lundi, juin 28, 2021

CHILI: SANTIAGO A POUR LA PREMIÈRE FOIS UNE MAIRE COMMUNISTE

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À Santiago du Chili, pour la première fois, la maire de la ville sera communiste. Irací Hassler, une économiste de 30 ans, féministe et inconnue du grand public, a battu le maire sortant de droite, issu d'une dynastie politique. Élue mi-mai, en même temps que l'Assemblée constituante, elle prend ses fonctions ce lundi.

par Justine Fontaine

PHOTO MARTIN BERNETTI / AFP

À la surprise générale, mi-mai, une conseillère municipale communiste, âgée de 30 ans seulement, remportait sur le fil la mairie de Santiago devant le maire sortant, de droite. L'élection de l'Assemblée constituante avait lieu en même temps, et ces scrutins ont été marqués par une forte percée des indépendants et de la coalition de gauche alternative, dont le Parti communiste.

Pour Irací Hassler, son élection à la tête de la capitale est aussi le résultat du mouvement social d'octobre 2019 contre les inégalités dans le pays : « Nous sommes redevables au peuple qui s'est mobilisé et qui aujourd'hui dit que nous ne voulons plus de cette gestion néolibérale qui a soumis tous les aspects de notre vie aux lois du marché », a-t-elle déclaré.

Issue d'une famille aisée, Irací Hassler s'est engagée en politique lors du mouvement étudiant pour la gratuité de l'éducation en 2011. Féministe, elle symbolise la jeune génération du Parti communiste chilien. Et elle imagine déjà ses camarades gouverner le pays :

« Notre victoire à Santiago signifie sans aucun doute que la gauche et les organisations sociales vont conquérir la présidence du pays, en ce moment historique si important. »

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DANIEL JADUE ET IRACÍ HASSLER «LA REINE DES ABEILLES»

Et en effet, le candidat du Parti communiste, un maire d'une commune populaire de la capitale, est l'un des favoris, pour l'instant, de la présidentielle prévue en novembre.

Et ce dimanche aura lieu la séance inaugurale de l'Assemblée constituante chilienne, élue pour remplacer la Constitution héritée de la dictature de Pinochet. La constituante aura un an pour rédiger un nouveau texte.

LIBERTÉ DEMANDÉE POUR LES PRISONNIERS DE L’EXPLOSION SOCIALE AU CHILI

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PHOTO AGENCIA UNO  

Santiago du Chili,  28 juin 2021. Les constituants du Parti Communiste du Chili participant à la rédaction de la nouvelle constitution ont exigé la libération des prisonniers politiques de la révolte populaire de 2019, selon un communiqué rendu publique vendredi dernier. 

Prensa Latina

Ils ont également demandé instamment au gouvernement d'accélérer le traitement législatif des projets de grâce générale et d’indemnisation pour les victimes de violations des droits de l'Homme lors de la répression policière durant les protestations du dernier trimestre 2019 dans le pays.

Ils ont de même demandé l'élaboration urgente d'un "registre national qui tienne compte de la réalité des prisonniers politiques du soulèvement social et des personnes dont le procès est en cours, ainsi que de la totalité des victimes de la répression d'État".

La déclaration rendue publique par le journal El Siglo ajoute que le bureau du procureur général doit répondre de l'opacité avec laquelle ont été traitées les procédures judiciaires des personnes arrêtées dans le cadre du soulèvement social.

Les élus demandent également des réponses quant aux "différences concernant les mesures préventives décidées pour les agents de l'État identifiés dans des cas de violations des droits de l'Homme".

D’autre part, ils rejetent le fait que le directeur de l'Institut national des droits de l'Homme (INDH), Sergio Micco, continue à diriger cette institution car, selon eux, « ses décisions contreviennent aux principes de l'organisme en matière de défense et de promotion des droits de l’Homme».

La déclaration, publiée quelques jours avant le début des sessions de la Convention constitutionnelle, considère que les prisonniers politiques de la révolte sociale font partie des centaines de milliers de personnes qui sont descendues dans les rues en opposition au modèle néolibéral et à l'injustice.

