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Depuis plus d'un siècle, les Indiens Mapuches du Chili réclament la restitution de leurs terres et la fin de la répression dont ils font l'objet. Mais l'assassinat d'un couple a suscité une telle indignation dans la région que le gouvernement a déclaré l'état d'urgence.
Des centaines de dirigeants Mapuches se sont réunis le mercredi 16 janvier près de Temuco, à 680 km au sud de Santiago. A travers le Conseil de toutes les terres, ils réclament la reconnaissance du peuple mapuche, la démilitarisation de la région de l'Araucanie et les excuses publiques du gouvernement chilien pour les années de répression qu'ils ont subies, rapporte le quotidien chilien La Tercera. Cette réunion, qui a duré plus de sept heures, intervient alors que la région connaît une escalade de violence, générant un débat relativement inédit sur le conflit mapuche au sein de la classe politique et des médias.
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« CURARREHUE PRÉSENT », « NON À LA MILITARISATION » |
L'attaque de trop
L'épisode qui a mis le feu aux poudres et bouleversé le Chili a eu lieu à Vilcún, le 4 janvier 2013. Un couple de propriétaires terriens (75 et 69 ans) a péri dans l'incendie de sa maison. Plusieurs attaques incendiaires perpétrées par des individus cagoulés et des menaces contre des agriculteurs avaient eu lieu récemment. Le gouvernement, qui a tout de suite accusé les Mapuches, a alors intensifié la présence policière dans la région. Il a décrété que la loi antiterroriste – qui date de la dictature de Pinochet – serait appliquée aux auteurs de ce crime qui a indigné le Chili.
Pour le journaliste Pedro Cayuqueo, il y aura « un avant et un après Vilcún ». Ce spécialiste de la question écrit dans l'hebdomadaire The Clinic : "Il s'agit d'un crime brutal. Tout le monde est d'accord. Et surtout les Mapuches, qui ont condamné sans fléchir ce qu'ils considèrent comme un assassinat de sang-froid.".