lundi, juillet 30, 2007

LA FABULEUSE HISTOIRE DU SYSTÈME BINOMINAL


C’est l’une des promesses phares de la présidente Michelle Bachelet : réformer le système électoral chilien, qui fausse la représentation politique du pays, et exclu les petits partis. Mais cette promesse semble difficile à concrétiser dans les faits, tant l’ancien dictateur Augusto Pinochet a rendu compliquée toute modification de la Constitution.

Héritage de la dictature, le système binominal est imposé par la constitution de 1980, rédigée par Pinochet lui-même. Notons qu’à cette époque, il n’y avait au Chili aucune vie politique et démocratique, et encore moins d’élections.

Augusto Pinochet, sachant que son « Gouvernement militaire » ne serait pas éternel, s’est assuré que plus aucun mouvement du type de l’Unité Populaire d’Allende ne se reproduirait, en créant un système politique qui, s’il a le goût, l’aspect et l’odeur d’une démocratie, s’apparente à une véritable arnaque pour les citoyens chiliens. En effet, la vie politique chilienne s’articule principalement autour d’un parti, centriste, la Démocratie Chrétienne (DC), qui l’orchestre depuis plus de 50 ans. Elle fait le jeu de la droite (comme sous le gouvernement d’Allende) ou de la gauche (comme depuis 1990, et la naissance de la Concertation, coalition regroupant le centre et gauche réformiste).


Ni la droite ni la gauche ne peuvent, depuis le retour de la démocratie en 1990, gouverner sans la DC, car la constitution de 1980 a institué un second tour lors de l’élection présidentielle qui n’existait pas avant le coup d’Etat. Auparavant, le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour était élu, une fois sa victoire ratifiée par le Congrès.


L’idée sous jacente des militaires au pouvoir était d’isoler les partis progressistes (PS, PC et Radicaux) de leur centre marxiste, de les marginaliser, afin de les obliger à chercher des alliances au centre, les rapprochant de la Démocratie Chrétienne, mère politique du pays. C’était l’une des manières d’étouffer tout mouvement à tendance marxisante ou révolutionnaire, après avoir assassiné, torturé et poussé à l’exil ses militants (3000 morts, 30 000 torturés, un million au moins d’exilés).


La particularité du système électoral chilien réside dans le fait que si deux candidats sont élus par circonscription, l’électeur, lui, ne dispose que d’un seul vote. Prenons ainsi l’exemple d’une circonscription lors des dernières élections parlementaires, dont les résultats sont très proches des résultats nationaux :


Parti Communiste 5%
Parti Socialiste / Parti Pour la Démocratie / Radicaux 25%
Démocratie Chrétienne 30%
Union Démocratique Indépendante 21%
Rénovation Nationale 19%


Ce qui aboutit à des coalitions :

  • Concertation (DC + PS/PPD/PRG) 55%
  • Aliance (UDI + RN) 40%
Coalitions qui permettent de faire élire le candidat DC et le candidat UDI.

Pourquoi ? Parce que pour gagner les deux postes en jeu lors de l’élection, il faut «doubler» le score de l’adversaire. Pour emporter les deux postes de députés, l’un des blocs doit donc réaliser au moins 66,6% des suffrages. Il s’agit d’un concept d’une ingéniosité remarquable qui permet de contourner le jeu démocratique. Pour modifier la constitution de 1980, et donc le système électoral, il est nécessaire de bénéficier des 7/9e des votes du Congrès, ce qui est quasiment impossible à obtenir tant que le binominal est en vigueur. Cercle vicieux ? Peut-être pas.


Michelle Bachelet dispose d’une carte à jouer : le plébiscite. C’est d’ailleurs le chemin qu’elle semble vouloir emprunter pour mener à bien cette refonte de la Constitution. Cependant, si le chef de l’Etat dispose de l’initiative pour proposer un referendum, celui-ci doit être validé par les deux chambres qui peuvent le modifier. Comme les 7/9e des votes du Congrès sont nécessaires pour valider le referendum avant de le soumettre au peuple chilien autant dire que c’est loin d’être gagné...

Thomas HUCHON

Le mirage des «fromages magiques» oublié par la justice

L’enquête française sur une escroquerie à l’encontre de Chiliens n’a toujours pas débuté.
Par Christophe Lehousse

La France est-elle en train d’enterrer une gigantesque escroquerie, devenue affaire d’Etat au Chili, qui a fait là-bas plus de 5 500 victimes, paysans et petits employés spoliés de 10 milliards de pesos, soit 15 millions d’euros ?
Une Française est suspecte numéro 1 de cette immense arnaque, dite des «fromages magiques». Cela consiste à vendre des ferments lactiques et divers matériels à des crédules, avec la promesse de les racheter le double de leur prix quatre mois plus tard, lorsque les «fromages»,petites rondelles jaunes et grasses non comestibles, sont à point pour l’industrie cosmétique.
Verrous. Par son ampleur, l’escroquerie a fait scandale au Chili. Des villages entiers se sont fait prendre (lire ci-contre). Huit tonnes de «fromages» ont été retrouvées en avril 2006 dans un entrepôt. Deux entrepreneurs véreux, Victor Mella et Fernando Jara, sont sous les verrous depuis le 18 juillet 2006. Leur société, Fermex, créée en mars 2005, est dissoute. Reste la créatrice présumée de cette douteuse industrie : une Française, Gilberte Van Erpe, 66 ans, dite «Madame Gil». Juste avant l’incarcération des deux entrepreneurs chiliens, celle dont le nom figure au premier plan du dossier judiciaire, s’est envolée pour pour la France.
Un mandat d’arrêt international a été lancé par le Chili comme par le Pérou, où elle est accusée de la même machination. Mais «Madame Gil» ne se cache pas, elle vit tranquillement à Paris, elle sait que la France n’extrade pas ses citoyens. Et n’a pas l’air de les poursuivre non plus.
Après la plainte déposée par le Chili, le parquet parisien a ouvert une information contre X pour escroquerie en bande organisée et blanchiment d’argent. C’était en novembre 2006. Neuf mois se sont écoulés. Il y a bien eu plusieurs entretiens entre Jacques Boedels, avocat de quelque 500 parties civiles chiliennes et Sylvie Gagnard, juge d’instruction au pôle financier de Paris chargée du dossier. Et puis plus rien. Une petite entrevue avec la suspecte, même au titre de simple témoin ? Non. Une mise en examen ? Encore moins.
«C’est une chose que je ne m’explique pas, s’irrite Jacques Boedels. C’est tout de même très curieux que la France ne soit pas capable de régler cette affaire dans un délai normal, alors que la procédure chilienne a déjà rassemblé toutes les pièces nécessaires.» L’avocat compte déposer demain une réclamation auprès du parquet. Chez le procureur, on reste vague. Ses services ont assuré à Libération que l’enquête «menée par des services très compétents suit son cours. Il ne faut pas espérer de nouveaux développements avant septembre. Comme tout dossier qui a fait l’objet d’une dénonciation officielle de la part d’autorités étrangères, l’affaire est prise au sérieux».
Vidéo. En attendant que la brigade financière se décide, Libération a rencontré Gilberte Van Erpe au bas de son immeuble, à Paris. Elle nie : «Tout vient du lien que j’avais avec M. Victor Mella avant mon séjour en Amérique latine. Mais j’ignorais tout de ses activités frauduleuses.» Son apparition sur une vidéo, le 10 mars 2006, où on la voit inciter dans un village chilien à l’achat des ferments lactiques ? Le fait qu’elle ait été identifiée par de nombreux Chiliens comme l’organisatrice de réunions fromagères ? «Demandez à Victor», répond-t-elle en guise de défense. Main sur le cœur, elle joue la vertu outragée : «Mon nom, dans cette affaire, a été sali».