Le texte rappelle que "leur juste libération est réclamée depuis longtemps. Cependant, ni le ministère public, ni le pouvoir judiciaire, ni le gouvernement n'ont apporté de réponses concrètes pour mettre fin à l'application de mesures disproportionnées et infondées". peo/jcc/mgt/rc

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dimanche, juin 27, 2021

« LES BÂTARDES », D’ARELIS URIBE : LES DURES À CUIRE DU CHILI

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    PHOTO SIME / PHOTONONSTOP

Livres / Dans ses nouvelles, l’écrivaine et journaliste chilienne restitue sans filtre la précarité et l’énergie de sept jeunes filles confrontées aux vicissitudes du monde adulte.

Par Ariane Singer (Collaboratrice du « Monde des livres »)

6Temps de Lecture 2 min.

PARUTION « LES BÂTARDES »

Les filles formées à l’école de la rue ont plus d’histoires à raconter que celles des quartiers chic. C’est l’impression que donne ce premier recueil de nouvelles de l’écrivaine et journaliste chilienne Arelis Uribe, née en 1987 à Santiago. Les « bâtardes » du titre sont une brassée de filles aux âges divers – de la préadolescence aux premières années de l’âge adulte – issues des classes moyennes populaires du Chili. Protagonistes et narratrices de chacun des sept textes du livre, elles relatent leur quotidien en marge de ce qu’elles pensent être la « vraie » vie.

Destins tracés d’avance

Dans « Italia », une jeune enseignante métisse issue d’un milieu peu favorisé de la banlieue de Santiago se retrouve ainsi projetée dans un univers féerique, après s’être éprise d’une lycéenne blanche d’un quartier huppé de la capitale. « Dans ces histoires, je prenais la place de l’héroïne, et c’était moi qui me faisais redresser les dents à 8 ans, qui allais au restaurant depuis toujours (…). C’était moi qui jouais avec des oncles cinéastes ou professeurs à [l’université] la Chile plutôt que vendeurs de glaces ou chauffeurs de taxi, moi qui avais une chambre pour moi toute seule et nageais les samedis de janvier dans la piscine en ciment du jardin. » Mais cet émerveillement sera de courte durée et c’est finalement tout le destin tracé d’avance de la bien née Italia, promise à un avenir brillant mais sans surprise, qui poussera son amante à la fuir.

D’une écriture brute, à la fois distante et intimiste, Arelis Uribe dépeint sans filtre la précarité, matérielle et affective, de ces filles. Telle cette modeste assistante sociale (« Le Kiosque »), envoyée dans un collège en plein pays mapuche : un établissement si défavorisé, avec ses élèves déjà mères et ses infrastructures de fortune, qu’il n’entre dans aucune des cases prévues par l’équivalent de l’éducation nationale.

Complexes de classe

Aucune noirceur, aucun misérabilisme dans ces portraits de dures à cuire retroussant inlassablement leurs manches pour affronter une réalité peu amène. Arelis Uribe croque avec tact la façon dont ses héroïnes se forgent une carapace dès la sortie de l’enfance. Ainsi en va-t-il de cette étudiante qui rentre seule chez elle à l’aube, morte de peur, et adopte, le temps de son trajet, une chienne errante sur le point de mettre bas (« Bêtes ») ; protégée par l’animal, elle devra à son tour tenter de le sauver des assauts d’un berger allemand, dans une surprenante explosion de rage.

Ainsi les héroïnes d’Arelis Uribe apprennent-elles à survivre aux vicissitudes du monde adulte. Comme ces deux cousines, très proches, que la brouille entre leurs mères sépare malgré elles pendant les années cruciales de l’adolescence, avant qu’elles ne se retrouvent par hasard (« Ville inconnue »). Elles font également leurs premiers pas amoureux au rythme des évolutions technologiques – des premiers services de messagerie aux SMS des téléphones plus sophistiqués.

