniewün Kütxün reymagealu Windows XP wülkelu kiñe Mapudungun Peniewün pünekelu zoy Windows XP gelu. Tüfachi Mapudungun Peniewün Kütxün zuami falintuael Windows anümgelu. Rüf falintuael chuchi pünemekel kiñe gen aznentun ka falin Windows. Witxantukuaymi wellin Microsoft Windows Original zoy azümael chem ñi wülkel Windows Original.


Mapudungun est la langue originale du peuple Mapuche, qui habite le sud le Chili et de l'Argentine. Selon Wikipedia, il y a 440.000 personnes qui parlent cette langue avec différents "degrés de concurrence linguistique". À l'origine cette langue était agraphe, c'est-à-dire, n'avait pas manière écrite, ce pourquoi Mapudungun et Mapuzugun sont des façons correctes d'écrire son nom. Vous pouvez décharger un Language Interface Pack (LIP) pour votre installation actuelle de Windows XP original pour utiliser l'interface dans cette langue.


Links:
- Windows en Mapuzugun (Microsoft Chile)
- Windows® XP Mapudungun Peniewün kütxün (Microsoft Downloads)

samedi, octobre 21, 2006

DANIEL EMILFORK, COMÉDIEN


Le comédien Daniel Emilfork est décédé, à l'âge de 82 ans, le 17 octobre 2006 à Paris.

C'était un dandy, un monstre, un personnage comme on n'en fait plus, aussi extraordinaire "à la ville" que dans ses rôles au cinéma et au théâtre : le comédien Daniel Emilfork est mort, à Paris, mardi 17 octobre, à l'âge de 82 ans. Il l'avait incarnée plusieurs fois, cette camarde qui vient de l'emporter : il la tutoyait, la défiait, jouait avec elle. Comme un torero. Elle l'a eu.
Pour beaucoup - pour les plus jeunes, notamment -, Daniel Emilfork restera comme l'inoubliable Krank, le voleur de rêves d'enfant de La Cité des enfants perdus, le film de Caro et Jeunet. Les autres se souviendront d'un des multiples rôles hors normes qu'il a incarnés avec son physique de héros expressionniste. Des méchants et des monstres. Des vampires, des diables, des savants fous, des espions. Sade en personne, son plus grand rôle au théâtre, dans Marat-Sade, de Peter Weiss, mis en scène par Walter Le Moli en 1986.

Il aurait pu être le Nosferatu de Murnau, il sera homme-libellule dans le personnage à la mesure de sa démesure que Fellini sut lui dessiner dans son Casanova. Et un de ces nombreux seconds rôles qu'il habita de sa présence étrange et crépusculaire, dans des films signés Henri-Georges Clouzot, Roger Vadim, Alain Robbe-Grillet, Romain Gary, George Cukor ou Roman Polanski. Au théâtre, Luchino Visconti, Claude Régy, Patrice Chéreau, avec qui il aura un vrai compagnonnage, ou André Engel s'attacheront cette silhouette d'outre-monde, venue des confins obscurs de la vie.

En janvier 2003, par un beau matin d'hiver, Daniel Emilfork nous avait reçue dans son petit deux-pièces de Montmartre, qu'il occupait "depuis que le Bateau-Lavoir, où (il) occupait l'atelier de Pissaro et de Max Jacob", avait brûlé. Il était, comme toujours, vêtu avec une élégance d'un autre temps - cette élégance qui était tout sauf une question d'argent : costume, cravate et bottines noires, chemise blanche à poignets mousquetaire ornés de boutons de manchette en perles grises. Et l'opale. Cette énorme pierre de malheur aux couleurs changeantes, qu'il portait à la main gauche, comme un défi au destin.

Autour d'un thé bouillant, à la russe, il avait rembobiné le fil de ses souvenirs, et rapidement, porté par sa voix grave et profonde, on était rentré dans un monde à la Blaise Cendrars, où s'enroulaient les volutes du réel et de l'imaginaire comme s'enroulaient les boucles formées par la fumée de son éternelle cigarette. Daniel Emilfork était né au Chili, dans une bourgade du nom de San Felipe, le 7 avril 1924. Ses parents, juifs russes socialistes chassés d'Odessa par les pogroms, avaient fini par échouer là, au terme d'une longue errance.

"ACCENT MOLDO-VALAQUE"

Enfance modeste et souffreteuse, où le sentiment de l'humiliation, de la différence, vient claquer comme un coup de fouet à l'âge de 12 ans, comme il le racontait avec son étonnant "accent moldo-valaque" : "Je ne savais pas que j'étais juif. Un jour, mon professeur de français m'a dit : "C'est curieux, toi, tu n'es ni blanc ni noir, tu es gris. Tu es juif."" A cela, sa mère répondra qu'"être juif, cela voulait dire appartenir au peuple du Livre", et qu'ils n'avaient "d'autre pays que les mots". Daniel Emilfork ne l'oubliera jamais. C'est par amour pour la littérature qu'il arrive à Paris, à 25 ans, avec 50 dollars en poche. La vie de bohème, pour lui, sera une réalité, et pas un cliché pour touristes ou pour bourgeois en mal de chic artiste.

Daniel Emilfork était un ogre exquis et vachard. Il aimait ou détestait, sans nuances, balayait d'un revers de ses interminables bras tel ou tel qui avait eu le malheur de lui déplaire, ou allait tout à coup chercher un volume d'Héraclite sur un des rayonnages de son impressionnante bibliothèque. "Je suis acteur pour que les jeunes gens et les vieux écrivent des poèmes et aient des utopies. Je veux que les gens rêvent à un autre monde", avait-il coutume de dire. C'était une diva, une vraie, pour qui l'art et la vie ne faisaient qu'un. Sans lui, nous rêverons moins bien, c'est sûr.