samedi, juillet 28, 2007

Nuits atypiques de Langon

Emilio Pacull & Felix Gonzales (Eladio)

Comment s’accommoder de l’absence? Vivre avec le manque d’un pays, d’un proche, des rêves brisés? Comment les livres parviennent-ils à panser ces plaies ? Involontairement, mais avec intrépidité, le festival des Nuits atypiques de Langon en Gironde (1) a exploré, jeudi en ouverture, ces existentielles questions.
Faille. Pour ce festival ancré au bord de la Gironde et dédié depuis 1992 à la découverte des musiques et des cultures du monde, jeudi se voulait «journée particulière», tout entière dédiée à l’écrivain chilien Luis Sepulveda, avec qui étaient prévus rencontres et débats. Particulière, elle l’a été puisqu’elle s’est tissée autour de l’absence de Sepulveda : pour raisons familiales, l’écrivain, qui vit en Espagne depuis plusieurs années, a dû rejoindre le Chili en urgence, mardi. Mais les lectures, film ou mises en scène de ses livres, qui ont émaillé la journée, ont approché au plus près l’histoire et l’univers de cet auteur fin descripteur des brisures, des failles qui dévient les destins.
Entre Emilio Pacull, le réalisateur du film Héros fragiles, présenté en ouverture à Langon, et Luis Sepulveda, les liens sont multiples. Tous deux sont nés au Chili entre 1949 et 1950. En 1973, après le coup d’Etat orchestré par Pinochet, Sepulveda, militant d’extrême gauche, est emprisonné. Pacull, lui aussi militant, fuit Santiago. Le 11 septembre 1973, son beau-père, Augusto Olivarès, alors conseiller et ami d’Allende, se suicidait dans le palais de la Moneda, assiégé par les militaires, quelques minutes avant que le Président chilien ne fasse de même. Depuis, Sepulveda et Pacull ont dû expérimenter l’exil, la perte de leur pays. «Pays doublement perdu, note Emilio Pacull, par l’exil et par la défaite.»
L’auteur-réalisateur, qui a notamment été l’assistant de Costa-Gavras et de Truffaut, est revenu au Chili chercher une réponse au suicide d’un homme qui aimait la vie. Construit autour de la présence-absence d’Olivarès, journaliste, directeur de la télévision nationale, le film retrace la conspiration qui a anéanti le Chili d’Allende sous la houlette maléfique d’Henry Kissinger. Avec des morceaux d’anthologie comme l’interview de Milton Friedman, le prix Nobel d’économie. Invité à Santiago par Pinochet en 1974, le mentor de l’école de Chicago, chantre du néolibéralisme, a expérimenté ses théories dans un pays soumis à la dictature et donné un nouvel élan au capitalisme. Face à ce vieil homme (décédé depuis), toujours convaincu des bienfaits du libéralisme, on comprend, avec Pacull, que la théorie du free market est une idéologie.
Film nostalgique, empreint de tristesse, autour de ces hommes qui ont incarné l’utopie et n’ont pas transigé, le documentaire de Pacull est aussi intensément poétique. Ponctué par les pages des carnets de moleskine où le réalisateur, au fur et à mesure de son travail, note ses impressions, colle des photos. Un lien de plus avec Sepulveda. Dans Une sale histoire (2), l’écrivain évoque en effet «un carnet à couverture noire que j’ai toujours sur moi et où j’écris chaque jour mes doutes, mes étonnements.»
Intimes blessures. Sur la scène des Carmes à Langon, Sepulveda s’est «matérialisé» à travers deux des ses livres, adaptés et interprétés par Nadine Perez (Compagnie Burloco Théâtre). Des ­récits ramassés, reflets de l’engagement écologique de l’écrivain (L’histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler) et de son attachement aux peuples dits «premiers», avec Le vieux qui lisait des romans d’amour.
L’occasion d’ «écouter» l’écriture de Sepulveada, ses images soigneusement ciselées, son don d’évocation et sa fausse candeur. Et de tester sa foi toujours réaffirmée dans le pouvoir des mots et de la lecture, panseurs d’intimes blessures. Dans Le vieux qui lisait des romans d’amour, le héros redécouvre tardivement qu’il sait lire. Et se prend de passion pour les livres d’amour, «étrangers au passé désordonné auquel il préférait ne plus penser, laissant béantes les profondeurs de sa mémoire pour les emplir de bonheurs et de tourments, d’amour plus éternels que le temps.».
Mais les livres ont aussi leurs limites et l’absence est génératrice de frustrations que les mots ne peuvent combler. La preuve avec l’évocation, en écho aux héros des Pires Contes de frères Grimm, autr e roman de Sepulveda, les payadores, ces musiciens-poètes improvisateurs et itinérants, figures récurrentes de la musique populaire en Amérique latine. Mais malgré l’enthousiasme déployé à Langon par Thierry Rougier, musicien auteur d’une thèse d’ethnologie sur l’équivalent brésilien des payadores, le spectateur est resté. en manque. «En appétit», corrige Patrick Lavaud, directeur des Nuits Atypiques. L’an prochain, promet-il, les payadores seront dans les rues de Langon avec Sepulveda.
(1) Jusqu’à dimanche. http://www.nuitsatypiques.org/
(2) Editions Montparnasse, 2006

vendredi, juillet 27, 2007

LE MEILLEUR RÉCIT AIR FRANCE / KLM


Joaquin Vidal est le gagnant de notre concours « Racontez nous un souvenir de voyage depuis Santiago avec Air France ». Son récit, inattendu et authentique nous a ému. Ce Chilien qui vit en France depuis 25 ans et ce fameux voyage avec Air France, retourne régulièrement dans son pays: « là bas je ne fais que critiquer durement le Chili, que je défends bec et ongles en France. Ici c'est pareil, je râle, en bon français, contre tout et tous, et à l'étranger je suis tellement fier de la France », nous écrit -il de Paris. Sans doute beaucoup se reconnaîtront dans son récit.

«C'était aux alentours de 14 h le lundi 16 août 1982. On roulait à toute allure en direction de l'aéroport. Le soleil brillait dans le ciel, exceptionnellement, bleu foncé de Santiago, la cordillère était entièrement enneigée et elle me sembla d'autant plus belle que je ne l'avais pas vu depuis le 16 décembre 1981, exactement huit mois auparavant.

La voiture pénétra directement sur les pistes et j'ai vu au loin le majestueux 747 d'Air France au milieu du tarmac. C'était le vol AF 62 à destination de Paris. À l'époque à Pudahuel il n'y avait pas de passerelle au contact des appareils. On m'a fait monter les escaliers jusqu'à l'une des portes de l'avion et là, on m'a enlevé les menottes, on m'a enfoncé un passeport chilien dans une poche et on m'a poussé à l'intérieur de l'avion.

Après huit mois de prison dans la "Cárcel Publica", la Cour d'appel de Santiago m'avait condamné à une peine de 541 jours de bannissement, apparemment pour la dictature de Pinochet je devenais moins encombrant en exil plutôt qu'en prison.

En franchissant le seuil de la cabine j'ai senti que j'entrais symboliquement dans la France et une vague sensation de sécurité m'envahit. Pourtant, quelques instants avant lorsque j'ai demandé à l'agent de la CNI (police politique de Pinochet) de me remettre ma carte d'identité chilienne, que j'avais aperçue entre ses mains dans la voiture, et que je n'avais pas non plus vue depuis mon arrestation, il m'a répondu d'un ton intimidateur qu'un de ses collègues voyagerait avec moi, et qu'il me la remettrait en arrivant à Paris, donc je n'étais qu'à moitie rassuré...


