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JUSQU'À 62 DEGRÉS ONT ÉTÉ RELEVÉS EN CETTE FIN D'ÉTÉ AUSTRAL AU BRÉSIL, ICI À RIO DE JANEIRO, LE 17 MAS. PHOTO RICARDO MORAES / REUTERS |
Réchauffement climatique / Après l’Argentine et le Chili, le Brésil à son tour étouffé par des températures extrêmes / La fin de l’été austral est marquée par une chaleur inédite à Rio de Janeiro ou Sao Paulo, où l’on atteint jusqu’à 62 degrés et par des inondations et du froid dans le sud du pays. Un phénomène en partie dû à El Nino.
Vague de chaleur intense dans le nord et alerte aux pluies diluviennes dans le sud : le Brésil subit des aléas climatiques extrêmes en ce mois de mars, qui correspond à la fin de l’été austral. Le week-end dernier à Rio de Janeiro, la population suffoquait : le thermomètre indiquait 42 °C, mais la température ressentie a grimpé à 62,3 °C, la plus haute jamais enregistrée depuis dix ans, quand cette mesure a commencé à être utilisée. «Evitez toute exposition prolongée au soleil. Hydratez-vous !» a averti sur X (ex-Twitter) le système d’alerte de la métropole.
CAPTURE D'ÉCRAN |
La zone ouest de Rio, composée de quartiers pauvres, excentrés et mal desservis, a été la plus touchée. Plus de 40 % des 6 millions de Cariocas y résident. Autour du jardin botanique, quartier résidentiel du sud de la ville, privilégié avec son abondante végétation, la température ressentie est montée à 57,7 °C dimanche. Les habitants ont aussi cherché un peu de fraîcheur au parc de Tijuca, le poumon vert de Rio, ou sur les plages emblématiques d’Ipanema et Copacabana, même la nuit.
À Sao Paulo, plus importante ville d’Amérique du Sud avec plus de 12 millions d’habitants, la journée de samedi a été la plus chaude de l’année avec 34,7 °C, température la plus élevée pour un mois de mars depuis 1943, quand l’Institut national de météorologie a commencé ses relevés.
Une des conséquences de la vague de chaleur a été le pic de consommation électrique observé vendredi sur l’ensemble du pays, à 102 478 mégawatts. D’après la compagnie ONS (l’opérateur national du système électrique), 92,5 % de cette demande a été satisfaite par des énergies renouvelables. Le record est dû à l’emploi massif de ventilateurs et d’appareils de climatisation.
Jusqu’à 500 millimètres d’eau
Dans le centre et le sud du Brésil, c’est au contraire la pluie qui menace. Des précipitations très importantes sont attendues dans la semaine, ont mis en garde les autorités. L’agence d’information météorologique MetSul annonce un «front froid très intense accompagné de pluies torrentielles et de possibles coups de vent». Une partie de l’Etat du Rio Grande do Sul, notamment la ville d’Uruguaiana, est déjà inondée. Dans les jours qui viennent, jusqu’à 500 millimètres d’eau pourraient tomber, selon MetSul. Le riche Etat agricole a connu le mois dernier des chaleurs intenses en raison d’un «dôme extrême» en provenance d’Argentine, où une vague de chaleur exceptionnelle a duré du 21 janvier au 12 février. Les 45 °C ont été atteints dans plusieurs provinces du nord, et la Patagonie a affiché pour la première fois 42,5 °C. A Mar del Plata, station balnéaire à 400 km de la capitale, l’eau de mer a atteint 24,7 °C en surface, encore un record. L’Organisation météorologique mondiale, dont la secrétaire générale est l’Argentine Celeste Saulo, a déjà signalé l’année 2023 comme l’année la plus chaude pour les températures des eaux marines. Et février 2024 a été le mois où les mers de la planète ont été les plus chaudes.
Les experts attribuent l’instabilité météorologique au changement climatique lié en partie au phénomène El Nino, qui touche le cône sud de l’Amérique latine. Une de ses conséquences récentes a été la vague d’incendies catastrophiques au Chili au mois de février.
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