Avec une grande justesse, l’écrivaine saisit leurs apprentissages et leurs trébuchements, leurs premiers émois et leurs inévitables déceptions. Ses histoires soulignent la persistance des complexes de classe et d’appartenance ethnique, au sein d’une population où il est toujours mal vu d’aimer plus pauvre ou plus foncé que soi. A travers ces figures hautes en couleur de filles à fleur de peau, riches de leurs contrastes et de leurs ambitions, Arelis Uribe creuse ces fragilités avec panache.

Ariane Singer(Collaboratrice du « Monde des livres »)

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vendredi, juin 25, 2021

« LA MEUTE », SUR ARTE : PLONGÉE CONTEMPORAINE DANS LES CAUCHEMARS DU CHILI

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PHOTO FREMANTLE INTERNATIONAL DISTRIBUTION

À
 partir de l’enlèvement d’une lycéenne, la série tisse une toile d’araignée visqueuse, faite de souvenirs de la dictature et d’aliénation numérique. 
il flotte sur les huit épisodes de La Meute un nuage noir en la personne d’un général à la retraite. Luis Gnecco, que le public français avait découvert sous les traits de Pablo Neruda, dans le film que Pablo Larrain a consacré au poète, exprime en quelques rodomontades agrémentées de moues méprisantes tout le poids que l’institution militaire continue d’exercer sur une société qui n’a toujours pas liquidé les séquelles de la dictature, qu’elles soient institutionnelles, économiques ou éthiques.

Cette marque du passé n’empêche pas La Meute d’être une série tout à fait moderne. D’abord parce qu’elle offre un écho de fiction au très réel mouvement féministe qui a animé les rues de Santiago et des grandes villes du pays en 2020. Ensuite parce que ce noir récit fait autant appel aux usages de l’ère numérique qu’aux figures de la fiction adolescente – pour mieux les mettre au service d’une fiction aussi pertinente qu’excessive.

Dans un lycée – privé, catholique, élitiste – de Santiago, un professeur est accusé d’agression sexuelle par plusieurs élèves. Alors que la majorité des lycéennes manifeste pour obtenir le renvoi de l’enseignant, quelques garçons, beaux gosses, rugbymen entraînés par le prêtre qui dirige l’établissement, rêvent de la tranquillité que connurent leurs pères et grands-pères et œuvrent à sa restauration. Blanca, figure de proue du mouvement de contestation, est enlevée, sans que le rapt soit revendiqué. L’affaire est confiée à trois enquêtrices (Antonia Zegers, Daniela Vega – elle tenait le rôle-titre dans Une femme fantastique, de Sebastian Lelio – et Maria Gracia Omegna), qui découvrent vite que la victime avait été désignée à ses agresseurs par l’organisateur d’un jeu en ligne dit « Juego del lobo », « le jeu du loup ».

Alliance imprévue

Le trio se fraye péniblement un chemin dans un dédale infernal de complicités entre notables de toutes obédiences (ecclésiastique, militaire, industrielle, policière), d’indifférence générale face aux violences faites aux femmes, mais aussi d’une alliance imprévue entre des adolescents séduisants et débordants de testostérone, et une poignée de leurs aînés mus par un ressentiment à l’égard de tout ce qui n’est pas leur genre, des « incels » (célibataires misogynes), en bref.

Lire aussi : « Wakolda » : un conte gothique troublant
La réalisatrice argentine Lucia Puenzo, autrice d’un film très angoissant – Wakolda –, qui racontait l’irruption d’un mystérieux médecin allemand dans la vie d’une petite Argentine, au lendemain de la seconde guerre mondiale, a rejoint les créateurs chiliens de La Meute, Sergio Castro et Enrique Videla pour parfaire le scénario et mettre en scène le pilote de la série. C’est probablement elle qui insuffle cette sombre énergie à ces quelques heures d’angoisse. La mise en scène (à laquelle ont également contribué Nicolas Puenzo, Sergio Castro et Marialy Rivas) contemple de très haut le paysage urbain de Santiago, se glisse à la manière d’un espion dans les intérieurs glacés de la grande bourgeoisie, n’hésite pas à choquer par le spectacle de la violence, au risque parfois de la complaisance.