Fabienne Darge
LE MONDE Article paru dans l'édition du 20.10.06

vendredi, octobre 13, 2006

SOIRÉE A L'AMBASSADE



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Bernardo Toro et Mme Pilar Armanet,
ambassadrice du Chili en France

Le mercredi 11 octobre 2006, l’Ambassade du Chili et les éditions Les Petits matins ont organisé la présentation du roman «Contretemps», du jeune écrivain Bernardo Toro, en présence de S. Exc. Mme Pilar Armanet, ambassadrice du Chili en France, de Mr Raúl Fernández, chef de chancellerie, ainsi que de plusieurs invités du monde de l’édition, journalistes, écrivains, universitaires et personnalités. Un très nombreux public a assisté aussi au lancement du livre, dans le cadre somptueux de l’Hôtel particulier habité autrefois par Pablo Neruda.
La présentation de ce roman sur l’exil dans ce lieu avait une portée très symbolique. En effet, c’est l’exil chilien qui s’invite dans les murs de la représentation chilienne à Paris, un site qui leur fut longtemps fermé et hostile. L’événement contribue aussi au rapprochement entre le Chili de l’intérieur et le Chili de l’exil.

Mr Roland Husson, écrivain et ancien diplomate, attaché culturel Français à Santiago en 1973 - auteur notamment de l’ouvrage « nous avons mal au chili » - a ouvert la soirée par la présentation du livre. M. Husson a relevé quelques influences de la littérature française sur « contretemps » et le fait même qu’il soit écrit en français. En effet, de par son histoire récente et surtout du fait de l’exil, une partie des lettres chiliennes est écrite aujourd’hui dans d’autres langues.

Les comédiens Diane Dassigny et Aurélien Rondeau ont proposé une lecture de quelques extraits du roman, mise en scène par Astrid Sylvain. L’auteur a ensuite pris la parole pour faire de chaleureux remerciements, entre autres à l’association araucaria, qui l’a accompagné dans l’aventure de son premier livre et a œuvré aussi efficacement pour la réussite de la soirée. Bernardo Toro a assuré ensuite une séance de dédicaces, et son oeuvre a trouvé un excellent accueil auprès du public.

Lors du cocktail qui a clôt la présentation, plus de deux cents convives ont pu déguster les vins chiliens, des empanadas et des petits fours chiliens, dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Les invités sont partis avec le livre sous le bras, non sans une certaine fierté de se l’être procuré en avant-première.

SOIREE A L'AMBASSADE Photos de Henri Muñoz

Parution

Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution, le 13 octobre prochain, du roman Contretemps de Bernardo Toro. Ce roman retrace la vie de l’exil chilien en France depuis la répression militaire qui en est la cause jusqu’au retour des exilés dans le Chili ultra-libéral des années 90. Il s’agit à n’en pas douter d’un ouvrage qui fera date tant par la force de sa narration que par la polémique qu’il ne manquera de susciter. A travers la relation amoureuse qui lie le narrateur à Laura, la femme d’un dirigeant d’extrême gauche et personnage central du livre, deux générations se font face : celle des victimes directes de la dictature et celle des exilés volontaires . Ce livre, écrit directement en français comme si l’espagnol avait besoin du filtre d’une autre langue, nous raconte l’expérience intime et souvent difficile de nombre d’exilés.
Contretemps, roman de Bernardo Toro. Les petits matins, Paris, 16 octobre 2006.


jeudi, octobre 12, 2006

La ville ouverte


Au Chili, poètes, philosophes, mathématiciens et architectes ont laissé libre cours à leur imagination pour créer une ville de rêve. Ce lieu reculé a été baptisé la Ville ouverte. L'originalité des bâtiments frappe le visiteur. Ils ont été conçus par des étudiants et des professeurs d'écoles prestigeuses du pays. Situé sur le bord de mer, le site couvre quelque 3 kilomètres carrés. Les bâtiments sont si atypiques qu'aucun permis de construire n'aurait été délivré nulle part ailleurs pour les ériger. Ils sont le résultat du métissage entre l'architecture, la poésie et la philosophie. David Jolly, doyen de la faculté d'ArchitectureUniversité catholique de Valparaiso "La Ville ouverte est une proposition poétique.

Premièrement nous pouvons dire qu'elle a été construite avec la poésie comme fondation.

Deuxièmement, c'est le mélange de plusieurs disciplines. Ce n'est pas seulement de l'écrit mais la parole mise en pratique. Parole et action. Troisièmement, c'est un projet ouvert, conçu par des architectes, des poètes, des sculpteurs,des ingénieurs et des designers. Une aventure partagée par plusieurs." Le projet a été lancé en 1970 et certains de ses instigateurs vivent encore sur place. La Ville ouverte s'inspire du poème Améreida écrit en 1965 par l'Argentin Godolfredo Lommi. Gao Yuanfei, CCTV
Rédacteur: Baiyun Origine:CCTV.com

LES PENTECÔTISTES




Un volumineux rapport de 233 pages portant sur les pentecôtistes de 10 pays vient d'être publié par le Forum Pew sur les Religions et la Vie Publique. Il confirme que ce qu'on appelle le "christianisme revivaliste" (terme qui regroupe les charismatiques et les pentecôtistes), est en pleine croissance et peut atteindre 9% de la population au Chili, et jusqu'à 33% au Kenya. Cependant, une des plus surprenantes conclusions de l'étude, qui peut donner lieu à de multiples interprétations, est que "dans 6 des pays étudiés, au moins 4 pentecôtistes sur 10 ne parlent ou ne prient jamais en langues ". Etonnant n'est-ce pas?

