mardi, novembre 24, 2020

IL Y A DEUX CENTS ANS, FRIEDRICH ENGELS

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PORTRAIT DE FRIEDRICH ENGELS 
AFFICHE DES ANNÉES 1940

1820 - 28 novembre - 2020 
Le nom de Friedrich Engels est généralement associé à celui de Karl Marx dont il fut toute la vie l'ami et le collaborateur comme fondateur de la doctrine marxiste et comme dirigeant des luttes de la classe ouvrière au sein des deux premières Internationales.



 «FRIEDRICH ENGELS - DANS L'OMBRE DE MARX»

 

Étienne BALIBAR et Pierre MACHEREY 

FRIEDRICH ENGELS JEUNE

Non seulement la vie bien que longue, active et même non dénuée d'épisodes héroïques, peut ici s'effacer tout entière devant l'œuvre théorique et politique, mais celle-ci est, pour l'essentiel, inséparable d'un travail collectif.

Insistant sur ce point dans l'article qu'il rédigea, en 1896, pour le Rabotnik, Lénine comparait l'amitié de Marx et d'Engels à celles que rapportent les légendes antiques. Il n'y aurait là qu'un attendrissement oiseux si cette amitié n'avait été la forme dans laquelle ils vécurent un commun dévouement à la cause historique du prolétariat, d'où procédèrent un style de travail théorique et un mode de production intellectuelle profondément inédits, à la mesure du caractère révolutionnaire de leur science. 

L'important n'est donc pas tant d'attribuer à Engels une « originalité » personnelle qu'il a explicitement refusée, non plus évidemment que de la lui contester pour rendre à Marx ce qui serait « purement sien », en opérant en fait dans le marxisme une sélection mécanique ; il convient de montrer, à propos des interventions d'Engels, le lieu d'une série de problèmes philosophiques, scientifiques et politiques restés en bonne partie ouverts, voire contradictoires, mais essentiels à la constitution d'un matérialisme historique comme problématique d'ensemble.

1. Le jeune révolutionnaire

Engels naquit à Barmen, en Rhénanie, dans une famille d'industriels filateurs qui étaient installés également à Manchester, en Angleterre. Pendant sa jeunesse, il étudia notamment la philosophie et fut membre actif de cercles « hégéliens de gauche » qui, « à l'aide d'armes philosophiques », menaient la lutte démocratique pour la « destruction de la religion traditionnelle et de l'État existant », celui de la réaction féodale prussienne. En 1842, il fut une première fois, à Manchester, l'employé de la maison Ermen et Engels, et put mener une enquête approfondie sur le développement du capitalisme en Angleterre, sur la situation du prolétariat industriel anglais et ses tendances politiques. En même temps, il entra en relations avec des militants du mouvement ouvrier anglais et, d'intellectuel démocrate radical, commença ainsi de se transformer en révolutionnaire socialiste.

Dans La Situation de la classe laborieuse en Angleterre (1845), Engels définit le concept de « révolution industrielle », montre que le développement du capitalisme anglais est un système dont l'exploitation et la misère du prolétariat font partie. Aussi le problème historique posé n'est-il pas d'atténuer cette exploitation en secourant la misère du prolétariat. Inversement, le prolétariat n'est pas seulement une classe qui souffre, mais une classe qui, inévitablement, entre dans une lutte politique inconciliable avec le système social de production existant. Il ne doit attendre sa libération que de lui-même ; mais, dans cette lutte, il tend à la suppression des antagonismes de classe eux-mêmes, et il est donc le représentant de l'humanité tout entière, il réalise dans la pratique ce que la philosophie allemande n'avait su concevoir qu'en idée.

Engels rencontra Marx à Paris en 1844. Entre 1845 et 1847, ils acquirent un rôle important dans les organisations ouvrières, parfois secrètes, qui travaillaient à Paris et à Bruxelles. Ils rédigèrent, pour le congrès de la Ligue des communistes, le Manifeste du Parti communiste, publié en 1848. Pendant la révolution de 1848, Engels prit part à l'insurrection armée des républicains allemands dont il conduisit la retraite jusqu'en Suisse, d'où son surnom de « Général », et dont il explique l'échec dans Révolution et contre-révolution en Allemagne (1851-1852) d'abord publié sous le nom de Marx.

2. Le théoricien du matérialisme historique

PORTRAIT DE FRIEDRICH ENGELS 
AFFICHE DES ANNÉES 1940
Tandis que Marx, en émigré poursuivi par toutes les polices, se fixe à Londres, Engels est (jusqu'en 1870) associé à la direction de la succursale de Manchester de la maison Ermen & Engels. Il subvient alors aux besoins de plusieurs émigrés socialistes allemands, à commencer par Marx et sa famille qui vivaient dans une profonde misère. Mais, dans le même temps, il partage la vie d'une ouvrière « immigrée » irlandaise (Mary Burns). Son activité industrielle et commerciale lui permit de conduire une enquête permanente sur le fonctionnement du mode de production capitaliste, notamment en ce qui concerne la révolution industrielle ininterrompue, les formes de la rotation du capital, les cycles de sa reproduction élargie (sur l'exemple alors privilégié de l'industrie cotonnière), la circulation du capital financier. Les résultats de cette enquête, continûment transmis à Marx, sont passés dans Le Capital.

