Play nous plonge dans le Santiago d’aujourd’hui. On s’y promène au gré de la musique, des sons et des odeurs, suivant tour à tour Cristina, Tristan ou Irene, qui se suivent parfois eux-mêmes. Chacun de ces personnages vit dans cette ville contemporaine, cherchant sa place, confronté à sa solitude. Mais ces êtres ne font que se croiser, et ce sont finalement leurs propres solitudes qui se rencontrent.
Alicia Scherson, qui réalise ici son premier long-métrage, nous entraîne dans un conte urbain, naviguant entre la solitude du quotidien et la quête d’identité de ses personnages. Chilienne elle-même, née à Santiago du Chili, on sent que la réalisatrice nous montre le véritable visage de cette ville, belle, pleine de couleurs, mais qui, à l’instar des autres grandes villes, bouge vite, très vite, et dans laquelle il est facile de se perdre, au sens propre comme au figuré.
La solitude qui habite aussi bien Cristina que Tristan est alors très palpable. Elle, originaire du Sud du Chili, se sent encore un peu perdue dans cette grande métropole aux aspects tentaculaires mais qu’elle aime déjà et qu’elle tente d’apprivoiser un peu plus chaque jour par de longues promenades. Lui, semble être d’ici, mais sa vie se dérobe sous ses pieds. Sa femme, Irene, le quitte ; il n’a plus de travail pour cause de grève et il se fait voler son sac par un ivrogne qui le confond avec un certain Walter. Ca y est, le lien vient d’apparaître ! Le sac. Cristina le trouve en effet le lendemain, dans une poubelle. Par sa musique, ses cigarettes et ses papiers, elle s’immisce peu à peu dans l’univers de Tristan et s’approprie, d’une certaine manière, un bout de sa vie. C’est sa façon bien à elle de combattre sa solitude.
Sensation, tout au long du récit, que pour faire face à leur solitude, chacun des personnages cherche l’autre inconsciemment, sans véritablement le trouver. La mise en scène traduit très justement cette idée du « chat et de la souris » en jouant avec les lieux. Plusieurs d’entre eux sont communs aux deux personnages, mais pas l’unité de temps, et ce sont les retours en arrière qui finalement nous ramènent à la croisée des chemins.
Le sentiment de solitude est renforcé par cette quête d’identité. On sent que les personnages ont tous le besoin de savoir qui ils sont et de se sentir appartenir ; oui, mais à qui et à quoi ? Ils ont des difficultés à s’ancrer et dérivent, espérant trouver leur port d’attaches. Ils flottent dans l’attente… Cristina, indienne Mapuche, n’arrive pas à trouver réellement sa place. Doit-elle se raccrocher à ses racines indiennes ou plutôt à Chun-Li, héroïne du jeu vidéo Street-Fighter auquel elle joue pendant de nombreuses heures ? Elle se trouve alors confrontée à un clash entre ses traditions et la modernité dans laquelle elle évolue désormais. Alicia Scherson appuie cette impression en la faisant cohabiter avec un vieil Hongrois malade, lui aussi étranger dans cette ville. Quant à Tristan, de descendance européenne, il se sent parfois à l’écart du reste de la population.
Alors, l’un et l’autre se promènent, s’égarant dans l’espoir de mieux se retrouver.
Le scénario est lui-même conforté par l’intelligence et le côté créatif de la mise en scène. Les idées « fusent » et sont bien retranscrites à l’écran. La réalisatrice joue avec nos sens pour les mettre en éveil. Les couleurs vives excitent nos yeux. La grande importance apportée à la musique et aux divers sons (qu’elle sait parfaitement bien mettre en valeur) titille nos oreilles et nous offre cette sensation de toucher, de pouvoir ressentir les choses. Le fait aussi que Cristina ait ce besoin incessant de sentir les objets et les gens permet à la réalisatrice de plonger réellement le spectateur dans l’atmosphère de la ville. Et le passage au beau milieu des rêves étranges, parfois absurdes, des personnages caresse notre imaginaire.
Tous nos sens sont alors sollicités et c’est avec un véritable plaisir que l’on se livre au jeu, se laissant porter, emmener dans les rues de Santiago aux côtés des personnages, à la recherche, nous aussi, d’on ne sait qui ou quoi, bercés par la mélodie de Morir de Amor.
Film réalisé par Alicia Scherson
Genre Mélodrame
Durée 105 mn | Sortie 2007 | Couleur
Avec Coca Guazzini, Viviana Herrera, Andres Ulloa, Aline Küppenheim, Jorge Alis, Francisco Copello, Juan Pablo Quezada
Dans une métropole moderne, deux êtres cherchent l'amour et ne parviennent pas à se trouver.
C'est l'été à Santiago et la vie parfaite de Tristan se décompose. Sa copine le quitte, son travail est interrompu par une grève et son sac volé...
