dimanche, janvier 05, 2020

L'ÉCRIVAINE CHILIENNE MÓNICA ECHEVERRÍA EST PARTIE

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MÓNICA ECHEVERRÍA 
À 99 ans s’est éteinte le 4 janvier dernier l'écrivaine, enseignante, actrice et auteure dramatique chilienne Mónica Echeverría Yáñez. Militante de gauche et enthousiaste activiste culturelle, féministe, très aimée de ses contemporains, sa figure a été depuis longtemps associée au développement de la création artistique au Chili, et liée aussi très étroitement aux combats pour la démocratie face à la longue tyrannie militaire du général Pinochet (1973-90).
Mónica Echeverría a été mariée à Fernando Castillo Velasco, architecte urbaniste, homme politique démochrétien, ancien maire de La Reina, ancien président de la prestigieuse université Catholique du Chili. Ils étaient les parents de 4 enfants, dont la cinéaste franco-chilienne Carmen Castillo, militante du MIR, compagne du dirigeant Miguel Enríquez, leader du mouvement et victime de la sanglante répression politique lancée depuis 1973 contre la gauche au Chili.


Elle avait fait ses études à l'Institut pédagogique de l'Université du Chili, puis elle a exercé de nombreuses années comme professeur d’Espagnol. Elle a été pendant les années 60 une des fondatrices du théâtre « Ictus », où elle a assuré ensuite un rôle essentiel à la création, à la direction et la mise en scène de la troupe.



En raison des persécutions pendant la dictature militaire, elle et son mari se sont exilés au Royaume-Uni, où ils ont intégré le corps enseignant à l'université de Cambridge. Les Castillo-Echeverría sont revenus au Chili en 1978. Mónica Echeverría s’est mise alors à la tête du centre culturel « Mapocho », l’un des premiers espaces de création et diffusion artistique ouverts sous la dictature en plein centre de la capitale Santiago.


Femme de lettres, elle a publié plus d’une douzaine d’ouvrages, principalement des romans autour de certaines figures historiques, comme l’artiste Violeta Parra, le syndicaliste Clotario Blest ou le dictateur Pinochet. Dans un de ses derniers livres, elle faisait une critique acerbe ciblant différents personnages de la vie nationale, parvenus aux affaires pendant la période de la post-dictature, profitant des arrangements opérés entre le monde des affaires et la finance, les militaires responsables de crimes et la nouvelle classe politique. 


Dans cette dernière période d’explosion sociale débuté au Chili depuis le 18 octobre dernier, Mónica Echeverría avait tenu à témoigner son soutien aux justes demandes de justice et dignité et aux mobilisations permanentes des manifestants. Elle est partie entourée de l’affection profonde et la reconnaissance de son peuple, qui lui garde désormais un site éminent de sa mémoire.