mercredi, décembre 30, 2015

LA VIE EN ROSE...

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 « DÉCHÉANCE DE NATIONALITÉ »




CHILI : UNE BALEINE ÉCHOUÉE SUR UNE PLAGE SECOURUE PAR DES PÊCHEURS ET DES BAIGNEURS

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BALEINE ÉCHOUÉE SUR UNE PLAGE SECOURUE.
PHOTO ATON
Ils ont déployé un filet de pêche sous l'animal pour lui permettre de retrouver des eaux plus profondes.
 BALEINE ÉCHOUÉE SUR UNE PLAGE SECOURUE.
PHOTO ATON
Sans leur aide, cette baleine serait sans doute morte. Au Chili, des pêcheurs et des baigneurs ont secouru un cétacé échoué sur une plage, près du port d'Iquique, lundi 28 décembre. La baleine bleue, qui mesurait plus de 20 mètres, ne parvenait pas à regagner le large seule.

FENÊTRE SUR COUR


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 « DÉCHÉANCE DE NATIONALITÉ »



lundi, décembre 28, 2015

LES MACCABIADES DÉMARRENT AUJOURD’HUI AU CHILI

MACCABI GAMES CHILE 2015
Les maccabiades panaméricaines sont organisées pour « perpétuer et préserver les communautés juives dans les Amériques »
Environ 4 000 athlètes, tous originaires d’au moins 20 pays participeront aux maccabiades panaméricaines au Chili.

dimanche, décembre 27, 2015

PHOTOGRAPHIES DE L'ANNÉE 2015

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ÉRUPTION DU VOLCAN CALBUCO, DANS LE SUD DU CHILI, LE 23 AVRIL 2015
PHOTO MARTIN BERNETTI



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SANTIAGO, 11 JUIN 2015 / DANS LE CADRE DE LA «  COPA AMERICA  » 2015 DE FOOTBALL DES PROFESSEURS ET DES ÉTUDIANTS MANIFESTENT FACE AU MINISTÈRE D'ÉDUCATION AVEC DES BALLONS PLASTIQUES. PHOTO ATON




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BALEINES DE PLUS DE DIX MÈTRES DE LONG ONT ÉTÉ RETROUVÉES
MORTES APRÈS AVOIR ÉCHOUÉ AU NORD DU GOLFE DE PENAS, VENDREDI 8 MAI 2015
PHOTO VRENI HÄUSSERMANN



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 DOOM AU CHILI -JEUDI 16 AVRIL 2015 - BOUSCULADE LORS D'UN CONCERT PUNK AU CHILI - 4 MORTS
PHOTO RODRIGO VELASQUEZ FLORES 




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LES DOUZE MINISTRES CHARGÉS DU COMMERCE LORS DES NÉGOCIATIONS POUR  LE TRAITÉ DE PARTENARIAT TRANSPACIFIQUE, À ATLANTA, LE 1ER OCTOBRE. PHOTO HANDOUT/REUTERS 

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DANS LES RUES DE COQUIMBO, APRÈS LE SÉISME DU 16 SEPTEMBRE 2015. PHOTO MARTIN BERNETTI

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IMAGE DE L'ÉRUPTION DU VOLCAN CALBUCO MERCREDI 22 AVRIL 2015, DANS LE SUD DU CHILI PHOTO GIORDANA SCHMIDT

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LA PRÉSIDENTE DU CHILI, MICHELLE BACHELET, A DÉPOSÉ UNE GERBE DE FLEURS DEVANT LE BATACLAN. (DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2015)

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PHOTO DE DIEGO FIGUEROA, LAURÉAT DU PRIX DE LA « PHOTO DE L'ANNÉE », 
DE L'UNION DE REPORTERS GRAPHIQUES ET CAMÉRAMANS DU CHILI.

