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Pour la première fois depuis le début de la contestation, il y a près de deux mois, l'exécutif a rencontré les représentants d'un collectif à l'origine des appels à manifester.
L'EXÉCUTIF A RENCONTRÉ LES REPRÉSENTANTS
D'UN COLLECTIF À L'ORIGINE DES APPELS À MANIFESTER
PHOTO MARITO AGUILAR AGENCIA UNO
CHILI, CAMPAGNE DE DÉNONCIATION DE VIOLENCES POLICIÈRES SOULDESIGN |
Parmi les membres du collectif figurent notamment la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), le plus puissant syndicat du pays, l'organisation professionnelle des professeurs ou encore le collectif « No + AFP » qui réclame la fin du système de retraites privatisé chilien, une revendication majeure des manifestants. « Nous avons dit très clairement que nous n'étions pas prêts à négocier dans le dos des gens, que ce n'est pas notre état d'esprit, que ce sont eux (le gouvernement) qui doivent maintenant apporter des réponses aux propositions qui ont été faites », a déclaré à l'issue de la réunion Mario Aguilar, le président du Collège des professeurs.
Alors que le gouvernement a déjà annoncé en octobre une batterie de mesures sociales pour tenter de mettre fin à la crise, les organisations syndicales et nombre de manifestants demandent au gouvernement d'aller plus loin, avec notamment une augmentation de 50 % du salaire minimum (301 000 pesos, 400 dollars) et le remplacement du système de retraites par capitalisation individuelle, hérité de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), par un système par répartition.
Lancer un dialogue avec des priorités
Le ministre de l'Intérieur, Gonzalo Blumel, qui fait office de numéro un du gouvernement, s'est félicité que les parties se soient mises « d'accord pour lancer un dialogue sur les questions prioritaires de l'agenda social » telles que les salaires, l'accès à des services de santé de qualité, ainsi que les retraites. Parallèlement, le Parlement débat de plusieurs projets de loi présentés par le gouvernement pour renforcer le maintien de l'ordre, comme une loi anticasseurs et une autre permettant aux militaires de protéger les infrastructures publiques sans avoir besoin de décréter l'état d'urgence.
Il discute également d'une « accusation constitutionnelle » contre l'ex-ministre de l'Intérieur, Andrés Chadwick, bête noire de manifestants, qui avait été contraint à la démission lors du remaniement gouvernemental du 28 octobre décidé par le président Piñera, dans une autre tentative pour apaiser la rue. Un accord historique signé par les partis le 15 novembre sur l'organisation d'un référendum en avril pour remplacer la Constitution héritée de la dictature d'Augusto Pinochet n'a pas davantage mis un terme aux mobilisations.
En 42 jours, le mouvement de contestation a fait 23 morts, dont cinq après l'intervention des forces de l'ordre, et plus de 2 000 blessés. Parmi eux, près de 300 personnes ont été grièvement touchées aux yeux par les tirs de chevrotine de la police contre les manifestants. Plusieurs de ces blessés se sont rassemblés jeudi devant le palais présidentiel de La Moneda. « Jeudi dernier, on m'a enlevé la chevrotine, on a dû aussi me retirer l'œil et je vais devoir porter une prothèse à vie », a expliqué Diego Jara à l'Agence France-Presse.
Des manifestations qui dégénèrent souvent
« NOUS SOMMES EN GUERRE » DESSIN BECS |
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