dimanche, avril 17, 2022

QUAND ILS SONT VENUS CHERCHER...

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COUVERTURE DE «MARTIN NIEMÖLLER :
D'OFFICIER DE MARINE À COMBATTANT DE LA PAIX»
Quand ils sont venus chercher… est une citation du pasteur Martin Niemöller (1892–1984) sur la lâcheté des intellectuels allemands au moment de l'accession des nazis au pouvoir et des purges qui ont alors visé leurs ennemis, un groupe après l'autre.
PASTEUR MARTIN NIEMÖLLER
PHOTO ROLAND WITSCHEL
De nombreuses variations et adaptations dans l'esprit de l'original ont été publiées dans différentes langues.

Le discours s'est fait connaître avant tout sous la forme de poèmes qui ont commencé à circuler dans les années 1950.

La version suivante est une de celles reconnues comme définitives par la Fondation Martin Niemöller :
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.  »

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MARTIN NIEMÖLLER, PRISONNIER PERSONNEL DE HITLER


FLYER D'ARAUCARIA

Martin Niemöller

Jean-Louis KLEIN

PASTEUR MARTIN NIEMÖLLER

Pasteur protestant allemand, Martin Niemöller fait la Première Guerre mondiale comme commandant de sous-marin. Administrateur de la mission intérieure du land de Münster-Westphalie de 1924 à 1930, il devient pasteur de la paroisse de Berlin-Dahlem. Lors de l'arrivée au pouvoir de Hitler, il ajoute une note à son livre, Du sous-marin à la chaire (Vom U-Boot zur Kanzel), par laquelle il salue cet événement comme une « renaissance nationale ». L'introduction, dans la législation de l'Église, du « paragraphe aryen » — loi qui frappe de discrimination les juifs convertis — le fait changer d'avis. Le 21 septembre 1933, il crée le Pfarrernotbund (Association des pasteurs dans la détresse), ralliant ainsi l'opposition regroupée autour de K. Barth et de la revue Theologische Existenz heute. Niemöller, dont l'origine prussienne interdit qu'on le traite d'apatride, va être une des chevilles ouvrières de l'Église confessante, mouvement qui rassemble l'opposition théologique à l'idéologie des nazis et qui proclame sa foi par la Confession de Barmen (1934). Niemöller fait des tournées de conférences, dénonçant devant de nombreuses foules l'emprise du pouvoir sur l'Église. Il apparaît ainsi, aux yeux du monde, comme le champion de l'opposition à Hitler.

Relevé de ses fonctions pastorales en 1934, il reste néanmoins actif dans l'Église confessante. En 1937, il est arrêté et, malgré un jugement relativement clément du tribunal, enfermé comme « prisonnier privé du Führer ». Il séjourne successivement dans les camps de concentration de Sachsenhausen, de Dachau et du Sud-Tyrol ; il n'est libéré par les Américains qu'après une grève de la faim de quarante-quatre jours, le 21 juin 1945.

La guerre terminée, Niemöller continue de se montrer peu accommodant. Il prêche inlassablement que toute renaissance allemande exige au préalable que les Allemands reconnaissent leur culpabilité. Au cœur de la période dite de la guerre froide, il s'engage en faveur d'une détente entre l'Est et l'Ouest. Il s'oppose énergiquement au réarmement allemand, se révèle un adversaire résolu des armements atomiques et finit par être intégralement pacifiste. Aussi essaie-t-on de le combler d'honneurs, lui faisant jouer « le rôle d'une potiche » (K. Barth) : en 1945, il est nommé membre du Conseil de l'Église évangélique allemande et directeur des affaires étrangères de ce Conseil. Lorsqu'en 1956 on lui retire ce dernier poste, il démissionne également du Conseil. En 1961, il est élu coprésident du Conseil œcuménique des Églises.

—  Jean-Louis KLEIN

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FLYER ARAUCARIA

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