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UN HOMME TENTE DE TRAVERSER UNE RUE À COPIAPO, AU CHILI, LE 26 MARS 2015, APRÈS LES PLUIES DILUVIENNES QUI ONT TOUCHÉ LE PAYS. PHOTO STR-AFP

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FESTIVITÉS DU NOUVEL AN 2015 À VALPARAÍSO, CHILI.PHOTO CLAUDIO BUENO

ALEXIS SANCHEZ (ARSENAL) ÉLU MEILLEUR JOUEUR EN 2015 PAR LA FÉDÉRATION DES FANS ANGLAIS

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ALEXIS SANCHEZ 
Alexis Sanchez s'est vu remettre le titre officieux du meilleur joueur de Premier League en 2015 par la Fédération des supporters anglais (FSF), lundi soir lors d'une cérémonie à laquelle il n'assistait pas. L'attaquant d'Arsenal était en lice avec Sergio Agüero (Manchester City), John Stones (Everton), Harry Kane (Tottenham), Jamie Vardy (Leicester City) et David de Gea (Manchester United). 
L’ÉQUIPE.FR 
Auteur de vingt buts sur l'année civile et vainqueur de la Cup avec les Gunners, l'international chilien a aussi remporté la Copa America à domicile durant l'été.


samedi, décembre 26, 2015

LA VIE EN ROSE...

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« NOUS SOMMES DANS NOS PETITS SOULIERS  »


EN ARGENTINE, UNE GRAND-MÈRE N’A FINALEMENT PAS RETROUVÉ SA PETITE-FILLE ENLEVÉE SOUS LA DICTATURE

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BANNIÈRE PAGE WEB DE LA « FONDATION ANAHÍ »
C’était une belle histoire qui a accompagné les fêtes de Noël en Argentine, mais qui s’est finalement révélée fausse. 
Maria « Chicha » Mariani, une des fondatrices des Grands-mères de la place de Mai, pensait avoir retrouvé sa petite-fille, enlevée en novembre 1976 sous la dictature. La Fondation Anahi, qu’elle avait créée, avait annoncé, jeudi, qu’une femme de 39 ans avait été identifiée comme étant Clara Anahí, le bébé enlevé, grâce à des analyses génétiques qui prouvaient le lien de parenté « à 99,9 % ».

la suite

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« CLARA ANAHÍ MARIANI, NOUS CONTINUONS À TE CHERCHER »
LE TRACT DIFFUSÉ PAR MARIA MARIANI POUR RETROUVER SA PETITE FILLE. 

SUR LE MÊME SUJET :

vendredi, décembre 25, 2015

ARGENTINE : UNE GRAND-MÈRE RETROUVE SA PETITE-FILLE ENLEVÉE IL Y A 39 ANS SOUS LA DICTATURE

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 SELFIE DE CLARA ANAHÍ
ET SA GRAND-MÈRE
Après 39 ans de recherches, l’une des fondatrices des Grands-mères de la place de Mai, Maria « Chicha » Mariani, vient de retrouver sa petite-fille, enlevée en novembre 1976 à l’âge de 3 mois par un policier, pendant la dictature argentine. 
Clara Anahí devient ainsi le 120ème enfant « volé » par la junte à être identifié, a annoncé jeudi 24 décembre la Fondation Anahi, du nom de sa petite-fille, créée en 1989 par Maria Mariani après avoir quitté la présidence des Grands-mères de la place de Mai. 


