jeudi, juin 28, 2018

LE CHILI ESPÈRE L'EXTRADITION PAR LA FRANCE D'UN EX-GUÉRILLERO


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« RICARDO PALMA SALAMANCA N'A PAS EU DE PROCÈS JUSTE AU CHILI »

L'ex-guérillero chilien Ricardo Palma Salamanca, 48 ans, a été arrêté à Paris en février après 21 ans de cavale. Il a été condamné dans son pays pour assassinat. 
SOLIDARITÉ AVEC LA DEMANDE D’ASILE POLITIQUE 
POUR LA FAMILLE PALMA - BRZOVIC
Le Chili a dit espérer mercredi que la justice
 française accède à sa demande d'extradition d'un ex-guérillero chilien, condamné à la prison à vie pour l'assassinat de l'un des idéologues les plus importants de la dictature d'Augusto Pinochet.
« Pas de procès juste au Chili ». 
Son avocat en France, Jean-Pierre Mignard, avait déclaré en février qu'il allait demander l'asile politique pour son client, qui, selon lui, n'« a pas eu un procès juste » au Chili.
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mardi, juin 26, 2018

EXPOSITION PAUL ROBESON : « UN HOMME DU TOUT-MONDE »

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AFFICHE DE L'EXPOSITION
Cette exposition dresse le portrait de Paul Robeson, première « star » noire de l’époque des industries culturelles, qui tenta tout au long de sa vie de lier pratique artistique et engagement politique.
 PAUL ROBESON
Cette exposition s’intéresse aux multiples facettes de Paul Robeson, personnalité africaine-américaine, célèbre à la fois pour sa carrière internationale de chanteur baryton, d’acteur de théâtre et de cinéma, pour ses liens avec les avant-gardes, et pour ses engagements politiques.


lundi, juin 25, 2018

VALPARAISO : RECORD MONDIAL POUR ERNEST CHARTON


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ERNEST CHARTON THIESSEN DE TREVILLE, PANORAMA DE
LA BAIE DE VALPARAISO. HUILE SUR TOILE. 100 X 144 CM.
ADJUGÉ 384 000 EUROS (FRAIS COMPRIS).
Record mondial pour Ernest Charton, le peintre français le plus célèbre d’Amérique latine. Vendues aux enchères hier, les très belles pièces de la succession d’Ernest Charton retournent là où elles ont été créées, au Chili.
Le magazine des enchères
ERNEST CHARTON THIESSEN DE TREVILLE, 
AUTOPORTRAIT. PASTEL À VUE OVALE. 
SIGNÉ, SITUÉ AU CHILI ET DATÉ 1860

Samedi 23 juin 2018 à Blois et sur le Live d’Interencheres, Maîtres Marie-Edith Pousse-Cornet et Guillaume Cornet dispersaient des tableaux et souvenirs du peintre français Ernest Charton Thiessen de Treville (1813-1877). Conservé jusqu’alors précieusement par la famille, cet ensemble inédit dévoilait l’œuvre riche de cet artiste voyageur qui s’illustra en Amérique latine par ses portraits et paysages. Pour l’occasion, de nombreux collectionneurs chiliens ont fait le déplacement, poussant les enchères juqu’au prix record de 384 000 euros (frais compris) pour une toile figurant la Baie de Valparaiso et jusqu’à 112 800 euros pour un album de photographies qui était mis à prix à 1 000 euros.


dimanche, juin 24, 2018

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE OU COLLECTIVE?