J'ai gagné ma place et à travers le hublot je croyais deviner sur la terrasse de l'aérogare parmi la foule des mains qui s'agitaient, celles de ma famille et de mes amis, tristes de me voir partir en exil et heureux de me savoir en liberté enfin. Je ne pouvais pas m'en réjouir songeant à tous mes camarades restés en prison. Je me suis écroulé sur mon siège et tout d'un coup je me suis permis, ce que je ne m'étais pas autorisé depuis mon arrestation, je me suis mis à pleurer comme jamais de ma vie ou presque...

Oui j'avais eu mal, oui j'avais eu peur, oui j'avais parfois souffert en prison. J'étais un étudiant de 22 ans qui avait manifesté dans la rue pour dénoncer la violence à l'intérieur de la fac, et pour cela on m'avait tiré une balle à bout portant. Violemment interrogé malgré ma blessure, et comme je n'ai rien dit on m'a emprisonné pendant huit mois avec des délinquants de droit commun, j'avais survécu à 15 jours de cachot en cellule d'isolement et participé à des grèves de la faim. Nous n'étions qu'une trentaine de prisonniers politiques ("délinquants subversifs" pour la dictature), noyés au milieu de plus de 4500 délinquants de droit commun. Et mon histoire était pourtant d'une terrible banalité pendant la dictature. ( )

Les policiers sont restés à coté de l'avion jusqu'à la fermeture des portes. J'avais le cœur bien serré au moment du décollage, jamais je n'avais trouvé le Chili aussi beau qu'au moment de le quitter. Une heure après une belle hôtesse m'a amené mon premier repas digne de ce nom depuis 8 mois, 100% garanti sans cafards ni rats, et elle m'a proposé du vin!!, une denrée très rare en prison, et du bon vin français en plus, et bien qu'à l'époque je ne buvais pas d'alcool, (je me suis rattrapé depuis), j'ai accepté, je croyais avoir des raisons, peut-être à tort, de fêter ce qui venait de m'arriver. Toute souriante elle m'a amené une petite bouteille de vin et elle m'a demandé très poliment de la lui payer 5 dollars...., eh oui, c'était Air France en 1982 en classe économique. Ils se sont bien améliores depuis.

A l'époque l'itinéraire normal des vols d'Air France était : Santiago-Buenos Aires-Montevideo-Sao Paulo-Rio de Janeiro-Paris, parfois il y avait aussi des escales à Monrovia ou Dakar. Mais à cause de la guerre des Malouines, qui avait débuté le 2 avril 1982 ( ), Air France avait tout juste le droit de survoler l'Argentine. Donc nous avons fait le vol direct Santiago-Rio de Janeiro.

Peut-être à cause de cette même guerre en atterrissant nous avons été escortés par des voitures de police et des camions des pompiers. En 1982 le Brésil n'était pas beaucoup plus démocratique que le Chili, et parano comme j'étais je me voyais déjà disparaître entre les mains d'un escadron de la mort quelconque, je ne voulais même pas quitter l'appareil, de peur. Mais finalement tout s'est bien passé, et j'y ai survécu.
On a fait le plein de Français à Rio, l'avion était rempli. Les quelques chiliens en costard-cravate (eh oui à l'époque les chiliens prenaient l'avion en costume, sauf moi évidement, le tailleur de la prison était trop débordé..., mais non c'est une blague!) semblaient ridicules face aux Français en bermudas et tongues avec 35°C et 90% d'humidité.


Le lendemain nous avons atterri à Paris à 11h du matin sous une pluie battante, je ne parlais pas un traître mot de français, je n'avais pas d'argent, ni d'amis ni de famille, mais cela est une autre histoire...

J'ai conservé soigneusement l'étiquette de ma valise, le menu et les couverts de mon plateau repas en souvenir de ce voyage.


Finalement je suis resté interdit de séjour au Chili pendant plus de 5 ans. J'ai été l'un des derniers chiliens en France à être autorisé à rentrer. En décembre 2003 j'ai à nouveau pris un vol Air France pour le Chili, cette fois j'étais en classe affaires, (on avait été surclassés à cause du surbook et pour une fois, je n'ai pas payé le vin) en compagnie de mon dernier grand-amour-de-ma-vie et de mes 2 enfants, j'allais là bas, entre autres choses, pour témoigner devant la commission Valech, dite de "Prison et Torture", j'ai du déballer toute mon histoire, j'ai, évidemment, rechialé un max, (eh oui, vous avez compris que je suis un sentimental) et ils m'ont demandé pardon..... Un an après, sous le N° 26262, j'ai été reconnu officiellement victime de prison et torture par le gouvernement chilien, je pouvais commencer, à mon tour, aussi à pardonner.... La boucle était bouclée, et Air France était aux deux bouts de ce périple qui n'est pas encore terminé.


Pendant ces 25 ans de séjour en France j'ai pris moult fois Air France, loisirs ou travail, et je vous promets que chaque fois que je rentre dans la cabine je ressens la même chose que j'ai ressenti ce froid lundi 16 août 1982, je me sens submergé par l'émotion, et envahi par une vague saveur de
liberté... »

Joaquin Vidal 

mercredi, juillet 25, 2007

Les corps des quatre alpinistes ont été redescendus


CHAMONIX (HauteSavoie), 25 juil 2007 (AFP) - 9h12
Drame du Mont-Blanc: les corps des quatre alpinistes ont été redescendus
Les corps des quatre alpinistes, retrouvés mardi morts de froid et d'épuisement dans l'arête de Bionnassay dans le massif du Mont-Blanc, ont tous été redescendus, a indiqué mercredi matin le peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) de Chamonix (Haute-Savoie). Un seul corps avait pu être descendu mardi après-midi par hélicoptère dans la vallée. Les trois autres victimes ont été héliportées dans la soirée vers 21H15, le PGHM ayant profité d'une accalmie du temps. Deux gendarmes ont passé la nuit sur les lieux du drame avant de redescendre dans la vallée avec les effets personnels des victimes, selon la même source La cordée, composée d'une néo-Zélandaise, d'une Française, d'une Chilienne et d'un Britannique, était en grave difficulté depuis lundi soir près du sommet de Bionnassay (4.052 mètres d'altitude), selon le colonel Olivier Kim, commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Savoie. "Ces alpinistes ne possédaient pas de tente et n'avaient pas creusé de trou pour se protéger du vent qui soufflait à 12O km/h et des chutes de neige. Leur équipement vestimentaire n'était pas suffisant pour faire face au changement climatique brutal alors qu'ils se trouvaient à plus de 4.000 mètres d'altitude", selon M. Kim Une deuxième cordée de quatre alpinistes, elle aussi recherchée depuis lundi soir, avait pu être secourue mardi après-midi près de Courmayeur (Italie) par un hélicoptère italien à la faveur d'une accalmie de la météo. Les deux Espagnols et les deux Tchèques formant cette cordée avaient pu établir un abri dans le secteur du Dôme du Goûter (4.304 m d'altitude). De multiples tentatives aériennes et terrestres pour porter secours aux deux cordées n'avaient pu aboutir jusque-là en raison du vent violent et de chutes de neige.
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Hier était une journée particulièrement dangereuse pour les passionnés de la montagne. Une deuxième cordée, là encore de quatre personne, s’est également perdue dans le massif du Mont-Blanc, cette fois dans le secteur du Dôme du Goûter, à 4.304 mètres. Ayant établi un abri, elle a pu attendre son évacuation, aujourd’hui à 14h55 de Courmayeur (Italie), par un hélicoptère italien à la faveur d'une accalmie de la météo. Cet accident est un des plus graves survenu en haute montagne depuis 5 ans. Au cours de l’été 2002, 7 personnes avaient péri dans le Mont-Blanc. Il y a moins d’un mois, le 28 juin, cinq alpinistes d'une même famille faisaient une chute mortelle dans le massif des Ecrins.