jeudi, décembre 24, 2015

COSTA RICA : DÉCÈS DU PEINTRE CHILIEN JULIO ESCÁMEZ

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Julio Escámez Carrasco, né dans localité d'Antihuala, commune de Los Álamos au Chili, le 15 novembre 1925 et décédé dans la ville d'Heredia au Costa Rica, le 23 décembre 2015. Il fut un peintre muraliste et graveur chilien ayant passé l'essentiel de sa vie au Costa Rica. Son oeuvre est riche et variée; elle comprend des fresques murales, des huiles et des gravures (lithographies, xylographies et eaux-fortes).
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« HISTOIRE DE LA MÉDECINE ET DE LA PHARMACIE AU CHILI » FRESQUE CRÉÉE EN 1957 PAR L'ARTISTE JULIO ESCÁMEZ POUR L’ANCIENNE PHARMACIE MALUJE, ACTUELLE DROGUERIE ALLEMANDE, SITUÉE  DANS LA RUE TUCAPEL N° 676 DE LA VILLE DE CONCEPCIÓN.
À 90 ans, le peintre muraliste chilien Julio Escámez est décédé au Costa Rica. L'artiste-plasticien, originaire de la Région du Bío Bío au sud du Chili, a initié ses études de peinture à l'Université de Concepción, et a obtenu en 1956 le Prix Municipal d'Art de cette même ville.

CHILI: LE GARDIEN DE BUT CLAUDIO BRAVO ÉLU MEILLEUR FOOTBALLEUR DE L’ANNÉE

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CLAUDIO BRAVO, A ÉTÉ DÉSIGNÉ, MARDI, MEILLEUR FOOTBALLEUR CHILIEN DE L’ANNÉE 2015 PAR LE CERCLE DES JOURNALISTES SPORTIFS. PHOTO EFE
Le gardien de but de la sélection chilienne et sociétaire du club espagnol FC Barcelone, Claudio Bravo, a été désigné, mardi, meilleur footballeur chilien de l’année par le Cercle des journalistes sportifs.
Claudio Bravo, également capitaine de la sélection chilienne, a reçu cette distinction lors d’une cérémonie organisée à Santiago, durant laquelle ont été primés les meilleurs sportifs en 2015 dans 70 disciplines sportives. Bravo a obtenu six titres majeurs en une seule et même année.



mercredi, décembre 23, 2015

«DE L’ÉTAT DE DROIT À L’ÉTAT DE SÉCURITÉ»

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ILLUSTRATION  OLIVIER BONHOMME

On ne comprend pas l’enjeu véritable de la prolongation de l’état d’urgence [jusqu’à la fin février] en France, si on ne le situe pas dans le contexte d’une transformation radicale du modèle étatique qui nous est familier. Il faut avant tout démentir le propos des femmes et hommes politiques irresponsables, selon lesquels l’état d’urgence serait un bouclier pour la démocratie.
Les historiens savent parfaitement que c’est le contraire qui est vrai. L’état d’urgence est justement le dispositif par lequel les pouvoirs totalitaires se sont installés en Europe. Ainsi, dans les années qui ont précédé la prise du pouvoir par Hitler, les gouvernements sociaux-démocrates de Weimar avaient eu si souvent recours à l’état d’urgence (état d’exception, comme on le nomme en allemand), qu’on a pu dire que l’Allemagne avait déjà cessé, avant 1933, d’être une démocratie parlementaire.


KADDISH POUR 17


« Kadish para 17 » - Cérémonie dans le Mémorial de Détenus Disparus et des fusillés, du Cimetière Israélite dans la banlieue de Santiago du Chili.
Une émouvante cérémonie en souvenir des victimes de la dictature de Pinochet de confession juive a eu lieu, dans le cimetière Israélite dans la commune de Conchalí. La commémoration fut organisée par des parents des victimes et le Centre Progressiste Juif du Chili CPJ-Meretz.

mardi, décembre 22, 2015

ANGOULÊME: MAMITA, 100 ANS, CHILIENNE ET MARIÉE À UN GRAND REPORTER DE L'AFP!

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À LA MAISON DE RETRAITE DE GIRAC, UNE NOUVELLE CENTENAIRE PARMI NOS RÉSIDENTES, MADAME BRUN NÉE ALICIA SAAVEDRA, ENTOURÉE DE SA FAMILLE

Née au Chili, mariée à un grand reporter de l’AFP, Alicia Saavedra a vécu dans plusieurs pays avant de s’installer à Angoulême.
Par Jean-François CHARRIER
Pour l’état civil, elle s’appelle Alicia Saavedra, née au Chili le 18 décembre 1915. Mais pour ses proches, c’est Mamita. Jeune danseuse dans une troupe au Chili, elle croise la route d’un reporter français de l’AFP, Albert Brun. Ils se marient quelques mois plus tard au Mexique.