Combien sont-ils?

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D'après l'étude, le nombre des "revivalistes" varie  considérablement selon les pays. Ils peuvent représenter 5% de la population dans certaines régions de l'Inde, et monter jusqu'à 60% au Guatémala. Dans toutes les nations étudiées sauf en Inde, au moins 10% de la population peut être qualifiée de "revivaliste". Dans 3 pays (Brésil, Guatémala et Kenya), les membres du mouvement revivaliste peuvent approcher ou dépasser les 50%. Dans 2 nations (Kenya et Nigéria), les pentecôtistes dépassent en nombre les charismatiques. Dans tous les autres pays, au contraire, le mouvement revivaliste est avant tout charismatique, les charismatiques étant en moyenne 2 fois plus nombreux que les pentecôtistes. Les pentecôtistes sont majoritairement présents en Amérique Latine et en Afrique (9% de la population au Chili et 33% au Kenya) et plus nombreux qu'en Asie ou aux Etats-Unis (où ils représentent 1% dans les régions de l'Inde étudiées, et 5% aux Etats-Unis). Dans 6 des 10 pays étudiés, les revivalistes représentent la part la plus importante du protestantisme.


Les revivalistes et la politique


L'emphase du mouvement sur le surnaturel donne

 l'impression qu'il ne s'intéresse pas à la politique. Ce n'est pas tout à fait juste puisque nombre d'entre estime que la religion peut jouer un rôle dans la vie publique et politique. Dans 9 des 10 pays étudiés, par exemple, la moitié des pentecôtistes estiment que les groupes religieux devraient exprimer leur point de vue sur les questions sociales ou politiques du moment. De nombreux charismatiques soutiennent également ce point de vue. Dans tous les pays étudiés, les revivalistes jugent important que les politiciens aient de fortes valeurs chrétiennes. Dans 7 des 10 pays étudiés, bon nombre de pentecôtistes estiment qu'il doit subsister une séparation entre l'église et l'état. Mais dans chacun de ces pays, des minorités importantes de pentecôtistes pensent que leur gouvernement devraient prendre des mesures pour faire de leur nation une nation chrétienne. Et dans 3 pays, dont les Etats-Unis, les pentecôtistes qui sont en faveur de la séparation de l'église et de l'état sont à peine plus nombreux que les pentecôtistes qui voudraient voir leur nation devenir une nation chrétienne.

lundi, octobre 09, 2006

YO TUVE UN HERMANO

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« YO TUVE UN HERMANO »
 (J'AI EU UN FRÈRE) (1967
JULIO CORTÁZAR.






Yo tuve un hermano
no nos vimos nunca
pero no importaba.

Yo tuve un hermano
que iba por los montes
mientras yo dormía.

Lo quise a mi modo
le tomé su voz
libre como el agua.

Camine de a ratos
cerca de su sombra
no nos vimos nunca
pero no importaba.

Mi hermano despierto
mientras yo dormía.
Mi hermano mostrándome
detrás de la noche
su estrella elegida.

Julio Cortázar

DES «ATOCAS» DU CHILI?




Si plusieurs cultures québécoises souffrent de la mondialisation de l'industrie alimentaire, la canneberge, pour des raisons climatiques, devrait être moins touchée par cette nouvelle concurrence.

Les pays émergents sont en voie de supplanter plusieurs grandes puissances agricoles. Le Brésil, par exemple, a l'espace, le soleil et la main-d'oeuvre bon marché, mais comme la canneberge aime les climats frais et l'eau, ses terres ne sont pas nécessairement propices à cette culture. «On n'est jamais à l'abri de ce genre de concurrence, prévient toutefois le producteur Martin Lemoine. Le Chili a commencé à faire de la canneberge, dans sa partie la plus au sud.»

Si la concurrence des pays émergents fait mal à certaines cultures, c'est aussi une question de main-d'oeuvre: les pays qui payent moins leurs ouvriers vendent évidemment leurs produits moins cher. «Ça fait très mal pour les fraises et les framboises», dit Martin Lemoine. Or, dans le cas de la canneberge, la main-d'oeuvre ne pèse pas lourd dans la balance, parce que la récolte ne demande pas un grand nombre de cueilleurs, même pour d'immenses superficies de champs. Une fois qu'elles flottent, quelques personnes n'ont qu'à guider les baies vers le drain.

La productrice Marie Bieler croit que le Québec à réussi à se «faufiler» sur la scène internationale juste au bon moment.

«Les pays de l'Est commencent à s'intéresser à la canneberge, dit Marie Bieler. Pour l'instant, ça ne nous affecte pas parce que nous sommes très en avance. Dans 10 ans, est-ce que ça sera la même chose? Je ne sais pas.»

L'effet antibactérien

Pouvons-nous utiliser du jus de canneberge pour traiter des maladies de la gencive? Peut-être. Un groupe de chercheurs de l'Université Laval a démontré que certaines composantes de la canneberge nuisent aux bactéries qui veulent s'accrocher aux gencives. Ce qui veut dire que certaines maladies buccales, comme la gingivite, pourraient être prévenues ou atténuées si un patient consomme ces composantes précises. Les tests en laboratoire ont été concluants, mais il reste à démontrer l'efficacité de la canneberge par des études cliniques.