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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE OU COLLECTIVE
Enivrés par l’hubris technologique, les futurologues ne cessent de vanter les bienfaits du développement inexorable de l’intelligence artificielle. Jean-Gabriel Ganascia met en garde, dans Le Mythe de la singularité (1), contre les tentations démiurgiques qui accompagnent la recherche d’une technologie destinée à dépasser l’humanité. La « singularité » désigne — chez les tenants de l’intelligence artificielle, comme Vernor Vinge, informaticien et romancier qui en a popularisé la notion (2), ou Raymond Kurzweil, informaticien aux convictions transhumanistes responsable de l’ingénierie chez Google — ce moment où les machines développeront des capacités cognitives supérieures à celles des êtres humains et où ces derniers seront connectés à des artefacts qui augmenteront leurs facultés. L’humanité sera alors ontologiquement transformée.
COUVERTURE DU LIVRE
« LE MYTHE DE LA SINGULARITÉ »
par Jérôme Lamy
Ce qui s’apparente à un cauchemar technophile bute encore sur des limites bien réelles : les techniques algorithmiques d’apprentissage autonome par les machines n’ont pour l’heure fourni aucune conceptualisation inédite. Les «technoprophètes » auraient donc, selon Ganascia, reconduit les principes mythologiques d’un récit gnostique reposant sur l’idée d’une nature imparfaite à améliorer. L’hypothèse de la singularité s’apparente à une croyance religieuse dogmatique qui confond notamment les capacités de calcul avec la prévisibilité absolue du futur.



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jeudi, juin 21, 2018

AVEC LE SOLSTICE, L'ÉTÉ COMMENCE OFFICIELLEMENT AUJOURD'HUI

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«L'ÉTÉ », NICOLAS LANCRET PARIS, 1738
Ce jeudi 21 juin est celui du solstice d'été. Marquant le premier jour de l'année  «astronomique », il est également le jour le plus long de l'année. 
Avis aux amateurs de la saison estivale, l'été a officiellement commencé jeudi à 10h27. Alors que ce jeudi 21 juin est placé comme chaque année sous le signe de la Fête de la musique, cette journée est en effet également celle du solstice d'été. Voici ce qu'il faut savoir sur ce jour particulier.


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mardi, juin 19, 2018

FENÊTRE SUR COUR


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IMMIGRATION

vendredi, juin 15, 2018

SEBASTIÁN LELIO : « LA DÉSOBÉISSANCE DEVRAIT ÊTRE UN DES DROITS DE L’HOMME »

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 LASCO ATKINS, RACHEL MCADAMS  FILM DÉSOBÉISSANCE
Son dernier film, « Désobéissance », creuse le même sillon que ses précédents : des femmes fortes, qui cherchent à s’affranchir. Il nous raconte comment cette thématique a rencontré un large écho dans son Chili natal.
AFFICHE DU FILM
Dans la communauté juive orthodoxe de Londres, l’amour de deux femmes a provoqué un scandale que leurs retrouvailles ravivent. Sur fond d’intolérance religieuse, Désobéissance, de Sebastián Lelio, en salles depuis le 13 juin, parle de liberté avec nuance, avec des comédiens (Rachel McAdams, Rachel Weisz, Alessandro Nivola) brillamment dirigés. L’occasion d’interroger le réalisateur chilien sur le phénomène déclenché par son précédent long métrage, Une femme fantastique, oscar du meilleur film étranger cette année, et sur son image de cinéaste passionné par les personnages féminins.


«   DÉSOBÉISSANCE  » 
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    jeudi, juin 14, 2018

    EN MARCHE FORCÉE

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     OUVERTURE DU MONDIAL 2018

    CHILI : LE LONG COMBAT DES FÉMINISTES

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    PHOTO MARTIN BERNETTI - AFP

    Repères |Cela a commencé comme une révolte d’étudiantes contre le sexisme. Certains parlent désormais de "nouvelle vague féministe" au Chili. Depuis deux mois, des manifestations féministes sans précédent ont lieu dans le pays. Retour sur l'histoire du féminisme chilien.

    Par Lise Verbeke

    PHOTO EL HERALDO AUSTRAL

    des jeunes femmes cagoulées et torses nus défilent en pleine rue. D’autres marchent à visage découvert, mais ont la bouche barée d’une main rouge. Un peu plus loin, une rangée de femmes expose leurs fesses nues devant les canons à eau des policiers. Ce sont les images que l’on retiendra des manifestations depuis deux mois au Chili. L’étincelle est partie d’une ville du sud, Valvidia. Le 17 avril, des étudiantes en anthropologie occupent la faculté de sciences. Elles protestent contre l’inaction de leurs dirigeants face à une accusation de harcèlement sexuel d’un professeur envers une employée de la fac. 

