jeudi, février 28, 2013

MAINTENANT RÉUNIS À ROME, UN CONCLAVE DES CARDINAUX FAILLIBLES

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LE CARDINAL CHILIEN FRANCISCO JAVIER ERRÁZURIZ ET L'ÉVÊQUE DE ROME JOSEPH ALOIS RATZINGER ( BENOÎT XVI ) PHOTO D'ARCHIVE AP

LE NEW YORK TIMES NOMMA LE CARDINAL CHILIEN FRANCISCO JAVIER ERRÁZURIZ SUR LA LISTE DES CARDINAUX QUI ONT COUVERT DES ACTES PÉDOPHILES



« Au Chili, les victimes d'abus sexuels et leurs avocats pointent du doigt le Cardinal Francisco Javier Errázuriz, ancien archevêque de Santiago. Ils disent que pendant des années il a ignoré leurs accusations contre l'un des prêtres les plus éminents et les plus influents du pays, Fernando Karadima, et a refusé de rencontrer les victimes ou de mener une enquête. »

lundi, février 25, 2013

CLAUDIO MIRANDA : OSCARS 2013 DE LA MEILLEURE PHOTOGRAPHIE

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CLAUDIO MIRANDA POSE FIÈREMENT AVEC SA STATUETTE L'OSCARS 2013 DE LA MEILLEURE PHOTOGRAPHIE 
Claudio Miranda a été récompensé aux Oscars 2013 par le prix de la meilleure photographie dans le film l'Odyssée de Pi

ÉTATS-UNIS, DOCUMENTS DÉCLASSIFIÉS : PINOCHET VOULAIT RÉSISTER À SA DÉFAITE AUX URNES

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LE DICTATEUR AUGUSTO PINOCHET LORS D'UNE VISITE À L’ENTREPRISE PUBLIQUE CHILIENNE D'ARMEMENT FAMAE. PHOTO GALERIE DE JOHN PÉREZ CHEZ FLICKR  

SANTIAGO, Chili - Des documents américains récemment publiés indiquent que le dictateur chilien Augusto Pinochet envisageait d'utiliser la violence pour annuler le référendum, mis en relief par le film «No», en nomination aux Oscar, qui a mis fin à son régime brutal.

Par Luis Andres Henao, The Associated Press

Les anciens documents secrets publiés vendredi par la U.S. National Security Archive, un organisme indépendant, révèlent également que des responsables américains avaient mis en garde des leaders chiliens contre la violence si Pinochet avait tenté d'utiliser la force pour demeurer au pouvoir.

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LES JEUX DE GUERRE DES BLINDÉS  DU DICTATEUR 
Le dictateur «planifiait de faire tout ce qui était nécessaire pour garder le pouvoir», un jour avant le référendum du 5 octobre 1988, selon un document de la Defence Intelligence Agency basé sur des informations provenant d'un officier de l'armée de l'air chilienne.

Les documents précisent par ailleurs que des agences et responsables américains ont appuyé la campagne anti-Pinochet, même si le gouvernement avait travaillé à saper l'administration socialiste de Salvador Allende qu'a renversée Pinochet en 1973, et soutenait tout d'abord le gouvernement du dictateur.


jeudi, février 21, 2013

LES ARBRES VÉNÉRABLES EN SURSIS

Où se trouvent les plus vieux arbres ? Un tour du monde jusqu’au doyen, un peuplier de l’Utah.

INFOFRAPHIE DE MICHAEL PAUKNE  

ÉTATS-UNIS. BHASKAR SUNKARA : L’HOMME QUI REMET MARX À LA UNE

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CUVERTURE DE « JACOBIN »

Enfant, Bhaskar Sunkara rêvait de devenir joueur de basket professionnel, mais ni sa taille ni les dieux ne le lui ont permis. En 2009, alors qu’il était étudiant à l’université George Washington, il profita d’un congé de maladie pour se consacrer à son plan B : créer un magazine ayant pour mission de diffuser sans jargon la pensée néomarxiste.