ALPINISTE CHILIENNE MARIANA HUERTA MEURT DANS LE MONT BLANC


Une hypothermie et l’épuisement pendant un orage causent le décès de Mariana Huerta


mardi, juillet 24, 2007

MORT DE QUATRE JEUNES ALPINISTES DANS LE MASSIF DU MONT-BLANC


Le Mont-Blanc le 13 juin 2007, Photo Martin Bureau
Quatre alpinistes --une Néo-Zélandaise, une Française, une Chilienne et un Britannique--, recherchés depuis lundi, ont été retrouvés morts d'épuisement et de froid mardi après-midi alors qu'ils voulaient gravir le Mont-Blanc malgré le mauvais temps.

En grande difficulté depuis lundi soir, les quatre victimes, sous-équipées, ont ignoré les chutes de neige et le vent violent qui soufflait au sommet de l'arête de Bionnassay, prévus dès samedi matin par les services météorologiques, et décidé de poursuivre leur aventure.

"Ils focalisaient sur cette ascension mythique et n'ont pas pris en considération les bulletins de Météo France. Ils auraient dû rebrousser chemin. C'est de l'entêtement et de la bêtise. Leur responsabilité est totale", a indiqué le capitaine du Peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) de Chamonix Stéphane Bozon.


Refuge Durier
Les alpinistes, âgés d'une vingtaine d'années, étaient partis lundi à 03H00 du matin du refuge Durier et progressaient très lentement vers le sommet (4.808 m).




[Cliquez sur la photo pour agrandir l'image]

Le refuge du Gouter vu d'avion

Refuge du gouter. 1er refuge sur la voie Normale du Mont Blanc.
Photo Edouard de Montgolfier


Le gardien du refuge du Goûter, qui les avaient remarqués à la longue vue vers midi alors qu'ils se trouvaient sur cette arête très étroite, avait alerté le PGHM.

Vers 15H00, les membres de la cordée avaient également appelé les secours, "déjà incapables de donner leur localisation et de réagir pour affronter le mauvais temps", selon M. Bozon.

"Les victimes ne possédaient pas de tente et n'avaient pas creusé de trou pour se protéger du vent qui soufflait à 12O km/h et des chutes de neige. Leur équipement vestimentaire n'était pas suffisant pour faire face au changement climatique brutal", avec une température d'environ moins 15 degrés, a indiqué le colonel Olivier Kim, commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Savoie.

Les corps des alpinistes ont été retrouvés mardi à 4.130 mètres d'altitude vers 15H20 par une caravane terrestre du PGHM. Un seul corps a pu être descendu par hélicoptère dans la vallée grâce à une courte éclaircie. Les trois autres seront hélitreuillés dès qu'une fenêtre météo le permettra, en principe mercredi matin.

Une deuxième cordée de quatre alpinistes, elle aussi recherchée depuis lundi, a connu un dénouement plus heureux. Les deux Espagnols et les deux Tchèques formant cette cordée ont pu construire un abri dans le secteur du Dôme du Goûter (4.304 m d'altitude), ce qui les a sauvés.

Les quatre alpinistes ont été secourus mardi vers 14H55 de Courmayeur (Italie) par un hélicoptère italien à la faveur d'une accalmie de la météo. Les deux Tchèques, moins bien équipés, ont été évacués tandis que les Espagnols ont préféré rester sur place.

De multiples tentatives aériennes et terrestres pour porter secours aux deux cordées n'avaient pu aboutir avant mardi après-midi en raison du vent violent et des chutes de neige.

lundi, juillet 23, 2007

Soccer: Au Chili, on crie au scandale

TORONTO | La version des faits des joueurs chiliens circulait librement parmi les journalistes avant le point de presse où le président de l'association de soccer du Chili a refusé de la rendre publique.

Comme c'est la routine un peu partout dans le monde, les joueurs quittaient le vestiaire de l'équipe, seuls ou en petits groupes, à mesure que leur douche était prise et leurs effets ramassés.

Quelques-uns étaient installés dans l'autobus et attendaient leurs coéquipiers quand le gardien Christopher Toselli aurait décidé de sortir pour aller serrer des mains et parler à de nombreux fans qui s'étaient massés du côté ouest du stade national de soccer.

Des policiers et des agents de sécurité se seraient interposés pour empêcher Toselli de s'approcher des fans. Quelques coéquipiers seraient alors descendus de l'autobus pour voir ce qui se passait.

Une bousculade aurait alors commencé et aurait poussé tous les autres membres de la délégation chilienne à vouloir descendre de l'autobus pour prêter main-forte à leurs amis.

Des policiers auraient alors bloqué la porte de l'autobus et empêché quiconque d'en sortir.

Comme la colère grondait à l'intérieur, on y aurait lancé une grenade fumigène pour forcer la soumission des joueurs.

Ceux-ci auraient alors arraché les appuie-bras des sièges de l'autobus pour défoncer des fenêtres afin de laisser entrer de l'air frais. Ils auraient ensuite été traités sans ménagement par les policiers torontois.

La sagesse de grand-mère

Voilà la version des Chiliens. Mais, comme le soulignait Sepp Blatter, président de la FIFA, citant sa grand-mère: «Lorsqu'un incident se produit, il faut chercher à connaître toutes les versions parce que c'est seulement en écoutant le ding! et le dong!, comme lorsqu'une cloche sonne, qu'on peut finir par découvrir où se situe la vérité.»

Au Chili, les médias l'ont trouvée sans peine et accusent carrément la police torontoise d'avoir utilisé une force excessive. Une force qu'elle n'aurait jamais déployée contre des joueurs de certains autres pays.

«Incidents scandaleux au Canada», titrait le quotidien El Mercurio, de Santiago. «La police de Toronto a utilisé une force injustifiée pour arrêter quinze joueurs, quatre membres du corps technique et trois dirigeants de la délégation.» par Martin Smith

Le lac chilien aurait été absorbé dans un "tunnel de glace"



(De Santiago) "Le responsable de la disparition du lac, c'est le changement climatique. Et donc l'homme", explique Andrés Rivera, glaciologue au Centre d'études scientifiques de Valdivia (Chili). Membre de l'expédition qui a survolé la zone il y a quelques jours, il a pu constater de ses propres yeux la disparition du lac: "Ce n'est pas un phénomène anormal, même s'il n'est pas très fréquent. Il a d'ailleurs été observé dans d'autres endroits de la Patagonie. La fonte des glaciers modifie en profondeur la physionomie de la région. Et la principale raison, c'est le réchauffement climatique."

Mais que s'est-il concrètement passé? "En fait, nous pensons que ce lac qui a disparu communique avec un autre lac plus grand, que l'on croyait séparé par le glacier. Les deux lacs seraient en fait liés sous la glace", poursuit M. Rivera. Il s'agirait donc bien d'un "lake outburst" (explosion de lac), hypothèse évoquée le mois dernier: l'eau du "petit" lac se serait échappée par un "tunnel de glace" vers l'océan Pacifique, le tout dans un laps de temps très court (entre début avril et fin mai, voir les photos satellite de la Nasa. Ce tunnel serait apparu en raison de la fonte des glaciers, elle-même liée au réchauffement.