    Le mouvement s’est très vite propagé dans d’autres universités, notamment dans la capitale, Santiago. Les manifestants, des femmes, mais aussi des hommes qui grossissent les rangs, réclament une égalité femme-homme, une éducation moins sexiste et la fin de l’impunité pour les harceleurs, dans les universités entre autres. Ce mouvement féministe semble historique, dans un pays marqué par la dictature Pinochet et où l’Eglise a une très forte empreinte dans la société. Retour sur la lutte féministe au Chili.

    Fin XIXéme siècle - 1949 : première vague féministe, inclure les femmes en politique

    La première vague féministe chilienne remonte à la fin du XIXème siècle, avec l’accès des femmes à l’enseignement supérieur et aux professions sociales, jusqu’à l’obtention du droit de vote en 1949. 

    CARTE POSTALE MEMCH

    À la fin des années 30, le Chili connait l’expérience des Fronts Populaires. "Un mouvement puissant se forme alors, le MEMCH, mouvement pour l’émancipation de la femme chilienne. A cela s’ajoute la fédération des mouvements de la femme chilienne. Tous deux participent au gouvernement des Fronts populaires", détaille Nicole Forstenzer, docteure en sociologie, auteure de la thèse Politique du genre et féminismes dans le Chili de la post-dictature, 1990-2010, aux éditions l'Harmattan.

    Le féminisme parvient à se constituer en tant que force politique, des partis se créent comme le Parti féminin chilien en 1946. 

    « Et ce féminisme arrive à dépasser le clivage entre deux féminismes du début de la première vague : d’un côté, les femmes conservatrices catholiques éclairées qui demandent le droit de vote, de l’autre, des filles issues de la démocratisation de l’éducation, des journalistes, enseignantes, assistantes sociales, ajoute la chercheuse. » 

    Mais très vite, les féministes se heurtent à leur propre contradiction quant à la participation à la politique formelle : être capables de se tenir au-dessus des querelles partisanes, au-dessus de "ses bassesses", selon les mots de Julietta Kirwood, l’une des grandes historiennes et sociologues féministes chiliennes, tout en participant à la chose publique. Une expérience donc mitigée, analyse Nicole Forstenzer, "d’autant que la première femme sénatrice est destituée pour des soupçons de corruption et que les premières participations des femmes aux élections semblent donner raison à ceux qui, pendant des années, indiquaient : si l’on donne le droit de vote aux femmes, elles voteront conservateur et seront les garantes des valeurs familiales". 

    La première vague est donc un échec concernant l’entrée des féministes en politique, "dans le sens de la représentation mais aussi de la participation". L'historienne Julietta Kirkwood évoque le manque de "femmes rebelles", face à des "dames mesurées". Et déjà, le mouvement est tiraillé entre : faut-il participer de l’intérieur à la politique ou faut-il rester autonome? 

    Une fois le droit de vote obtenu en 1949, une longue période de "silence féministe" s’installe.

    Années 1980 : deuxième vague féministe, "démocratie dans le pays et à la maison"

    TRACT PUBLICITAIRE 
    MOUVEMENT FÉMINISTE 

    La plupart des féministes des années 1970 sont des militantes de l’Unité populaire, la coalition de centre gauche et de la gauche qui a permis l’élection de Salvador Allende en 1970. Après le coup d’Etat du 11 septembre 1973 d’Augusto Pinochet, beaucoup doivent s’exiler, quand d’autres, des militantes de l’Unité populaire sont arrêtées, persécutées et torturées. Celles contraintes à l’exil se retrouvent en Europe, en Amérique du Nord et au Mexique, "au contact de la deuxième vague féministe en plein essor", explique la chercheuse. Qui ajoute : 

    «Elles se sont nourries de ces luttes féministes, avec notamment ce slogan 'démocratie dans le pays et à la maison'. A leur retour au Chili, dans la seconde moitié des années 1980, (ce qui leur vaudra le surnom de retornadas) en coopération avec les féministes restées sur place, elles créent les premières organisations féministes de la deuxième vague, dont le but premier est de renverser la dictature. »   

    Les mouvements de lutte contre Pinochet s’accentuent et les femmes se retrouvent aux premiers rangs des manifestations, les Protestas. Les organisations féministes mettent en place des ateliers de conscientisation et d’échanges sur les rapports sociaux de sexe et la sexualité dans les quartiers populaires. 