Jennifer Schuessler

DESSIN AJUBEL

Le succès du magazine Jacobin (dont le neuvième numéro vient de paraître) n’était donc pas prévu et tient en partie aux activités d’Occupy [le mouvement de protestation sociale lancé à l’automne 2011] et à son style à la fois sérieux, satirique et mordant. Depuis sa création, en septembre 2010, le magazine a séduit près de 2 000 abonnés (papier et numérique), il est régulièrement cité par des blogueurs réputés et a déjà obtenu des contrats avec deux éditeurs new-yorkais. Il a également valu à son créateur, jeune homme chevronné aujourd’hui âgé de 23 ans, des éloges dithyrambiques de la part d’une vieille garde pour qui le succès de Sunkara est la preuve que le “socialisme” n’a pas encore complètement disparu sous les assauts du Tea Party.

“Bhaskar est un jeune homme vraiment remarquable”, déclare Chris Hayes, présentateur de la chaîne MSNBC, qui a parlé de Jacobin dans [le mensuel] Rolling Stone en juin dernier et a invité Sunkara dans son émission. “Il a la fois la compétence et l’assurance insolente d’un jeune prodige du rap.”

Et les compliments ne viennent pas seulement de la gauche. Le blogueur et critique [conservateur] Reihan Salam a relayé de nombreux articles de Jacobin et parle de Sunkara comme d’un “personnage à la sagacité presque hilarante, qui sait utiliser la moquerie et la flatterie avec talent”. Le magazine apporte au débat une contribution essentielle, “à la gauche de la gauche du centre”, et c’est “très amusant à regarder”, ajoute-t-il.

Dans ses écrits, Sunkara est comme une mitraillette à balles caustiques, faisant feu sur des têtes de Turc comme Ezra Klein (blogueur du Washington Post dépeint comme “un jeune de gauche obnubilé par les rapports politiques respectueux des règles de la ponctuation”) ou sur l’hydre capitaliste elle-même.

PHOTO ERIN BAIANO
En réalité, l’intéressé est toutefois plus posé et n’hésite pas à souligner que le magazine qu’il a créé dans son dortoir d’université est aujourd’hui une entreprise collective. Pour lui, le succès de Jacobin tient avant tout à la cohérence politique des quatre coéditeurs qu’il a recrutés et à leur volonté partagée de promouvoir une critique du libéralisme débarrassée de toute théorie académique et obscurantiste.

Fils d’immigrés d’Asie du Sud-Est ayant grandi dans l’Etat de New York, Sunkara avait été désigné au lycée comme “l’élève ayant le plus de chances de réussir”. Son engagement politique tient toutefois moins à ses expériences qu’à ses lectures, explique-t-il. En cinquième, il tombe par hasard sur La Ferme des animaux [de George Orwell], qui le conduit droit à Trotski. En première année à l’université, il anime un blog pour les Socialistes démocrates d’Amérique et écrit pour le trimestriel [de gauche] Dissent.

Son appétit de travail ne semble pas se démentir en 2013. Outre ses chroniques pour le mensuel progressiste In These Times, Sunkara travaille sur un projet de collection d’essais pour Metropolitan Books (édités avec Sarah Leonard, de Dissent) à paraître en septembre et une série de livres sélectionnés par Jacobin et publiés par Verso.

Jennifer Schuessler

dimanche, février 17, 2013

BERLINALE : L'OURS D'OR À LA ROUMANIE, L'ARGENT AU CHILI

L'OURS D'ARGENT DE LA MEILLEURE ACTRICE EST REVENU À LA CHILIENNE PAULINA GARCIA. PHOTO JOHANNES EISELE  



La 63ème Berlinale a récompensé samedi un film roumain, « Pozitia Copilului » (Child's pose) de Calin Peter Netzer de l'Ours d'or du meilleur film tandis que les Ours d'argent des meilleurs interprètes ont été attribués à une Chilienne et à un Rom de Bosnie jouant son propre rôle.

L'Ours d'or a couronné « Pozitia Copilului » (Child's pose) de Calin Peter Netzer, un film porté par son actrice principale Luminita Gheorghiu, une mère faisant partie des nouveaux riches roumains qui va tout faire pour sauver de la prison son fils coupable d'avoir tué un adolescent au volant de sa voiture.