Mais, ces deux lacs étant liés, le plus grand des deux pourrait-il à terme connaître le même sort? "Le petit lac se re-remplit un petit peu", constate le scientifique, alimenté par les eaux du plus grand lac, qui voit dans le même temps son propre niveau diminuer. Une expédition terrestre devrait se rendre sur place afin de le confirmer, mais pas avant la mi-août, la rudesse de l'hiver chilien dans la région empêchant toute tentative d'ici là.Pour M. Rivera, le responsable de tout ceci est connu: "Il y a de nombreuses preuves que l'homme est responsable de ces bouleversements climatiques: la pollution modifie la composition chimique de l'atmosphère, qui entraîne le réchauffement." Et donc la fonte des glaciers, que l'on peut apprécier in situ sur ces photos prises en 1984, 1998 et 2007 par un avion de l'armée de l'air chilienne.

Mais, loin de sombrer dans la hantise et le fatalisme, le glaciologue, qui admet être d'une nature "optimiste", préfère voir une gageure qu'un danger. "C'est un défi énorme pour l'humanité que de contrôler les effets de notre développement. C'est le bon moment pour que l'homme se pose le problème non pas comme un risque mais comme un défi."

"Il est évident que nous allons vivre dans un monde où le climat sera différent, poursuit-il. Même si on réduisait les émissions de gaz a effet de serre, on ne retrouverait jamais le climat d'il y a 50 ou 60 ans. La fonte des glaces, l'augmentation du niveau des eaux et des températures... si on ne fait rien, ça va devenir dangereux. Il faut donc s'adapter. Le développement ne peut plus se faire qu'en termes économiques. Il faut aujourd'hui intégrer des critères écologiques, sociaux et de qualité de vie. Et les gouvernements vont le faire. Personne ne peut tourner le dos à ces problèmes."


vendredi, juillet 20, 2007

U-20: Le Chili dénonce les violences policières





Agence France-Presse

Toronto

Les 21 joueurs de la sélection du Chili ont été détenus par la police puis relâchés après leur demi-finale au Mondial des moins de 21 ans, à Toronto, certains se plaignant de violences policières à base de «décharges électriques» et «acide jeté au visage».

«Il y a eu un incident entre les joueurs chiliens et la police en face du stade et une enquête est menée auprès de toutes les parties concernées (Fifa, comité organisateur, police, Fédération chilienne). Les 21 joueurs ont été détenus puis libérés», trois heures et demie après la fin du match, a tout d'abord déclaré John Schumacher, porte-parole de la Fifa pour le tournoi.

Le porte-parole n'a pas souhaité donner plus de détails sur ce qui s'est passé lorsque les joueurs se dirigeaient vers le car après leur défaite face à l'Argentine (3-0).

Vendredi, le consul du Chili à Toronto, Ricardo Plaza, a affirmé qu'il était intervenu en personne pour faire libérer ses jeunes compatriotes après quelques heures de rétention dans le stade.

«Décharges électriques» et «acide au visage»

«Ma principale préoccupation, c'est l'état de certains joueurs qui ont été maltraités, a-t-il déclaré. La police a outrepassé sa mission, utilisant excessivement la force. Il y a eu des gaz lacrymogènes, des décharges électriques. La police n'était pas confrontée à une armée ou à une bande de délinquants.»

Les jeunes Chiliens ont livré leur version des faits, dénonçant des brutalités policières.

«Nous sommes allés donner des autographes à des gens qui se trouvaient près du car et les policiers ont commencé à nous refouler, a raconté le milieu de terrain Isaias Peralta. Les policiers nous ont donné des coups et nous avons réagi. Nous leur avons dit qu'ils devaient nous protéger, pas nous frapper.»

«Ils nous ont donné des claques et d'autres policiers sont arrivés, qui m'ont envoyé une décharge électrique avec une espèce de pistolet, a poursuivi Peralta. Je me suis évanoui, et quand j'ai repris connaissance, j'ai vu dix policiers qui étaient en train de me rouer de coups et me jetaient de l'acide sur le visage. Ils en ont jeté aussi sur les visages d'autres joueurs. Ils n'ont pas laissé mes coéquipiers descendre (du car) pour me défendre pendant que tous les policiers me frappaient.»

Peralta a montré à la presse deux blessures au côté droit, dues selon lui aux décharges électriques qu'il dit avoir subies.

Contusions

Le médecin de la sélection chilienne a également mis en cause la police. «Rien ne peut justifier une telle force employée par la police, a déclaré Luis Salazar. Il y a des joueurs avec des contusions comme Gary Medel et Isaias Peralta. Je veux appeler un confrère canadien pour qu'il constate les blessures et qu'il fasse un constat écrit pour d'éventuelles suites judiciaires.»

«Gary Medel a des traces visibles comme un hématome au niveau abdominal, a ajouté le médecin. Il a été fortement frappé également aux extrémités et les hématomes apparaîtront sans doute demain (samedi). C'est lui qui a été le plus frappé.»

La police prépare un communiqué sur le sujet, mais il n'y aurait aucune plainte contre les Chiliens, selon M. Schumacher.

À 00h30, le car de la sélection chilienne a été remorqué par une grue, avec une vitre endommagée à l'avant.

L'Argentine passe en finale

Gabriel Mercado, de l'Argentine, reprend le ballon de la tête malgré la surveillance étroite d'Arturo Vidal, du Chili.
Photo Reuters

Presse Canadienne

Edmonton

L'Argentine s'est retrouvée à une seule victoire d'un sixième titre de la Coupe du monde U-20 de la FIFA, jeudi, quand elle a vaincu une sélection chilienne plutôt têtue au compte de 3-0 à l'occasion d'un match mouvementé.


Quand le match s'est terminé, le Chili ne jouait plus qu'à neuf joueurs. Plusieurs membres de La Rojita ont d'ailleurs fait plusieurs reproches à l'arbitre après le sifflet final.

Les champions en titre affronteront la République tchèque dans la grande finale de dimanche. Le Chili fera face à l'Autriche un peu plus tôt à l'occasion du match pour la troisième place.

Les Chiliens, qui ont dû se défendre à 10 pendant les 75 dernières minutes du match et ont vu un deuxième joueur être expulsé avec 13 minutes à faire, ont joué avec coeur. Mais au fur et à mesure que la soirée avançait, les Argentins avaient de plus en plus d'espace.

Le match a mis en évidence d'excellents joueurs au sang chaud. L'arbitre allemand Wolfgang Stark a décerné neuf cartons jaunes — dont sept au Chili — et deux rouges.

Le gardien chilien Cristopher Toselli a établi une nouvelle marque du Mondial U-20 à la 5e minute de jeu quand sa séquence sans céder de but a atteint le cap des 485 minutes. Il a ainsi effacé l'ancien record établi par le Brésilien Taffarel en 1985, en Russie. Toselli avait amorcé sa séquence le 1er juillet dans un gain de 3-0 contre le Canada.

Angel Di Maria a toutefois mis fin à la séquence à 12e minute quand son boulet du pied gauche a dévié sur le poteau gauche avant d'entrer dans le filet. L'habile milieu Ever Banega avait auparavant battu deux défenseurs chiliens, puis poussé le ballon dans la trajectoire d'un Di Maria en pleine course vers la zone de réparation.

L'Argentine a finalement pu doubler son avance à la 65e, quand Maximiliano Moralez, qui a fourni des ballons à ses coéquipiers toute la soirée durant, a enfilé l'aiguille dans la zone de réparation jusqu'à Claudio Yacob, qui a redirigé le ballon derrière la ligne de but. Moralez a fait 3-0 dans les arrêts de jeu.

Pendant la rencontre, les organisateurs ont annoncé que le tournoi avait établi un record d'assistance avec 1 156 187 spectateurs après les 50 premiers matchs, soit jusqu'à jeudi. On a battu l'ancienne marque de 1 155 160 établie au Mexique en 1983.

Ce total devrait augmenter de 19 526, dimanche, à l'occasion du dernier programme double qui aura lieu à Toronto.

