lundi, mai 28, 2007

Arlette et ses pol-potes

Le propos ne mérite sans doute pas que je m’énerve outre mesure. Après tout, elle n’a recueilli que 1,33 % des voix. Et ses candidats aux législatives feront encore moins. Mais quand même… L’énormité qu’a proférée cette après-midi à la fête de Lutte Ouvrière Dame Laguiller, puisqu’il s’agit d’elle, m’est insupportable. Jugez plutôt : "Notre avenir à nous le monde du travail n'est pas au fond des urnes, les bulletins de vote ne sont que des chiffons de papier, notre avenir est entre nos mains".
Ca veut dire quoi ? Ceci : le monde idéal auquel aspire Arlette Laguiller et ses amis est un monde dans lequel on ne votera pas. Autrement dit un monde totalitaire. Un de ces paradis socialistes qui ont ensanglanté le XXème siècle. Et dont la Chine, le Viêt-Nam ou Corée du Nord sont les derniers représentants.
Qu’il se trouve des individus pour oser encore cracher ainsi sur la démocratie après le fascisme, le stalinisme, le nazisme et le cortège des dictatures latino-américaines ou asiatiques me laisse pantois.
Il n’y a qu’une secte pour proférer pareilles absurdités criminelles. Ce qu’est précisément Lutte Ouvrière – je renvoie ici à un éclairant petit ouvrage qu’avait consacré en 1999 le journaliste François Koch à cette organisation, « La vraie nature d’Arlette », (Seuil).
Je songe, à cet instant, au Chili où j’ai vécu plusieurs années à l’époque du Général Augusto Pinochet. Je pense à ces milliers de gens qui descendaient dans la rue, malgré le couvre-feu, malgré l’armée qui n’hésitait pas à tirer au fusil à pompe sur les premiers rangs des cortèges. Que réclamaient-ils ? Des élections libres et démocratiques. Oui, ils voulaient ces chiffons de papier que méprise la camarade Arlette. Et je me souviens que dans les rangs de ces manifestants, il y avait même quelques trotskystes – pas de la chapelle Laguiller cependant.
Je me dis que cette dame Laguiller a bien de la chance de vomir ses inepties dans notre pays, démocratie bourgeoise dont il n’y a rien à attendre, mais qui la laisse s’exprimer. Dans le Chili du bon général, comme des milliers de gens, elle aurait eu droit aux coups, à l’électricité, aux viols et peut être à l’exécution sommaire.
Toutes saloperies perpétrées justement par des gens qui ont pensé le 11 septembre 1973, que le président démocratiquement élu, Salvador Allende, ne l’avait été que par des chiffons de papier.
Voilà ce que veulent dire les propos de la «sincère» Arlette Laguiller, hier encore adulée par les bobos écervelés (n’est-ce pas, Alain Souchon ?) et toujours ménagée par les journalistes sur les plateaux de télévision (Ah le politiquement correct : à gauche de la gauche, il ne peut y avoir que de généreux utopistes et non des apprentis bourreaux). Elle ne vaut pas mieux que Le Pen, elle et ses gardes rouges. C’est sa dernière campagne. Tant mieux. Tirons la chasse.