L'OURS D'ARGENT DE LA MEILLEURE ACTRICE EST REVENU À LA CHILIENNE PAULINA GARCIA, PROTAGONISTE DE « GLORIA » QUI A ENSOLEILLÉ LA BERLINALE.
Ce film, qui traite d'abord d'une relation pathologique mère-enfant, offre une vision sans concession de la Roumanie post-communiste et de la corruption qui règne dans les institutions et certains milieux.

« Je suis encore sous le choc (...), c'est une récompense importante pour moi », a déclaré le réalisateur, au cours d'un point de presse après la cérémonie.

L'Ours d'argent de la meilleure actrice est revenu à la Chilienne Paulina Garcia, protagoniste de « Gloria » qui a ensoleillé la Berlinale. Ce film du Chilien Sebastian Lelio, 38 ans, raconte l'histoire d'une presque sexagénaire divorcée qui travaille et vit seule, et qui met à profit sa maturité pour se réinventer.



jeudi, février 14, 2013

LE CHILI A CONFIANCE DANS SES ENSEIGNANT(E)S ET SON MOUVEMENT ÉTUDIANT

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU COLLÈGE DES PROFESSEURS DU CHILI –LE PUISSANT SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNANTS– JAIME GAJARDO, LORS DE SON RETOUR AU CHILI APRÈS SA TOURNÉE EN L'EUROPE. A GAUCHE LA CONSEILLÈRE NATIONALE DU  COLLÈGE SILVIA VALDIVIA MATUS
Le Colegio de Profesores de Chile (CPC), l’affilié de l’IE au Chili, a publié les résultats d’une enquête nationale révélant que l’enseignement est la profession qui inspire le plus haut niveau de confiance parmi la population.

LOGOTYPE DU CENTRO DE ESTUDIOS
DE LA REALIDAD CONTEMPORÁNEA 


L’enquête, menée en décembre 2012 par le Centro de Estudios de la Realidad Contemporánea, montre que 70% de la population déclare avoir confiance dans les enseignant(e)s, soit 10 points de plus qu’en mai 2011. Les enseignant(e)s arrivent ainsi en première position parmi tous les groupes mentionnés, suivi(e)s par les médecins. Il apparaît donc clairement que l’éducation constitue la préoccupation majeure de la population chilienne.

Un mouvement étudiant fort

Une autre étude menée récemment par le consultant Asia Marketing, établissant l’Indice de confiance de la population parmi les jeunes chilien(ne)s de 18 à 34 ans, a révélé que la confiance accordée au mouvement étudiant était largement supérieure à celle accordée à la gestion du gouvernement. 

Ainsi, le taux de confiance accordée aux étudiant(e)s s’élève à 52%, contre seulement 34% aux autorités chiliennes.


mercredi, février 13, 2013

ESPAGNE: BEATRIZ TALEGÓN FAIT LE BUZZ

BEATRIZ TALEGÓN, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE L'UNION INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE SOCIALISTE. IUSY

Dix jours après avoir prononcé un discours lors du 24e Congrès de l'Internationale socialiste, les 4 et 5 février dernier à Cascais, au Portugal, Beatriz Talegon, la secrétaire générale des jeunes socialistes, fait le buzz en Espagne. Depuis la publication de sa prise de parole, dimanche sur Internet, elle a reçu plusieurs milliers de messages de soutien sur Facebook et Twitter. La vidéo de son discours a été visionnée plus de 40.000 [ 970.000 NdR] fois. Mardi matin, de nombreuses rédactions de presse espagnoles ont relayé son discours polémique. 
«Cela me surprend que nous prétendions faire la révolution depuis un hôtel 5 étoiles, à Cascais, en arrivant en voiture de luxe», avait lancé la jeune fille dans un discours très critique à l’attention des dirigeants socialistes.


jeudi, février 07, 2013

AU CHILI, DES SUISSES VICTIMES DE LA GUERRE DE LA TERRE

«NON À LA VIOLENCE CONTRE LES ENFANTS MAPUCHE»: MANIFESTATION LORS DU CARNAVAL DE SANTIAGO DU CHILI. PHOTO PAULA LÓPEZ DEVIA 


Début janvier, Werner Luschinger et sa femme ont péri dans l’incendie criminel de leur maison. Cet attentat marque l’apogée d’un conflit latent entre propriétaires terriens blancs et communautés aborigènes mapuches autour de la restitution de «terres illégalement acquises».


