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mardi, mars 27, 2007
(Notes on) Politics, Theory & Photography
VIOLENCES DOMESTIQUES
"Nous devons mettre l'accent sur la violence domestique, qui touche plus de 50% de la population féminine du pays", a révélée la ministre du Service national des femmes, Laura Albornoz.
Mme Albornoz a qualifée de "honteux" le chiffre de 13 femmes assassinéees par leurs partenaires cette année, demandant aux autoritées concernées d'user de leur pouvoir pour encourager les femmes susceptibles d'être victimes de violences à se protéger.
Jusqu'ici, 14 centres de protection et 31 centres de soins mobiles sont répartis dans le pays, auxquels viendront s'ajouter deux autres centres sous peu, a affirmée la ministre Albornoz.
dimanche, mars 25, 2007
Penelope Cruz fait une escapade au Chili
L’actrice de 33 ans a reçu un accueil chaleureux par les hauts dignitaires de ce pays sud américain, que Penelope Cruz a déjà visité à plusieurs reprises. Les deux femmes auraient parlé des droits et de l’éducation des jeunes filles selon la presse locale.
jeudi, mars 22, 2007
LE TÉLÉFILM QUI RAVIVE UN CONFLIT HISTORIQUE
La guerre du Pacifique qui opposa de 1879 à 1884 le Chili au Pérou et à la Bolivie reste encore aujourd'hui un sujet brûlant. La Télévision nationale chilienne (TVN) a du déprogrammer Epopeya [Epopée], un téléfilm historique sur le sujet dont la première partie devait être diffusée mercredi 14 mars.
Selon le quotidien La Tercera, qui raconte sur deux pages le "dernier épisode" du conflit frontalier entre le Chili et le Pérou, les ministres des Affaires étrangères chilien et péruvien ont tous deux fait pression sur TVN pour éviter un incident diplomatique. La guerre du Pacifique avait à la fois fait perdre l'accès à la mer de la Bolivie et généré un différent frontalier jamais résolu entre le Pérou et le Chili. Les relations diplomatiques entre les deux pays "sont à un moment crucial" rapporte La Tercera, et la diffusion de cette fresque aurait, selon les deux ministres, ravivé les tensions, d'autant que le programme peut être vu, grâce au câble, au Pérou et en Bolivie. La plupart des journaux chiliens s'inquiètent cependant de la censure dont a été l'objet la télévision publique. Et les producteurs de TVN ont assuré que le téléfilm serait diffusé "dans l'année".
Test réussi pour ALMA
Deux prototypes d'antennes du futur radiotélescope ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) ont passé avec succès leur première phase critique de tests le deux mars dernier. Ils ont en effet réussi à suivre et à observer Saturne pendant plus de deux heures, tout en étant interconnectés et reliés à un autre radiotélescope, le VLA (Very Large Array).
ALMA, dont la construction devrait être achevée en 2012, sera constitué de 64 antennes de près de douze mètres de diamètre, observant l'Univers dans la bande des ondes millimétriques. Le pouvoir de résolution de l'ensemble devrait être supérieur de dix fois à celui du télescope spatial Hubble, permettant au futur radiotélescope d'observer la naissance des étoiles, des planètes et la formation de notre Univers à travers les nuages de poussières et de gaz.
Ce réseau d'antennes sera localisé dans le désert de l'Atacama au Chili, à près de cinq kilomètres au dessus du niveau de la mer.
PINOCHET SANS PEINE NI GLOIRE
Etablie au Chili de 1973 à 1990, la dictature du général Augusto Pinochet ne fut pas l'affaire d'un seul homme imposant la terreur à tout un peuple, mais celle d'un large cercle de complicités, à l'intérieur et à l'extérieur, participant à une spoliation systématique des opposants politiques et d'un pays. Emblème et synthèse des autocrates militaires qui gouvernèrent l'Amérique latine dans les années 1970 et 1980, Pinochet fut aussi l'expression de la frayeur que le peuple inspirait aux catégories privilégiées, pour la protection desquelles il n'hésita pas à instituer une répression brutale. Enfin, il fut aussi, en ces années de guerre froide, le symbole du général latino-américain instrumentalisé par Washington pour terroriser la gauche de son pays et maintenir celui-ci amarré au "camp occidental".
Il n'est donc point surprenant qu'à ses pompeuses funérailles militaires aient assisté des complices divers et variés, tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont tiré profit du dépouillement des victimes et du saccage des deniers publics. En revanche, l'absence de ses principaux parrains a été patente. Aucune personnalité représentant l'ambassade des Etats-Unis n'a été aperçue ; aucun délégué non plus des organisations néofascistes d'Espagne ou d'Italie ; pas davantage l'ombre d'un "intellectuel" du régime, ces pseudo-penseurs dont la participation volontaire avait permis de camoufler des centres de torture dirigés par Manuel Contreras et l'agent de la CIA Michael Townley, et de les déguiser en "ateliers littéraires" où, tandis qu'ils péroraient sur les œuvres et le style du dictateur - Politique, "politiquerie" et démagogie, Mémoires d'un soldat, parmi d'autres perles rhétoriques -, on torturait et on assassinait, entre autres le diplomate espagnol Carmelo Soria.
