RAÚL EDUARDO ITURRIAGA NEUMANN |
La rebellion d'un des ex-chefs de la DINA (police politique) qui a refusé de se présenter devant la justice et maintenant fugitif, a déclenché une vague de remises en cause des procès pour la vérité de la part des secteurs militaires chiliens. À nouveau les militaires retirés se défendent publiquement et assurent qu'ils "ils ont sauvé le pays du marxisme". Hier ces groupes se sont affrontés dans la rue avec les familles d'assassinés et de disparus par la dictature, qu'ils ont nommés "terroristes". "La situation est très dangereuse", a prévenu Lorena Pizarro, la présidente du Groupe de Familles de Détenus Disparus.
Raúl Iturriaga a dirigé, avec le désormais détenu général Manuel Contreras, la police sécrète de la dictature de Pinochet, plus connue comme la DINA. Il y a quelques jours, la justice l'a condamné pour la disparition d'un étudiant et militant de gauche, Luis San Martín. Iturriaga, a qualifié la sentence d' "arbitraire, inconstitutionnelle et contraire au droit", a décidé de s'enfuir et d'éluder les années de prison. "Si le ministre (le juge Alejandro Solís) m'a inculpé pour séquestration, il doit démontrer que le miriste (du Mouvement de Gauche Révolutionnaire, MIR) Luis Dagoberto San Martin Vergara est en vie et séquestré par moi", a-t-il expliqué dans un message postérieur à sa fuite.
Comme Iturriaga, le reste des officiers retirés qui sont inculpés et condamnés ont réitéré hier que les exécutions et les détentions ont été des missions "réalisées en accomplissement du service", responsabilisant de toutes les crimes les hauts commandements militaires de ces années. "L'institution a sauvé le Chili du chaos dans lequel il se trouvait avant 1973", a assuré le président du corps d'officiers supérieurs, Arnoldo Latorre, faisant revivre le fantôme marxiste. Les militaires retirés ont aussi remis en cause les déclarations "insolentes" de la présidente Michelle Bachelet et de ses ministres. Tout le cabinet et les législateurs de la Concertation ont serré les rangs ces derniers jours pour répudier la fuite de l'ex-chef de la DINA, aujourd'hui l'homme le plus recherché du Chili.
La crainte du parti de gouvernement et des organismes de défense des droits humains est que d'autres officiers retirés ou en activité suivent les pas d'Iturriaga. Au Chili il y a un peu plus d'une centaine de répresseurs inculpés et/ou condamnés pour leur participation dans des crimes de lèse humanité. Durant la dictature dirigée par Augusto Pinochet, plus de trois mille chiliens ont été exécutés ou ont disparu, des centaines de milliers ont été forcés à l'exil et environ 50 mille ont été torturés, y compris des enfants.
La figure d'Iturriaga n'est pas seulement centrale pour comprendre la répression au Chili, c'était aussi un des hommes qui a dirigé les missions les plus fameuses du gouvernement de facto à l'extérieur. Il a été signalé par les justices argentine et chilienne comme un des auteurs intellectuels de l'attentat à Buenos Aires contre l'ex-commandant en chef de l'Armée Carlos Prats et de son épouse, Sofía Couthbert. La Justice italienne l'a aussi condamné pour l'attentat contre le vice-président de Salvador Allende, Bernardo Leigthon, à Rome.
Après s'être confrontée aux officiers retirés, la dirigeante de l'association de familles de victimes Lorena Pizarro a souligné qu'au Chili les secteurs militaires préparent une contre-offensive pour freiner les procès pour la vérité. Et pour le prouver, elle a rappelé la tenue d'une réunion qui est passée presque inapercue pour beaucoup, quand un groupe de militaires se sont retrouvés avec Lucía Pinochet, la fille du dictateur, pour discuter de la stratégie conjointe à adopter pour faire face aux processus judiciaires.
Pagina/12, 19 juin 2007. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr/
Comme Iturriaga, le reste des officiers retirés qui sont inculpés et condamnés ont réitéré hier que les exécutions et les détentions ont été des missions "réalisées en accomplissement du service", responsabilisant de toutes les crimes les hauts commandements militaires de ces années. "L'institution a sauvé le Chili du chaos dans lequel il se trouvait avant 1973", a assuré le président du corps d'officiers supérieurs, Arnoldo Latorre, faisant revivre le fantôme marxiste. Les militaires retirés ont aussi remis en cause les déclarations "insolentes" de la présidente Michelle Bachelet et de ses ministres. Tout le cabinet et les législateurs de la Concertation ont serré les rangs ces derniers jours pour répudier la fuite de l'ex-chef de la DINA, aujourd'hui l'homme le plus recherché du Chili.
La crainte du parti de gouvernement et des organismes de défense des droits humains est que d'autres officiers retirés ou en activité suivent les pas d'Iturriaga. Au Chili il y a un peu plus d'une centaine de répresseurs inculpés et/ou condamnés pour leur participation dans des crimes de lèse humanité. Durant la dictature dirigée par Augusto Pinochet, plus de trois mille chiliens ont été exécutés ou ont disparu, des centaines de milliers ont été forcés à l'exil et environ 50 mille ont été torturés, y compris des enfants.
La figure d'Iturriaga n'est pas seulement centrale pour comprendre la répression au Chili, c'était aussi un des hommes qui a dirigé les missions les plus fameuses du gouvernement de facto à l'extérieur. Il a été signalé par les justices argentine et chilienne comme un des auteurs intellectuels de l'attentat à Buenos Aires contre l'ex-commandant en chef de l'Armée Carlos Prats et de son épouse, Sofía Couthbert. La Justice italienne l'a aussi condamné pour l'attentat contre le vice-président de Salvador Allende, Bernardo Leigthon, à Rome.
Après s'être confrontée aux officiers retirés, la dirigeante de l'association de familles de victimes Lorena Pizarro a souligné qu'au Chili les secteurs militaires préparent une contre-offensive pour freiner les procès pour la vérité. Et pour le prouver, elle a rappelé la tenue d'une réunion qui est passée presque inapercue pour beaucoup, quand un groupe de militaires se sont retrouvés avec Lucía Pinochet, la fille du dictateur, pour discuter de la stratégie conjointe à adopter pour faire face aux processus judiciaires.
Pagina/12, 19 juin 2007. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr/