samedi, juin 13, 2020

CHILI: DÉMISSION DU MINISTRE DE LA SANTÉ EN PLEINE CRISE DE LA COVID-19

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JAIME MAÑALICH (À DROITE), LE PRÉSIDENT SEBASTIÁN PIÑERA (CENTRE)
ET LE NOUVEAU MINISTRE DE LA SANTÉ, OSCAR ENRIQUE PARIS,
LE 13 JUIN À SANTIAGO.
PHOTO SEBASTIAN RODRIGUEZ
Au Chili, le ministre de la Santé a démissionné samedi, en pleine crise du coronavirus. En cause ? Une polémique sur la hausse des cas de Covid-19 dans le pays, et les méthodes de comptage du nombre de décès des suites du virus.


OSCAR ENRIQUE PARIS MANCILLA  
SERA LE NOUVEAU MINISTRE DE LA SANTÉ
« TOMBER DE CHARYBDE EN SCYLLA »

le ministre de la Santé chilien a démissionné samedi après une semaine de polémique sur la hausse des cas de coronavirus et la méthodologie de comptage, alors que l’épidémie de Covid-19 est en pleine progression malgré le confinement imposé aux habitants de Santiago depuis un mois. « Je remercie Jaime Manalich pour son engagement », a déclaré le président Sebastian Piñera.


Samedi, le Centre d’enquête journalistique (Ciper), a révélé que le ministère de la Santé avait transmis à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) un nombre de morts du Covid-19 bien supérieur au dernier bulletin officiel.

PHOTO CIPER
Le Chili totalisait samedi 167 355 contaminations et 3 101 décès depuis l’apparition du premier cas le 3 mars. Or, les chiffres transmis à l’OMS font état, eux, de plus de 5 000 morts liés au Covid-19.

La sous-secrétaire d’État à la Santé, Paula Daza, a reconnu ces chiffres et expliqué que l’écart était lié aux différences de méthodologie : le rapport hebdomadaire à l’OMS intègre les décès confirmés liés au Covid-19 ainsi que les cas suspects, tandis que le rapport quotidien du gouvernement ne prend en compte que les cas confirmés par un test PCR, à partir d’un prélèvement profond dans le nez avec un écouvillon.


Le Chili a été l’un des premiers pays d’Amérique latine à décréter un état d’urgence sanitaire préventif dès le 7 février. Quelques semaines plus tard, il a fermé ses frontières, suspendu les cours, décrété un couvre-feu et mis en œuvre une politique de dépistage massif.


Des restrictions localisées, mais pas de confinement général


« LE MINISTRE A MUTÉ ET IL S'EST 
TRANSFORMÉ DANS LA MÊME MERDE »
MÈME INTERNET
Mais contrairement à d’autres pays d’Amérique latine, le pays a opté pour des confinements modulables en fonction des foyers et non pas pour un confinement général.

Or, si ces quarantaines sélectives ont donné de bons résultats dans les quartiers aisés, elles se sont révélées bien moins efficaces dans les quartiers pauvres.

Alors que les aides promises par le gouvernement tardaient à arriver ou étaient jugées insuffisantes, de nombreux habitants ont continué à aller travailler jusqu’à mi-mai. L’explosion des contaminations a alors contraint les autorités à décréter le confinement pour les sept millions d’habitants de la capitale, depuis un mois.

Le Chili a enregistré vendredi ses pires chiffres quotidiens concernant l’épidémie, avec 222 décès et 6 754 nouvelles infections au cours des dernières 24 heures.

La situation dans notre pays continue à s’aggraver, surtout dans la région de Santiago, a déclaré vendredi Arturo Zuniga, un responsable du ministère de la Santé.

Les infections continuent d’augmenter régulièrement dans ce pays de 18 millions d’habitants. Les villes de Valparaiso et Vina del Mar, à 150 km à l’ouest de la capitale, sont également confinées depuis vendredi, ainsi que plusieurs autres localités.

La crise sanitaire a atteint le Chili alors que le pays était secoué depuis des mois par une fronde sociale. Les mobilisations, souvent violentes, cherchaient à dénoncer les inégalités économiques et la déconnexion de l’élite politique de la réalité quotidienne de nombreux Chiliens.

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ILLUSTRATION PABLO DELCAN  
« Grâce aux données collectées par les chercheurs de l'université américaine Johns-Hopkins, (JHU) qui recensent les cas et les décès confirmés, il est possible de suivre jour après jour l’évolution de l’épidémie au Chili. »
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