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ON A VU JUSQU'À 20.000 PINGOUINS DE HUMBOLDT. ILS NE SONT QUE 500 AUJOURD'HUI. PHOTO MARTIN BERNETTI |
Des dizaines de pingouins de Humboldt, une espèce menacée qui niche seulement au Chili et au Pérou, prennent le soleil sur l'îlot du Petit Oiseau, sur la côte centrale chilienne : auparavant, ils étaient des milliers mais l'activité humaine, les courants marins et les rats mettent leur survie en danger.
De tous les pingouins du Chili, ceux de Humboldt vivent le plus au nord du pays. Au Pérou, où ils constituent la seule espèce de pingouins recensée, ils se trouvent sur les îles de Callao et dans la réserve nationale de Paracas. Mais ils sont de moins en moins nombreux.
Plus que 500 pingouins...
Sur l'îlot du Petit Oiseau, dans la station balnéaire de Algarrobo, à 120 km à l'ouest de Santiago, on en a vu jusqu'à 20.000. Ils ne sont que 500 aujourd'hui.
« Avant, c'était rempli de pingouins et d'oiseaux, mais avec le temps, ils ont commencé à diminuer », raconte à l'AFP Ruben Rojas, un pêcheur, en désignant un îlot ovoïde de 200 mètres de diamètre et de 40 m de haut.
Petit Oiseau a été déclaré sanctuaire de la nature en 1978, lorsqu'il a été relié au continent par une digue de ciment de 150 mètres pour permettre la construction de la Confrérie nautique du Pacifique austral, un yacht club select.
Pour les habitants, cette digue a marqué le déclin progressif de la faune et de la flore de l'îlot.
Ces derniers mois (durant l'été austral), les craintes de la population se sont vues confirmées après la diffusion d'une vidéo montrant des employés du yacht club détruire des oeufs de pingouins pour éviter leur prolifération, ce que dément le club. Une enquête est en cours.
« S'ils les exterminent tous, on en finit avec les déjections qui font que l'île sent mauvais », présume Ruben Rojas, pour tenter d'expliquer leur geste.