Enfants ou petits-enfants d’immigrés, trois des conseillers de François Hollande se sentent aussi français qu’espagnols. Histoires d’intégrations brillamment réussies.Par Miguel Mora
«Nous sommes les seuls Espagnols qui murmurent à l’oreille du président », plaisante Paul Jean-Ortiz, conseiller diplomatique et sherpa G8 de François Hollande, petit-fils d’une aristocrate légitimiste madrilène et fils d’un conseiller municipal socialiste de Villarrobledo (province d’Albacete) qui a fui en Algérie au lendemain de la guerre civile espagnole. « Nous formons de loin le meilleur lobby de l’Elysée », s’amuse pour sa part Aquilino Morelle, fils d’émigrés et d’exilés asturiens, diplômé de la prestigieuse Ecole nationale d’administration (ENA), conseiller politique et porte-parole du chef de l’Etat pour les affaires intérieures. « Nous sommes la cuadrilla du président », tranche dans un espagnol impeccable Romain Nadal, arrière-petit-fils de Majorquins et de Catalans qui, enfant, passait ses vacances à L’Escurial [village de la communauté autonome de Madrid] et a grandi dans la ville la plus hispanophile de l’Hexagone, Nîmes. Il est aujourd’hui conseiller diplomatique de la présidence et porte-parole du ministère des Affaires étrangères.