Avril 2006, nous sommes dans les premiers mois de la présidence de Michèle Bachelet. Ils sont 600 000 lycéens, âgés de 15 à 17 ans, à défiler dans les rues du Chili. Fringués de leurs uniformes scolaires, qui leur donnera le surnom de "pingouins", ils crient leur colère. Sans le savoir, ils constituent le terreau fertile du mouvement étudiant chilien de 2011.
par Anémone C. HUBERT
LA STATUE DE L’ÉCRIVAIN ET POÈTE ANDRÉS BELLO, FONDATEUR DE L’UNIVERSITÉ DU CHILI DÉGUISÉE EN PINGOUIN. PHOTO GALERIE POR LA MEMORIA CHEZ FLICKR |
« Vashele, querimos mejor educashion ! » scandent-ils à l'unisson. Tout démarre fin avril 2006 quand le ministre de l'éducation (* MinEduc) a comme projet la rénovation du transport public chilien, le TranSantiago. Les lycéens descendent dans les rues car ils veulent que le gouvernement , fraichement élu, planche sur le problème éducatif. Ils réclament quatre choses : l'octroi par les autorités du billet scolaire gratuit, la gratuité de l'examen d'entrée à l'université (*PSU) , la révision du système de la "journée scolaire complète" (*JCE). Et surtout, ils veulent l'abrogation de la LOCE (Loi Organique Constitutionnelle de l'Education).