Sa très chère admiratrice Margaret Thatcher s'est fait excuser au prétexte d'évidentes misères dues à son grand âge. Une autre de ses groupies, Jeane Kirkpatrick, décida de son côté d'esquiver ce compromettant rendez-vous en le précédant dans l'au-delà, le 8 décembre 2006 ; et son mauvais génie économique, Milton Friedman, avait lui aussi pris la précaution de disparaître dès le 16 novembre 2006. Paix à leurs âmes damnées.
En revanche, aucune nouvelle de Henry Kissinger, dont l'absence a été universellement soulignée ; ainsi que celle d'un écrivain péruvien connu pour ses éloges incessants du modèle économique de Pinochet, qui a pourtant plongé dans la ruine économique, morale et culturelle des millions de Chiliens.
Quand il se trouvait au zénith de sa gloire éphémère et qu'il rêvait de bâtir le socle d'un national-catholicisme à la chilienne, comme il ne pouvait se proclamer "caudillo" à l'exemple de son modèle, le général Franco, petit dictateur né à El Ferrol (il fut le seul chef d'Etat étranger venu pleurer à ses funérailles), Augusto José Ramón Pinochet Ugarte décida de s'autoproclamer "capitaine général bien-aimé de la patrie". Il demanda alors à un tailleur militaire de lui confectionner une casquette spéciale, plus haute de cinq centimètres que celles de tous les autres généraux, ajouta une sinistre cape d'inspiration draculéenne à son uniforme, et compléta sa panoplie du parfait dictateur en se faisant remettre un bâton de feldmaréchal nazi.
Mais, comme entre-temps il avait fait assassiner plusieurs prêtres - Antonio Llido, André Jarlan et Joan Alcina -, son projet de faire du Chili un pays de collaborateurs à soutane échoua. L'Eglise catholique choisit majoritairement le camp des persécutés, des torturés et des parents qui cherchèrent - et cherchent encore - plus de trois mille femmes et hommes sortis un beau matin de chez eux, et qui n'y sont jamais revenus.
Le 11 septembre 1973, Pinochet trahit son serment de fidélité à la Constitution chilienne et, au tout dernier instant - car les lâches sont souvent indécis -, il se rallia au coup d'Etat planifié, financé et dirigé par Kissinger (Prix Nobel de la paix), secrétaire d'Etat à l'époque du président des Etats-Unis Richard Nixon (2). D'autres traîtres à la Constitution allaient se charger de diriger sur le terrain le coup d'Etat, tout en rêvant d'assumer le rôle de dictateur. Ils s'appelaient : Gustavo Leigh, capo, au sens mafieux, de l'armée de l'air, et Toribio Merino, capo de la marine de guerre. Complétait ce sinistre trio un individu intellectuellement diminué, un certain César Mendoza, chef des carabiniers. Mais Kissinger décida que la dictature devait être pilotée par Pinochet, le traître le plus contrôlable, le plus manipulable et le plus loyal vis-à-vis des intérêts des Etats-Unis pendant la guerre froide. Pinochet devint ainsi l'archétype de la marionnette au service de l'impérialisme américain.
Très rapidement, après la disparition de Salvador Allende, mort en défendant la Constitution et la légalité démocratique, Pinochet, obéissant à l'ordre du Pentagone de combattre l' "ennemi intérieur", ouvrit les cloaques et lâcha sur le pays les bêtes de l'horreur. Les mouchards qui dénonçaient l'activité des résistants avaient droit, en récompense, à une partie de tous les biens saisis aux "subversifs". Les soldats aussi se voyaient accorder une sorte de droit de pillage qui les autorisait à chaparder depuis de simples cuillères jusqu'à des meubles ou des poules. Quant aux officiers, ils administraient le butin général en s'appropriant les biens les plus onéreux, les maisons, les véhicules, les comptes d'épargne, bref, tout le patrimoine de dizaines de milliers de personnes, dont l'inventaire reste à établir et à chiffrer.
Chaque soldat, chaque policier, chaque officier fit fortune sous la dictature en trafiquant avec l'effroi : une mère qui cherchait à savoir si son fils "disparu" était encore vivant se voyait réclamer le titre de propriété de son logement en échange d'une information. A la suite de quoi on lui livrait un tombereau de cruels mensonges : aperçu quelque part en Europe, son fils allait bientôt la contacter... Il n'y a pas un seul militaire putschiste qui n'ait participé à la spoliation des victimes. Pas un qui n'ait les mains sales.
