[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
LE THÉÂTRE MUNICIPAL DE SANTIAGO, DANS LA CAPITALE CHILIENNE, EST LA PRINCIPALE SCÈNE DU PAYS. |
En pleine crise financière, 59 employés de l’institution chilienne vont être licenciés. 19 autres membres du personnel sont incités à prendre « volontairement » leur retraite. Les syndicats rejettent la mesure et attribuent les tensions financières à une mauvaise administration.
Le théâtre municipal de Santiago, dans la capitale chilienne, traverse une « situation très difficile », d’après les mots de Frédéric Chambert, son directeur général. Face à la crise économique dans laquelle elle se retrouve, l’institution a fait le choix de se séparer de 59 employés. À cela s’ajoute le départ volontaire de 19 autres personnes, qui vont faire valoir plus tôt que prévu leur droit à la retraite.
Pour le directeur français, ancien patron du Capitole de Toulouse, ces décisions sont « pénibles mais nécessaires pour assurer l’avenir de l’institution », comme il l’explique dans un communiqué. Ce plan va permettre des économies considérables pour le théâtre. Des dépenses diminuées d’environ 1,5 milliard de pesos par an, soit près de 2 millions d’euros. Cette économie pourrait permettre de réduire, voire d’enterrer la dette du théâtre, qui s’élève aujourd’hui à plus de 6 milliards de pesos (7,8 millions d’euros). Avec cette dette, difficile d’attirer des fonds privés, qui pourraient participer au fonctionnement de l’entité.
Coup dur pour la principale scène du pays
Mais le personnel ne l’entend pas de cette oreille. Le plan de licenciement va amputer le théâtre d’un sixième de ses effectifs. Les représentants des musiciens et des ouvriers du théâtre dénoncent l’incompétence des dirigeants et l’absence de dialogue dans l’élaboration de ce plan. « L’argent public est utilisé à mauvais escient. La solution la plus grossière et la plus grotesque est donc de couper dans les vivres et de renvoyer les gens », lâche Cristian Navarrete, président de l’Association des chanteurs lyriques, interrogé par le journal chilien El Mostrador.
Début juillet, le climat était déjà très tendu : les salaires du personnel n’avaient pas été payés à temps. Des retards qui étaient à l’origine d’une grève prolongée en 2017, alors que Frédéric Chambert était en poste depuis moins de deux ans.
Soutien du public
« La prochaine saison est conçue pour mettre en avant le Ballet de Santiago. Et cela est très attractif, explique Francisca Montenegro, présidente de l’Union du ballet du théâtre, sur la radio Bío-Bío. Réduire davantage l'offre de ballets serait contre-productif pour les ressources du théâtre. »
Pour se faire entendre, le personnel a fait appel au maire, Felipe Alessandri, également président du conseil d’administration du théâtre municipal. Les grévistes ont également lancé une pétition en ligne.
Par Clément Buzalka
SUR LE MÊME SUJET :