Le Dr Daniel Grenier, professeur au département de médecine dentaire de l'Université Laval, invite toutefois à la prudence: beaucoup de jus de canneberge sont en fait des «cocktails» très sucrés, et le vrai jus de canneberge est très acide. Les recherches du groupe pourraient donc mener à isoler certaines composantes du fruit pour traiter localement des problèmes de gencives. On déconseille donc pour l'instant de se gargariser avec du jus de canneberge et pamplemousse rose...

L'effet anti-inflammatoire

Depuis des années, les médecins recommandent à leurs patients souffrant d'infections urinaires de boire du jus de canneberge.

Une équipe de l'Institut polytechnique de Worcester, aux États-Unis, vient de prouver que des composantes de la canneberge réussissent à modifier la bactérie E. coli, responsable de nombreuses infections.

Une fois modifiée, la bactérie ne peut plus entrer en contact avec des cellules et est éliminée sans causer d'infection, ont conclu les chercheurs.

L'équipe a aussi calculé l'effet du jus de canneberge sur les bactéries selon le temps durant lequel elles y sont exposées.

Les résultats préliminaires suggèrent que la consommation de canneberges entraînerait des effets bénéfiques à long terme. «Nous commençons à comprendre la canneberge et ses tannins en tant qu'antibactériens potentiels, a dit la chimiste Terri Camesano lorsqu'elle dévoilait les conclusions de ses recherches, le mois dernier. Ces résultats sont surprenants et intrigants, surtout dans le contexte où de nombreuses maladies sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques.»

Une autre équipe américaine s'est intéressée à l'effet du jus de canneberge sur les bactéries E. coli, dans la nourriture. Les chercheurs ont ajouté du jus de canneberge directement dans de la viande hachée, pour découvrir que le fruit aurait le même effet antibactérien dans la viande.
Historique







Le terme « canneberge » a une origine inconnue, mais il s’agit possiblement d’une déformation du mot anglais cranberry, dérivé de crane, signifiant « grue ». Les Américains auraient donné un tel nom à cette plante parce que ses fleurs, au début de leur développement, poussent vers le sol et ressemblent à la tête d’une grue (Monette, 1989). Cet oiseau apprécie d'ailleurs ce fruit qui fait partie de son alimentation.
Depuis toujours, les Amérindiens d'Amérique du Nord utilisent la canneberge qu'ils cueillent après les gelées, juste avant la première chute de neige, pour neutraliser les mauvais effets d'une trop grande consommation de viande.
Selon certaines tribus, ces baies seraient un don providentiel des géants mythiques qui furent précipités dans des fosses, recouvertes, avec le temps, d'un sol capable d'engendrer des billes rouges et blanches qu'on pouvait faire sécher et enfiler pour en faire des colliers.

Chez les Anglo-Saxons, elle prend nom d' airelle et est reliée aux festivités culinaires de Noël . La dinde du réveillon n'aurait pas la même saveur si elle n'était pas accompagnée de la traditionnelle "cranberry sauce" .




Culture de la canneberge

Famille : des éricacées comme la myrtille ou bleuet

Sol : humide, sablonneux ou bourbeux

Description : la canneberge pousse sur un arbrisseau rampant au feuillage lisse et persistant. Il présente des branches rigides et de nombreuses racines


Baies : de 10 à 20 cm; ressemblent à de petites cerises, lumignons rouges sur fond vert, aux couleurs de Noël dès la fin juillet. Mais il en existe aussi des blanches. La chair blanche est peu juteuse et renferme de nombreux pépins blancs.


Culture : sensible au froid, il faut arroser la base lorsqu'il y a risque de gel avant la récolte




La canneberge commune assurait la subsistance des
Premières nations durant les mois d'hiver.
©Parcs Canada / C. Fysh / F-99 / 1984

vendredi, octobre 06, 2006

BELIZE, CE PAYS OÙ PERSONNE NE VA JAMAIS


Pourquoi se rendre au Belize, nation qui n’a produit aucune star de la musique ni inspiré aucun écrivain, et où il n’y a ni guerre ni famine? L’écrivain chilien Alberto Fuguet a son idée.

En un peu plus d’une heure d’attente à bord de l’avion, sur le tarmac de l’aéroport de Santiago du Chili (pour une révision de moteur ou autre), j’ai le temps de confirmer mes soupçons : je suis le seul passager du vol à me rendre au Belize. D’ailleurs, que trouve-t-on au Belize ? Ce pays, qui n’a vu naître ni Prix Nobel ni chanteur célèbre, semble ne pas exister – en tout cas, ni dans la culture ni dans l’imaginaire pop. Ce pays qui n’est ni le Congo, ni le Kenya, ni Zanzibar, ni le Sri Lanka. Le Belize serait plutôt un pays série B. Je n’ai jamais lu aucun livre ni vu aucun film dont le cadre se déroule au Belize. Hemingway n’a jamais mis les pieds dans ce maudit endroit. Même Graham Greene n’y a situé aucune de ses intrigues.

Il y aurait donc quelque chose au Belize ? Ce n’est pas un pays CNN. Ce n’est pas un pays à guerres, ni à sécheresses, ni à famines, ni à génocides. Autant dire que ce n’est pas un pays à la mode. Il n’est même pas démodé. A l’heure où tout le monde sait tout sur tout, je m’aperçois que je ne sais rien sur le Belize. La fille de l’agence m’a avoué que c’était la première fois qu’elle réservait un vol pour Belize City. Le Belize est un de ces pays… Un de ces nouveaux pays qui existent presque. Par Internet, j’ai appris trois fois rien. Le Belize est le paradis de la plongée. Or je n’appartiens pas à la confrérie subaquatique internationale. Le Belize vit du tourisme en provenance des Etats-Unis, mais, même aux Etats-Unis et même pour le secteur touristique américain, le Belize a quelque chose de confidentiel. “Et vous, jeune homme, vous allez où ? — Au Belize, Madame. — Où ça ?”