De l'autre côté de la ville, le rythme tranquille de Cristina est lui aussi perturbé. Elle trouve le sac dans une poubelle et pénètre ainsi dans le monde de Tristan grâce à ses écouteurs de musique, en fumant ses cigarettes et en devenant le témoin silencieux de sa chute. Cristina et Tristan errent à la recherche l'un de l'autre dans la ville polluée et suffocante, sans jamais se trouver...
Alicia Scherson, qui réalise ici son premier long-métrage, nous entraîne dans un conte urbain, naviguant entre la solitude du quotidien et la quête d’identité de ses personnages. Chilienne elle-même, née à Santiago du Chili, on sent que la réalisatrice nous montre le véritable visage de cette ville, belle, pleine de couleurs, mais qui, à l’instar des autres grandes villes, bouge vite, très vite, et dans laquelle il est facile de se perdre, au sens propre comme au figuré.
La solitude qui habite aussi bien Cristina que Tristan est alors très palpable. Elle, originaire du Sud du Chili, se sent encore un peu perdue dans cette grande métropole aux aspects tentaculaires mais qu’elle aime déjà et qu’elle tente d’apprivoiser un peu plus chaque jour par de longues promenades. Lui, semble être d’ici, mais sa vie se dérobe sous ses pieds. Sa femme, Irene, le quitte ; il n’a plus de travail pour cause de grève et il se fait voler son sac par un ivrogne qui le confond avec un certain Walter. Ca y est, le lien vient d’apparaître ! Le sac. Cristina le trouve en effet le lendemain, dans une poubelle. Par sa musique, ses cigarettes et ses papiers, elle s’immisce peu à peu dans l’univers de Tristan et s’approprie, d’une certaine manière, un bout de sa vie. C’est sa façon bien à elle de combattre sa solitude.
Sensation, tout au long du récit, que pour faire face à leur solitude, chacun des personnages cherche l’autre inconsciemment, sans véritablement le trouver. La mise en scène traduit très justement cette idée du « chat et de la souris » en jouant avec les lieux. Plusieurs d’entre eux sont communs aux deux personnages, mais pas l’unité de temps, et ce sont les retours en arrière qui finalement nous ramènent à la croisée des chemins.
Le sentiment de solitude est renforcé par cette quête d’identité. On sent que les personnages ont tous le besoin de savoir qui ils sont et de se sentir appartenir ; oui, mais à qui et à quoi ? Ils ont des difficultés à s’ancrer et dérivent, espérant trouver leur port d’attaches. Ils flottent dans l’attente… Cristina, indienne Mapuche, n’arrive pas à trouver réellement sa place. Doit-elle se raccrocher à ses racines indiennes ou plutôt à Chun-Li, héroïne du jeu vidéo Street-Fighter auquel elle joue pendant de nombreuses heures ? Elle se trouve alors confrontée à un clash entre ses traditions et la modernité dans laquelle elle évolue désormais. Alicia Scherson appuie cette impression en la faisant cohabiter avec un vieil Hongrois malade, lui aussi étranger dans cette ville. Quant à Tristan, de descendance européenne, il se sent parfois à l’écart du reste de la population.
Alors, l’un et l’autre se promènent, s’égarant dans l’espoir de mieux se retrouver.
Le scénario est lui-même conforté par l’intelligence et le côté créatif de la mise en scène. Les idées « fusent » et sont bien retranscrites à l’écran. La réalisatrice joue avec nos sens pour les mettre en éveil. Les couleurs vives excitent nos yeux. La grande importance apportée à la musique et aux divers sons (qu’elle sait parfaitement bien mettre en valeur) titille nos oreilles et nous offre cette sensation de toucher, de pouvoir ressentir les choses. Le fait aussi que Cristina ait ce besoin incessant de sentir les objets et les gens permet à la réalisatrice de plonger réellement le spectateur dans l’atmosphère de la ville. Et le passage au beau milieu des rêves étranges, parfois absurdes, des personnages caresse notre imaginaire.
Tous nos sens sont alors sollicités et c’est avec un véritable plaisir que l’on se livre au jeu, se laissant porter, emmener dans les rues de Santiago aux côtés des personnages, à la recherche, nous aussi, d’on ne sait qui ou quoi, bercés par la mélodie de Morir de Amor.
Film réalisé par Alicia Scherson
Genre Mélodrame
Durée 105 mn | Sortie 2007 | Couleur
Avec Coca Guazzini, Viviana Herrera, Andres Ulloa, Aline Küppenheim, Jorge Alis, Francisco Copello, Juan Pablo Quezada
Dans une métropole moderne, deux êtres cherchent l'amour et ne parviennent pas à se trouver.
C'est l'été à Santiago et la vie parfaite de Tristan se décompose. Sa copine le quitte, son travail est interrompu par une grève et son sac volé...
De l'autre côté de la ville, le rythme tranquille de Cristina est lui aussi perturbé. Elle trouve le sac dans une poubelle et pénètre ainsi dans le monde de Tristan grâce à ses écouteurs de musique, en fumant ses cigarettes et en devenant le témoin silencieux de sa chute. Cristina et Tristan errent à la recherche l'un de l'autre dans la ville polluée et suffocante, sans jamais se trouver...