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Drôle d’ambiance depuis la destitution du président Lugo par un coup d’Etat dit “parlementaire”. Alors que le langage de la dictature fait sa réapparition, grosses entreprises et multinationales se frottent les mains.
par José Antonio Vera dans Brecha
Quelques semaines après le « coup d’Etat parlementaire » du 22 juin contre le président Fernando Lugo [voir CI n° 1130, du 25 juin 2012], les Paraguayens sont désemparés. Les fossoyeurs des changements amorcés il y a quatre ans s’adonnent, eux, à une orgie de célébrations. Et dans les médias proches du nouveau président Federico Franco on vilipende le Mercosur, qui serait l’ennemi du Paraguay, aux mains de bolivariens, de chavistes, de brutes, de communistes, de marxistes, de castristes, d’assassins, de riches de la gauche caviar, de traîtres.Le langage de la dictature d’Alfredo Stroessner [au pouvoir de 1954 à 1989] s’est à nouveau emparé de la presse paraguayenne. Et les premières décisions du nouveau président et de son équipe illustrent bien la montée en puissance des forces qui ont provoqué le coup d’Etat : mainmise sur les postes les plus convoités de l’administration, ouverture du pays aux multinationales et facilités d’intervention militaire offertes aux Etats-Unis.
« Les bénéficiaires sont des hommes politiques liés à l’agrobusiness »