vendredi, septembre 30, 2016

ALAIN BADIOU À TÉLÉRAMA DIALOGUE : « LA JEUNESSE EST AUJOURD'HUI DANS UNE SITUATION COMPLEXE DE DIVISION »


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 ALAIN BADIOU
PHOTO PAULINE BALLET 

Télérama
 ALAIN BADIOU
PHOTO PAULINE BALLET
Son œuvre cherche à rassembler rationalité mathématique et émotion subjective. Il a publié des sommes métaphysiques ardues, des romans, des pièces de théâtre et des textes politiques. Entretien avec Alain Badiou, le philosophe français le plus lu dans le monde, dont les derniers travaux se penchent sur la jeunesse. Le 26 septembre dernier avait lieu au Théâtre du Rond-Point, à Paris, la quatrième édition de Télérama Dialogue. Des rencontres avec des personnalités du monde de la culture, que nous diffusons in extenso sur Télérama.fr.


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jeudi, septembre 29, 2016

CHILI: UNE BALEINE DE 14 MÈTRES ÉCHOUÉE


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BALEINE DE 14 MÈTRES ÉCHOUÉE
PHOTO  24horas.cl 
Une baleine d'environ 14 mètres de long s'est échouée le week-end dernier sur les rochers d'une plage du nord du Chili, une découverte qui inquiète les scientifiques car inhabituelle dans cette région. Le cadavre de la baleine - un rorqual commun - a été retrouvé sur la plage Aguas de la Zorra, à Coquimbo, ville située à environ 460 kilomètres au nord de la capitale Santiago.
Son décès n'est pas un fait isolé : selon les spécialistes du Service national de la pêche et de l'aquaculture (Sernapesca), on a observé ces derniers mois de nombreux comportements anormaux chez les espèces marines vivant au large des côtes chiliennes. 


mercredi, septembre 28, 2016

L’AVORTEMENT AU TEMPS DES OPPRESSEURS


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FERNANDO LÓPEZ-ESCRIVÁ A RÉALISÉ UN DOCUMENTAIRE SUR L’AVORTEMENT AU CHILI.
SON FILM SERA PRÉSENTÉ SIMULTANÉMENT MERCREDI AU QUÉBEC, AU CHILI,
EN COLOMBIE, EN ÉQUATEUR, AU PÉROU, EN BOLIVIE, AU MEXIQUE ET AUX PAYS-BAS.
PHOTO ANNIK MH DE CARUFEL  

Dans toute la très catholique Amérique latine, l’avortement demeure largement un crime. Au Chili en particulier, il reste, pour l’instant, complètement interdit. À la veille de la Journée mondiale pour la dépénalisation de l’avortement, le réalisateur Fernando López-Escrivá présente un film sur ce sujet.
Le Devoir

À l’heure actuelle, au Chili, tous les avortements sont illégaux, même si la mère a été violée, ou si sa santé ou celle de son enfant est en péril. Si une femme décide de se faire avorter malgré tout, elle devra vraisemblablement se procurer du Misoprostol sur le marché noir, et éviter de se rendre dans une clinique médicale par la suite, même si elle souffre des séquelles de cet avortement.




mercredi, septembre 21, 2016

DÉCÈS À 89 ANS DE L’ARTISTE-PEINTRE CHILIEN JOSÉ BALMES


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JOSÉ BALMES 

Considéré comme l’un des plus grands artistes latino-américains, le peintre chilien José Balmes est décédé à 89 ans. Né en 1927 en Catalogne, en Espagne, José Balmes faisait partie des passagers du navire Winnipeg affrété par l’ambassadeur du Chili en France, Pablo Neruda en 1939 pour permettre aux Espagnols réfugiés en France suite au coup d’État du général Franco de quitter les camps de concentration où les avait enfermés l’administration française et d’émigrer vers le Chili.
Il réalise ses études supérieures à l’École des Beaux-Arts de l’Université du Chili. En 1947, à l’âge de 20 ans, il reçoit la nationalité chilienne. Il enseigne à l’Université du Chili dont il devient le Doyen de la Faculté des Arts. Dans les années 1970, il soutient activement le gouvernement de l’Unité populaire de Salvador Allende, raison pour laquelle, après le coup d’État du général Pinochet, il doit s’exiler en France où il enseigne la peinture pendant 10 ans à l’Université de Paris Sorbonne. Il rentre au Chili en 1986.