    PHOTO RAFAEL WOLLMANN

    Après le vide politique créé par la dictature, l’opposition reprend force et les partis se structurent. Et déjà, les débats et les divisions au sein des féministes reviennent. "Elles sont confrontées à un dilemme, analyse Nicole Forstenzer, _faut-il donner la priorité à la cause féministe ou à la création d’une démocratie ?_". 

    Les «institutionnelles» versus les «autonomes»

    Avant la fin de la dictature en 1990, le fossé se creuse entre "les institutionnelles" et "les autonomes". 

    Les premières font le choix de construire la démocratie chilienne et pour cela rejoignent les rangs des partis, et notamment ce qui va devenir la Concertation, une coalition de partis de centre et de centre gauche qui va gouverner le pays jusqu’en 2010. "Elles donnent la priorité à un système politique démocratique dans lequel, selon elles, le féminisme pourrait obtenir gain de cause", explique la sociologue

    Tandis que les "autonomes" refusent de faire partie d’un parti politique, et refusent surtout de négocier des droits dans un contexte de dictature. Elles choisissent le militantisme classique, l'éducation populaire, la conscientisation, "un travail à l’horizontal avec d’autres femmes, schématise Nicole Forstenzer, là où les "institutionnelles" sont 'verticales', avec des exigences par rapport à l’État". Ces tensions entre les deux groupes s’exacerbent à l’arrivée de la démocratie.

    Au lendemain de la dictature, un nouveau «silence féministe»

    En 1990, Augusto Pinochet doit céder le pouvoir et laisse la place à La Concertation. En 1991, le SERNAM, Service national de la femme, est créé. C’est une agence étatique chargée de la politique d’égalité des chances, l’égalité femme-homme. Des féministes y trouvent un poste, s’y professionnalisent, quand d’autres se constituent en organisations non gouvernementales, des ONG qui travaillent en partie pour le SERNAM. 

    Cette organisation, qui deviendra plus tard le ministère de la Femme, est vivement critiquée par une partie des féministes, les fameuses  "autonomes", qui refusent de participer au politique. Les féministes sont une nouvelle fois divisées. 

    Dans les années 1990, jusqu’en 2010, le féminisme connaît un nouveau "silence". Elles sont moins audibles, même si cela n’est pas synonyme d’apathie, car "il existe un mouvement continu de création et de dissolution de groupes activistes ainsi que le maintien d’organisations ayant un rôle central", nuance la chercheuse. 

    Mais l’obtention de droits nouveaux reste très compliqué pour les féministes. La Concertation est dominée par la démocratie chrétienne lors de la première décennie. Et ce parti, selon Nicole Forstenzer, est "tiraillé entre son appartenance aux valeurs morales de l’Église et les partis dits ‘progressistes’ de la gauche". 

    Le poids de l’Église est non négligeable dans la société chilienne. Elle a soutenu la création de groupes féministes comme Le Cercle d’étude de la femme, dans les années 1970 et 1980. Mais la dictature terminée, elle s’oppose de manière virulente à toute avancée des droits des femmes. 

    « Des publicités sont diffusées, raconte la chercheuse, montrant une mère qui prépare un sandwich à sa fille en mettant de la mort au rat dedans, l’Eglise explique alors que c’est la même chose d’avorter. »

    Une pensée anti-avortement et anti-pilule est également diffusée en masse dans les centres d’enseignement catholiques, très nombreux dans le pays. 