Outre cette collaboration décisive à l'investigation de Marx, Le Capital doit une autre part essentielle aux travaux d'Engels. Il s'agit de l'édition de ses livres II et III, publiés après la mort de Marx, en 1885 et 1894 respectivement. Cette édition ne représente pas seulement un énorme travail de déchiffrage et de montage des manuscrits de Marx : comme il s'agissait d'exposition, et qu'une science n'est pas ailleurs que dans son exposition rigoureuse, il s'agissait en fait d'un véritable travail de connaissance auquel Engels usa entièrement les dernières années de sa vie. Enfin, dans les préfaces rédigées pour les livres II et III, Engels fit œuvre de théoricien de l'histoire des sciences. Appliquant à Marx les concepts épistémologiques qui permettent, par exemple, de comprendre la place de Lavoisier dans l'histoire de la chimie, il étudie le mécanisme de la révolution théorique opérée par Marx en économie politique par la définition du concept de survaleur (ou plus-value), et ses conditions de possibilité.

En même temps, l'activité théorique d'Engels s'étendit à une série de domaines que l'actualité ou les nécessités de la lutte politique mirent au premier plan, mais qui requéraient chaque fois une science éprouvée. D'où de très nombreux articles et plusieurs livres.

On citera notamment une série d'ouvrages historiques, étudiant principalement les origines de la question paysanne en Europe. Un aspect aussi remarquable de l'œuvre concerne les problèmes de la guerre et du fonctionnement des appareils militaires (voir sur ce point les articles de la New American Cyclopaedia, et la suite des comptes rendus des guerres européennes et coloniales contemporaines). Engels apparaît ici comme le successeur de Clausewitz et, dans la tradition marxiste, le prédécesseur de Lénine, de Trotski et de Mao Zedong.

Dans Monsieur Eugène Dühring bouleverse la science (1878), plus connu sous le nom d'Anti-Dühring, écrit contre la philosophie éclectique d'un privatdozent à l'université de Berlin qui avait acquis une grande influence dans la social-démocratie allemande, Engels expose systématiquement les principes du matérialisme historique et l'histoire du passage du socialisme utopique au socialisme scientifique, donc de la fusion du mouvement ouvrier et de la théorie marxiste. Devenu (surtout par sa réédition partielle, d'abord parue en français sous le titre Socialisme utopique et socialisme scientifique, 1880) le texte le plus lu du marxisme classique avec le Manifeste communiste, cet ouvrage polémique devait suggérer à beaucoup de théoriciens et de militants une lecture évolutionniste, bien que très éloignée de l'évolutionnisme spencérien (les chapitres sur Darwin, remarquables de précision, conduisent précisément Engels à critiquer toute extrapolation sociologique des concepts biologiques, a fortiori tout « social-darwinisme »). Définissant l'économie politique comme « science des conditions et des formes dans lesquelles les diverses sociétés humaines ont produit et échangé, et dans lesquelles en conséquence les produits se sont chaque fois répartis », il assigne au matérialisme historique comme objet l'étude des lois d'évolution internes à chaque mode de production. Mais celles-ci, à leur tour, apparaissent comme autant d'étapes du développement de la contradiction entre forces productives et rapports de production, contradiction qui se traduit alors en antagonismes de classes. Particulièrement opposé aux thèses anarchistes sur l'« abolition de l'État » (bien qu'il adopte la formule saint-simonienne du « passage du gouvernement des hommes à l'administration des choses »), Engels définit alors la dialectique de la transition au communisme comme un « dépérissement » progressif de l'État, qui interviendra lorsque celui-ci aura assumé, par suite de la concentration du capital et des luttes de classes, l'ensemble des fonctions économiques et sociales « générales », sous la direction du prolétariat.

L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État (1884) fut inspirée par la lecture de l'ethnologue américain Lewis H. Morgan qui, « en Amérique, avait redécouvert à sa façon », et sur un objet nouveau, le matérialisme historique. Engels prend comme fil conducteur la thèse matérialiste que « le facteur déterminant, en dernier ressort, dans l'histoire, c'est la production et la reproduction de la vie immédiate », selon la double articulation définie dans Le Capital : production des moyens de production, production des moyens de consommation. Il montre que les formes de la famille sont historiquement relatives à la nature des rapports de production dominants, que le fonctionnement des rapports de parenté communautaires est incompatible avec l'exploitation de classe qui engendre au contraire l'État comme forme institutionnalisée de répression des classes exploitées par la classe dominante.