ARAUCARIA VOUS SOUHAITE UNE BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2016

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L’ARAUCARIA DU CHILI ET LA SIERRA NEVADA EN HIVER, DANS LE PARC NATIONAL CONGUILLÍO.
PHOTO GERHARD HUDEPOHL

Araucaria vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année !


lundi, décembre 21, 2015

GIORGIO AGAMBEN : « DE L’ÉTAT DE DROIT À L’ÉTAT DE SÉCURITÉ »


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« L’ÉTAT D’URGENCE...TOUT VA BIEN !!! » 
Pour le philosophe italien Giorgio Agamben, l’état d’urgence n’est pas un bouclier qui protège la démocratie. Il a, au contraire, selon lui, toujours accompagné les dictatures.
GIORGIO AGAMBEN
On ne comprend pas l’enjeu véritable de la prolongation de l’état d’urgence [jusqu’à la fin février] en France, si on ne le situe pas dans le contexte d’une transformation radicale du modèle étatique qui nous est familier. Il faut avant tout démentir le propos des femmes et hommes politiques irresponsables, selon lesquels l’état d’urgence serait un bouclier pour la démocratie.

Les historiens savent parfaitement que c’est le contraire qui est vrai. L’état d’urgence est justement le dispositif par lequel les pouvoirs totalitaires se sont installés en Europe. Ainsi, dans les années qui ont précédé la prise du pouvoir par Hitler, les gouvernements sociaux-démocrates de Weimar avaient eu si souvent recours à l’état d’urgence (état d’exception, comme on le nomme en allemand), qu’on a pu dire que l’Allemagne avait déjà cessé, avant 1933, d’être une démocratie parlementaire.

Or le premier acte d’Hitler, après sa nomination, a été de proclamer un état d’urgence, qui n’a jamais été révoqué. Lorsqu’on s’étonne des crimes qui ont pu être commis impunément en Allemagne par les nazis, on oublie que ces actes étaient parfaitement légaux, car le pays était soumis à l’état d’exception et que les libertés individuelles étaient suspendues.

On ne voit pas pourquoi un pareil scénario ne pourrait pas se répéter en France  : on imagine sans difficulté un gouvernement d’extrême droite se servir à ses fins d’un état d’urgence auquel les gouvernements socialistes ont désormais habitué les citoyens. Dans un pays qui vit dans un état d’urgence prolongé, et dans lequel les opérations de police se substituent progressivement au pouvoir judiciaire, il faut s’attendre à une dégradation rapide et irréversible des institutions publiques.

Entretenir la peur


Cela est d’autant plus vrai que l’état d’urgence s’inscrit, aujourd’hui, dans le processus qui est en train de faire évoluer les démocraties occidentales vers quelque chose qu’il faut, d’ores et déjà, appeler État de sécurité (« Security State », comme disent les politologues américains). Le mot « sécurité » est tellement entré dans le discours politique que l’on peut dire, sans crainte de se tromper, que les « raisons de sécurité » ont pris la place de ce qu’on appelait, autrefois, la « raison d’État ». Une analyse de cette nouvelle forme de gouvernement fait, cependant, défaut. Comme l’État de sécurité ne relève ni de l’État de droit ni de ce que Michel Foucault appelait les « sociétés de discipline », il convient de poser ici quelques jalons en vue d’une possible définition.

Dans le modèle du Britannique Thomas Hobbes, qui a si profondément influencé notre philosophie politique, le contrat qui transfère les pouvoirs au souverain présuppose la peur réciproque et la guerre de tous contre tous : l’État est ce qui vient justement mettre fin à la peur. Dans l’État de sécurité, ce schéma se renverse : l’État se fonde durablement sur la peur et doit, à tout prix, l’entretenir, car il tire d’elle sa fonction essentielle et sa légitimité.

