lundi, juin 27, 2011

BLOG CITOYEN «UNA CALLE SALVADOR ALLENDE», LA COLLECTION D’IMAGES

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Bannière du blog Calle Salvador Allende
 «Une rue Salvador Allende»
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«Une rue Salvador Allende», est une initiative de réseau sur la toile. Elle associe les internautes et les incite à participer à la constitution d’une collection d’images numériques autour du nom de l’ancien président Salvador Allende.

BLOG CITOYEN «UNA CALLE SALVADOR ALLENDE»,
 LA COLLECTION D’IMAGES
Les photographies sont envoyées au webmestre par les cyber-citoyens. Le blog citoyen permet ainsi de créer un lien entre les citoyens internautes. Il peut devenir un outil efficace pour renforcer la démocratie participative, et peut présenter parfois une influence réelle sur le débat public.

Baudrillard, qui a toujours eu le goût des formules percutantes, donne une explication psychologique des motifs qui poussent les collectionneurs à leur passion. Ce serait, dit-il, «une compensation lors des phases critiques de l'évolution sexuelle», « une régression vers le stade anal qui se traduit par des comportements d'accumulation, d'ordre, de rétention agressive.»

Il y a sans doute quelque chose de cet ordre dans toute collection. Mais la collection qui nous intéresse ici relève davantage du domaine du manque que de la compensation, manque réel d'un objet symbolique : le nom.

Dans un beau texte intitulé Allende, le poète musicien chilien Patricio Manns, soulève la question :

J'ai pêché des bouteilles dans la mer avec ton visage
dessiné sur d’obscurs papiers naviguant,
et des poèmes taillés au couteau dans les tables
de tavernes infinies, près de la fin du monde,
mais au Chili, ta patrie, il n'y a rien qui te nomme.


C’est de cette constatation que partent les internautes réunis autour de l’initiative «Une rue Salvador Allende». Peu de choses nomment aujourd’hui Salvador Allende au Chili, alors qu’une rue 11 de septembre traverse toujours la capitale. La carence des lieux associée à son nom empêche sa toponymie et contraste avec celle qui est développée ailleurs.

Beaucoup de places, de rues, d’écoles dans le monde entier portent aujourd’hui son nom. Ce décalage entre le Chili et le reste du monde nous amène à entreprendre un inventaire, comme lorsque l’on reçoit un héritage. L’image est une représentation autre que le réel. C’est un objet qui rend compte d’un déficit de réalité, à la fois présence et absence.

Nous essayons de raconter et de montrer ce qui existe, et que, pour des raisons géographiques, les autres ne peuvent ni voir ni connaître. Nous collectionnons donc pour essayer de combler ce manque de désignation. Cet objet symbolique qu’est le nom qui marque la frontière entre rêve et réalité, entre mémoire et oubli.