Un artiste engagé dans son temps

Ses peintures sont presque toujours liées à la réalité contemporaine. Ses oeuvres sont souvent proches des événements de son temps, voir ses peintures intitulées « Santo Domingo » après l’invasion de la République Dominicaine par les Marines US en 1965, ou « Vietnam », ou encore « Calama » en mémoire des prisonniers politiques de Pinochet exécutés dans cette ville du nord du Chili et enterrés quelque part dans le désert. Lors de son enterrement, la présidente Bachelet a souligné que son œuvre « brisait les schémas, ouvrait les limites esthétiques et créatives, faisant de la solidarité et du partage une attitude permanente devant la création… »  Pour Concepción Balmes, sa fille, interviewée sur Radio Cooperativa du Chili, « Il a défendu l’art au-delà du marché ou du prix de vente d’un cadre… Il a donné au Chili un legs culturel, de peinture, d’amour, de solidarité… Ce jour est l’hommage de tous les Chiliens, de tous les artistes, pour ensemble penser un Chili plus beau… ». L’association Maison Latina de Grenoble rappelle que l’ancienne fresque du Centre Social Teisseire Malherbe, reproduite dans le monument à Allende sur la Place Salvador Allende et qui a servi d’enseigne pour le Collectif Chili, était une fresque de José Balmes. Pour sa part dans le trimestriel Espaces Latinos de décembre 2015 nous consacrions quatre page à l’œuvre de José Balmes qui le directeur de la publication avait rencontre en avril 2015 à Santiago.

LA COMPAGNIE DES AUTEURS : ROBERTO BOLAÑO



EMISSION LA COMPAGNIE DES AUTEURS DE MATTHIEU GARRIGOU-LAGRANGE   
-FRANCE CULTURE- « ROBERTO BOLAÑO 1/4 CAUCHEMARS DU CHILI »,  
INTERVIEW AVEC ROBERT AMUTIO, TRADUCTEUR DE BOLAÑO 
ET RAPHAËL ESTÈVE, PROFESSEUR DE LITTÉRATURE. 
DIFFUSÉ LE LUNDI 19 SEPTEMBRE 2016

DURÉE : 0:58:51 
POCHOIR DE ROBERTO BOLAÑO
Retour dans ce premier volet sur l'itinéraire de Roberto Bolaño, du Chili où il naquit en 1953 à l'Espagne où il mourut en 2003.
Robert Amutio, traducteur des œuvres de Roberto Bolaño chez Christian Bourgois et Raphaël Estève, professeur de littérature à l'Université Bordeaux Montaigne évoquent pour nous la vie de Roberto Bolaño, du Chili à l'Espagne.A 15h30, c'est en compagnie des revues avec Valérie Toranian directrice de la Revue des deux mondes.Et à 15h55, Jacques Bonnaffé lit Sylvia Plath.Fictions / Théâtre et cie de Blandine Masson le 18 septembre 2016 : Carnet de bal de Roberto Bolaño.Le 25 septembre 2016 : Derniers Crépuscules sur la terre de Roberto BolañoMUSIQUE GENERIQUE: Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)

« TOUT VA BIEN » : L’INDOLENCE DE LA JEUNESSE CHILIENNE NANTIE

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PHOTO ARIZONA FILM
En septembre 2013, au Chili, un jeune homme ivre au volant d’une voiture pleine de camarades aussi saouls que lui, renverse un piéton, et s’enfuit. La police identifie le groupe, les conclusions de l’autopsie aggravent encore le cas des jeunes gens : s’ils avaient porté secours au piéton, ce dernier aurait pu survivre au choc. La conclusion du fait divers devrait être simple, pourtant le chauffard est acquitté de toutes les charges retenues contre lui. Il se trouve être – et personne dans le pays n’y verra un hasard – l’un des douze rejetons de Carlos Larrain, avocat et ex-sénateur, à la tête du parti de centre-droite Renovacion Nacional.
PHOTO ARIZONA FILM
On imagine aisément le film engagé rageur et efficace que ce fait divers, qui connut à l’époque un retentissement considérable, aurait pu inspirer. 