    2010 à aujourd’hui, une nouvelle contestation sociale entraîne les féministes 

    Quand les socialistes reprennent le dessus dans la deuxième décennie de la Concertation, quelques expérimentations ont lieu notamment sur l’éducation sexuelle, la contraception d’urgence. 

    Puis, Michelle Bachelet devient la première femme présidente du Chili en 2006, "en partie grâce à l’important soutien des femmes, constitue pour notre pays un fait historique qui change du toute au tout notre horizon d’expectatives et d’incertitudes, et nous fait rêver à une disparition du patriarcat dans notre société.", écrit Loreto Schnake Neale, directrice et fondatrice du Centre d’études citoyennes à Santiago du Chili. Les féministes dites "institutionnelles" sont pleines d’espoir. Pour les autres, "elles savent que ce gouvernement est le fruit d’un gouvernement de la Concertation et ne se font pas d’illusion", détaille Nicole Forstenzer

    À partir de 2010, le pays connaît une renaissance de la contestation sociale. Les questions environnementales, le combat des Mapuches entraînent des mobilisations. En 2011, un grand mouvement étudiant fera trembler le gouvernement de droite de Sebastien Piñera. 

    « Pendant des mois, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour demander une éducation gratuite, laïque et de qualité. Et lors de ce mouvement, il y a eu une amplification des collectifs féministes, qui se sont renforcés. Le féminisme de mouvement social, longtemps minoritaire, s’accentue, décrit Franck Gaudichaud, enseignant-chercheur à l’université de Grenoble, spécialiste du Chili. » 

    PHOTO CLAUDIO SANTANA - AFP

    Parmi les combats gagnés par les féministes : le droit au divorce reconnu tardivement, en 2004, et le droit à l’avortement thérapeutique. Ce dernier a été voté en 1931 au Chili, mais retiré par Pinochet. Il faudra attendre le deuxième gouvernement Michelle Bachelet (2014-2018) pour que le SERNAM s’empare des questions de l’avortement ouvertement. Deux ans de débats plus tard, la dépénalisation partielle est finalement votée en août 2017. La loi autorise l’avortement en cas de viol, de danger pour la santé de la mère ou de non-viabilité du fœtus. Une loi saluée par les féministes, qui souhaitent cependant une dépénalisation totale de l’IVG.

    Mais d’autres luttes continuent. Les Chiliennes sont entraînées en 2015 par les Argentines, qui lancent le mouvement "Ni una menos", pas une de moins, pour protester contre les violences faites aux femmes, en brandissant des foulards verts, qui se retrouvent aujourd'hui dans les manifestations chiliennes. La mobilisation essaime dans plusieurs pays d’Amérique Latine, et donc notamment à Santiago. Dans le pays, deux lois ont été votées en 1994 et 2004, mais les démocrates chrétiens ont exigé qu’elles ne concernent pas spécifiquement les femmes, mais les violences intrafamiliales. Avec le mouvement argentin, un débat a été lancé dans la société chilienne sur la notion de féminicide, "on parle alors de patriarcat, d’éducation sexiste, des notions qui ne faisaient pas du tout partie du vocabulaire chilien auparavant", détaille Franck Gaudichaud. 

    À cela s’ajoutent des demandes pour cesser la discrimination dans le domaine de la santé, ajoute le chercheur. Une femme, dite en âge fertile, selon les mots des assureurs, paye son assurance santé jusqu’à trois fois plus cher qu’un homme. 

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    L’opinion publique bascule

    Dans un Chili imprégné par la religion catholique, l’avortement, même thérapeutique, a longtemps été rejeté, jusque dans les années 2000. Mais une succession de cas médiatisés fait basculer l’opinion : des adolescentes enceintes suite à des viols ou des femmes qui ont dû mener à terme une grossesse avec des bébés ayant très peu de chances de survie. 

    La remise en cause de la pilule du lendemain par le tribunal constitutionnel a aussi joué. 