«C'est un accomplissement qui est vraiment spécial, a déclaré le président de la FIFA, Sepp Blatter, par voie de communiqué. La façon dont le Canada a embrassé cet événement témoigne de la force et du potentiel à long terme du soccer dans ce pays, tout en étant le reflet de la passion pour ce sport qui se trouve dans le coeur des Canadiens.»

L'Argentine a remporté cinq des 15 tournois U-20, soit en 1979, 1995, 1997, 2001 et 2005.

Argentine - Chili, une finale avant la lettre


L'Argentine et le Chili, les deux sélections ayant fait la plus forte impression lors du Mondial-2007 des moins de 20 ans, s'affrontent jeudi à Toronto pour une place en finale face à la République Tchèque, victorieuse de l'Autriche.

Sans la présence de deux des grands favoris de l'épreuve, le Brésil, éliminé en huitièmes de finale, et son tombeur espagnol, sorti en quarts par la République tchèque, le vainqueur du duel sud-américain devrait se voir ouvrir un boulevard pour le titre mondial.

Emmenée par son nouveau prodige, l'attaquant de l'Atletico Madrid, Sergio "Kun" Aguero (meilleur buteur avec cinq réalisations, à égalité avec l'Espagnol Adrian Lopez), l'Argentine, véritable spécialiste du tournoi (5 fois vainqueur en 1979, 1995, 1997, 2001 et 2005), possède de sérieux atouts pour inscrire de nouveau son nom au palmarès et révéler à la face du monde les dignes héritiers de Maradona, Riquelme, Aimar, Saviola ou Messi.

Mais le Chili s'annonce comme le nouvel épouvantail du Mondial et s'est affirmé comme la formation la plus complète du tournoi avec sa défense de fer (aucun but encaissé) et son attaque de feu (11 buts inscrits en cinq rencontres). Le gardien de la "Rojita", Christopher Toselli, a ainsi fait tomber le vieux record détenu depuis 1979 par le portier uruguayen Fernando Alvez, en étant invaincu depuis 480 minutes.

jeudi, juillet 19, 2007

La Gringa de Montréal

À cheval entre trois cultures, l'humoriste québécoise Eileen Shea déride les Chiliens

Morceau de vie: à 55 ans, Eileen Shea a eu sa première relation intime avec un inconnu dans un autobus, il y a quelques mois à peine. C'était à Santiago, au Chili, où cette Montréalaise vit depuis près de 20 ans. «À cause d'une réforme improvisée, les transports en commun ont été saturés du jour au lendemain, raconte-t-elle. Un matin, il y avait plus de 1000 personnes dans l'autobus. Pendant le trajet, j'ai été tellement proche d'un homme que, lorsqu'il est descendu, j'ai failli lui donner mon numéro de téléphone pour qu'il me rappelle.»
L'anecdote fait sourire. Elle risque aussi, dans les prochains mois, de faire crouler de rire les Chiliens condamnés aux transports en commun lorsque Eileen Shea va la leur servir, sur scène ou à la télévision, où «la Gringa» -- c'est son surnom là-bas -- sévit de temps à autre.

Humoriste accomplie dans son pays d'adoption, la quinquagénaire, au sourire éclatant et au regard étrangement diffus -- elle vit avec une rétinite pigmentaire, maladie héréditaire qui ne lui permet pas de percevoir le détail des choses qui l'entourent --, peut en effet se vanter d'avoir un parcours hors du commun.

Militante engagée dans plusieurs groupes communautaires montréalais, comme Au bas de l'échelle et Développement et Paix, dans les années 70 et 80, la Québécoise, une anglophone originaire de Cap-de-la-Madeleine, près de Trois-Rivières, a pris un autre pays en 1988 en prenant mari, un exilé chilien rencontré à Montréal lors de ses nombreuses années d'engagement. «J'ai toujours aimé écrire des monologues», raconte-t-elle, installée dans le salon de l'appartement d'un de ses amis dans le quartier Saint-Henri, où Le Devoir l'a rencontrée la semaine dernière. L'artiste est en vacances ici, en famille, pour quelques semaines. «J'en avais d'ailleurs présenté quelques-uns dans des soirées communautaires ici. Comme ça, pour rire. Mais au Chili, cette passion est devenue franchement plus sérieuse.»

Bien se chicaner

Et comment! Avec en poche plusieurs numéros sur les relations hommes-femmes -- un thème universel dans le monde de l'humour --, Eileen Shea décide un soir d'inviter tous ses amis chiliens -- «mais aussi les gens que je rencontrais dans la rue par hasard», ajoute-t-elle -- au bar La Tecla (la touche de piano) de Santiago. Le propriétaire des lieux, un ami de son mari, avait accepté qu'elle s'y produise. «Je donnais sur scène un cours aux femmes pour leur apprendre à bien se chicaner avec leur mari, dit-elle avec un accent métissé par ses pérégrinations en différentes zones culturelles. Ç'a tellement bien fonctionné que j'ai finalement présenté ce même numéro tous les jeudis soir pendant deux mois.» Pour commencer...

Repérée par un producteur de télévision dans ce bar où trônait un immense piano, l'artiste se fait alors inviter à l'émission de télévision Martes 13 (Mardi 13 en français, qui correspond dans la culture hispanique à notre vendredi 13), présentée à la chaîne portant le même numéro. Dans cette sorte de talk-show à la Bons baisers de France, avec quelques millions d'auditeurs de plus, celle qui allait devenir «la Gringa» (traduction libre: la touriste) fait sa marque.

«Le lendemain, les gens venaient me saluer dans la rue, se souvient-elle. Quand je suis arrivée au marché, que je fréquentais tous les jours, un attroupement s'est formé autour de moi et tout le monde s'est mis à rigoler et à répéter les blagues que j'avais présentée la veille au petit écran. C'était très amusant.»

Seule femme humoriste du Chili, une société plutôt patriarcale où la gent féminine est surtout cantonnée dans les cuisines, Eileen Shea s'impose alors très vite dans l'univers médiatique de son pays d'adoption. Grâce à ses mimiques venant d'un autre coin du globe, mais surtout grâce à son regard drôle d'étrangère posé avec délicatesse sur le quotidien de ses hôtes.

«Ce n'est pas compliqué pour moi, car tout ce qui m'entoure est bizarre, dit-elle. En même temps, avec mon statut d'étrangère, je peux plus facilement mettre en relief les paradoxes, les contradictions et finalement dire des choses que les femmes chiliennes ne pourraient pas se permettre de dire.»

Hermétisme des classes sociales, machisme et paresse des hommes à la maison, atonie des adolescents, désorganisation généralisée des services publics -- «Le Chili, c'est parfois le chaos», dit-elle --, tout y passe. Ou presque. «La politique [toujours marquée par les années Pinochet] et la religion sont des thèmes que je n'ose pas encore aborder. Car ils divisent trop.»

Un Yvon Deschamps chilien

N'empêche, la formule séduit l'homme -- comme la femme -- de la rue. Elle plaît aussi au vieux routier de l'humour du Chili, Alejandro Javier Gonzalès Legrand, connu là-bas sous le nom amusant de Coco Legrand. Après une rencontre improvisée dans son théâtre avec Eileen, il décide de prendre «la Gringa» sous son aile, histoire de l'aider à bien décoller.

«C'était au début des années 90. Ç'a été un point tournant dans ma carrière, dit-elle. Coco Legrand, c'est le Yvon Deschamps du Chili. Ce n'est pas rien! Nous avons travaillé ensemble pendant deux ans. En fait, j'ai partagé la scène avec lui lors de la tournée de son spectacle ¿Que se teje? (Qu'est-ce qui se trame?).»

