samedi, juillet 24, 2021

EN MARCHE FORCÉE

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« Pass sanitaire »

dimanche, juillet 18, 2021

PRÉSIDENTIELLE AU CHILI: SIX CANDIDATS SE MESURENT LORS DE PRIMAIRES OFFICIELLES

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Au Chili, plus de 14 millions de personnes devront élire cette année, en novembre, un nouveau président. Ce sera la première élection présidentielle depuis le mouvement social historique contre les inégalités lancé fin 2019 dans le pays. Une élection qui intervient alors que le pays vient de commencer à rédiger une nouvelle Constitution.Ce dimanche, six candidats se mesurent lors de primaires officielles. Ils ne seront plus que deux ce 18 juillet au soir : un candidat pour la gauche et un pour la droite.

par Justine Fontaine

À droite, ils sont quatre, quatre anciens ministres du président actuel Sebastian Piñera. L'ultra-conservateur Joaquin Lavín, défenseur du modèle néo-libéral hérité de la dictature du général Pinochet, est considéré comme favori. Face à lui, un tenant de la droite sociale, Mario Desbordes, mais aussi un économiste libéral sur les questions de société, Ignacio Briones, et enfin le centriste Sebastián Sichel, issu d'un milieu modeste.

De l'autre côté, à gauche, seulement deux candidats, plutôt en phase avec les revendications du mouvement social contre les inégalités. D'abord, le communiste Daniel Jadue, d'origine palestinienne. Il est maire d'une commune populaire de Santiago, où il a mené plusieurs innovations sociales : des médicaments et lunettes à bas coût, ou encore des logements sociaux. Il sera opposé à Gabriel Boric, un jeune député, ancienne figure des manifestations pour la gratuité de l'éducation en 2011.

La participation est généralement faible lors de ces primaires et, quel que soit le résultat, d'autres candidats devraient aller directement au premier tour de l'élection présidentielle. C'est le cas notamment de la candidate du parti socialiste, mais aussi de candidats indépendants qui pourraient se déclarer dans les prochaines semaines.

Le premier tour de l'élection présidentielle se tiendra en même temps que des élections législatives, en novembre prochain. Les élus pourraient voir leurs mandats interrompus si la nouvelle Constitution rédigée en ce moment est adoptée l'an prochain par référendum.

 



lundi, juillet 12, 2021

PABLO MARCHANT, 29 ANS, TUÉ PAR LA POLICE AU CHILI

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PABLO MARCHANT GUTIÉRREZ

Ce n'est pas Ernesto Llaitul, mais c'est Pablo Marchant, c'est Camilo Catrillanca, c'est Matías Catrileo... 
Les Carabiniers du Chili, qui, en tant que fonctionnaires de l'État chilien, protègent militairement la propriété et la présence de l’extractivisme forestière et prédatrice du Wallmapu (pays mapuche) de Forestal Mininco à Carahue, ont assassiné Pablo Marchant Gutiérrez, un jeune weichafe («guerrier») mapuche de 29 ans, étudiant en anthropologie à l'Université de Concepción et membre de la Coordination Arauco Malleco (CAM), dans une action contre l'activité forestière qui s'approprie des territoires ancestraux et endommage les eaux et l'environnement.

J'exprime publiquement mes condoléances à sa famille, à la communauté mapuche en résistance et à tous ceux qui ressentent cette nouvelle mort d'un jeune Mapuche comme la leur, qui luttent contre la militarisation du Wallmapu et l'activité forestière prédatrice du Ñuke Mapu («terre mère»), et qui aspirent à l'autodétermination des peuples autochtones et à un Chili plurinational et multiculturel.
Pablo Marchant, présent ! Que son visage recouvre l'horizon. Ceux qui ont été tués à cause de l'injustice seront ressuscités par la force de la vérité.

« La poésie est le profond chuchotement des assassinés. »

jeudi, juillet 08, 2021

ELISA LONCON, INDIGÈNE MAPUCHE À LA TÊTE DE LA CONSTITUANTE, PROMET « UN NOUVEAU CHILI »

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ELISA LONCON PHOTO AGENCIA UNO

L’universitaire, linguiste et militante de 58 ans a été élue à 96 voix sur 155 à la présidence de l’Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution.

