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PHOTO LÉA DIDIER / VOSGES MATIN |
En mars 2022, Gabriel Boric sera officiellement le nouveau Président du Chili. Il y a vingt ans, l’homme de 35 ans est venu étudier dans un lycée de Toul (Meurthe-et-Moselle). Le jeune Chilien était alors hébergé chez Josette Hocquard et son époux. Une rencontre qui a « marqué à vie » le couple désormais installé dans les Vosges.
PHOTO ALIOSHA MARQUEZ |
Gabriel Boric deviendra en mars 2022 le nouvel homme à la tête de la République du Chili. Le candidat de la gauche âgé de 35 ans sera alors le plus jeune Président dans l’histoire de ce pays. Mais peu de gens savent que l’homme politique a un lien particulier avec la Meurthe-et-Moselle. Lorsqu’il avait 15 ans, le jeune Chilien a effectué un séjour linguistique à Toul. Pendant trois mois, il a été hébergé par Josette Hocquard et son époux Norbert Steimetz.
« C’était une merveilleuse expérience que l’on n’oubliera jamais », nous confie le couple désormais installé près de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges). Comment le futur président du Chili a-t-il atterri dans une famille française ? Fin 2001, le mari et la femme s’inscrivent au sein de l’association AFS pour devenir famille d’accueil bénévole. La même année, Gabriel Boric débarque à Toul afin d’apprendre le français, comme l’a raconté L’Est Républicain.
« Gabriel est devenu notre fils adoptif »
« À son arrivée, il ne savait dire que deux mots dans notre langue : papa et maman », raconte Josette Hocquard. Le couple, lui, ne parle pas un mot d’espagnol. Mais la barrière de la langue ne va pas empêcher les parents, leur fille et le jeune Chilien de créer un « lien exceptionnel ». « Gabriel est rapidement devenu notre fils adoptif, notre petit garçon », explique la conseillère municipale de 75 ans avec émotion.
Plus les jours passent, plus la famille devient fusionnelle avec Gabriel Boric. « On était vraiment très proches et il s’est énormément plu chez nous. » À chaque sortie du lycée, l’étudiant saute dans les bras de celle qu’il appelle désormais tous les jours « maman ». Il prend également plaisir à aider Norbert Steimetz lors de diverses activités. « Il l’aidait à couper du bois, ils faisaient du ski ensemble », détaille son épouse.
Un enfant doué à l’école
Vingt ans plus tard, c’est avec une grande émotion que le couple se remémore tous leurs vieux souvenirs. Un moment qui a marqué la famille en particulier ? Alors qu’elle accueille Gabriel Boric, le logement familial est secoué par un tremblement de terre. « Il était tellement effrayé qu’il a couru vers notre chambre et il nous a demandés s’il pouvait dormir avec nous. Nous avons accepté et nous l’avons rassuré. »
La famille d’accueil n’aurait jamais imaginé que le jeune Chilien allait être élu président des années plus tard. « Quand il était chez nous, il ne nous a jamais fait part d’un quelconque projet politique ou de ses ambitions, affirme la septuagénaire. Mais nous sommes très fiers de lui. Dans notre cœur, on savait qu’il pouvait réussir de grandes choses. » Josette Hocquard ajoute qu’il était un « enfant facile à vivre » et très bon à l’école.
Des prochaines retrouvailles au Chili ?
Après le départ de Gabriel Boric, le couple ne parvient pas à rester en contact avec lui. « On a essayé d’avoir de ses nouvelles pendant des années mais on n’a jamais réussi. » Josette Hocquard et son mari se contentent donc de suivre son actualité sur sa page Facebook. Mais en 2021, une lueur d’espoir surgit grâce à une jeune Islandaise qu’ils accueillent alors chez eux. « Nous avons parlé ensemble de Gabriel et je lui ai fait part de ma peine de ne pas réussir à la joindre », explique la septuagénaire.
La jeune étrangère se lance dans une enquête approfondie et parvient à trouver le numéro du trentenaire. « Finalement, il m’a appelée le jour de mon anniversaire. J’ai décroché et il n’a prononcé qu’un seul mot : maman. Puis l’appel s’est coupé. » L’homme les a contactés une nouvelle fois par téléphone pour leur annoncer qu’il allait officiellement devenir président. Le couple souhaiterait désormais s’envoler vers le Chili pour le revoir. « Après toutes ces années, cela serait un rêve pour nous », assure-t-il.