jeudi, août 06, 2020

L’ONU APPELLE À ENQUÊTER SUR LA VIOLENCE CONTRE LE PEUPLE MAPUCHE AU CHILI

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M. JAN JARAB
PHOTO ONU

Santiago du Chili, 6 août 2020. Le responsable régional du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU, Jan Jarab, a demandé mardi au gouvernement du Chili d’encourager le dialogue avec le peuple mapuche et d’enquêter sur les événements violents de ces derniers jours.

Prensa Latina

«LA CRIMINALISATION DU CONFLIT MAPUCHE »
DESSIN LAUZAN 

Nous demandons instamment qu’une enquête rapide,indépendante et approfondie soit menée sur les faits, en particulier sur les allégations d’usage excessif de la force de police et les propos discriminatoires à l’encontre du peuple mapuche, a déclaré Jarab, qui a appelé le gouvernement à renforcer le dialogue avec ce peuple originaire.

Le fonctionnaire a fait ces signalements en référence aux violences qui se sont produites le week-end dernier dans la région de l’Araucanie, où des civils armés se sont heurtés à des membres du peuple originaire qui avaient pris possession des bureaux de certaines municipalités.

Jarab a insisté sur le fait que la solution au conflit mapuche ne pouvait se concentrer uniquement sur l´intervention de la police, car à son avis, cela aggraverait ce qu’il a qualifié de 'processus chronique de tension, de méfiance et de conflit, non exempt de violations des droits de l’Homme'.

Il s’est également déclaré préoccupé par l’état de santé des prisonniers mapuches qui font une grève de la faim depuis plus de deux mois et qui demandent à purger leur peine dans leurs communautés.

Il a exprimé l’espoir que des accords pourraient être conclus dans le respect du droit international, notamment de la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail relative au traitement spécial des peuples autochtones, et dont l’État du Chili est signataire.

Pendant ce temps, la tension continue en Araucanie, où des forces spéciales de carabiniers ont attaqué avec des gaz et des jets d’eau une marche de mapuches dans le centre de Temuco, capitale de cette région.

Des rapports provenant de cette ville indiquent qu’environ 500 personnes se sont rassemblées mardi sur la place Dagoberto Godoy et que plusieurs manifestants ont finalement été arrêtés.

On a également appris que les femmes et les hommes mapuches qui ont été agressés par des civils armés samedi dernier déposeront dans les prochains jours une accusation pénale pour ces crimes graves.

L’avocat Jaime Madariaga, représentant des intéressés, a déclaré qu’une enquête sérieuse du ministère public serait nécessaire, parce que l’image des carabiniers laissant les criminels agir contre des citoyens mapuches donne l’impression que l’État n’est pas là pour les protéger mais pour les persécuter. peo/agp/rc