Et on peut affirmer la même chose des juges qui se sont, eux aussi, livrés à la prévarication durant seize ans ; qui ont légitimé le pillage, et ont garanti l'impunité des assassins. La droite chilienne n'en sort pas grandie elle non plus ; en échange d'une participation au saccage des richesses naturelles - forêts, pêche, mines -, elle accepta que le Chili, pays exportateur de diverses productions industrielles fort prisées sur le marché mondial, comme les textiles par exemple, se transforme en un pays qui ne fabrique plus rien. Car, aujourd'hui, le Chili ne produit pas même une épingle. Tous les produits manufacturés, absolument tous, sont importés.
Plus que la victoire de Pinochet, ce que le Chili a connu après le 11 septembre 1973, c'est le triomphe des thèses ultralibérales de Milton Friedman. Celui-ci put y expérimenter, comme dans un laboratoire, pour la première fois au monde, sa théorie monétariste imposée à une société-cobaye sans défense. Il ruina le pays et le transforma en un Etat typiquement sous-développé, exportateur exclusif de produits du secteur primaire (fruits, vins) et de matières premières (cuivre). Une grande partie de la planète doit son électrification aux fils de cuivre, métal essentiellement produit au Chili. Mais à part cela, aujourd'hui, c'est un pays qui exporte surtout des gâteaux à base d'organismes génétiquement modifiés ou du saumon autophage de pisciculture, car, pour produire un kilo de saumon (dont la vente ne profite qu'aux propriétaires des élevages), il faut sacrifier huit kilos de poissons prélevés en mer, richesse halieutique propriété de tous les Chiliens. Et si le pays n'exporte plus de bois, comme il le fit massivement dans les années 1980, c'est qu'il n'en reste plus : toutes les forêts primaires ont été abattues sans miséricorde.
Pendant que les bases de l'économie, de la culture et de l'histoire sociale étaient ainsi démantelées par la privatisation systématique des services publics, y compris la santé et l'éducation, toute tentative d'opposition fut réprimée par la torture, les "disparitions", les assassinats ou l'exil. Voilà ce que laisse Pinochet, un pays brisé et dépourvu d'avenir, un pays où les droits les plus élémentaires, tels que le contrat de travail, l'information plurielle, la santé publique ou l'éducation pour tous, constituent des chimères de plus en plus difficiles à atteindre.
Grâce au cynisme colossal dont il a toujours fait preuve, Pinochet a réussi à préserver son impunité jusqu'au bout. Il y eut pourtant deux occasions au moins de le punir pour sa félonie. Lors de l'embuscade de 1986, quand les héroïques combattants du Front patriotique Manuel Rodríguez furent sur le point de l'expédier en enfer ; mais leur attentat échoua, malgré le courage des jeunes filles et des jeunes gens qui composaient le commando, et qui avaient entre 16 et 27 ans. Plus tard, en 1998, la possibilité se présenta aussi de juger enfin Pinochet pour ses crimes, lorsque, grâce à une demande du juge espagnol Baltasar Garzón, il fut arrêté à Londres. Mais il reçut alors l'aide incompréhensible des gouvernements de José Maria Aznar en Espagne, d'Anthony Blair au Royaume-Uni et d'Eduardo Frei au Chili, qui firent tout pour éviter son extradition vers Madrid et son procès.
Le traître est donc mort sans peine ni gloire, renié même par des secteurs curieusement redevenus démocratiques de la droite chilienne, lesquels ne se sont détachés de lui qu'après avoir appris l'existence de ses innombrables comptes secrets gérés par la banque américaine Riggs (3) dans différents paradis fiscaux. Il n'a été vraiment pleuré que par la canaille qui avait bénéficié des miettes de la grande spoliation : les militaires et leurs familles, cet odieux Etat dans l'Etat, propriétaires par décision constitutionnelle du dictateur de 10 % du montant de toutes les exportations de cuivre.
De ses victimes, de tous ceux qui lui résistèrent, du président Allende, demeure l'exemple moral sans cesse croissant. De lui, il ne reste absolument rien qui soit digne d'être rappelé, si ce n'est peut-être un certain relent de puanteur que finiront par balayer bientôt les bons vents du Pacifique.
(1) NDLR. On trouvera une chronologie détaillée de la vie de Pinochet sur notre site Internet.
(2) NDLR. Sur la participation de M. Kissinger au coup d'Etat du 11 septembre 1973 contre le gouvernement démocratique de Salvador Allende, lire Christopher Hitchens, Les Crimes de M. Kissinger, Saint-Simon, Paris, 2001.
(3) NDLR. En février 2005, les dirigeants de la banque Riggs ont décidé de verser plus de 6 millions d'euros pour indemniser les victimes de la dictature du général Pinochet. Lire Alain Astaud, "Riggs Bank, blanchisseuse des dictateurs", Le Monde diplomatique, août 2005.