L’avion à destination du Belize, qui part de Miami, est loin d’être plein. Il accueille une douzaine d’hindous, sans doute des commerçants. Ils ont l’air tristes, fatigués. Il y a deux grosses femmes noires qui parlent un anglais que je comprends à peine. Et une dame anglaise âgée, qui se rend au Belize dans le seul but de prendre le soleil. Sa destination est Placencia. “Mon mari m’a invitée à l’hôtel de Francis Ford Coppola. Il est fan de la série de films Le Parrain. Moi, ils m’ennuient. Mais l’agence de voyages lui a assuré que l’endroit était divin.”

Janice me tend la main. C’est une main ridée, froide et glissante. Je me rends compte qu’elle s’est déjà enduite de lotion à l’aloès. Elle me raconte qu’elle fête son anniversaire de mariage. D’où l’invitation, le cadeau. Je ne savais pas que Francis Ford Coppola possédait un hôtel. Un hôtel au Belize. J’ai bien entendu ? “Il en a deux, dear. Un dans la forêt, l’autre en bord de mer. Mais je préfère la mer. Ce n’est pas que je nage beaucoup, mais le soleil, ah ! le soleil… Dans le Yorkshire, on n’a pas le soleil de ces pays-là.”

J’en déduis que son mari est aux toilettes. Et puis, aussitôt, je comprends que non. Car Janice me confie que son mari lui offre chaque année dix jours de vacances, mais seule. “C’est mon cadeau d’anniversaire de mariage.”

Je suis de ceux pour qui les voyages commencent quand on comprend qu’on va voyager. Généralement, ils se terminent lorsqu’on ouvre sa valise et qu’on jette le linge sale dans le panier. Mais ce voyage-ci est tout différent. Il se termine quand j’atterris sur la piste cahoteuse de l’aéroport de Belize City. La réalité poussiéreuse prend le pas sur l’imagination. Le meilleur du voyage est terminé. Et ça me fait un peu de peine. Je ne pourrai plus jamais spéculer sur le Belize. Maintenant, par exemple, je sais que les touristes débarquent à l’aéroport international – aéroport tropical typique, avec des ventilateurs qui brassent l’air chaud sans ventiler. Je sais aussi que, sans y réfléchir à deux fois, ils montent à bord de petits avions déglingués et s’envolent vers les cayes [îles basses sablonneuses, en anglais cay ou key]. Vers la mer.

Je ne tarde pas à comprendre que ce qu’il faut, c’est zapper la ville principale. Les touristes les plus âgés et les plus friqués partent immédiatement pour Ambergris, une île en forme de nouille qui fit jadis partie du Mexique ; les plus jeunes (et pauvres) se dirigent vers Cayo Caulker, un lieu qui, disent-ils, leur rappelle un antre hippie des années 1960. C’est sûr, tout au Belize rappelle le début des années 1960. Les écotouristes (il en vient beaucoup, au Belize) sont sidérés de voir à quel point tout est prémoderne. C’est comme ça. Il n’y a presque pas de télé, le seul cinéma a été inauguré l’année dernière, et les cybercafés sont chers, mauvais et lents. Les rares habitants du pays (un mélange de Mayas, de Noirs et de Centraméricains, plus une dizaine d’Anglais alcoolos) sont convaincus que le Guatemala voisin est la nouvelle Sodome. Ils jugent le “reste du monde” décadent. Ici, le nudisme est partout interdit. On n’est pas sur une vulgaire île des Caraïbes. Qu’on le veuille ou non, on est dans l’ancien Honduras britannique.

Pour beaucoup de Latino-Américains, le Belize est le paradis. Et ce n’est pas seulement à cause de ses plages. Le Belize a beau être précaire, c’est tout de même une démocratie. Le Belize est une plaque tournante du trafic de drogue, mais pour autant il n’est pas gangrené par le narcotrafic. Au Belize, on ne risque pas d’être agressé et on peut rouler tranquille. La paix règne au Belize, l’argent ne manque pas. Le pays affiche l’un des niveaux de vie les plus élevés de la région. On ne le dirait pas, mais c’est la vérité. Ici, aucun des 250 000 habitants ne meurt de faim.

D’où l’attrait qu’exerce ce petit pays sur ses voisins. Alors qu’il venait tout juste de conquérir son indépendance [en 1981], les guerres civiles ont éclaté au Salvador et au Nicaragua. En deux ans, le minuscule Belize a dû accueillir environ 30 000 personnes, bien décidées à rester. Aujourd’hui, ils sont tous béliziens. Et ils parlent presque tous anglais. Bizarre. C’est peut-être, avec la chaleur et l’odeur de sueur mêlée de relents de piment, ce qui attire le plus l’attention. Le Belize est comme Los Angeles : les habitants ont tous des têtes de Centraméricains, mais ils parlent anglais. Et espagnol. Et maya. Et créole, à savoir un anglais mâtiné d’un peu tout. Les descendants des Indiens Caraïbes et des esclaves africains parlent le garifuna. D’une certaine façon, le Belize est le seul pays vraiment bilingue du continent.

