UN MEMBRE D’UNE TABLE ÉLECTORALE COMPTE LES VOTES DANS UN BUREAU DE VOTE LORS DES ÉLECTIONS LOCALES À SANTIAGO LE 27 OCTOBRE 2024. PHOTO RODRIGO ARANGUA |
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L'HUMANITÉChili : pourquoi la gauche recule aux élections générales / Le quadruple vote de ce week-end au Chili a placé la droite en tête, suivie de la coalition de gauche et d’une entrée mineure, mais notable, de l’extrême droite.
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Des gouverneurs des seize régions, les maires des 345 communes, des conseillers municipaux et des conseillers régionaux : 15 millions de Chiliennes et de Chiliens étaient appelés aux urnes ce week-end pour une quadruple élection qui a vu la droite sortir victorieuse.
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Alors qu’un nouveau mode de scrutin était utilisé – le vote obligatoire est dorénavant couplé avec l’inscription automatique sur les listes électorales – près de 13 millions d’électeurs ont fait le déplacement, soit le double des précédentes élections locales, en 2021. Tout indique que ce sont ces nouveaux électeurs qui ont fait trébucher la gauche, sans toutefois lui infliger de déroute.
Ces nouveaux électeurs ont en effet très clairement défini l’élection. Alors que nombre d’entre eux n’avaient jamais voté, ils sont à n’en pas douter les moins politisés, les moins syndiqués, les moins militants, même s’ils sont touchés par les brutales inégalités sociales qui flagellent le pays sud-américain. Le rôle des chaînes d’information en continu – dont les sujets de prédilection sont l’insécurité et l’immigration – est aussi à prendre en compte.
Le PCCh a perdu quatre communes
Sur les 345 communes du Chili, la gauche a fait élire 111 maires contre 153 auparavant, la droite 120 contre 88, l’extrême droite 8 contre zéro et les candidats indépendants sont restés à un niveau stable avec 104 élus contre 105 en 2021. Si la gauche a perdu plus d’une quarantaine de mairies, paradoxalement, les communes gérées par la gauche représenteront 39 % de la population chilienne, contre 40 % en 2021. En effet, à côté de ses pertes, la gauche a gagné plusieurs communes très peuplées.
Au niveau régional, quatre candidats de gauche et un de droite ont été élus au premier tour pour les seize postes de gouverneurs en lice. Le second tour, pour les onze régions restantes, aura lieu dans un mois, le 24 novembre. La droite qui n’avait fait élire qu’un seul gouverneur en 2021, pourrait remporter plusieurs régions.
Le Parti communiste Chilien (PCCh) a perdu quatre communes sur les six qu’il gérait et n’en a gagné aucune. L’emblématique commune de Santiago (district central de la capitale du pays) n’aura plus de maire communiste. La jeune Irací Hassler (33 ans, 28,50 % des suffrages) a été battue par un des ténors de la droite, Mario Desbordes (51 %) qui a fait campagne sur le thème de la sécurité.
L’Unión Demócrata Independiente dominée par son rival le Renovación Nacional
En revanche, le communiste Fares Jadue (remplaçant du dirigeant Daniel Jadue, démis de son mandat à la suite d’une persécution judiciaire) parvient de son côté à se maintenir à la tête de la commune de Recoleta (district au nord de la capitale).
Aux élections des conseillers municipaux (détermination à la proportionnelle), le PCCh a recueilli 6,2 %, soit une chute de 1 point par rapport à 2021. Il reste le deuxième parti de gauche derrière le Frente Amplio, situé à 7,1 %.
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À droite, l’UDI (Unión Demócrata Independiente) a été largement dominé en nombre d’élus et de voix, pour la première fois depuis les années 1990, par son rival le RN (Renovación Nacional). On peut y voir le résultat des révélations de plusieurs scandales juridico-financiers qui ont largement éclaboussé ce parti.
Alors que ces résultats vont peser sur la préparation des présidentielles et législatives de novembre 2025, se pose pour la gauche la question cruciale : comment établir un lien avec les nouveaux électeurs. En effet, un des enseignements du scrutin de ce week-end est que voter à gauche n’a rien d’automatique au Chili, même si on appartient aux couches populaires.
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