Par Intérim 

ELISA LONCON.
PHOTO CÉSAR CORTÉS.
Elisa Loncon rêve d’un Chili « pluriel, démocratique et participatif ». Son élection, dimanche 4 juillet, à la présidence de l’Assemblée constituante chargée de rédiger la nouvelle Loi fondamentale est historique à plus d’un titre. Femme et mapuche, l’ethnie majoritaire du Chili, elle incarne les principales aspirations des révoltes populaires d’octobre 2019 : une société et un modèle économique plus justes et plus égalitaires, la reconnaissance des peuples indigènes et une meilleure distribution du pouvoir.

« Nous allons convoquer jusqu’au dernier recoin du pays pour les droits de notre nation autochtone, de la terre-mère, de l’eau, des femmes, des enfants », a-t-elle déclaré, dimanche après son élection avec 96 voix sur 155, à la fin de la séance inaugurale de l’Assemblée constituante. Vêtue de la robe traditionnelle de son ethnie et brandissant le drapeau mapuche, cette universitaire sait qu’elle vit un moment sans précédent, fruit d’une série d’événements historiques : la révolte sociale de 2019, le référendum du 25 octobre 2020, lors duquel les Chiliens ont massivement exprimé la nécessité d’une réforme de la Constitution, et la sélection, les 15 et 16 mai, des 78 citoyens et 77 citoyennes qui composent désormais l’Assemblée constituante. Leur mission sera la rédaction d’une nouvelle Constitution nationale, en remplacement du texte actuel hérité de la dictature militaire d’Augusto Pinochet (1973-1990).

L’élection d’Elisa Loncon, 58 ans, qui occupait jusqu’alors l’un des 17 sièges de l’Assemblée qui étaient réservés aux peuples indigènes, est donc le produit d’un processus démocratique unique au Chili, mais aussi d’un parcours personnel hors du commun.

« Un sens du bonheur »

Quatrième d’une famille de sept enfants, Elisa naît en 1963 dans la communauté mapuche Lefweluan, à Traiguén, dans la région de l’Araucanie (sud). Sa mère est femme au foyer et son père menuisier. Autodidacte, il apprend à lire seul à l’âge de 17 ans. Quant à son arrière-grand-père, chef de la communauté, il s’était opposé à l’armée chilienne au milieu du XIXe siècle, luttant même contre l’occupation de la région aux côtés du grand chef mapuche et résistant historique, José Santos Quilapan.

Elisa Loncon raconte que, petite, elle devait parfois marcher huit kilomètres sur un chemin de terre pour aller à l’école. « Je viens d’une famille simple, comme toutes les familles mapuches touchées par la pauvreté, mais intègre du point de vue de nos codes, inspirés par les normes collectives, la mémoire, le récit social, l’histoire, expliquait-elle au quotidien espagnol El Pais juste avant son élection. Ma famille m’a légué un sens du bonheur. »

Depuis toute jeune, Elisa Loncon s’engage dans différentes organisations sociales pour la restitution des terres mapuches et les droits des peuples autochtones. Elle devient membre particulièrement active du Conseil de toutes les terres, organisation indigène cherchant à créer un Etat mapuche sur les territoires argentin et chilien. En 1992, elle participe à la création du drapeau mapuche qui, durant les révoltes de 2019, aura presque détrôné le drapeau chilien.

Faire du Chili un pays plurinational

« Jamais les nations autochtones n’avaient été convoquées pour participer à un processus si important. Il y a un avant et un après », affirme-t-elle lors d’un entretien télévisé à l’agence de presse Efe, ajoutant que cette élection est aussi « la conséquence de la lutte de tant de femmes qui ont fait entendre leur voix contre le patriarcat ». Son projet : transformer le Chili en un pays plurinational, reconnaissant les dix peuples originaires du pays, écologiste et féministe.