CHILI : LA JUSTICE ROUVRE LE DOSSIER DE LA « CARAVANE DE LA MORT »


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PRISONNIERS POLITIQUES ASSASINÉS À LA SERENA

Un juge chilien a rouvert le dossier tristement célèbre de la  « Caravane de la mort », une mission militaire qui sillonna le Chili après le coup d'État du 11 septembre 1973 du général Pinochet pour exécuter des opposants, a-t-on appris mardi.
«Le juge Mario Carroza a rouvert un des volets de ce dossier pour enquêter sur l'assassinat de 15 prisonniers politiques » fusillés sur le site abritant un régiment dans la ville de La Serena, dans le nord du Chili, a déclaré à l'AFP une source judiciaire.


EST-CE QUE C'EST AUJOURD'HUI L'AUTOMNE?


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Mercredi à Paris, on appréciait les 23 degrés et le beau soleil qui nous réchauffe un peu le bout du nez après un mardi de grisaille relativement déprimant. Un petit rab d’été, comme on dit. Mais on ne s’y trompe pas : le calendrier affichait «21 septembre», et on se dit que cette date marque le passage à la nouvelle saison. Quoique… On a demandé à Google de vérifier la «date automne», et sur kalendrier.com et aussi icalendrier.fr, premiers sites à avoir répondu présent, il est clairement écrit que l’automne 2016 débute le 22 septembre. Ah bon, parce que ça varie comme les vacances scolaires ? Y aurait-il une mystérieuse haute autorité des saisons qui fixe chaque année la date officielle ?

Une question d’angle

SCHÉMA LIBÉ D’APRÈS UNE IMAGE DE L’OBSERVATOIRE DE PARIS
Pas du tout, c’est scientifique. La date de l’automne est fixée au moment précis de l’équinoxe, cette période de l’année où le jour est aussi long que la nuit partout sur la Terre. Il y a deux équinoxes : celui de printemps, situé autour du 21 mars, et celui d’automne, vers le 22 septembre. 


mardi, septembre 20, 2016

PATRICIO MANNS EN RÉGION PARISIENNE


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PHOTO EDUARDO GUTIERREZ
Araucaria était, ce lundi, au concert de Patricio Manns à l'Espace Robespierre d’Ivry-sur-Seine. C’est l'auteur-compositeur-interprète Osvaldo Torres qui a ouvert la soirée avec une prestation musicale de grande qualité en hommage à Manns. 
PHOTO EDUARDO G
Le récital de Patricio Manns s'est déroulé dans l'intimité d'un concert privé. Représentant emblématique de la nouvelle chanson chilienne, Manns, voix sublime de la folk music, a enflammé la salle.


 « DANZA VERDE», PARU DANS L'ALBUM « LA EMOCIÓN DE VIVIR » 
ENREGISTRÉ À SANTIAGO DU CHILI EN 2015, DANS LES ÉTUDES  LE SANCTUAIRE 
SONIQUE ET DISTRIBUÉ PAR JCM DANS UN FORMAT PHYSIQUE ET DIGITAL
LICENCE YOUTUBE STANDARD
DURÉE : 00:02:53


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    lundi, septembre 19, 2016

    À BRUXELLES, LES DESSINATRICES CONJUGUENT LES IDENTITÉS AU PLURIEL

    ILLUSTRATION NUMÉRIQUE
    VICTORIA CATALINAGIF POUR ACCOMPAGNER ESSAI DIEMERPLEIN
    PAR J DE HOND POUR LE MAGAZINE CULTUREL NUMÉRIQUE DE OPTIMIST 

    La première édition du Women’s International Comic Art Festival réunit près de quarante artistes, venues de 25 pays, quelques mois après la polémique sur la sous-représentation des femmes au festival d'Angoulême. Au cœur de leurs œuvres se trouvent souvent les questions d'identités raciales, culturelles et genrées.
    Par Kim Hullot-Guiot

    «- C’est un vagin ?, on demande, sûre de nous.