Édition imprimée - janvier 2007 - Page 17
mercredi, mars 21, 2007
FIDEL CASTRO, CONVALESCENT, SE PROMÈNERAIT AVEC GARCIA MARQUEZ
Fidel Castro reste le causeur que l'on connaît malgré son état de convalescent et s'est trouvé cette semaine en assez bonne forme pour faire une longue marche à pied avec son ami l'écrivain Gabriel Garcia Marquez, rapporte jeudi le quotidien espagnol El Pais?
"Cela m'a semblé faire des kilomètres", a dit l'auteur colombien de "Cent Ans de solitude" en évoquant sa promenade de lundi avec le dirigeant cubain.
"Fidel est une force de la nature", a dit Garcia Marquez, ajoutant avoir trouvé Castro de bonne humeur et prêt à parler de réchauffement climatique comme de politique latino-américaine.
"C'est le même vieux Fidel."
Agé de 80 ans, Castro n'est plus apparu en public depuis l'intervention chirurgicale qu'il a subie d'urgence en juillet dernier après une hémorragie intestinale et qui l'a obligé à confier l'intérim du pouvoir à son frère Raul. Mais selon son entourage, il se rétablit et reprend peu à peu ses activités.
Garcia Marquez, octogénaire lui aussi, s'est rendu à La Havane ce mois-ci pour échapper à l'agitation entourant son 80e anniversaire.
Le romancier est resté ami avec Castro à la différence de nombreux autres intellectuels latino-américains qui condamnent les atteintes aux droits de l'homme à Cuba. Des commentateurs ont vu un portrait en filigrane de Castro dans "L'Automne du patriarche", roman où Garcia Marquez évoque les derniers jours d'un dictateur archétypique d'Amérique latine.
mardi, mars 20, 2007
L'AN I DE BACHELET LA CONQUÉRANTE
Un an après son arrivée au pouvoir et sa prise de fonction le 11 mars 2006, la présidente du Chili, Michelle Bachelet, conserve une cote de popularité élevée. Bien que son image ait été écornée par les révoltes estudiantines de mai, cette socialiste féministe qui, dès le départ, a dû composer avec les démocrates-chrétiens pour gouverner, incarne encore la soif de changement d'une grande partie de la classe moyenne après dix-sept ans de dictature Pinochet.
PIERRE DE GASQUET NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À SANTIAGO.
La scène se déroule au palais présidentiel de La Moneda, en plein coeur de Santiago. Là même où Salvador Allende, acculé dans le salon de l'Indépendance par le pilonnage de l'armée golpiste, se donna la mort, ce 11 septembre 1973. Trente-quatre ans plus tard, tout a changé. Des centaines de femmes, membres de brigades de sapeurs-pompiers ou des services sociaux, mélangées aux invités de marque - parmi eux le fils de l'ancien ministre de la Défense d'Allende, Orlando Letelier, assassiné à Washington en 1976 -, ont envahi la cour principale. L'ambiance est festive et détendue. La présidente Bachelet a invité la chanteuse espagnole Rosana de Lunas Rotas pour célébrer en musique la Journée de la femme. Tandis que Ségolène Royal, ce même 8 mars 2007, promet de faire entrer Olympe de Gouges au Panthéon en cas de victoire, Michelle Bachelet invoque l'exemple de la poétesse chilienne Gabriela Mistral, prix Nobel de littérature 1945. Deux femmes, deux messages, deux destins qui se croisent à des milliers de kilomètres.
« L'arrivée d'une femme à la présidence de la République dans notre pays reflète le consensus d'une société qui désire inclure tous les citoyens dans son développement. Une société qui désire croître, vibrer, progresser dans le monde, mais qui aspire aussi à ce que les opportunités soient ouvertes à tous ses fils et filles », lance la présidente chilienne, sous la bannière « L'égalité n'est pas un rêve ». Sa voix est ferme, assurée. Son sourire naturel et son regard intense. Le plus frappant lorsqu'on rencontre Michelle Bachelet pour la première fois, c'est sa simplicité. Avec son collier de perles ras du cou et son ensemble bleu nuit, elle est une femme parmi les femmes. Elle plaisante avec ses collègues du gouvernement, elle tapote les joues des enfants. Elle possède cette facilité de contact dont d'autres candidates, sous d'autres latitudes, semblent encore à des années-lumière. On pourrait dire qu'elle a un charisme certain, en partie lié au « poids de son vécu ». Autorité naturelle conviendrait mieux. La « première femme élue présidente d'un grand Etat du continent sud-américain » semble aussi à l'aise dans son rôle de chef d'Etat que si elle l'avait toujours été. Cela ne tient ni à son élégance ni à sa gestuelle, mais à son sourire rayonnant, reflet d'une vraie force tranquille.