Beaucoup plus nettement que Marx dans ses manuscrits de 1857-1858 (dont il remanie les énoncés en supprimant de sa périodisation de l'histoire universelle le concept du « mode de production asiatique » et en fixant la série esclavage-servage-travail salarié comme types fondamentaux d'exploitation), Engels devait contribuer ainsi à fonder la possibilité d'une anthropologie historique (à la fois économique et politique), tout à fait distincte de l'anthropologie philosophique telle qu'elle avait régné de Locke à Rousseau, à Kant et aux propres œuvres de jeunesse de Marx et Engels. Notons qu'elle comporte en même temps les rares indications du marxisme classique quant à la domination des femmes par les hommes, indications qui doivent beaucoup non seulement au « féminisme » pratique d'Engels, mais à sa lecture de Fourier dont il reprend largement la critique du « mariage bourgeois ». On peut faire la même remarque en ce qui concerne l'ouverture du matérialisme historique aux problèmes ethniques et linguistiques, pratiquement ignorés de Marx.

3. Politique dans la philosophie


PORTRAIT DE FRIEDRICH ENGELS
Comme toute révolution ouvrant à la connaissance scientifique un nouveau « continent », l'œuvre de Marx devait nécessairement produire une rupture en philosophie. Lorsque cette science est celle de l'histoire, elle comporte à terme la possibilité d'une histoire scientifique des sciences et de la philosophie, et la reconnaissance du caractère essentiellement politique de toute philosophie. D'où l'œuvre philosophique d'Engels (l'Anti-Dühring, les manuscrits de la Dialectique de la nature, et Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, 1888) qui pose ces problèmes en fonction d'un thème privilégié : l'histoire de la catégorie de dialectique et des rapports entre la dialectique idéaliste (hégélienne) et la dialectique matérialiste (marxiste). On retiendra surtout, dans ce domaine où les questions sont plutôt posées que véritablement résolues, l'insistance sur l'idée d'une dialectique de la nature, fortement contestée par les interprétations existentielles du marxisme : elle trace une ligne de démarcation entre la théorie marxiste de l'histoire elle-même et l'ensemble des philosophies humanistes de l'histoire (identifiant dialectique et subjectivité). En fait, si elle a pu servir à la constitution d'une ontologie dogmatique (le Diamat, qui fut la philosophie officielle de l'U.R.S.S.), cette dialectique inachevée et probablement inachevable n'importe pas tant par son « application » aux sciences de la nature que par son rapport à l'histoire et à la politique. Plus que la « négation de la négation», ses catégories centrales sont l'« unité des contraires » et l'« action en retour ». Le lien est immédiat avec les tentatives du dernier Engels pour constituer une théorie des idéologies et de l'État, une histoire des « conceptions du monde » (religieuse, juridique, prolétarienne), et par là pour développer une analyse des mouvements de masses (et non simplement des antagonismes de classes) qui constituent les « forces motrices » concrètes du procès historique.

L'activité politique d'Engels fut très importante. On peut le considérer comme le premier dirigeant effectif du prolétariat international. En 1864, il participe à la fondation de l'Association internationale des travailleurs. Puis, conseiller des socialistes marxistes de tous les pays, il intervient notamment de très près dans la constitution des partis socialistes allemand et français, dans le développement du socialisme russe et italien. Jusqu'à sa mort à Londres, son rôle fut d'orientation et de rectification politique (notamment sur la question décisive de la dictature du prolétariat), d'éducation (la plupart des dirigeants de la IIème Internationale furent ses élèves directs), enfin de centralisation des luttes et des programmes.

Dans ses derniers textes (notamment la Critique du Programme d'Erfurt, 1891, où il est dit que « la République démocratique est la forme spécifique de la dictature du prolétariat », et la Préface à la réédition des Luttes de classes en France de Marx, en 1895, baptisée le « Testament d'Engels » par la social-démocratie allemande, qui l'édita avec des coupures significatives), Engels avait commencé d'analyser les formes de lutte politique de la classe ouvrière adaptées à une nouvelle époque historique, bien différente de 1848 ou de 1871, caractérisée par de nouveaux développements du capitalisme, mais aussi des syndicats et des partis ouvriers de masse, potentiellement majoritaires, donc capables d'accéder au pouvoir par la voie du suffrage universel, quitte à le préserver ensuite par la force. Ces formulations, même rétablies dans leur intégralité, laissaient place à différentes interprétations ; elles débouchent directement sur le conflit des différents « marxismes » de la IIème Internationale : le « révisionnisme » de Bernstein, l'« orthodoxie » de Kautsky, les «communismes » de Rosa Luxemburg et Lénine.

Étienne BALIBAR et Pierre MACHEREY

Notes :

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