Le militantisme ne l’empêche, cependant, pas de parcourir le monde et de se former. Pendant la dictature, la jeune femme étudie la pédagogie à Santiago, entre deux pièces de théâtre clandestines anti-Pinochet, puis obtient un master de linguistique au Mexique. La démocratie de retour dans son pays, elle décroche deux doctorats, l’un en sciences humaines à l’université de Leiden aux Pays-Bas, l’autre en littérature à l’Université catholique du Chili. Aujourd’hui professeure d’anglais dans sa région natale, elle poursuit ses recherches sur l’enseignement du mapudungun, la langue mapuche.

Elisa Loncon compte laisser son empreinte, son histoire et ses croyances dans ce processus démocratique historique et reconstruire « un nouveau Chili plurilingue avec toutes les cultures, tous les peuples, avec les femmes, avec les territoires. C’est ça, notre rêve. » Elisa Loncon et les 154 autres membres de l’Assemblée auront un an pour le réaliser, avant qu’il soit soumis à un nouveau référendum.

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VOTO 6
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mercredi, juillet 07, 2021

COVID-19 : QUATRE QUESTIONS SUR LE NOUVEAU VARIANT LAMBDA ARRIVÉ EN EUROPE

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ILLUSTRATION

Le variant Lambda, détecté au Pérou en décembre 2020, a été classé comme "variant à suivre" par l'Organisation mondiale de la santé.

Mathilde Loire

Il est moins connu que le variant Delta mais il est désormais présent dans au moins 27 pays différents. Le variant C.37 du SARS-CoV-2, ou "variant Lambda", désigné le 14 juin et classé "variant à suivre" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est notamment présent en Europe. Et son ensemble de mutations "inhabituelles" déconcerte les scientifiques, rapporte le quotidien économique britannique Financial Times. 

D'où vient-il ?

Selon l'OMS, les premiers échantillons répertoriés du variant Lambda l'ont été au Pérou, en décembre 2020. L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), citée par Euronews, a déclaré que le variant Lambda représentait plus de 80% des cas de Covid-19 recensés au Pérou en mai et en juin, et plus de 30% au Chili. 

Où circule-t-il ?

Une étude de l'université de Santiago, au Chili, note que la présence de ce variant a été rapportée dans plus de 20 pays en juin 2021, notamment de l'Amérique du Sud, et en particulier au Chili, au Pérou, en Équateur et en Argentine.  

Le variant Lambda est désormais présent en Europe, et notamment au Royaume-Uni. L'agence de santé anglaise Public Health England (PHE) a déclaré avoir détecté six cas dus au variant Lambda entre le 23 février et le 7 juin, rapportait Reuters le 25 juin. Cinq cas étaient des personnes ayant voyagé à l'étranger.  

Neuf jours après la désignation du variant par l'OMS, la PHE a annoncé qu'il s'agissait d'un "variant en cours d'investigation" en raison de ses mutations. Dans son bulletin du 2 juillet, l'agence indiquait que 8 cas dus au variant Lambda avaient été recensés en Grande-Bretagne. Mais ce chiffre est sans doute sous-estimé, selon le quotidien britannique The Independent. 

Est-il dangereux ?

Pablo Tsukayama, docteur en biologie moléculaire de l'université Cayetano Heredia au Pérou, a affirmé au site de Deutsche Welle, la radio à diffusion internationale allemande, que le variant Lambda "est devenu le variant dominant au Pérou en très peu de temps". Selon lui, une infection sur 200 était due au Lambda lorsque celui-ci a été répertorié en décembre. À la fin du mois de mars "il représentait 50% des échantillons prélevés à Lima", la capitale du Pérou, "et maintenant c'est environ 80%. Cela suggère un taux de transmission plus haut que les autres variants", explique-t-il au Financial Times.  

Pour autant, les scientifiques n'ont pas encore atteint de consensus sur la dangerosité du variant Lambda. "Pour le moment il n'y a pas de preuve qui suggère qu'il est plus agressif que les autres variants", a déclaré au Financial Times Jairo Méndez Rico, conseiller sur les infections virales émergentes à l'OPS. 

Résiste-t-il aux vaccins ?

Après l'avoir désigné comme "variant en cours d'investigation", la PHE a reconnu que le variant Lambda était peut-être plus dangereux, mais a averti que davantage d'études étaient nécessaires et que rien ne prouvait qu'il était plus résistant aux vaccins.  

Dans leur étude, les virologues de l'université de Santiago au Chili ont effectué des tests sur des soignants chiliens ayant reçu deux doses de CoronaVac, développé par le laboratoire chinois Sinovac. Leurs résultats suggèrent que le variant Lambda est davantage en mesure de neutraliser les anticorps fournis par le CoronaVac que le variant Alpha, ou dit "britannique", ou le Gamma, dit "brésilien". Une autre étude publiée le 3 juillet par l'école de médecine NYU Grossman, suggère, elle, que les vaccins sont en réalité efficaces contre le variant. Aucune des deux études n'a encore été examinée par les pairs. Il faudra donc attendre des études supplémentaires pour en savoir plus sur la résistance aux vaccins de ce variant et sa dangerosité. 

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LE CHILI ENREGISTRE SON PLUS FAIBLE NOMBRE DE CAS DE COVID-19 DEPUIS FIN DÉCEMBRE

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MISE À JOUR LE   06 07 2021
SANTIAGO, 6 juillet 2021. -- Le Chili a enregistré mardi quelque 1.885 nouveaux cas d'infection de la COVID-19 en 24 heures, soit le chiffre quotidien le plus faible depuis le 27 décembre dernier, date à laquelle ce pays avait recensé 1.711 nouveaux cas.

Xinhua

dans un communiqué, le ministère chilien de la Santé a déclaré que ces nouvelles infections portaient à 1.574.465 le nombre total de cas confirmés de cette maladie dans le pays, tandis que le nombre de décès liés à la pandémie a augmenté de 39 au cours des dernièrs 24 heures pour s'élever à 33.288.

Le Chili lèvera jeudi son confinement dans la région métropolitaine de Santiago, suite à la baisse importante du taux de positivité.

Le même jour, ce pays d'Amérique du Sud entrera en phase 3, ce qui signifie que les quarantaines seront levées et que les restrictions ne s'appliqueront que dans 29 municipalités. 

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VENTE À LA CRIÉE :
« DU PASS SANITAIRE »
DESSIN LAUZAN
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EXIGENCE DE GARANTIES DU GOUVERNEMENT CHILIEN POUR LA CONVENTION CONSTITUTIONNELLE

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PHOTO LA TERCERA

Santiago du Chili, 6 juillet 2021. Le bureau de direction de la Convention qui rédigera la nouvelle Constitution du Chili a suspendu la séance prévue pour aujourd’hui, et ce jusqu’à ce que le Gouvernement garantisse les ressources nécessaires à son fonctionnement normal. 

Prensa Latina

La veille, la première session de cet organe a été suspendue parce que lorsque les 155 constituants sont arrivés au siège de l’ancien Congrès National, où ils se réuniront dorénavant, n’étaient installés ni microphones, ni écrans, ni réseaux wifi et autres ressources.

Ce mardi, la présidente de la Convention, Elisa Loncón, et le vice-président, Jaime Bassa, ont indiqué que rien n’avait été fait depuis et qu’ils (les constituants) ne commenceraient leurs travaux demain que si les garanties techniques, administratives et sanitaires du site étaient assurées par l’Exécutif.

Jaime Bassa a indiqué que si la même situation se présente demain, les constituants élus par le peuple ne travailleront pas sur le site et chercheront un autre siège.

Il a ajouté que, plutôt que de problèmes d’organisation, il s’agissait déjà d’un problème politique du fait de l’absence de garanties de la part du Gouvernement pour pouvoir entamer les travaux de la Convention.

Ils ont également indiqué qu’ils contacteront aujourd’hui des recteurs pour discuter de la possibilité de se réunir dans des enceintes universitaires.

Hier soir, le recteur de l’Université du Chili, Ennio Vivaldi, a annoncé que les universités publiques avaient mis leurs installations à la disposition de la Convention constitutionnelle.