Quatre péchés mortels
Comme Ségolène Royal, elle n'est pas mariée, ce qui ne l'a pas empêché d'avoir trois enfants. Les deux aînés, Sebastian et Francisca, sont nés de son mariage, annulé, avec l'architecte Jorge Davalos, et la dernière, Sofia, est la fille d'un épidémiologiste avec lequel elle a vécu trois ans. Comme Ségolène Royal, qui est venue s'imprégner de la méthode Bachelet en janvier 2006, elle est fille de militaire et croit à « une société d'hommes et de femmes libres et égaux en droits et opportunités »... Comme la candidate du PS, elle s'est d'abord imposée à travers les sondages et a cultivé son indépendance. Il y a moins d'éléphants au Chili. Mais Michelle Bachelet n'en a pas moins bénéficié de l'appui décisif de son prédécesseur, Ricardo Lagos, l'homme le plus populaire du pays. A la différence de Ségolène Royal, elle peut aujourd'hui s'appuyer sur la Concertacion, la coalition rassemblant les socialistes, les radicaux et les démocrates-chrétiens (PS + UDF, en quelque sorte) depuis la chute de la dictature. La comparaison pourrait s'arrêter là, tant les contextes sont différents.
A cinquante-quatre ans, Michelle Bachelet est la première femme à accéder aux plus hautes fonctions dans un pays où le machisme a longtemps régné sans partage. Dans le dernier classement des 100 femmes les plus puissantes du monde établi par le magazine « Forbes » en août 2006, elle arrive au 17e rang, derrière Angela Merkel, Condoleeza Rice ou Sonia Gandhi, mais juste devant Hillary Clinton. Une sacrée revanche pour celle qui, de son propre aveu, incarne à elle seule les quatre principaux « péchés mortels » aux yeux de la bonne société chilienne : être « femme, socialiste, séparée et agnostique ». Sa biographie précise qu'elle parle couramment cinq langues (espagnol, allemand, français, anglais et portugais) et a longtemps préparé elle-même le petit-déjeuner de sa petite dernière de quatorze ans.
Des cours de stratégie militaire
Il y a une bonne dose de métissage culturel chez cette pédiatre. Avant de gagner ses galons dans l'armée chilienne, la famille Bachelet puise ses racines dans le terroir français, au coeur de la Bourgogne. Le trisaïeul de Michelle, José Bachelet Lapierre, était marchand de vins à Chassagne-Montrachet, l'un des villages du Burgundy, au sud de la côte de Beaune, qui a contribué à la notoriété de la fameuse « côte des Blancs ». Marié à une Française, il émigra au Chili en 1860 afin d'y exercer le métier d'oenologue pour le compte du vignoble Subercaseaux. Son arrière-grand-père paternel, German Bachelet, né au Chili, a lui-même épousé une franco-suisse. Et son grand-père maternel, d'ascendance grecque, Maximo Jeria Chacon, a été le premier au Chili à devenir ingénieur agronome avant de fonder diverses écoles agricoles dans le pays. L'enfance de Michelle Bachelet s'est déroulée au rythme des mutations de son père dans les diverses bases aériennes du pays : Quintero, Cerro Moreno, Antofagasta et San Bernardo... A l'âge de onze ans, elle est partie vivre aux Etats-Unis, où celui-ci s'était vu confier une mission à l'ambassade du Chili à Washington.
A la suite du coup d'Etat du 11 septembre 1973 et de l'arrivée au pouvoir d'Augusto Pinochet, le général d'aviation Alberto Bachelet refuse de courber l'échine. Arrêté sous le chef de haute trahison, il est détenu et torturé pendant plusieurs mois à la prison de Santiago. Il y mourra d'une crise cardiaque le 12 mars 1974. Un an plus tard, Michelle Bachelet et sa mère seront elles-mêmes emprisonnées, plusieurs semaines, à la Villa Grimaldi, le sinistre centre de torture et de détention de la Dina (la police secrète de Pinochet) installé près de Santiago, sur les contreforts de la cordillère des Andes. C'est seulement grâce aux relations de sa famille dans l'armée que Michelle et sa mère, l'anthropologue Angela Jeria Gomez, pourront s'exiler en Australie avant de rejoindre Potsdam, en Allemagne de l'Est, quelques mois plus tard. Là, Michelle Bachelet, brillante diplômée en médecine de l'université du Chili en 1970, démarrera sa carrière médicale dans une clinique communale de la banlieue de Babelsberg, tout en poursuivant ses études à l'université. Après son retour au Chili en 1979, elle suit des cours de stratégie militaire à la prestigieuse Académie nationale d'études politiques et stratégiques (Anepe) avant de devenir, au début des années 2000, ministre de la Santé, puis de la Défense, une première dans l'histoire du pays.