    Cest un collier… mais c’est fait pour pouvoir être interprété de plusieurs façons», corrige (malicieusement) la peintre Diana Ejaita. Voila qui nous apprendra à commenter l’oeuvre en présence de l’artiste – à notre décharge, la curatrice de l’exposition, Emmanouela Charatsi, croyait elle aussi mirer un con dans cette série de douze tableaux. Question de point de vue, d’imagination, ou de psychanalyse, peut-être. Venue de Berlin où elle réside, Diana Ejaita fait partie de la petite quarantaine d’artistes exposées à l’espace artistique Art Base de Bruxelles (Belgique) jusqu’à dimanche, pour la première édition du Women’s International Comic Art Festival (Wicaf), qui met à l’honneur des artistes essentiellement féminines – un seul homme s’est ajouté in extremis à la sélection – près d’un an après la polémique sur l’absence récurrente de femmes dans la liste des primés au festival d’Angoulême.


    dimanche, septembre 18, 2016

    LA SÉCU SELON UBER

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    MANIFESTATION DE CHAUFFEURS DE TAXI CONTRE
    UBER À SANTIAGO DU CHILI LE 12/5/2016
    PHOTO IVAN ALVARADO  
    La Silicon Valley n’a pas dû saisir l’ironie de la situation : Uber, une entreprise dirigée par un homme qui affiche ouvertement son admiration pour la romancière et philosophe libertarienne Ayn Rand (1) apparaît de plus en plus comme le sauveur des transports publics américains, en contractant des partenariats avec nombre de communes désireuses d’offrir une alternative privée qui fonctionne parallèlement au système public. 
     AYN RAND 
    Certaines d’entre elles proposent déjà des réductions impressionnantes aux habitants qui utilisent Uber. Après tout, pourquoi dépenser tout l’argent des contribuables dans l’amélioration des infrastructures quand on peut tout simplement confier la tâche à des entreprises de la Silicon Valley? D’autres envisagent de sous-traiter certaines missions imposées par la loi, telles que le transport d’handicapés. Là encore, Uber reste le candidat le plus évident pour bénéficier des largesses de l’État.

    L’incursion d’Uber dans les services publics participe d’une tendance plus générale du secteur technologique à vendre ses services à des communes et autres administrations à court d’argent. Ils espèrent ainsi convaincre les autorités locales que leur capacité à recueillir, analyser, et utiliser les données permettrait au secteur public de réaliser d’immenses économies, tout en stimulant l’innovation et l’entrepreneuriat.

    Tout a commencé avec l’essor de programmes dits « intelligents », un euphémisme pour « privatisé ». Des villes intelligentes aux soins intelligents aux personnes âgées, tous promettent de pallier les déficiences d’un secteur public affaibli au moyen de gadgets privés à moindre coût.

    Si l’adjectif intelligent utilisé dans ce contexte est un peu passé de mode, l’idée est toujours là. L’entreprise de location d’appartements en ligne AirBnb construit des centres communautaires au Japon, misant sans doute sur le fait que sa population vieillissante poussera inévitablement le gouvernement à chercher un « Uber du vieillissement intelligent ». Grâce à toutes les données qu’il a collectées, AirBnb pourrait bien être le mieux placé pour construire des logements sociaux vivables.