    «   Il y a eu un sursaut de l’opinion quand le tribunal a jugé que l’hormone contenue dans cette pilule était abortive. La même hormone qui se trouve dans les pilules normales. Cela remettait en cause 40 ans de planification familiale et l’opinion a vu s’immiscer dans son lit un organe hérité de l’ère Pinochet (le tribunal constitutionnel), analyse Nicole Forstenzer.  »

    Pour autant, la société chilienne reste très catholique et attachée à ses valeurs. Si beaucoup de Chiliens soutiennent le mouvement féministe actuel, ils sont nombreux à se crisper sur les moyens employés : manifestations seins nus et autres provocations. 

    Une troisième vague féministe ? 

    "_L’enjeu en ce moment pour la mobilisation des femmes est de savoir si elle va durer dans le temps_", se questionne Franck Gaudichaud. Le mouvement a démarré mi-avril dans une université du sud du pays, suite à un cas de harcèlement sexuel qui n'a pas été puni par les autorités de la fac. Très vite, les manifestations ont agité une vingtaine d'universités dans tous le pays. Les étudiantes réclament la fin de l'impunité pour les délits et crimes sexuels envers les femmes. Pour le spécialiste du pays, c'est un mouvement historique de par son ampleur : 

    «  Il exprime aussi la non-acceptation désormais de ce qui avant était 'la norme'. A savoir les hommes qui dirigent l'université, avec une domination masculine complètement intégrée à l’institution et ancrée dans les mentalités. Avant, c'était un crime de lèse-majesté d'oser remettre en cause la parole d'un professeur, un homme blanc, de plus de 50 ans. Ce changement se fait au niveau de l’université mais il touche aussi toute la société. » 

    À la suite des premières manifestations fin avril, le gouvernement Pinera a réagi tout de suite. "Il a essayé de ne pas faire les mêmes erreurs qu’en 2011, où il avait laissé pourrir la situation. Cette fois, il a pris les devants en proposant un agenda de réformes 'pour nos femmes'". Ce "nos femmes" a fait hurler les féministes qui dénoncent un coup de communication. Cet agenda est composé de 12 points visant à réduire les inégalités entre sexes. Il prévoit entre autres, une réforme constitutionnelle destinée à garantir "une pleine égalité de droits". Lise Verbeke

    124ÈME ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE JOSÉ CARLOS MARIÁTEGUI


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    « LE PASSAGE PIÉTON D'ABBEY ROAD, À LONDRES »
    CARICATURE CARLOS TOVAR SAMANEZ, « CARLÍN »
    JOSÉ CARLOS MARIÁTEGUI, ÉCRIVAIN PÉRUVIEN. 
    NÉ LE 14 JUIN 1894 À MOQUEGUA, PÉROU
    ET MORT LE 16 AVRIL 1930 À LIMA, PÉROU

    CENT-VINGT-QUATRIÈME ANNIVERSAIRE DE SA NAISSANCE
    1894 - 14 JUIN - 2018
    JOSÉ CARLOS MARIÁTEGUI 
    AVEC UNE MACHINE À ÉCRIRE
    ROYAL STANDARD MODEL 5 
    PHOTO ARCHIVE JCM
    Nous commémorons cette année le cent-vingt-quatrième anniversaire de la naissance de José Carlos Mariategui, le grand marxiste latino-américain et penseur, comparable, par la force et l’originalité de sa pensée, aux grands marxistes européen.

    José Carlos Mariátegui né le 14 juin 1894 à Moquegua, Pérou et décédé le 16 avril 1930 à Lima Pérou, fut un écrivain, philosophe, journaliste et un militant politique péruvien dont la pensée a marqué durablement les générations postérieures dans tout le continent sud-américain.

    lundi, juin 11, 2018

    LE MONDE CATHOLIQUE, DU REPLI AU RENOUVEAU (1/4) ABUS SEXUELS AU CHILI : LE MEA CULPA DU SAINT-SIÈGE


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    LE PAPE FRANÇOIS A RECONNU « AVOIR COMMIS DE 
     GRAVES ERREURS D’APPRÉCIATION ET DE PERCEPTION » 
     DANS L’AFFAIRE DE PÉDOPHILIE CHILIENNE 
     PHOTO LUCA ZENNARO

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