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Albertina Martinez Burgos a été retrouvée morte dans son appartement le 21 novembre. Son ordinateur et son appareil photo ont disparu. Dans le contexte d’explosion sociale que connaît le pays depuis le 18 octobre, certains soupçonnent les forces de l’ordre d’être liées à ce décès.
ALBERTINA MARIANA MARTINEZ BURGOS
PHOTO DE PROFIL FACEBOOK
ALBERTINA MARTINEZ BURGOS PHOTO DE PROFIL FACEBOOK |
La journaliste pigiste chilienne Albertina Martinez Burgos, 38 ans, a été retrouvée morte dans son appartement du centre de Santiago du Chili jeudi 21 novembre. Son corps portait des traces de violences et de coups couteau. Du sang a été détecté dans plusieurs endroits de l’appartement. C’est son ami qui, ne parvenant plus à la joindre depuis deux jours, a prévenu la mère de la journaliste. Celle-ci s’est rendue sur les lieux, et devant l’absence de réponse, a fait venir un serrurier pour ouvrir la porte.
Dans l’appartement, son ordinateur, son appareil photo ainsi que des objets de valeur avaient disparu. «Nous sommes clairement en train d’enquêter sur un homicide présumé», a déclaré la procureure Debora Quintana. Dans le contexte de tensions sociales extrêmes que vit actuellement le Chili, de nombreuses associations de défense des droits de l’homme sont très vite montées au créneau pour laisser entendre qu’Alberta avait pu être victime de représailles parce qu’elle avait travaillé sur les violences policières contre les journalistes et contre les femmes depuis le début du mouvement social début octobre.
« Depuis le 18 octobre, 26 personnes sont mortes et plus de 2300 ont été blessées ». Institut national des droits humains
Le groupe Ni una menos (pas une de plus), très impliqué dans le droit des femmes, a publié un communiqué pour exiger «que les causes de sa mort soient éclaircies, sans oublier de mentionner que ni son ordinateur, ni son appareil photo n’ont été retrouvés dans son appartement».
Samedi, un communiqué «d’amis de Albertina», dont des journalistes de la chaîne de télévision privée Mega où elle travaillait, est apparu sur les réseaux sociaux, niant qu’elle travaillait sur les violences policières. «Dans le contexte d’explosion sociale, nous savons qu’elle s’est rendue à une manifestation pour la première fois le 14 novembre et que cela lui faisait peur. C’est pourquoi nous voulons clarifier le fait qu’Albertina ne travaillait pas activement sur les manifestations.»
Le précédent Daniela Caracasco
NANTES RÉVOLTÉE |
Selon l’Institut national des droits humains, 26 personnes sont mortes et plus de 2300 ont été blessées depuis le 18 octobre. 287 présentent un «traumatisme oculaire sévère». Le cas de Daniela Caracasco, artiste de rue, a ainsi été dénoncé: très active au début du mouvement social, elle aurait été vue pour la dernière fois vivante entre les mains des carabiniers le 20 octobre. Elle a été retrouvée pendue à une grille. Son corps portait des traces de viols et de coups.
«Le président Piñera a laissé la gestion de la crise à l’armée», déplore Rodrigo Mundaca, du mouvement de défense d’accès à l’eau, Modatina, qui vient de recevoir le prix Danielle Mitterrand. Dimanche, Sebastian Piñera a présenté un projet de loi pour permettre aux militaires de protéger les infrastructures, ce qui aurait pour effet de permettre à l’armée d’intervenir hors déclaration d’état d’urgence. Une nouvelle inquiétude pour les Défenseurs des droits de l’homme.
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