Ce mariage, artistique s'entend, est payant. Il amène aussi la néo-Chilienne à renouer avec la ville de sa jeunesse, Montréal, où le spectacle est présenté, en toute confidentialité, à la communauté chilienne de la métropole. C'était au milieu des années 90, dans la salle Claude-Champagne de l'école de musique Vincent d'Indy, de l'Université de Montréal. «J'ai beaucoup aimé cette expérience, raconte-t-elle. Je crois même que ça m'a donné l'envie de présenter mes monologues ici. Et pas seulement en espagnol.»

Ouvert sur le monde

La chose est peut-être sur le point de se concrétiser d'ailleurs. Avec en main plusieurs nouveaux numéros, «la Gringa» se prépare en effet à remonter sur la scène au Chili, dans les prochaines semaines, après quelques années d'absence. Les représentations vont avoir lieu au bar Akarana de Santiago, dans la langue de Cervantès et dans celle de Shakespeare, un samedi sur deux, précise l'artiste.

En marge de ce spectacle solo, Eileen Shea participe également à la création d'un volet en espagnol du célèbre festival Juste pour rire de Montréal. Le projet, actuellement sur les planches à dessin, devrait voir le jour l'an prochain pour la 26e édition de ce grand rassemblent de clowns. «La Gringa» envisage y monter sur scène avec Coco Legrand. «Mais j'espère aussi participer au volet anglophone ou, pourquoi pas, francophone»... où elle pourrait effectivement se montrer très mordante.

Et pour cause. À cheval entre trois cultures, l'humoriste, qui «n'arrête pas d'avoir des idées pour des nouveaux monologues depuis [qu'elle est] arrivée à Montréal», dit-elle, ne cesse depuis quelques jours de s'étonner du Québec d'aujourd'hui. «Le Chili évolue plus doucement que le Québec, résume-t-elle. Quand j'arrive ici, je le constate. Je dois réapprendre à utiliser une machine à café, un téléphone, un ordinateur. Même l'ouverture des portes et des fenêtres me place dans des situations très gênantes et donc amusantes.»

Confrontée à la surconsommation -- chose méconnue pour elle au Chili -- et à «l'abondance de machines bizarres dans les maisons», Eileen Shea souhaite aussi un peu rire, sans méchanceté, de ses amis de jeunesse, «de jeunes militants revendicateurs qui sont devenus bourgeois, dit l'humoriste. Quand je les ai connus, ils se disaient socialistes. Maintenant, ils se présentent plutôt comme des sagittaires ascendant végétariens.»

Sur le modèle des Lettres persanes, ce regard extérieur posé sur notre époque a effectivement tout pour alimenter la comique, qui évolue dans le champ très peu habité de l'humour dit social. Un univers à la popularité naissante toutefois, et dans lequel l'artiste pourrait opérer dans les prochaines années une transformation, en quittant ses habits de «la Gringa» pour revêtir ceux de «la Gringa internacional», se met-elle parfois à rêver.

mardi, juillet 17, 2007

Quelle ambiance!!!


Nous avons été gâtés d'un fort spectacle avec ce dernier match de la Coupe du monde U20 à Montréal. Le résultat, quoique décisif en faveur du Chili est loin de refléter l'allure du match, dominé en première demie par des attaques bien structurées des Aigles Volants qui ont raté plusieurs occasions en or notamment en fin de première mi-temps devant une défensive du Chili un peu lâche, mais le Nigeria manquait cruellement de finition et de précision dans ses tirs. Moins puissants physiquement, les Chiliens se sont toutefois rabattus sur la rapidité et l'exécution a amené les Nigériens à collectionner les fautes et les cartons. Excellente performance du gardien Ezenwa qui a sauvé son équipe régulièrement en deuxième demie devant un Chili beaucoup plus coriace à la suite de deux substitutions (entrée de Grondona et Carmona) en entrée de jeu. Un Chili très rapide et précis mais qui malgré ses efforts n'on pu battre la défensive nigérienne et un Ezenwa n'hésitant pas à plonger pour attraper le ballon, entrant même en contact avec son poteau de but autour de la 80e minute, donnant des sueurs froides au Nigeria. Les Aigles volants n'avaient pas dits leur dernier mot, pressant le pas fortement dans les derniers instants du temps réglementaire, le capitaine Bala ratant un tir démarqué d'environ 16 pieds à la 87e minute au grand plaisir des (très nombreux) partisans du Chili. Malheureusement pour le Nigeria le premier but, à la suite d'une confusion des Flying Eagles qui ont vu deux chiliens seuls devant Ezenwa, impuissant. Ce but a complètement coupé les ailes au Nigeria, laissant sa jusqu'ici puissante et efficace couverture défensive pour un style offensif désespéré, donnant plusieurs échappés aux rapides Chiliens gonflant le score. Cela dit, qui a dit que le Stade Olympique est un stade morne et indigne d'accueillir un sport professionnel? L'emplacement des billets est excellent presque partout autour du terrain, il y a beaucoup d'espace pour accommoder les grosses foules, les files d'attente pour acheter les produits et de la nourriture étaient pas trop imposantes et l'ambiance! Wow quelle ambiance, il devait bien y avoir 10 fans du Chili pour un du Nigeria, qui devaient se sentir seuls dans leur petite section 9. Que se soit le train du Chili dans les sections 100 en deuxième, conduit par des gens de toutes les nationalités, les puissants chants "Viva Chile, VA-MOS, VI-VA" des supporters, personne ne va me faire avaler que ce stade ne peut pas encore servir pour les événements sportifs. Il y avait beaucoup de gens au stade, beaucoup de jeunes, donc beaucoup de bruit! LES quelques bémols sur le stade cependant, viennent du manque d'attention aux détails de l'organisation. L'utilisation des panneaux latéraux, pour indiquer le temps à jouer, le temps des arrêts de jeu, ainsi que la sérieuse manie du tableau indicateur d'enlever les reprises du jeu en plein milieu seraient des détails à corriger je crois. Mais dans l'ensemble, je suis certain que la majorité des gens ont passé un bel après-midi au Stade Olympique et cela à un coût très raisonnable, 3,25$ et 5,75$ c'est cher pour une liqueur et une bière mais on est encore loin de "l'extorsion" du Stade Percival Molson...ou des débats stériles pendant la saison du CH :) Merci de votre temps et...à la prochaine au soccer international je l'espère, l'expérience à été très agréable et la réponse étonnamment présente de la part du public en général.

Mondial moins de 20 ans: Chili et Argentine en demi-finales

Ottawa, 16/07 - Le Chili, qui a battu 4-0 en prolongation une équipe du Nigeria réduite à dix dans les dernières minutes, et l`Argentine qui a difficilement battu le Mexique 1-0, se rencontreront jeudi en demi-finale du Mondial des moins de 20 ans de football.

L`autre demi-finale, européenne, opposera mercredi deux pays voisins, l`Autriche et la République tchèque.

Le Chili, qui se qualifie pour la deuxième fois pour les demi-finales de cette compétition, vingt ans après "son" édition en 1987, a dû attendre 96 minutes pour tromper pour la première fois la vigilance de la défense nigérianne, lorsque Grondona marquait de la tête dans le but vide, après une passe de Martinez.

A la 114e minute, une faute de Sodiq dans la surface de réparation nigériane allait être fatale au Nigeria: elle était sanctionnée par un penalty, transformé par Isla, et par l`exclusion du fautif.