Sur Twitter, Vivaldi a assuré que les recteurs ont envoyé une lettre à la présidente de la Convention pour lui offrir 'tous nos sièges et infrastructures d’Arica à Port Williams'.

Hier soir également, Máximo Pérez, sous-secrétaire du controversé Secrétariat général de la Présidence (Segpres), organisme responsable de l’assurance matérielle de la Convention, a admis que, « malheureusement, il y a eu des erreurs techniques qui ont entravé le fonctionnement normal de la session de la Convention constitutionnelle ».

Il a ajouté que 'nous nous sommes mis à disposition pour améliorer tout ce qui est nécessaire pour que l’installation définitive de la Convention dans ses travaux soit impeccable'.

Toutefois, en arrivant sur les lieux aujourd’hui, le bureau de direction de la Convention a constaté que les manquements relevés hier persistaient et qu’il n’y avait même pas d’ordinateurs dans les bureaux.

La Convention constitutionnelle, établie dimanche dernier, ce qui est considéré ici comme un fait historique, permettra, pour la première fois dans l’histoire du Chili, de rédiger une grande charte avec la pleine participation populaire. peo/mgt/rc

mardi, juillet 06, 2021

EN MARCHE FORCÉE

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VARIANT DELTA  

CHILI. ELISA LONCON, UNE MAPUCHE À LA TÊTE DE LA CONSTITUANTE

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#femme du jour Chili
 
Issue d'un peuple originaire, cette professeure d'anglais et docteure en linguistique de 58 ans a été élue à la présidence de l'assemblée chargée de doter le pays d'une nouvelle Constitution.

par Rosa Moussaoui

S’il fallait une preuve supplémentaire que le Chili est entré dans un processus historique de changement, l’élection d’Elisa Loncon à la présidence de la Convention constituante en est une. Sur les 155 membres de cette assemblée dominée par la gauche, élue le 16 mai pour doter le Chili d’une nouvelle Constitution tournant le dos au texte fondamental hérité de la dictature d’Augusto Pinochet, 96 représentantes et représentants ont porté sur elle leurs suffrages. Une rupture. Elisa Loncon, 58 ans, professeure d’anglais et docteure en linguistique de l’université du Chili, est issue d’un peuple originaire : le peuple mapuche. Elle a ouvert son premier discours de présidente avec quelques mots dans sa langue, en s’adressant à « tout le peuple du Chili, à toutes les nations originaires ».

Cette désignation a valeur d’acte symbolique. Le Chili est le deuxième pays au monde, après la Tunisie, à confier la rédaction de sa Constitution à une assemblée strictement paritaire, et le premier à réserver dans un tel processus des sièges aux peuples originaires jusque-là réprimés, privés de toute reconnaissance sociale et politique, tenus à la marge de la participation politique. Dimanche, pour accompagner l’ouverture des travaux de la Convention constituante, des milliers de personnes avaient pris part à des marches, dans les rues de Santiago. Les manifestants ont été pris pour cible par les carabiniers, qui ont tenté de les disperser à coups de canons à eau. Les constituants présents n’ont pas été épargnés. Singulièrement visés : les représentants des peuples originaires.

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lundi, juillet 05, 2021

CHILI : UNE FEMME MAPUCHE À LA TÊTE DE LA CONSTITUANTE

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ELISA LONCON.
PHOTO CÉSAR CORTÉS.
Portrait L’élue mapuche Elisa Loncon a été désignée dimanche 4 juillet présidente de l’assemblée chargée de rédiger la nouvelle Constitution du Chili. Cet événement historique, dans un pays où les autochtones ont longtemps été méprisés, témoigne de la volonté de transformation des membres de la Constituante.

 par Gilles Biassette

Dimanche 4 juillet 2021, c’est une femme en tenue traditionnelle mapuche qui a pris la parole lors de la séance inaugurale de l’Assemblée constituante à Santiago. Brandissant le drapeau de son peuple, Elisa Loncon, 58 ans, a d’abord salué, en espagnol et en mapudungun, sa langue maternelle, les peuples du Chili, depuis l’Atacama jusqu’à la Patagonie.