Un an après son élection avec plus de 53,5 % des voix (1), Michelle Bachelet a subi une érosion de sa cote de popularité (52,6 % d'opinions favorables en février 2006, 49,3 % le mois dernier, selon un récent sondage Adimark-GFK publié par « El Mercurio »). Mais hormis la région de Santiago, où elle a chuté de 12 points en raison de la réorganisation laborieuse des transports, ses bases demeurent solides. « Sur le plan économique, la continuité est très grande par rapport à ce qui se faisait sous le régime de Ricardo Lagos [NDLR : le président du Chili de 2000 à 2006, indépendant de gauche au niveau de popularité record] », estime le président de la Chambre de commerce franco-chilienne, François Edant. « Le véritable homme fort du gouvernement est le ministre des Finances, Andres Velasco, qui est le garant de la rigueur. »
L'ombre de Ricardo Lagos
Ex-professeur à Harvard, ce jeune loup progressiste au teint bronzé et au look bo-bo, marié à la ravissante journaliste Consuelo Saavedra Flores (la Claire Chazal chilienne), tranche avec l'image « gauche sociale » de Michelle Bachelet. C'est lui qui contrôle d'une main de fer la politique économique chilienne à travers la présidence du comité des ministres économiques où siègent les titulaires de l'Economie, des Transports, des Télécoms et de l'Agriculture... Membre de l'influent « think tank » Expansiva, il a déjà démontré qu'il était prêt à résister aux velléités de redistribution de la présidente en maintenant le cap de la rigueur budgétaire. Face à l'envolée des cours du cuivre, il a ainsi créé, sur le modèle de la Norvège avec ses hydrocarbures, un fonds destiné à gérer les excédents de recettes fiscales (12 milliards de dollars) sans risquer d'alimenter l'appréciation du peso par rapport au dollar. « Les affaires économiques sont entre les mains de quadragénaires modernistes formés à Harvard et au MIT et plutôt issus d'une gauche clintonienne progressiste », estime un observateur averti.
Les « MIT boys » ont pris le relais des « Chicago boys», disciples de Milton Friedman, qui régnaient en maîtres à l'époque de Pinochet. Cela ne veut pas dire que Michelle Bachelet est impuissante. Même si une partie du patronat déplore, parfois, son « absence de leadership », la plupart des observateurs insistent sur la qualité de l'équipe gouvernementale qu'elle a elle-même composée. Jugée très énergique, voire « autoritaire », elle n'a pas hésité, au bout de quatre mois seulement de pouvoir, à se séparer de son ministre de l'Economie, Ingrid Antonijevic, et du titulaire de l'Education, Martin Zilic, sous la pression de la révolte des collégiens. Dans le domaine social, elle a amélioré la couverture des plus défavorisés en instaurant la gratuité des soins pour les personnes de plus de 60 ans. Et sans remettre en cause le système de retraite par capitalisation (AFP), instauré, avec succès, par Augusto Pinochet en 1980, elle a consolidé le « premier pilier » de la solidarité en relevant de 10 % le niveau du minimum retraite. Malgré un ralentissement inattendu de la croissance (4,2 % en 2006, contre 6,3 % en 2005) et le renchérissement des importations de gaz argentin, l'« exception chilienne » demeure solide avec un PIB par habitant de 8.884 dollars et un taux de chômage de 7,8 % en 2006, contre 9,7 % en 2000. Les points noirs restent l'ampleur des inégalités sociales, l'accès à l'université et la difficile réorganisation du système des transports de Santiago, qui a encore failli faire plonger la capitale dans le chaos, il y a quelques jours.
Aujourd'hui, celle qui fut ministre de la Défense du président Lagos, de 2002 à 2004, bénéficie de la confiance de l'armée. Un élément crucial dans un pays qui a connu dix-sept ans de dictature et où la justice militaire reste puissante. Malgré l'appui des démocrates-chrétiens, elle peut, toutefois, se heurter au Sénat où siègent encore les membres à vie nommés par Augusto Pinochet. « Avec son élection, les Chiliens ont eu l'impression qu'une forteresse masculine tombait. Après des débuts difficiles, elle n'a pas perdu sa bonne image. Elle n'est pas menacée et elle bénéficiera du soutien des démocrates-chrétiens jusqu'aux prochaines élections. Même si elle peut encore se heurter à l'invraisemblable appui passif que les Chiliens ont apporté à Pinochet pendant si longtemps », estime le sociologue Alain Touraine, un des meilleurs experts de la société chilienne et fidèle soutien de Michelle Bachelet et de Ségolène Royal. Le principal problème est le raccourcissement de la durée du mandat présidentiel, passé de 6 à 4 ans seulement. Certains n'excluent pas un retour aux manettes de Ricardo Lagos en 2009, bien qu'il soit âgé de soixante-neuf ans aujourd'hui.
