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LES MOAÏS, STATUES DE PIERRE FACE À L'OCÉAN. L'ÎLE DE PÂQUES LEUR DOIT D'ÊTRE CLASSÉE AU PATRIMOINE MONDIAL DE L'HUMANITÉ PAR L'UNESCO. PHOTO KASHFI HALFORD /BERTARELLI FOUNDATION
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Dressés près du minuscule abri de pêche de Hanga Roa aux barques colorées, les moaïs tournent le dos à la mer. Les guetteurs de pierre de l’île de Pâques ont l’air d’interroger du regard les visiteurs qui viennent les contempler au soleil couchant. Mais, plus loin, du haut de la carrière où elles ont été taillées, les vénérables statues semblent scruter le large et méditer sur l’avenir du Pacifique et des océans de la planète. Solennelles.
Peut-être l’esprit pétrifié des ancêtres veille-t-il effectivement sur ce triangle vert tendre de 163 kilomètres carrés (km2), fragile et à l’écart du monde. Près de 3 800 km le séparent des côtes du Chili vers l’est ; 4 200 km de Tahiti vers l’ouest. Une liaison aérienne quotidienne dessert Santiago, un vol hebdomadaire relit Papeete. C’est tout. Comme en suspension dans l’immensité marine, l’île de Pâques n’oppose pas de grande résistance aux vents du large : ni hautes falaises, ni remparts d’arbres, ni port, pas de constructions éparpillées non plus. Juste de la lande qui s’étire au loin jusqu’aux sommets de volcans émoussés et des chevaux qui paissent.