Avant de lancer, sous les acclamations de la majorité des membres de l’assemblée : « Cette Constituante va transformer le Chili en un Chili plurinational, interculturel, qui protège la Terre Mère ! »

Des images inédites au Chili

Dans un pays où les peuples autochtones ont longtemps été méprisés, où les langues indigènes sont marginalisées, ces images diffusées par la télévision chilienne ont aussitôt pris une dimension historique. En octobre 2019, alors que le Chili descendait en masse dans la rue pour dénoncer le système social et économique hérité de la dictature, et peu amendé depuis le retour de la démocratie, le drapeau mapuche, principale ethnie autochtone, accompagnait les manifestants en signe de protestation. Désormais, il est à la tribune de l’assemblée élue pour réfléchir à l’avenir de la nation sud-américaine.

Le choix d’Elisa Loncon pour présider cette assemblée en dit long sur la volonté de la majorité de ses membres de transformer le pays en profondeur. Cette linguiste reconnue de l’université de Santiago du Chili, qui occupe l’un des 17 sièges réservés aux peuples originaires, a obtenu 96 voix sur les 155 de l’assemblée lors du second tour du scrutin. Elle a reçu le soutien des élus autochtones (17), d’une majorité des indépendants (48), de la coalition de gauche Apruebo Dignidad, réunie autour du Parti communiste (28), ainsi que de représentants de la liste de centre gauche (25).

Des symboles, en préambule à un exercice complexe
Le ton était donné dès cette séance inaugurale, quand la présidente a demandé une minute de silence, « pour les morts des cinq cents années », en référence aux siècles écoulés depuis l’arrivée des conquistadors en Amérique.

Mais passée l’heure des symboles, le plus dur commence désormais pour Elisa Loncon et ses collègues. Cette assemblée a neuf mois devant elle, plus éventuellement trois autres mois, pour rédiger une nouvelle Constitution. Un temps très court, d’autant que les procédures restent encore à définir. Seule certitude : les dispositions doivent être prises à la majorité des deux-tiers. À l’issue de ces travaux, le texte devra encore être approuvé par référendum.

vendredi, juillet 02, 2021

L'ÉCRIVAIN CHILIEN OMAR LARA EST MORT

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LUIS OMAR LARA MENDOZA
9 juin 1941 -  2 juillet 2021
L'ÉCRIVAIN CHILIEN LUIS OMAR LARA MENDOZA, PRIX CASA DE LAS AMÉRICAS 1975, EST MORT  LE 2 JUILLET 2021 À CONCEPCIÓN AU CHILI, À L'ÂGE DE 80 ANS.

 SAMEDI A PORTOCALIU


Dédié à Sola Sierra

L'histoire s'est arrêtée à la porte

Des villes de misère

Bouches brûlées par le silence

Des corps assiégés dans le vide

Poussière d'os dans l'air.

 

Il fait froid à Portocaliu

Un froid samedi seul

Les jeunes désespérées

Ils dansent seuls et désespérés

Une musique désespérée.

Il fait froid à Portocaliu.

 

Après la pluie les rues

Elles  marchent vers la bois sacrée

Adieu les anges et les miracles

Adieu les montres arrêtées...

 

Sur les horloges arrêtées

Il y a les signes d'autres rêves

Les ombres irrécupérables.

 

L'histoire ne laisse pas passer

La douce fourrure des rêves

Les rêves n'ont pas de destination

Ils sont comme un samedi dans l'air.

 

L'histoire reste encore étrangère

Elle ne sait de  morts ni d'abandons

Elle ne sait de maisons lugubres

Plein es de nuits et de gémissements.

 

Elles sont très étranges ces choses

Que parfois nous tenons pour certaines

Et il y a des vérités odieuses

Dans le puits de la mémoire.

 

Elles sont comme des vitres embuées

 

Mais quelqu'un nettoie les vitres

Du belvédère qui donne sur tes yeux

Et nous entrevoyons  ou le voudrions.

 

Et la nuit se regarde en nous

Nue sans vergogne.