lundi, décembre 23, 2019

MÊME LA POP CORÉENNE SERAIT DERRIÈRE L’EXPLOSION SOCIALE AU CHILI


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« VANDALISME K-POP »
DESSIN ALEN LAUZAN
Santiago du Chili, 23 décembre (Prensa Latina) Le gouvernement chilien est aujourd’hui ridiculisé suite aux révélations de détails d’un rapport des autorités sur l’influence étrangère supposée dans l’explosion sociale depuis le 18 octobre dernier.
ILLUSTRATION LA TERCERA
Le quotidien La Tercera a eu accès au document de 112 pages, qui se concentre sur l’analyse des comptes des réseaux sociaux de 5 millions de personnes ou entités, qui ont généré ensemble plus de 60 millions de commentaires à partir du 18 octobre et jusqu’au 21 novembre.

Le rapport conclut que 19,3 % des commentaires proviennent de l’étranger, en particulier lors de la première semaine suivant le début des manifestations sociales.

Parmi ceux qui auraient joué un rôle dans ces événements figurent les chaînes de télévisions Telesur et Rusia Today (RT), le chanteur-compositeur espagnol Ismael Serrano et l’acteur argentin-espagnol Juan Diego Botto.

Le rapport signale également les jeunes chiliens amateurs de K-Pop (ou pop coréenne), la chanteuse Mon Laferte, la comédienne Paola Molina, les footballeurs Claudio Bravo et Gary Medel, et bien sûr, des politiciens d’opposition comme Camila Vallejo, Karol Cariola, Beatriz Sánchez et Pamela Jiles.

Les réseaux Facebook, Telegram, Wahtsapp et Instagram, par lesquels, selon le rapport, les manifestants se sont organisés, ne sont pas non plus épargnés.

Mais le fait est que toutes les informations recueillies sur les 112 pages proviennent de sources ouvertes et n’ont pas un caractère criminel.

Sur les réseaux sociaux, des gens de toutes tendances ont déclaré que le gouvernement se ridiculise en prétendant lier à des facteurs externes les événements des deux derniers mois au Chili et se moquent surtout de « l’influence politique » que peut prétendument exercer la musique pop de Corée du Sud.

La question de la participation étrangère a commencé à gagner de la place dans l’opinion publique après que le président Sebastián Piñera ait assuré au quotidien espagnol El País avoir reçu beaucoup d’informations et déclaré les avoir remises au parquet pour les enquêtes pertinentes.

Par la suite, lors de questions de la presse, le ministre de l’Intérieur, Gonzalo Blumel, a annoncé que des informations 'extraordinaires et sophistiquées' traitées avec des technologies de pointe avaient été livrées, mais qu’elles ne pouvaient être rendues publiques parce qu’elles étaient sous le secret de l’enquête.

La controverse a continué lorsque le procureur national, Jorge Abbott, a déclaré qu’il ne disposait d’aucune information. Puis ce n’est que vendredi dernier que le document lui a été remis avec des données provenant de sources ouvertes et non de renseignements.

Pendant ce temps, le Parti Communiste a souligné que ce que fait « le ministre de l’Intérieur est une blague, c’est absurde. Mais en plus, c’est grave, il doit une explication au pays, à la justice et aux lois fondamentales de la logique ».