Malgré ces dérapages, La Meute parvient à tenir sa ligne : la mise en scène d’un jeu qui échappe même à ses concepteurs, pour créer une toile d’araignée visqueuse faite de pulsions multiséculaires et de technologies vieilles de quelques mois, de structures ancestrales qui doivent sans cesse se renouveler pour maintenir leur emprise.
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La Meute, série créée par Sergio Castro, Enrique Videla et Lucia Puenzo. Avec Antonia Zegers, Daniela Vega, Paula Luchsinger, Alfredo Castro (Chili, 2020, 8 x 45 min). Chaque jeudi à 20 h 55 du 24 juin au 8 juillet et en intégralité sur Arte.tv jusqu’au 23 juillet.
Thomas Sotinel

CHILI : 300 LIONS DE MER ENVAHISSENT LES PLAGES DE LA VILLE PORTUAIRE DE TOMÉ

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CHILI : 300 LIONS DE MER ENVAHISSENT LES
PLAGES DE LA VILLE PORTUAIRE DE TOMÉ 

Plus de 300 lions de mer ont envahi les plages de Tomé, dans la région de Biobio au Chili. L’arrivée des otaries sur la côte pourrait avoir été provoquée par la présence d’orques, considérés comme des superprédateurs, et par les vents violents qui balayent la région de Biobio.

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Les autorités chiliennes ont demandé à la population de la ville balnéaire de Tomé, située à cinq cents kilomètres au sud de la capitale Santiago, de ne pas nourrir ou approcher les mammifères. Les lions de mer sont protégés par une loi qui interdit quiconque de les soustraire à leur habitat naturel pendant une période de dix ans.

Le Chili dénombre 138.000 lions de mer, selon un recensement réalisé en 2019 par l’université de Valparaiso. Les populations les plus importantes de lions de mer sont situées au sud du pays.


lundi, juin 21, 2021

LA FACHOSPHÈRE S'AMUSE

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CAPTURA DE PANTALLA
La journaliste de l'Agence France-Presse (AFP) Valentina De Marval a écrit une note pour la rubrique AFP Factuel en espagnol sur la photo de la prétendue demeure du Chilien Daniel Jadue. Les équipes de l'AFP scrutent et vérifient des affirmations en ligne dans plusieurs langues. La note diffusée au Chili s'est avérée être une copie d'une précédente où Andrés Manuel López Obrador, le président mexicain s'est vu attribuer la maison demeure.
LA RÉALITÉ 
LA CASA DE LO CURRO

La journaliste retrouve les traces d'origine du canular dans une photo d'un jeu vidéo nord-américain Grand Theft Auto V. Ce jeu vidéo a été distribué dans le monde entier et vendu à plus de 140 millions d'exemplaires.

L'histoire aurait pu s'arrêter là. La journaliste n'a pas approfondi le sujet qui suscite l'indignation d'un lecteur de ma génération.

Pour le scenario du jeu vidéo, les producteurs ont acheté les droits d'auteur de la biographie d'un ancien agent de la CIA et terroriste de la Dina (Gestapo de Pinochet) Michael Townley. Cet ancien agent de la Dina fut condamné pour terrorisme, étant reconnu responsable de plusieurs assassins pour le compte de la dictature chilienne dans les années 70

Le jeu vidéo reprend avec force détails toutes les horreurs racontées par Townley dans son autobiographie.

La famille de Carmelo Soria, l'une des victimes du criminel américain a déposé une plainte en 2005 en Espagne. Un juge espagnol condamne Townley pour l'enlèvement de Soria et fixe une lourde indemnité à verser à la famille de la victime. Un tribunal américain valide la décision et une première demande de versement restée sans effet motive un nouveau recours espagnol.

