C’est à peine si Marcelo Catrillanca a eu le temps de pleurer son fils Camilo, assassiné le 14 novembre 2018 d’une balle dans la nuque. Ce meurtre avait alors ravivé les vives tensions qui persistent dans l’Araucanie chilienne en raison de la militarisation à outrance de ces territoires ancestraux revendiqués par le peuple mapuche.
Depuis, Marcelo Catrillanca est monté sur tous les fronts pour que lumière soit faite sur ce crime odieux qui l’a endeuillé. Jusqu’à présent, les autorités ont limogé des carabiniers et quelques responsables. Mais, il se pourrait bien que Marcelo obtienne enfin gain de cause. Mercredi, une commission d’enquête de la Chambre des députés a adopté un rapport établissant la responsabilité politique de hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, à commencer par le détenteur du portefeuille, Andrés Chadwick, et le sous-secrétaire, Rodrigo Ubilla, jusqu’alors protégés par le président Sebastian Piñera. « Comme peuple et nation mapuche, nous allons exiger qu’ils démissionnent », a déclaré au micro de la radio Bio Bio ce père courage.