Adam Luschinger a quitté en 1883 le petit village d’Engi, dans le canton de Glaris, pour s’installer dans le sud du Chili. La maison qu’il y a jadis construite a été entièrement dévorée par les flammes le 4 janvier de cette année. Son petit-fils Werner et son épouse ont péri dans l’incendie. Une seule personne a jusqu’ici été arrêtée, un chaman mapuche retrouvé blessé par balle près de la scène du crime. Selon les médias chiliens, Werner Luschinger s’est défendu avec une arme à feu face aux assaillants qui sont venus incendier sa maison à l’aube. 

QUARANTE-SEPTIÈME SESSION DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES, À NEW YORK LE 10 DÉCEMBRE 1992 : M. JOSE SANTOS MILLAO, LE PREMIER DIRECTEUR DE L'ORGANISATION NATIONALE DU PEUPLE MAPUCHE DU CHILI, S'ADRESSANT À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LORS DE LA  RÉUNION SPÉCIALE TENUE POUR INAUGURER L'ANNÉE INTERNATIONALE DES PEUPLES INDIGÈNES DU MONDE.

Les communautés mapuche nient leur implication et dénoncent un complot des forces de sécurité ou des paramilitaires d’extrême-droite. Depuis cet incendie, la présence policière a été renforcée dans la région et de nombreuses perquisitions ont été menées dans les habitations des communautés mapuche. Des exactions à l’encontre de femmes et d’enfants ont été rapportées.

La minorité ethnique mapuche revendique la réparation des injustices subies, un territoire autonome et de véritables négociations avec le gouvernement. L’autonomie ne signifie pas nécessairement l’expulsion des propriétaires blancs, car il est possible de dialoguer avec les «chrétiens», a affirmé le chef mapuche José Santos Millao.

mercredi, février 06, 2013

I. - CHILI : À LA RECHERCHE DES FACES CACHÉES DE VALPARAISO

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 TEXTE ET PHOTO JEAN-FRANÇOIS RUST.

Les charmes du passé sautent aux yeux des visiteurs

Port mythique pour les occidentaux, Valparaiso est pourtant une ville pauvre. Les maisons colorées et les ascensores dressés en étendards touristiques masquent une réalité urbaine moins glamour mais passionnante à découvrir si l’on fait preuve de curiosité. Voici le premier des 3 volets de notre reportage au Chili signés (texte et photos) Jean-François Rust.

Cuidado ! Cuidado ! (Attention ! Attention !). 

Cette mise en garde adressée avant une balade en solo dans les rues de Valparaiso m’est restée gravée. 

Comme le symbole d’une ville réputée dangereuse à cause de sa pauvreté et de la déglingue de quelques quartiers, ceux que l’on ne montre jamais aux touristes. 
GRAFFITI AU CHILI : HES, DEES E INTI EN VALPARAISO, MARS 2007 PHOTO KELP 

Pourtant, Valparaiso fait rêver. Baie splendide au bord du Pacifique, encadrée de 45 collines-quartiers peuplées de 300 000 habitants, la ville fut entre la mi 19ème s. et le début du 20ème s un des plus grands ports d’Amérique du Sud, avant le percement du canal de Panama. 

Il reste de cette époque dorée un parfum d’opulence flétrie, l’odeur décatie des palais d’armateurs et des bordels des rues basses de la ville (toujours déconseillées le soir…), quand les marins oubliaient auprès des femmes et dans l’alcool leur solitude de cap-horniers, partis des mois loin de chez eux. 

Depuis, la ville a perdu son lustre, malgré le maintien d’activités portuaires, de quelques industries et de l’apport indéniable du tourisme. Pinochet a eu beau établir à Valparaiso le Congrès chilien (le Parlement et le Sénat), la ville n’a pas épousé comme Santiago le « miracle économique » national, qui transcende le pays depuis maintenant 15 ans.


lundi, février 04, 2013

AVEC STALINGRAD, LA SECONDE GUERRE MONDIALE BASCULE

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VASSILI GRIGORIEVITCH ZAÏTSEV (23 MARS 1915 – 15 DÉCEMBRE 1991)  CONNU AUSSI PAR SON SURNOM NIEVI, FUT UN TIREUR D'ÉLITE SOVIÉTIQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE QUI TUA 225 SOLDATS ET OFFICIERS DE LA WEHRMACHT ET DE SES ALLIÉS ENTRE LE 10 NOVEMBRE ET LE 17 DÉCEMBRE 1942 PENDANT LA BATAILLE DE STALINGRAD.

