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La justice du Chili a ordonné vendredi le placement en détention de huit anciens officiers de l'armée mis en cause dans le meurtre du chanteur Victor Jara, tué en septembre 1973, dans la foulée du coup d'Etat militaire du général Augusto Pinochet.
Miguel Vazquez Plaza, magistrat à la Cour d'appel de Santiago, a ordonné l'incarcération deux ex-militaires pour « homicide qualifié » et de six autres pour complicité, a indiqué le pouvoir judiciaire dans un communiqué.
Avec environ 5.000 autres prisonniers politiques arrêtées dans des rafles, M. Jara fut détenu au Stade du Chili, le plus grand de Santiago. Là, il fut interrogé, torturé, avant d'être abattu à la mitraillette, son corps criblé de 44 balles, probablement le 15 ou le 16 septembre.
Un fait particulier témoigne de l'acharnement des militaires: les doigts écrasés du chanteur guitariste, cassés à coups de crosse et de bottes.
« Après avoir réuni beaucoup d'éléments, il arrive un moment où l'on doit terminer l'enquête et tenter d'avancer vers une solution », a commenté le magistrat devant des journalistes.
Me Nelson Caucoto, représentant de la famille de la victime, s'est dit « assez satisfait » de la décision.
Le juge a ordonné la détention des ex-officiers Hugo Sanchez Marmonti et Pedro Barrientos Nuñez, contre lequel a été émis un mandat d'arrêt international, car il réside aux Etats-Unis.