    Lire aussi Arthur Fouchère, « Bientôt des robots au chevet des patients japonais », Le Monde diplomatique, août 2016. Alphabet, la société mère de Google, a aussi présenté ses propositions aux autorités locales. Flow, son nouveau logiciel développé par Sidewalk Labs, le département spécialisé dans l’urbanisme, vise à utiliser la mine de données dont dispose la firme pour atténuer l’impact de problèmes insolvables, comme le fait de garer son véhicule. Quelle municipalité refuserait de verser à Alphabet une petite somme pour bénéficier d’un système d’enchères hyper efficaces en temps réel pour chaque place de parking, tout en remplissant les coffres de la ville ?
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    CAPTURE D’ÉCRAN DU SITE DE FLOW



    Qui sait, Alphabet résoudra peut-être les problèmes de parking en décourageant tout à fait l’usage de la voiture : la société lance aussi son propre service de co-voiturage, un concurrent d’Uber et Lyft conçu à partir de Waze, son application de navigation et d’analyse (communautaire) du trafic. L’idée consiste à mettre en relation les passagers avec les conducteurs qui vont dans la même direction, projet rendu possible par l’accumulation de données sur nos déplacements.

    N’oublions pas Google Fiber, l’autre projet d’Alphabet qui aspire à fournir une connexion Internet rapide et accessible aux communautés négligées par les opérateurs telecoms traditionnels. Sa générosité ne connaissant aucune borne, Alphabet s’est aussi engagé à raccorder plusieurs logements sociaux actuellement en projet aux États-Unis, c’est-à-dire à subventionner l’accès à Internet des citoyens pauvres — une tactique qu’Alphabet pratique aussi dans les pays en développement, aux côtés de Facebook.

    Cette collusion entre la Silicon Valley et le secteur public explique que les dirigeants du secteur technologique préfèrent les Démocrates aux Républicains. Conscients du potentiel lucratif qu’offre le secteur public, les entreprises technologiques n’ont aucun intérêt à la réduction de ce dernier : pourquoi se priver de contrats juteux avec l’État ? En confiant la gestion de ses programmes au secteur privé, une administration débordée pourrait même retrouver des marges de manœuvre.

    La Silicon Valley n’est bien sûr pas la seule responsable de cette situation. Le secteur public lui-même est prisonnier des seuls outils du néolibéralisme : grandes entreprises, marché et réseaux. Mais comme il ne peut ni ne veut s’abandonner lui-même, il se tourne vers le privé pour faire son travail. L’État voit ces partenariats d’un bon œil : ils sont une promesse de rapidité et d’économies. Pour la Silicon Valley, ces contrats représentent des revenus réguliers et sûrs, tout en ouvrant l’accès aux données des clients-usagers. Accès qui, à long terme, pourraient s’avérer plus lucratif encore que ces revenus.

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     MAIN-D’ŒUVRE À LA DEMANDE
    DE QUOI L’« UBERISATION » EST-ELLE LE NOM ?
    Avec un tel modèle, la prestation de biens et de services essentiels, autrefois chasse gardée de l’État-providence et des autorités locales, se soumet aux caprices des grandes entreprises et de leurs modèles économiques. Des caprices bien réels, et chroniques : les marchés qui semblent rentables un jour finissent par devenir déficitaires, sous l’effet d’événements imprévus qui ne figuraient pas dans les prévisions initiales. Lorsque cela se produit, la plupart des entreprises préfèrent limiter leurs pertes en quittant la scène discrètement, privant ainsi les citoyens d’un service important. Tel semble être le destin de l’« Obamacare ».

    La réforme de la santé péniblement obtenue par le président Obama est le résultat typique de la transposition d’un service public vers un modèle d’économie de marché. Cette réforme misait sur la concurrence des assurances pour faire baisser les prix. Après avoir constaté que c’était souvent les personnes âgées qui venaient frapper à leur porte, tandis que les jeunes, qui ont généralement besoin de peu de soins, restaient à l’écart, de nombreux assureurs ont préféré tout simplement cesser leur activité dans ce domaine. Certaines communautés ne disposent dès lors que d’une seule compagnie d’assurance auprès de laquelle souscrire un contrat, voire d’aucune.