Le Belize n’est pas Cancún. Au Belize, “Cancún” est un gros mot. Surtout à Ambergris Cay. Sur cette île allongée et étroite – protégée par l’une des barrières de corail les plus longues du monde –, on ne trouve pas de buildings. Il n’y a pas d’all-inclusives [formules tout compris]. Il n’y a pas de resorts [complexes touristiques] comme il en existe en République dominicaine. Les plus nationalistes disent que c’est un choix. Les plus sceptiques estiment que ce n’est qu’une question de temps. Pour l’instant, en tout cas, les plages du Belize sont unplugged [déconnectées]. OK, question plages : eau turquoise, transparente. Quoi d’autre ? Qu’est-ce qu’on peut dire sur le paradis ? Le paradis est joli. Le paradis est tiède. Le spectacle du lever de soleil sous les tropiques est intense. Qu’est-ce qu’on peut écrire de plus sur une plage ?

Gregory et Alice, mes voisins à Mata Chica, le resort le plus sympa et le plus cher d’Ambergris, sont venus admirer le Blue Hole, un trou bleu dans la mer, au-delà de la barrière de corail. Un endroit qui en raison de sa profondeur apparaît plus bleu, vu du ciel, que le reste de la mer. Un peu le mont Fuji du Belize. Le commandant Cousteau en avait fait l’une de ses destinations favorites, si bien qu’il est évidemment devenu un lieu culte.

San Pedro est la principale agglomération d’Ambergris : c’est là qu’on atterrit. Ce petit village de pêcheurs grouille de touristes qui circulent en voiturettes de golf dans les rues non goudronnées. Il y a des restaurants, des magasins ou des bars où on vous laisse entrer pieds nus. Vous voyez, quoi, le genre plage-plage. Mais tout sur le mode mineur. Rien de strident. On prend du bon temps, on mange mieux. Cinq jours suffisent, mais la plupart des gens restent dix jours.

Sur l’aérodrome de Placencia, dans le sud du pays, je me retrouve devant un bimoteur de type Première Guerre mondiale. L’avion s’appelle Sofia. Oui, en hommage à cette jeune femme [Sofia Coppola] qui a décroché un oscar [du meilleur scénario pour Lost in Translation]. Me voilà en territoire Coppola.

Placencia est une péninsule habitée par des descendants d’esclaves métissés avec des Indiens. Ici, la mer est plus agitée. Le taxi local, une ruine, n’est pas peint comme un taxi. Je demande au chauffeur de m’emmener à l’hôtel de Coppola. “Où ça? Au Turtle Inn. — Ah ! d’accord…”

À Placencia, comme dans tout le Belize, Coppola est juste un gros monsieur qui aime les pâtes. Un rappel des faits s’impose. Jusqu’à une date récente, ce pays n’avait jamais eu de cinéma. Le stock des vidéoclubs se compose de vidéos pirates ou, avec un peu de chance, de films d’action de série Z. Seuls les gens les plus cultivés savent que Coppola est le propriétaire de deux resorts au Belize et d’un autre près de Tikal, au Guatemala – des lieux qui attirent les voyageurs étrangers en quête de tranquillité. (Il prévoit également d’en ouvrir un au Honduras, et, dans l’après-Fidel, un hôtel comme celui du Parrain II à La Havane.)

Que fait au Belize un type comme Coppola ? Et pourquoi a-t-il investi toute son énergie dans la construction d’hôtels cool au lieu de diriger un nouveau chef-d’œuvre ? Le Belize s’est trouvé sur le chemin de Coppola et, si son rêve s’était réalisé, à l’heure qu’il est il serait sans doute mort, en prison ou à l’asile. Le rêve de Francis Ford était aussi simple que mégalo : acheter le Belize et le transformer en pays-studio. Le Belize aurait été le Hollywood de l’Amérique centrale. Il avait même l’intention d’en faire le grand centre satellitaire et de communications du continent. Un pays high-tech peuplé d’antennes et de téléphones. Coppola est un homme qui rêve, mais on a du mal à imaginer le Belize comme un technopôle. Au Belize, il n’y a même pas le haut débit. Si le projet de Coppola avait vu le jour, ce paradis touristique serait peut-être devenu une sorte de Dubaï des télécommunications.
Coppola s’est rendu au Belize et a dit aux nouveaux gouvernants : Messieurs, l’avenir sera numérique ou ne sera pas. Le Premier ministre du Belize en personne a décliné son offre. Le pays avait à peine l’électricité. Non merci, lui a-t-il répondu. Mais pourquoi vous ne visiteriez pas le pays ? Coppola l’a fait. Et il est tombé amoureux d’un vieux lodge [refuge] abandonné, dans les montagnes, où bivouaquaient les vieux Anglais qui partaient chasser le jaguar. Coppola s’est intéressé à Blancaneaux. Le gouvernement le lui a vendu à prix coûtant et, au passage, lui a offert tout un tas d’hectares autour. Blancaneaux est devenu le refuge des Coppola. Tout le clan – Talia Shire [sœur du réalisateur], Nicolas Cage [neveu du réalisateur], la jeune Sofia – venait y fêter les anniversaires et y passer Noël.