Réduits à dix, les Nigérians encaissaient deux autres buts dans les ultimes minutes.

lundi, juillet 16, 2007

La Tirana à l’extrême nord du Chili



La Tirana est un petit village à 72 km d’Iquique, à l’extrême nord du Chili, qui attire 80 000 personnes tous les ans pour la fête de la Vierge. Une centaine de confréries y participent. Les gens revêtent masques et vêtements colorés pour danser sur de la musique traditionnelle, en l’honneur de la Vierge. Ces danses proviendraient de rites qui remontent aux temps pré-incas et qui, plus tard, auraient intégré l’influence catholique.

mardi, juillet 10, 2007

Vague de froid mortelle en Argentine et au Chili

L’hiver austral a amené une vague de froid polaire en Amérique du Sud, notamment en Argentine, où les températures ont chuté jusqu’à -22 degrés Celsius, provoquant la mort de deux sans-abri et au Chili où on déplore un mort tandis que la neige bloquait routes et aéroports boliviens.

lundi, juillet 09, 2007

UN PRÊTRE RATTRAPÉ PAR LA «GUERRE SALE»



C'est une première en Argentine.

Christian Von Wernich, un prêtre qui a été aumônier de la police durant la dictature (1976-1983), est jugé depuis jeudi pour sa participation présumée à des actes de torture et des meurtres. Le procès devrait durer jusqu'à la mi-septembre.

Il est accusé de complicité dans 7 meurtres, 31 cas de tortures et 42 enlèvements dans la province de Buenos Aires, qui entoure la capitale argentine.

L'ancien aumônier, un moment réfugié au Chili et arrêté en 2003, fut le collaborateur et confesseur du chef de la police de la province de Buenos Aires, Ramon Camps, un des principaux tortionnaires de la dictature militaire.
L'accusation a annoncé qu'elle appellerait à la barre des survivants pour témoigner que le religieux a collaboré avec les tortionnaires des forces de la police.


«Von Wernich allait voir les prisonniers après d'épouvantables séances de torture et il leur demandait de se confier à lui, de lui donner des informations en échange d'une amélioration de leurs conditions de détention», avait auparavant raconté Carlos Zaidman, survivant d'un camp de détention clandestin fréquenté par l'aumônier.


Le prêtre a été accueilli à son arrivée au tribunal par des dizaines de manifestants. «Que Dieu te pardonne, nous, nous voulons la justice», pouvait-on lire sur l'une des pancartes brandies par ces manifestants.


Plusieurs Mères de la place de Mai, qui ont été les premières à réclamer la vérité sur les disparus durant la dictature, ont assisté à l'ouverture de ce procès, assises aux premiers rangs de la salle d'audience.


Ce premier procès contre un prêtre catholique pour son rôle présumé pendant la dictature a relancé le débat sur l'attitude de l'Église, et principalement de sa hiérarchie pendant ces années noires. L'Église catholique, toujours très influente en Argentine, a jusqu'à présent préféré garder le silence.


Officiellement, près de 13 000 personnes ont été tuées ou ont disparu durant la «guerre sale», la répression de la dictature contre les dissidents. Selon des associations de défense des droits de l'Homme, le bilan est cependant plus proche des 30 000 morts et disparus.


Le président argentin Nestor Kirchner, qui a fait de la question des droits de l'Homme l'une des priorités de son gouvernement, a estimé que ce procès était un nouveau pas vers l'examen judiciaire des abus passés. Il a souhaité que la justice triomphe, «pas la vengeance».


En revanche, un groupe de soutien aux anciens officiers d'extrême droite a estimé que ce procès était une farce et regretté que les anciens militants de gauche responsables par le passé de violences politiques ne soient pas poursuivis.

jeudi, juillet 05, 2007

VILLA GRIMALDI, CHILI

La Villa Grimaldi est un symbole de la mémoire collective du Chili : après avoir été l’un des principaux centres de torture et d’extermination pendant la dictature militaire entre 1973 et 1978, elle est devenue un lieu de lutte pour le respect et la défense des Droits de l’Homme et la préservation de la mémoire historique du pays. Elle est déclarée Monument Historique par le Conseil des Monuments Nationaux du Chili depuis le 27 avril 2004.


Historique

Au début du XIXe siècle, la grande hacienda Peñalolen appartenait à Madame Josefa Vicuña qui la transféra en 1813 à l’avocat Juan Egaña, en paiement de ses services professionnels. Les maisons de la propriété furent alors un lieu de repos, de réunion et d’inspiration de la naissante intelligentsia chilienne. Puis l’hacienda fut vendue en 1870 au diplomate uruguayen, José Arrieta Pereira, établi au Chili, qui transforma les anciennes maisons en théâtre populaire, salles de réunion, salons de loisir et une école ouverte à toute la communauté. Son fils, Luis Arrieta Canas, agrandit cet espace de façon à réaliser des activités musicales, théâtrales et littéraires, établissant ainsi à Peñalolen une tradition culturelle qui se prolongea jusqu’aux années 1940. 

Puis le domaine devint la propriété d’Emilio Vasallo qui l’aménagea en restaurant. Celui-ci servit, pendant plusieurs années, de lieux de rencontre aux artistes et intellectuels. Il le baptisa Villa Grimaldi, faisant référence ainsi à son aspect de villa italienne, entourée d’une végétation soignée, de fontaines d’eau et de sculptures.


Centres clandestin de détention, torture et extermination

Quelques temps après le Coup d’État du 11 septembre 1973, le terrain passa aux mains de la Direction d’Intelligence Nationale (DINA) et, sous le nom de « Caserne Terranova », fonctionna comme un des centres clandestins de détention, torture et extermination, dans la période comprise entre 1973 et 1978. On calcule qu’environ 4 500 prisonniers politiques sont passés par ce centre, parmi lesquels 226 sont portés disparus et 18 d’entre eux ont été exécutés.

Musée

Le Parc pour la Paix occupe une superficie de 10 200m². Diverses espèces d’oiseaux peuplent ses arbres centenaires qui entourent une grande fontaine, et le « Théâtre pour la vie », d’une capacité de 800 personnes. La petite salle de la Mémoire est un bureau d’administration qui accueille les réunions des dirigeants et utilisée pour vendre le matériel graphique élaboré par la Corporation.

Mur des noms

Construit en pierre, il contient gravés dans une plaque de métal, les 226 noms des victimes de la Villa. C'est un lieu cérémoniel pour leurs familles.

Ancien portail


C'était le lieu d'entrée des véhicules qui transportaient des milliers de détenus. Les prisonniers, les mains liées et les yeux bandés étaient ensuite descendus des voitures, brutalement frappés et transférés dans les cellules. Le 22 mars 1997, lors d'une cérémonie dirigée par les familles des victimes, cet accès a été fermé afin que personne ne le franchisse. Plus jamais! Symboliquement, la clef d'accès a été remise au prêtre Jésuite José Aldunate pour qu'il la garde.

Céramiques

La signalétique est conformée de plaques placées au ras du sol, élaborées avec des fragments de céramique, de style mosaïque irrégulier. Les artistes ont cherché à recréer la situation vécue par les prisonniers de la Villa Grimaldi qui, ayant les yeux bandés, ne pouvaient voir que des fragments de sol, terre, gravier et dalles de couleurs de 80 cm entre lesquels s’élèvent les bouleaux. Le tracé tente de garder les proportions spatiales que possédait l’enceinte. Celui-ci permettait la circulation des prisonniers par d’étroits couloirs. Le chemin du souvenir est un parcours latéral qui traverse tout le secteur des cellules appelées Casas de Chile, Casas Corvi, Celdas de Mujeres et Salas de Tortura.

Salle de la Mémoire

Elle était utilisée comme lieu de falsification des documents et plaques d’immatriculation de voitures de la « Caserne Terranova » de la DINA. Inaugurée le 11 septembre 2004, cette salle représente les prisonniers disparus. Des vitrines y sont organisées pour que les familles puissent recréer, avec le support de photos et d’objets personnels des victimes, un petit espace physique qui contienne ce qui est le plus représentatif de leurs parents.