« A la différence du monde politique français, très en retard dans ce domaine, Michelle Bachelet a fait de la parité homme-femme une base de son gouvernement », insiste, toutefois, Alain Touraine. Le laboratoire chilien n'a pas dit son dernier mot.
Un parcours mouvementé
29 septembre 1951 : naissanceà Santiago.
1970 : études à l'université de médecine du Chili. Elle devient membre du Parti socialiste chilien.
Janvier 1975 : arrêtée et torturée par la police secrète du régime militaire.
1975-1979 : exil en Australie et en Allemagne.
1986-1990 : elle dirige le département médical de PIDEE, une ONG chargée d'aider les enfants victimes de la dictature militaire.
1990-1994 : membre du West Santiago Health Service et de la Commission nationale sur le sida.
1995 : nommée membre du comité central du parti socialiste.
1997 : suit le cours de Continental Defense à l'Inter-American Defense College de Washington.
1998 : Senior Assistant du ministre
de la Défense.
2000-2002 : ministre de la Santé du président Ricardo Lagos.
2002-2004 : première femme du continent sud-américain à devenir ministre de la Défense.
15 janvier 2006 : après une campagne de 438 jours, elle est élue, à cinquante-quatre ans, présidente du Chili, avec 53,5 % des voix au second tour.
lundi, mars 19, 2007
L'Amérique latine sous la loupe de Toni Negri
Negri Antonio
Face à la complexité et à l'interdépendance de l'économie mondiale, il remplace la notion d'impérialisme, trop attachée au XIXe siècle, par celle, plus vague, d'empire. Bien entendu, ces innovations suscitent le débat. Global : luttes et biopouvoir à l'heure de la mondialisation. Le cas exemplaire de l'Amérique latine, traduit en France, après des éditions au Brésil, en Italie et en Argentine, relance la discussion avec les milieux altermondialistes, une partie de la gauche et de l'extrême gauche. Toni Negri et l'universitaire Giuseppe Cocco, résidant à Rio de Janeiro, appliquent leur grille conceptuelle aux réalités latino-américaines.
(Laurea in Scienze Politiche all’Università di Padova, 1978)
Professore alla Escola de Serviço Social presso la Università Federale di Rio de Janeiro, insegna teoria dello Stato, Classi e Movimenti Sociali, sia ai corsi di laurea di primo grado che ai corsi specialistici più avanzati. Coordinatore generale del Laboratório Território e Comunicação – LABTeC, un centro di ricerca che si è occupato fin dalla sua fondazione (nel 1997) di approfondire temi quali la nuova configurazione del lavoro nel mondo contemporaneo, la mobilizzazione dei territori produttivi e lo sviluppo locale.
Direttore della ricerca (1992-1994) presso Europe Stratégie et Analyse Financière – EUROSTAF di Paris, PhD in Storia Sociale alla Université de Paris I / Panthéon-Sorbonee, Master in Science, Technology and Society al Conservatoire National des Arts et Métiers di Paris.
Autore di numerosi studi sullo sviluppo locale, si interessa dei problemi economici dei territori produttivi nella loro interazione con le politiche e le azioni di governo.
Editore di riviste di approfondimento come Lugar Comum (che ha pubblicato finora 20 numeri) e GLOBAL Brazil, oltre ad una serie di pubblicazioni specializzate nella serie Espaços do Desenvolvimento (Editora DP&A, Rio de Janeiro).
L'Amérique latine apparaît depuis quelques années comme un laboratoire et un enjeu pour la gauche de gouvernement et pour la mouvance altermondialiste, fédérée naguère par le Forum social mondial de Porto Alegre. L'effervescence sociale a trouvé un débouché inédit dans plusieurs pays latino-américains, avec l'accès de la gauche au pouvoir et l'apparition de nouveaux leaderships.
Les auteurs engagent donc le dialogue, quand ce n'est pas la controverse, avec une bonne partie de la littérature disponible dans le domaine de l'histoire et des sciences sociales. Le lecteur non averti aura parfois l'impression d'assister à une opération consistant à glisser des réalités et des analyses, dont la familiarité lui échappe, dans le lit de Procuste de concepts élaborés et justifiés hors texte. D'autant que le détour par l'histoire, serait-ce l'histoire contemporaine, réduit à la portion congrue les événements récents, dont l'intelligence semblait justifier l'ouvrage.
La démarche volontiers fragmentaire et polémique n'est pas de nature à emporter l'adhésion sur toutes les questions évoquées. Les auteurs défendent la "discrimination positive", sans toutefois contrecarrer les arguments de ceux qui craignent un réveil identitaire ethnique ou racial au nom du métissage. L'abandon de vieilles catégories marxistes empreintes de messianisme n'évite pas l'idéalisation de mouvements sociaux certes novateurs, mais éphémères, figés en "multitude" mythique.