Foucault avait déjà montré que, lorsque le mot «sécurité » apparaît pour la première fois en France dans le discours politique avec les gouvernements physiocrates avant la Révolution, il ne s’agissait pas de prévenir les catastrophes et les famines, mais de les laisser advenir pour pouvoir ensuite les gouverner et les orienter dans une direction qu’on estimait profitable.

Aucun sens juridique


De même, la sécurité dont il est question aujourd’hui ne vise pas à prévenir les actes de terrorisme (ce qui est d’ailleurs extrêmement difficile, sinon impossible, puisque les mesures de sécurité ne sont efficaces qu’après coup, et que le terrorisme est, par définition, une série des premiers coups), mais à établir une nouvelle relation avec les hommes, qui est celle d’un contrôle généralisé et sans limites – d’où l’insistance particulière sur les dispositifs qui permettent le contrôle total des données informatiques et communicationnelles des citoyens, y compris le prélèvement intégral du contenu des ordinateurs.

Le risque, le premier que nous relevons, est la dérive vers la création d’une relation systémique entre terrorisme et État de sécurité : si l’État a besoin de la peur pour se légitimer, il faut alors, à la limite, produire la terreur ou, au moins, ne pas empêcher qu’elle se produise. On voit ainsi les pays poursuivre une politique étrangère qui alimente le terrorisme qu’on doit combattre à l’intérieur et entretenir des relations cordiales et même vendre des armes à des États dont on sait qu’ils financent les organisations terroristes.
Dans un pays qui vit dans un état d’urgence prolongé, et dans lequel les opérations de police se substituent progressivement au pouvoir judiciaire, il faut s’attendre à une dégradation rapide et irréversible des institutions publiques
Un deuxième point, qu’il est important de saisir, est le changement du statut politique des citoyens et du peuple, qui était censé être le titulaire de la souveraineté. Dans l’État de sécurité, on voit se produire une tendance irrépressible vers ce qu’il faut bien appeler une dépolitisation progressive des citoyens, dont la participation à la vie politique se réduit aux sondages électoraux. Cette tendance est d’autant plus inquiétante qu’elle avait été théorisée par les juristes nazis, qui définissent le peuple comme un élément essentiellement impolitique, dont l’État doit assurer la protection et la croissance.

Or, selon ces juristes, il y a une seule façon de rendre politique cet élément impolitique : par l’égalité de souche et de race, qui va le distinguer de l’étranger et de l’ennemi. Il ne s’agit pas ici de confondre l’État nazi et l’État de sécurité contemporain : ce qu’il faut comprendre, c’est que, si on dépolitise les citoyens, ils ne peuvent sortir de leur passivité que si on les mobilise par la peur contre un ennemi étranger qui ne leur soit pas seulement extérieur (c’étaient les juifs en Allemagne, ce sont les musulmans en France aujourd’hui).

Incertitude et terreur


C’est dans ce cadre qu’il faut considérer le sinistre projet de déchéance de la nationalité pour les citoyens binationaux, qui rappelle la loi fasciste de 1926 sur la dénationalisation des « citoyens indignes de la citoyenneté italienne » et les lois nazies sur la dénationalisation des juifs.

Un troisième point, dont il ne faut pas sous-évaluer l’importance, est la transformation radicale des critères qui établissent la vérité et la certitude dans la sphère publique. Ce qui frappe avant tout un observateur attentif dans les comptes rendus des crimes terroristes, c’est le renoncement intégral à l’établissement de la certitude judiciaire.

