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RUTH OLATE MORENO DANS SON BUREAU DU SYNDICAT DES EMPLOYÉES DE MAISON. PHOTO DE PAOLA MARTINEZ INFANTE |
De longue date au Chili, les domestiques (exclusivement des femmes) constituent l’un des piliers de la société. Autrefois, seules les familles bourgeoises pouvaient employer des femmes, et même de très jeunes filles pour les servir. Mais aujourd’hui, les classes moyennes font, elles aussi, appel à du personnel pour l’entretien de la maison – les femmes ayant investi, de plus en plus nombreuses, les universités et le monde du travail. La très énergique et épatante Ruth Olate Moreno, entrée en syndicalisme après 40 années passées au service des autres, témoigne des conditions difficiles de cette corporation qui représente toujours 12% du travail féminin au Chili.
Entretien, textes et photos de Paola Martinez Infante
Ruth Olate Moreno est employée de maison depuis 40 ans. Elle a commencé à travailler à peine âgée de 12 ans, pour venir en aide à sa mère veuve, restée seule pour élever toute sa famille. Depuis, elle n’a jamais cessée de travailler. Ni mari, ni enfants ; elle le dit haut et fort : « Moi, je suis toute seule, je pense que j’ai bien géré ma vie privée et mon travail. Je suis très active. ».
C’est lors d’un voyage avec ses patrons dans le sud du pays, en 2002, qu’elle se rendue compte des grandes différences entre les conditions de travail, entre la capitale et la province. De retour à Santiago, elle apprend l’existence du syndicat et elle commence à s’intéresser de plus près à ces questions. Elle intègre alors le SINTRACAP (Sindicato de trabajadoras de casa particular - syndicat des travailleuses de maison) et en 2008 elle prend des responsabilités, pour, d’une main ferme, venir en aide à ses camarades.