Au début des années 1990, Coppola était à court de liquidités, mais il a compris tout le parti qu’il pouvait tirer de son nom. Parmi ses nombreuses décisions, il a transformé sa résidence secondaire en un lodge ouvert au public. Même chose pour The Turtle Inn. Quand il a déniché ce petit hôtel en bord de mer, il a su immédiatement qu’il le voulait, même s’il n’était pas rentable. Sauf à le transformer lui aussi en un lieu d’hébergement payant. Pas trop cher, même si c’est une façon de parler, surtout à l’échelle latino-américaine. Car, enfin, dans le monde des millionnaires, un lieu comme The Turtle Inn n’est pas si cher que ça. Pour quatre jours en pension complète, vin compris, un couple y laisse environ 1 000 dollars. Mais Coppola sait qu’il existe des centaines d’endroits où l’on paie plus pour une prestation moindre. Parce que Coppola vous reçoit comme chez lui. L’air de rien, vous êtes chez lui. Il n’y était pas quand j’y ai séjourné, mais il est souvent là, à lire, à taper sur son ordinateur portable, à manger des pâtes.

Qu’est-ce que je peux dire du Turtle Inn ? C’est une plage. Mais pas seulement. Les savons sont de ceux qu’on aimerait manger tant ils embaument. À la tombée du jour, on sent que le responsable des éclairages n’est autre que le directeur de la photographie Vittorio Storaro [celui, entre autres, d’Apocalypse Now]. Nous sommes au paradis, sans aucun doute, mais aussi dans un lieu raffiné, tout en retenue, à échelle humaine. Coppola n’a pas créé un Planet Hollywood. Il n’y a pas d’affiches de ses films sur les murs, ni d’oscars sur le comptoir de la réception.

Dans le vol depuis Placencia, tandis que nous survolons les plantations de piment, je demande au pilote (je suis à la place du copilote et ma porte est mal fermée) de me dire quelques mots de la capitale. “Elle ne vaut pas le détour”, me répond-il avant d’ajouter : “You better belize it.” La phrase nationale. Elle apparaît sur les macarons que les automobilistes collent sur leurs pare-chocs. Et aussi sur des affiches, des tee-shirts, des cartes postales. Au bout de quelques jours, je comprends qu’en fait cela veut dire : à prendre ou à laisser. Dans d’autres pays des Caraïbes, les gens disent : “Don’t worry, be happy !” Mais le Belize est en Amérique. J’arrive donc à Belize City, qui n’est pas une ville. C’est un village. Un village infect de 70 000 habitants. Belize City est le genre d’endroit dont on n’a pas envie de connaître les hôpitaux. Ni les prisons.

Après quatre eaux minérales, je comprends que les touristes ne vont pas de l’autre côté de la ville. Du côté sud, ni vers le centre. Je suis le seul Blanc de tout le quartier et, au cas où j’aurais des doutes sur ma race, on me donne sans arrêt du “Hey, white boy” et on me propose de la drogue. Mais la ville n’est pas nécessairement violente, on ne se fait pas agresser. On se fait tout au plus insulter, ce n’est pas pareil. Le fait que le quartier des riches ressemble à un quartier pauvre complique encore les choses. Et disons que d’avoir la fièvre n’arrange pas vraiment l’affaire. Ce n’est pas pour rien si on dit qu’on garde un mauvais souvenir des villes où on a été malade. A mon deuxième jour à Belize City, j’ai senti que je bouillais. L’odeur d’ordures et de poisson pourri montant des canaux et du fleuve [le Belize] ne m’aidait pas non plus à respirer. Malgré tout, Belize City est une ville tranquille. Tellement tranquille que l’ambassade des Etats-Unis est une vieille maison en bois, et non un bunker. Le quartier diplomatique paraît sorti tout droit des pages de Tom Sawyer : maisons en bois, clôtures blanches, jardins.

J’ai traversé le fameux pont, un pont manuel qui se déplace comme une chatte, et j’ai regardé un navire de croisière, au mouillage en mer. Il était bourré de vieux Américains vêtus de rose. Je les avais déjà croisés du côté nord, près de mon hôtel colonial. Mais où étaient-ils maintenant ? Le navire avait disparu. Ou alors j’avais des hallucinations. De fait, une fois que je me suis acheté un thermomètre chez Brodie’s, un drugstore qui est resté figé dans les années 1960, j’ai pu vérifier que c’était le cas. J’avais 41 °C de fièvre. Peut-être la température idéale pour séjourner à Belize City. Alberto Fuguet Etiqueta negra


Alberto Fuguet
Né au Chili en 1964, ce journaliste, critique et écrivain est l’un des instigateurs du collectif McOndo, qui publia en 1996 un recueil de nouvelles du même nom écrites par dix-huit auteurs latino-américains assez irrévérencieux, âgés de moins de 35 ans, et qui voulaient rompre avec le réalisme de leurs célèbres aînés. McOndo est, selon Alberto Fuguet, un mélange de McDonald’s, de Macintosh et de condo (les condominiums étant des complexes résidentiels sécurisés qui fleurissent partout en Amérique). C’est aussi évidemment une satire du village fictif de Cent ans de solitude de García Márquez. Alberto Fuguet est l’auteur de cinq romans, dont Mala OndaTinta Roja (Encre rouge), en 1996, édités chez Alfaguara. Pour en savoir plus visitez son blog : http://albertofuguet.blogspot.com/

