Comme c'est la routine un peu partout dans le monde, les joueurs quittaient le vestiaire de l'équipe, seuls ou en petits groupes, à mesure que leur douche était prise et leurs effets ramassés.
Quelques-uns étaient installés dans l'autobus et attendaient leurs coéquipiers quand le gardien Christopher Toselli aurait décidé de sortir pour aller serrer des mains et parler à de nombreux fans qui s'étaient massés du côté ouest du stade national de soccer.
Des policiers et des agents de sécurité se seraient interposés pour empêcher Toselli de s'approcher des fans. Quelques coéquipiers seraient alors descendus de l'autobus pour voir ce qui se passait.
Une bousculade aurait alors commencé et aurait poussé tous les autres membres de la délégation chilienne à vouloir descendre de l'autobus pour prêter main-forte à leurs amis.
Des policiers auraient alors bloqué la porte de l'autobus et empêché quiconque d'en sortir.
Comme la colère grondait à l'intérieur, on y aurait lancé une grenade fumigène pour forcer la soumission des joueurs.
Ceux-ci auraient alors arraché les appuie-bras des sièges de l'autobus pour défoncer des fenêtres afin de laisser entrer de l'air frais. Ils auraient ensuite été traités sans ménagement par les policiers torontois.
La sagesse de grand-mère
Voilà la version des Chiliens. Mais, comme le soulignait Sepp Blatter, président de la FIFA, citant sa grand-mère: «Lorsqu'un incident se produit, il faut chercher à connaître toutes les versions parce que c'est seulement en écoutant le ding! et le dong!, comme lorsqu'une cloche sonne, qu'on peut finir par découvrir où se situe la vérité.»
Au Chili, les médias l'ont trouvée sans peine et accusent carrément la police torontoise d'avoir utilisé une force excessive. Une force qu'elle n'aurait jamais déployée contre des joueurs de certains autres pays.
«Incidents scandaleux au Canada», titrait le quotidien El Mercurio, de Santiago. «La police de Toronto a utilisé une force injustifiée pour arrêter quinze joueurs, quatre membres du corps technique et trois dirigeants de la délégation.» par Martin Smith