Sceptiques à l'égard du nationalisme et du souverainisme, les auteurs s'écartent d'une extrême gauche prompte à condamner les expériences en cours en Argentine et au Brésil, et aussi le Chili et l'Uruguay, coupables de réformisme, si ce n'est de compromission. Une gauche radicale pourtant disposée à prendre pour argent comptant l'anti-impérialisme rhétorique d'Hugo Chavez, quand ce n'est pas le castrisme crépusculaire. "Gouverner l'interdépendance", selon l'expression des auteurs, permet d'apprécier de manière plus nuancée la place nouvelle que les gouvernements réformistes cherchent à donner à une Amérique latine plus juste et mieux intégrée.
jeudi, mars 15, 2007
LE DÉCRET-LOI D’AMNISTIE UN OBSTACLE À LA JUSTICE
Quatre-vingt-neuvième session 2429e séance – après midi
Les experts du Comité des droits de l’homme se sont réunis, cet après-midi, pour examiner le cinquième rapport périodique du Chili* sur l’application des termes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. La réunion a permis à la délégation de cet État partie au Pacte de présenter et d’expliquer aux experts du Comité les mesures prises par les Gouvernements successifs du Chili pour mettre en œuvre les recommandations formulées en 1999, lors de l’examen du précédent rapport périodique, par le Comité. Au cours des échanges, les experts ont félicité le Chili pour l’abolition de la peine capitale en 2001 et pour les nombreuses réformes entreprises par l’État partie, dont notamment celle de son système pénal.Le Comité des droits de l’homme est l'un des six organes créés en vertu d'instruments internationaux des Nations Unies relatifs aux droits de l'homme. Il est composé de 18 experts chargés de surveiller la mise en œuvre des dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et des deux Protocoles facultatifs qui s'y rapportent.
S’agissant de la loi antiterroriste et du cas des personnes autochtones d’origine Mapuche, la délégation a précisé que cette loi datait de 1984 et que son applicabilité prévoit un ensemble de délits prévus par le Code pénal, comme l’incendie criminel et la menace faite à la population. La loi antiterroriste a été modifiée en 1991, ce qui a mené à la modification de la Constitution délimitant les divers types de délits pénaux. Par ailleurs, a expliqué la délégation, il existe deux régimes de relations économiques matrimoniales entre l’homme et la femme: le contrat conjugal, où le mari administre les biens familiaux et qui constitue la majorité des régimes matrimoniaux; et le régime fondé sur le principe de l’égalité entre les conjoints. Mais ce dernier régime n’a pas eu, à ce jour, beaucoup de succès.
Au sujet de la torture et des réparations, la délégation a précisé que le Chili a mis en place un programme de réparations en faveur de toutes les personnes victimes de violations des droits de l’homme depuis 1990. Ce programme porte sur les aspects économiques, mais aussi sur la vie au quotidien de ces personnes, sous la forme d’une aide psychologique, d’une aide au logement et d’autres avantages.
Le dernier jugement rendu par la Cour inter américaine a salué et reconnu ce type de réparations, a indiqué la délégation. Elle ajouté qu’une autre forme de réparations se concrétiserait bientôt avec la mise en place de l’institut des droits de l’homme, dont les statuts prévoient de décerner un prix des droits de l’homme. S’agissant de la réforme de la justice militaire, un membre de la délégation a précisé que le Gouvernement chilien entend présenter un projet de loi cette année, qui vise à modifier les compétences de la justice militaire, notamment dans les cas qui font intervenir des civils. Nous avons déjà procédé à une réforme importante de la justice, et nous ne sommes pas dans l’immédiat en mesure de lancer une réforme de grande ampleur de la justice militaire en raison du manque de ressources, a-t-il indiqué. Concernant le délit de violence excessive et la contradiction qui existe dans ce texte qui y est relatif, un autre membre de la délégation a expliqué que l’expression « motif rationnel » faisait référence à la légitime défense.
Sur l’avortement, la délégation a précisé que peu de femmes ont été condamnées au Chili pour cause d’avortement. Par ailleurs, dans le secteur privé, une loi sanctionne le harcèlement sexuel. Cette loi établit une distinction selon que le harcèlement est commis dans le privé ou dans le public. Au cours des premiers mois d’application de cette loi, 274 plaintes ont été déposées, dont 250 par des femmes. L’une des premières mesures prises par la Présidente Michelle Bachelet a été l’élaboration d’un Code de conduite du secteur public, qui a ensuite été repris par le secteur privé, a indiqué la délégation.
Il existe une Commission nationale pour les handicapés, qui peuvent déposer des plaintes pour violation de leurs droits. Il existe d’autre part un projet de loi globale qui régira les questions liées aux handicapées, a conclu la délégation.