Dans ce cadre, les avocats de la famille Soria ont appris que Townley avait signé un contrat de millionnaire avec la société de jeux vidéo. La réponse « Nous ne pouvons pas forcer Michael Townley à payer », a déclaré le juge américain John Bates ce mois-ci. Même pas 75 dollars par semaine. La famille de l'ancien diplomate espagnol Carmelo Soria a demandé en vain que l'ancien agent de la Direction du renseignement chilien - témoin protégé aux États-Unis - verse sept millions de dollars en compensation pour la torture et la mort de Soria, tandis qu'au Chili et en Espagne les tribunaux sont encore en train de débattre de l'affaire. (*)

CAPTURE D'ÉCRANA

La photo du manoir du canular de l'extrême droite, montre le manoir fictif du jeu vidéo qui à son tour s'inspire de la maison bien réelle de Michael Townley et Maria Callejas, journaliste et ex-femme de l'Américain. La maison a servi de caserne pour préparer des assassinats et des armes chimiques, ainsi que de prison et de lieu d'extermination d'opposants politiques comme dans l'affaire Soria.

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LE CHILI COMMENCERA À RÉDIGER SA NOUVELLE CONSTITUTION LE 4 JUILLET

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DESSIN PATRICIO PALOMO

Santiago du Chili (AFP) - L'assemblée constituante au Chili débutera ses travaux le 4 juillet en vue de rédiger une nouvelle loi fondamentale appelée à remplacer la Constitution héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).

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par l'Obs avec l'AFP

Le président chilien Sebastián Piñera a convoqué la première session de cette assemblée de 155 membres, qui disposera de neuf mois pour faire son travail avant que le texte ne soit soumis à référendum, lors d'un discours dimanche depuis le palais présidentiel de La Moneda.

Cette nouvelle Constitution, une des demandes les plus entendues lors des manifestations qui ont éclaté le 18 octobre 2019, est censé en finir avec un texte jugé responsable des injustices et des inégalités dans un des pays pourtant parmi les plus prospères de la région.

"Cette assemblée constituante représente une grande opportunité pour parvenir à des accords larges et solides, permettant de mettre en oeuvre une Constitution qui soit reconnue et respectée par tous", a affirmé le président chilien.

Elle viendra remplacer un texte basé sur un credo ultra-libéral, maintes fois réformé depuis le retour à la démocratie en 1990.

Le processus de changement de la loi fondamentale chilienne a débuté le 15 novembre 2019 avec l'accord des principaux partis politiques, comme un moyen d'apaiser les tensions sociales générées par les manifestations débutées le mois précédent.

L'élection des membres de cette assemblée a vu la victoire surprise de candidats indépendants, qui ont remporté 46% des suffrages, au détriment des partis traditionnels.

Une liste issue des manifestations de l'automne 2019, baptisée "Liste du peuple" et de sensibilité de gauche, a remporté 27 sièges.

Ces indépendants, issus de la société civile, ont promis des changements en profondeur au modèle chilien de développement économique porteur de grandes inégalités.

L'assemblée est également paritaire avec 77 femmes et 78 hommes et 17 représentants des communautés indigènes parmi ses 155 membres.

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CHILI : DÉCÈS DU PROFESSEUR GUSTAVO QUINTANA MUÑOZ

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GUSTAVO QUINTANA MUÑOZ
PHOTO ARCHIVE FAMILIALE
12 décembre 1934  - 21 juin 2021

C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Gustavo Adolfo Quintana Muñoz, survenu le lundi  21 juin 2021 dans la commune Viña del Mar, ville de la conurbation de Valparaíso au Chili, des suites d'une longue maladie.  

GUSTAVO QUINTANA MUÑOZ
PHOTO ARCHIVE FAMILIALE
Né à Santiago du Chili le 12 octobre 1934, Gustavo Quintana fut enseignant chercheur et Professeur d'Université, ainsi que militant du Parti communiste chilien (PCCh). Diplômé de l’Université technique Federico Santa Maria, il obtient le diplôme de professeur d’Ingénieur civil électricien. 

Notre ami et camarade Gustavo Quintana avait 86 ans. Il fut marié à Rosa Leyton Gomez, avec qui il eut trois enfants, Pablo, Claudio et Juan Manuel. 