mercredi, octobre 04, 2006

Direction Chili pour les Éditions du Mécène

Après L’envol de Maya, ce sera au tour des Éditions du Mécène de s’envoler vers la Foire internationale du livre de Santiago, au Chili. La passion et la ténacité de l’auteur Félix Nunez permettront en effet à l’écrivaine Diane Pouliot et aux éditeurs Jacques Bernard et sa fille Marie-Claude de l’accompagner à ce périple culturel du 26 octobre au 4 novembre prochain. Les Éditions du Mécène ont tenu une conférence de presse à la Bibliothèque municipale de Saint-Prosper le 26 septembre, pour diffuser la nouvelle. C’est un rêve qui se concrétise pour le jeune Beauceron d’adoption, Félix Nunez. «Je suis très heureux. J’ai de la peine à y croire», remarque l’auteur. Ce dernier a réalisé le conte jeunesse L’envol de Maya avec sa conjointe, Mélanie Lachance. Publié en 2005 aux éditions du Mécène, ce conte est écrit dans les quatre langues les plus parlées en Amérique, francais, anglais, espagnol et portugais. L’éditeur Jacques Bernard a exprimé plus d’une fois sa gratitude envers M. Nunez qui permet à sa maison d’édition, crée il y a trois ans, d’être la première au Québec à participer à cette foire internationale. «Nous sommes les premiers... C’est énorme d’aller à Santiago au Chili. On part en automne et l’on arrive au printemps!», a-t-il lancé. Cette expérience pourrait donner de la crédibilité à la maison d’édition. «Tout ce que j’espère, c’est que notre milieu, notre région, nous reconnaissent cet espace. Ce faisant le milieu plus large, ce que j’entends là-dedans, le milieu québécois pour ne pas dire montréalais, comprend qu’il peut se faire des choses intéressantes et belles, même si ça se passe dans un petit village de Saint-Prosper. J’espère qu’il nous accordera le droit d’exister», a commenté l’éditeur. M. Bernard souhaite être la bougie d’allumage d’une colla-boration entre le Chili et le Québec. Divers appuis M. Bernard se réjouit des nombreux appuis reçus depuis le début de l’aventure. Pendant l’événement, on leur a remis un chèque de 1500 $ du ministère de la Culture et des Communi-cations du Québec pour la réalisation du voyage. On a rappelé la contribution de la députée de Beauce-Sud, Diane Leblanc. Le Mécène espère aussi obtenir l’appui des gens pour son souper bénéfice qui aura lieu le 7 octobre prochain au restaurant le Brûlé de Saint-Côme.
«L'Envol de Maya» ouvre les portes du Chili aux Éditions du Mécène

Le Consul honoraire du Chili, M. Miguel Montérichard, un fervent promoteur de la participation des Éditions du Mécène à la Foire internationale du livre de Santiago. À sa droite assis on reconnaît Diane Pouliot, auteur et relationniste aux Éditions du Mécène, et Marie-Claude Bernard, reponsable du réseau de distribution des Éditions du Mécène, Félix Nunez, auteur, et Jacques Bernard. éditeur, qui représenteront le Québec à la Foire internationale du livre de Santiago.
«L'Envol de Maya» ouvre les portes du Chili aux Éditions du Mécène
Pour une 1re fois, le Québec sera représenté à la Foire internationale du Livre de Santiago
La publication en 2005 de «L'Envol de maya» un conte philosophique de Félix Nunez, illustré des dessins de Mélanie Lachance par les Éditions du Mécène, amènera son auteur et les représentants des Éditions du Mécène à la Foire internationale du Livre de Santiago au Chili.«Il s'agit d'une première pour une maison d'édition québécoise» a signalé avec fierté M. Jacques Bernard, fondateur de la Maison d'édition, mardi dernier, lors d'une conférence de presse organisée pour faire part de la participation de sa maison d'édition à cette exposition d'envergure internationale, qui accueille quelque 250 000 visiteurs par année comparativement à 50 000 pour celle de Québec.La participation des Éditions du Mécène à cette exposition est rendue possible grâce à l'appui de nombreux partenaires, donc celles du Consul honoraire du Chili, M. Miguel Montérichard, qui voit dans cette participation une occasion rêvée de jeter les bases d'une collaboration plus étroite entre les peuples chilien et québécois au plan culturel et de leurs institutions d'enseignement. L'Office Québec-Amériques pour la jeunesse, la Commission scolaire de la Beauce-Etchemins, la compagnie Telus et la députée Diane Leblanc souscrivent aussi à cette vision et appuient l'initiative de la maison d'édition etcheminoise.Ces appuis la Maison d'édition du Mécène de Saint-Prosper les doit à l'originalité du conte «L'Envol de Maya» qui est, selon M. Miguel Montérichard, voué à devenir un outil privilégié de communication entre les peuples des Amériques. Publié en français, en anglais, en espagnol et en portugais, les quatre langues officielles des Amériques, ce conte véhicule les valeurs essentielles que sont l'amour, la tolérance, la fraternité et l'effort pour dépasser sa propre essence.D'autre part, les retombées positives susceptibles de découler de ce voyage tant en termes éducatifs que culturels qu'en terme d'ouvertures de nouveaux marchés pour les éditeurs québécois au Chili, où le fait français est bien présent, ont aussi contribué à l'obtention des appuis financiers requis pour le financement des 13 000 $ de dépenses associées à la participation des Éditions du Mécène à cette Foire internationale du livre dont M. Bernard espère qu'elle amènera le reste de la province et en particulier les milieux culturels montréalais à reconnaître que le Québec culturel n'existe pas seulement dans les villes mais aussi dans les petits villages comme Saint-Prosper.

Le Consul honoraire du Chili, M. Miguel Montérichard, un fervent promoteur de la participation des Éditions du Mécène à la Foire internationale du livre de Santiago. À sa droite assis on reconnaît Diane Pouliot, auteur et relationniste aux Éditions du Mécène, et Marie-Claude Bernard, reponsable du réseau de distribution des Éditions du Mécène, Félix Nunez, auteur, et Jacques Bernard. éditeur, qui représenteront le Québec à la Foire internationale du livre de Santiago.