Plus que le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (8 novembre 1942) ou que la conquête américaine de l’île de Guadalcanal (8 février 1943), la victoire soviétique de Stalingrad (2 février 1943) est bien le « tournant » de la guerre. Mais la victoire est plus encore politique que militaire.
Du 31 janvier au 2 février, malgré l’interdiction d’Hitler, la VIe armée allemande capitule après deux mois et demi d’encerclement, isolée malgré les raids de la Luftwaffe, pilonnée nuit et jour, épuisée par la faim, le froid, la neige. Des 330 000 encerclés ne survivent que 120 000 prisonniers. Les forces de l’Axe ont perdu au total 800 000 hommes à Stalingrad, le quart des forces du front oriental. Le mythe de l’invincibilité allemande est détruit.


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CONTRE-ATTAQUE SOVIÉTIQUE À STALINGRAD. SOURCE WIKIPEDIA

L’enjeu de Stalingrad

Pour pallier les besoins en carburant de l’économie de guerre allemande, Hitler déclenche, le 8 mai 1942, un nouveau Blitzkrieg en vue de conquérir les champs pétrolifères du Caucase. La moitié des troupes engagées en URSS, 100 divisions allemandes et 50 alliées (roumaines, italiennes, hongroises), sont concentrées sur le front sud-est. Les forces de l’Axe conquièrent la Crimée et Sébastopol, puis l’est de l’Ukraine et Rostov. Mais Hitler commet alors la même erreur qu’à l’automne 1941. Grisé par ses victoires, il divise ses forces selon deux axes : pendant que des divisions fonceront vers le Caucase, le gros des forces remontera la vallée du Don pour prendre Stalingrad, isoler l’Oural et ensuite, avec les armées du centre, encercler Moscou.


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UN BOMBARDEMENT AÉRIEN ALLEMAND MASSIF DE STALINGRAD AU DÉBUT DE LA BATAILLE EN AOÛT 1942 A LAISSÉ  LA VILLE EN RUINES.
Dès le 23 août, la VIe armée de Von Paulus atteint la Volga et bombarde la ville charnière. Le 12 septembre, disposant de forces deux fois supérieures, les Allemands lancent ce qu’ils pensent être l’assaut final. Des combats acharnés se déroulent jusque dans le centre et le sud de la ville, maison par maison, cave par cave. Les usines Octobre rouge et Barricades sont prises et reprises. Vassili Grossman traduit bien l’acharnement des combats dans Vie et destin. Hitler veut prendre à toute force la « ville de Staline » mais Stalingrad ne tombe pas.


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COMBATS DE RUES, OCTOBRE 1942
Le 19 novembre, le maréchal Joukov, qui seconde le commandant suprême Staline, lance la contre-offensive préparée depuis septembre. Le plan « Uranus » doit couper « le doigt de gant » allemand enfoncé entre Don et Volga. Deux groupes d’armées soviétiques partent simultanément du nord-ouest et du sud de Stalingrad. Dès le 22, elles réussissent leur percée et réalisent leur jonction. Les forces soviétiques enserrent dans une « ceinture rouge » la VIe armée et une partie de la IVe armée blindée. Une tardive contre-offensive allemande échoue et les forces de l’Axe sont repoussées bien au-delà du Don, ce qui rend très difficile le ravitaillement aérien des encerclés. Les conséquences militaires sont immédiates. Les armées allemandes du Caucase reculent de 600 kilomètres jusqu’à Rostov et s’échappent de justesse. L’Armée rouge reprend l’offensive sur tous les fronts. Ce qui la mènera jusqu’à Berlin. Voilà pourquoi il ne faut pas sous-estimer le rôle de la victoire de Stalingrad alors que les médias ont tendance à valoriser le rôle des Anglo-Saxons dans ce conflit.