Alors qu’il est entendu dans un Etat de droit qu’un crime ne peut être certifié que par une enquête judiciaire, sous le paradigme sécuritaire, on doit se contenter de ce qu’en disent la police et les médias qui en dépendent – c’est-à-dire deux instances qui ont toujours été considérées comme peu fiables. D’où le vague incroyable et les contradictions patentes dans les reconstructions hâtives des événements, qui éludent sciemment toute possibilité de vérification et de falsification et qui ressemblent davantage à des commérages qu’à des enquêtes. Cela signifie que l’Etat de sécurité a intérêt à ce que les citoyens – dont il doit assurer la protection – restent dans l’incertitude sur ce qui les menace, car l’incertitude et la terreur vont de pair.

C’est la même incertitude que l’on retrouve dans le texte de la loi du 20 novembre sur l’état d’urgence, qui se réfère à « toute personne à l’égard de laquelle il existe de sérieuses raisons de penser que son comportement constitue une menace pour l’ordre public et la sécurité ». Il est tout à fait évident que la formule « sérieuses raisons de penser » n’a aucun sens juridique et, en tant qu’elle renvoie à l’arbitraire de celui qui « pense », peut s’appliquer à tout moment à n’importe qui. Or, dans l’Etat de sécurité, ces formules indéterminées, qui ont toujours été considérées par les juristes comme contraires au principe de la certitude du droit, deviennent la norme.

Dépolitisation des citoyens


La même imprécision et les mêmes équivoques reviennent dans les déclarations des femmes et hommes politiques, selon lesquelles la France serait en guerre contre le terrorisme. Une guerre contre le terrorisme est une contradiction dans les termes, car l’état de guerre se définit précisément par la possibilité d’identifier de façon certaine l’ennemi qu’on doit combattre. Dans la perspective sécuritaire, l’ennemi doit – au contraire – rester dans le vague, pour que n’importe qui – à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur – puisse être identifié en tant que tel.

Maintien d’un état de peur généralisé, dépolitisation des citoyens, renoncement à toute certitude du droit : voilà trois caractères de l’Etat de sécurité, qui ont de quoi troubler les esprits. Car cela signifie, d’une part, que l’Etat de sécurité dans lequel nous sommes en train de glisser fait le contraire de ce qu’il promet, puisque – si sécurité veut dire absence de souci (sine cura) – il entretient, en revanche, la peur et la terreur. L’Etat de sécurité est, d’autre part, un Etat policier, car, par l’éclipse du pouvoir judiciaire, il généralise la marge discrétionnaire de la police qui, dans un état d’urgence devenu normal, agit de plus en plus en souverain.

Par la dépolitisation progressive du citoyen, devenu en quelque sorte un terroriste en puissance, l’Etat de sécurité sort enfin du domaine connu de la politique, pour se diriger vers une zone incertaine, où le public et le privé se confondent, et dont on a du mal à définir les frontières.

Giorgio Agamben
GIORGIO AGAMBEN
Giorgio Agamben est né en 1942 à Rome (Italie). Philosophe, auteur d’une œuvre théorique reconnue et traduite dans le monde entier, il vient de publier La Guerre civile. Pour une théorie politique de la Stasi, traduit par Joël Gayraud (Points, 96 pages, 6,50 euros) et L’Usage des corps. Homo Sacer, IV, 2, traduit par Joël Gayraud (Seuil, 396 pages, 26 euros).

samedi, décembre 19, 2015

VALPARAISO, LA MYTHIQUE

UNE RUE DE VALPARAISO, PARMI LES VILLES LES PLUS COLORÉES DU MONDE. 
PHOTO PAUL SIMIER
VALPARAISO, Chili. Cette ville, qui a toujours eu la vocation de grand port du bout du monde, relève du mythe. Glorifiée dans les chants de marins dès le début du XIXe siècle, Valparaiso a toujours représenté l’aboutissement d’une très longue navigation. 
«Nous irons à Valparaiso» est un chant à virer­­, créé en 1811, que l’on chante encore dans les cabarets du port de Brest, dans les fêtes de chants de marins de Paimpol, de Saint-Jean-Port-Joli, de Douarnenez et d’ailleurs.