Gustavo fut enseignant à la Faculté des Sciences de l’Université Federico Santa Maria de Valparaiso, et fut directeur du Département de Mathématiques et physique de l’Institut pédagogique Université du Chili de Valparaiso, pour la période 1970 - 1976.

Son enseignement fut tragiquement interrompu par le coup d'État de septembre 1973. Il fut exonéré et expulsé manu militari de son poste, puis il dut s’exiler avec sa famille en France après le coup d’état d’Augusto Pinochet. 

Pendant son séjour en Europe, il participe et milite activement dans un incessant travail de dénonciation des crimes commis par le régime militaire chilien. Il devient activiste de la lutte pour les droits de l'homme et pour le rétablissement de la démocratie au Chili. Il fut dirigeant du collectif des communistes chilien en France, permanent et collaborateur de la direction centrale PCCh.

Gustavo rentra de l'exil après le retour de la démocratie au Chili. Il reprend l’enseignement à l’université Federico Santa Maria de Valparaiso ‒il devient Directeur de l’institut de Mathématiques et physique de l’Université du Chili à Valparaiso‒, ainsi que le travail politique et intellectuel sur le thème de l’enseignement supérieur et des nouvelles pratiques des universités sous l’idéologie néolibérale dominante. Certains de ses travaux et réflexion furent publiées dans « Cuadernos de Educación » (Cahiers d'éducation).

Nous nous souviendrons de lui comme d'un homme plein de camaraderie et de tendresse, souriant, au caractère affable, bienveillant et bon. 

Que la terre te soit légère cher compañero.

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FLYER PCCh

vendredi, juin 18, 2021

mercredi, juin 16, 2021

CHILI: UN PROJET DE LOI VISANT À LÉGALISER LE MARIAGE POUR TOUS

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EUGÈNE DELACROIX PHOTOMONTAGE
Le mariage entre couples de même sexe est autorisé dans près de la moitié des pays d'Amérique du Sud. Longtemps réputé comme étant l'un des pays les plus conservateurs du continent, le Chili pourrait bien s'ajouter à cette liste très bientôt : à la surprise générale, le président de droite Sebastián Piñera a demandé au Parlement d'examiner en urgence un projet de loi visant à légaliser le mariage pour tous. Un texte qui était en attente depuis quatre ans.
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 «CHILI: UN PROJET DE LOI VISANT À 
LÉGALISER LE MARIAGE POUR TOUS» JUSTINE FONTAINE,
DIFFUSION MERCREDI 16 JUIN 2021

Par Justine Fontaine

Les débats ont repris ce mardi au Sénat, malgré l'hostilité des parlementaires les plus conservateurs, qui préfèrent s'en tenir à « l'accord d'union civile » en vigueur depuis 2015. De son côté, la communauté LGBT+  a bon espoir de voir la mesure adoptée rapidement. 

En Amérique du Sud, l'Argentine avait été le premier pays à légaliser le mariage pour tous, en 2010. À la même période, au Chili, le Mouvement d'intégration et de libération homosexuelle (Movilh), commençait une longue bataille judiciaire pour imiter son voisin argentin.

« Trois couples chiliens de même sexe qui s'étaient mariés à l'étranger ont tenté de faire reconnaître leur mariage à l'état civil au Chili, ce qui leur a été refusé, raconte Oscar Rementería, porte-parole du Movilh. Par conséquent, nous avons porté plainte dans cette affaire, d'abord au niveau national, puis auprès de la commission interaméricaine des droits de l'homme »

Résultat : le gouvernement de centre-gauche de l'époque, accepte finalement de présenter un projet de loi en ce sens, il y a quatre ans. Mais l'examen du texte n'a quasiment pas avancé. « Il y a une responsabilité partagée entre la coalition au pouvoir et l'opposition. C'est ce qui explique que le texte soit resté bloqué », regrette Oscar Rementería.

