PARIS (AFP) —
Ségolène Royal, toujours "dans une phase de réflexion et de reconstruction" près de six mois après la présidentielle, dit vouloir prendre toute sa place dans le PS, tout en se tenant à distance de la vie du parti.Plutôt silencieuse depuis son échec à la présidentielle, l'ex-candidate a fait depuis début octobre quelques interventions dans les médias: le 1er dans le Monde, vendredi dans les Echos, lundi dans Libération.Dans ce dernier entretien, elle affirme ne pas être " en hibernation" mais poursuivre dans une phase "de réflexion et de reconstruction", qui l'a menée dans plusieurs métropoles: Montréal, Prague, Rome...
Elle dit qu'elle ne "quitte pas la politique" et qu'"on ne peut pas faire de la politique sans parti". Mais la responsable socialiste n'a toujours pas pris de décision sur une candidature au poste de Premier secrétaire quand son ex-compagnon François Hollande le quittera à l'automne 2008.
"Le jour où je dirai +on y va+, nous irons vraiment", affirme-t-elle. Mais il n'est pas encore temps, et elle ne sera pas samedi au conseil national de son parti.
Le présidente de Poitou-Charentes consacre ses efforts, comme elle l'a indiqué au début du mois à Prague, à une entreprise "de rénovation politique et théorique à l'intérieur de son parti". Refusant le "piège de la tactique interne", elle veut "rassembler, expliquer, fédérer", en s'appuyant sur les militants, à qui "il faut rendre la parole".
Une réminiscence des débuts de sa campagne présidentielle et de ses réunions ouvertes à tous, sur le mode de la "démocratie participative".
Mme Royal estime que la gauche italienne peut servir d'exemple pour le processus de désignation des responsables, avec des primaires ouvertes à tous les sympathisants comme celles du 14 octobre qui ont consacré le triomphe de Walter Veltroni, maire de Rome.
De même, elle trouve "très intéressante" l'idée d'une alliance, contre la droite, "entre un parti issu du parti communiste et un parti du centre, d'inspiration chrétienne".
Deux sondages ne peuvent que l'encourager: l'un, auprès des sympathisants socialistes, voire de gauche, la plaçait fin septembre en tête pour diriger la gauche. L'autre, mi-octobre, faisait apparaître que plus de 70% des électeurs de gauche souhaitaient qu'elle soit candidate à la présidentielle de 2012.
En attendant de se remettre dans le bain politique national, Mme Royal circule à l'étranger, où elle picore des idées neuves.
Après le Québec, où elle avait été reçue à la mi-septembre avec enthousiasme, Prague, puis l'Italie, l'ex-candidate part vendredi en tournée de six jours en Argentine et au Chili. Elle sera à Buenos Aires au moment de l'élection présidentielle, où la péroniste Cristina Kirchner -qu'elle avait reçue à Paris pendant la campagne- est largement favorite pour succéder à son mari.
Au Chili, elle rencontrera la présidente Michelle Bachelet, dont elle était venue soutenir la candidature en janvier 2006, ainsi que des élus et devrait discuter environnement