Depuis 2018, c'est le président de droite Sebastian Piñera qui dirige le pays. Il s'était déclaré contre le mariage homosexuel pendant sa campagne électorale. Alors l'annonce de la reprise de l'examen du projet de loi en urgence a surpris. Pour Erika Montecinos, coordinatrice et fondatrice de l'association lesbienne « Rompiendo el silencio » (« Rompre le silence »), il s'agit d'une opportunité à saisir pour la communauté LGBT+. Même si elle pense que le président, très impopulaire aujourd'hui, se sert de cette annonce pour tenter de redorer son image :

« Ce gouvernement a été jusqu'ici un obstacle aux textes de loi concernant la communauté LGBT+. Notre principale inquiétude porte sur la reconnaissance des enfants de couples de même sexe, y compris en dehors du mariage. Et nous pensons que ce sera difficile, cela peut prendre du temps », dit-elle.

D'après plusieurs associations, une majorité de parlementaires seraient toutefois bien prêts à approuver le mariage pour tous, ainsi que l'adoption et la reconnaissance des enfants des couples de même sexe. De quoi donner de l'espoir à Joanna Mendoza, 32 ans. Elle est lesbienne et si la loi passe, elle compte bien en faire usage :

« Oui, je me marierai. Il faut qu'on ait les mêmes droits que les autres, et d'autant plus quand on veut avoir des enfants. Or aujourd'hui dans le cas d'un couple de femmes, seule la mère biologique est reconnue. Par conséquent, si on avait un enfant avec ma conjointe, et qu'il m'arrivait quelque chose, ce serait très difficile qu'elle obtienne la garde de notre fille ou notre fils. Mais si la loi passe, ça nous donnera une certaine sécurité. » 

Le texte pourrait être adopté dès cette année.

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PHOTO ILLUSTRATION  


jeudi, juin 10, 2021

EN MARCHE FORCÉE

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DISTANCE OBLIGE

CHILI: NOUVELLE QUARANTAINE DANS LA CAPITALE, MALGRÉ UNE VACCINATION TRÈS AVANCÉE

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    PHOTO ANDRES BRIONES C. 

Les autorités sanitaires chiliennes ont imposé jeudi 10 juin une nouvelle quarantaine totale dans la région métropolitaine de Santiago du Chili et ses sept millions d'habitants, en raison de l'augmentation des cas de coronavirus bien que 57% de la population cible soit déjà entièrement vaccinée.

Par Le Figaro avec L'AFP

À LIRE AUSSI :Vaccinés mais confinés : l'exemple du Chili doit-il nous inquiéter ?

« À partir de ce samedi, toute la région métropolitaine retourne en quarantaine», a annoncé Paula Daza, sous-secrétaire à la santé publique. C'est la troisième fois en 14 mois de pandémie que les autorités prennent cette mesure d'envergure.

Jeudi 10 juin, le Chili a enregistré 7716 nouveaux cas et 198 décès, soit un total de 1.453.478 cas et 30.339 décès depuis mars 2020. Les services de réanimation affichent un taux d'occupation de 96% dans le pays. L'augmentation de ces nouveaux cas survient alors que l'hémisphère sud entre doucement dans l'hiver austral.

Le Chili fait pourtant partie des pays les plus avancés en termes de vaccination. Sur une population cible de 15,2 millions de personnes, sur 19 millions d'habitants, quelque 11,1 millions de Chiliens ont été vaccinés avec au moins une dose (74,5%) et 8,6 millions avec deux doses (57%). La vaccination a commencé le 3 février et jeudi 10 juin, c'était au tour des personnes âgées de plus de 22 ans de se faire vacciner. Le 21 juin, commencera la vaccination des enfants âgés de plus de 12 ans.

Les autorités sanitaires chiliennes ont approuvé cinq vaccins: ceux des laboratoires Sinovac (17,1 millions), Pfizer/BioNTech (4,5 millions), AstraZeneca (693.600), CanSino (300.000) et Johnson & Johnson, dont les doses sont attendues, soit un total de 22,6 millions de doses qui sont déjà arrivées dans le pays.

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VENTE À LA CRIÉE : « DU PASS SANITAIRE »
DESSIN LAUZAN
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