    La Silicon Valley n’a pas encore eu à mettre en œuvre une grande réforme telle que l’Obamacare. Il n’y a cependant pas de raison de penser que les entreprises technologiques savent, mieux que les assureurs, prédire leurs propres échecs. Alphabet entend peut-être sauver le monde, mais Google Fiber est mal-en-point : la filiale dédiée au câblage souhaite se débarrasser de la moitié de son personnel et geler ses projets de développement dans plusieurs domaines. Visiblement, construire des infrastructures pose plus de difficultés que de vendre de la publicité en ligne.

    D’autres projets héroïques ont connu un sort similaire : Ara, la tentative de concevoir un smartphone modulaire – constitué de composants interchangeables –, vient d’être suspendue, tout comme Google Glass (les lunettes connectées). Nest, la filiale thermostat de Google, bat de l’aile : le responsable du projet étant passé à autre chose, son équipe doit désormais s’occuper de maisons intelligentes. Pourtant, Nest aussi semblait vouée à renforcer la protection sociale : certaines compagnies d’assurance, partenaires d’Alphabet, proposaient à leurs clients des détecteurs de fumée Nest gratuits en échange de leurs données personnelles.

    Aussi alléchantes soient-elles, les propositions d’Uber sont bien moins transparentes qu’elles n’en ont l’air. Ses tarifs sont suffisamment bas pour attirer les consommateurs et les autorités locales, c’est vrai, mais ils cachent plusieurs couches de subventions et reposent sur des prévisions très incertaines. Le pari que fait Uber, pour se permettre de pratiquer des tarifs aussi bas, c’est d’une part qu’il pourra à terme se passer complètement de ses conducteurs — ce qui réduirait considérablement le coût du travail —, et d’autre part que sa croissance impressionnante se poursuivra au même rythme sur tous les marchés importants, sans jamais se heurter à une opposition sérieuse.

    Autrement dit, il suffirait d’un tout petit changement dans ces paramètres pour que, du jour au lendemain, les économies promises s’évaporent. Les utilisateurs d’Uber en Chine en ont récemment fait les frais : quelques jours après un accord passé avec son concurrent chinois Didi Chuxing, certains utilisateurs ont vu les tarifs doubler sur la plate-forme. Raidissement des réglementations, milliers de chauffeurs en lutte pour garder leur emploi, lobbying agressif mené par ses opposants : le modèle Uber de sécurité sociale semble bien précaire.

    Que se passera-t-il quand il n’y aura plus qu’un shérif en ville, à savoir les géants de la technologie ? Ces derniers suivront-ils l’exemple de l’industrie pharmaceutique qui, ayant conclu avec l’État des accords très avantageux, se permet de pratiquer des prix exorbitants, tout simplement par manque de concurrence ? L’État-providence par les entreprises reste certainement providentiel, mais uniquement pour elles.









    (1) Sur Ayn Rand, lire François Flahault , « Ni dieu, ni maître, ni impôts», Le Monde diplomatique, août 2008.

    Traduction depuis l’anglais : Métissa André

    samedi, septembre 17, 2016

    AU CHILI, LA RÉVOLTE FACE À LA PRIVATISATION DES PENSIONS DE RETRAITES


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    DES CENTAINES DE MILLIERS DE MANIFESTANTS ONT DÉFILÉ 
    À SANTIAGO, LA CAPITALE DU CHILI, LE 21 AOÛT 2016. 
    CRÉDIT XCAM / EUROPEAN PRESSPHOTO AGENCY

    Un scandale autour d’un groupe de retraités millionnaires de la fonction publique a fait éclaté de manière inespérée l’indignation de la population contre le système privé de pensions hérité de la dictature de Pinochet. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues du pays pour exiger la fin du régime privée des retraites responsables de l’appauvrissement des retraités chiliens. Le gouvernement tente en vain de réagir pour éviter une rébellion majeure. 
    AFFICHE DU MCPL
    Au Chili, la colère sociale contre le statu quo socio-politique n’arrête de s’accroître. Aux manifestations contre la loi travail et la réforme de l’éducation supérieure, toutes les deux jugées trop modérées, s’est ajouté ces dernières semaines le débat autour du système des pensions.




    vendredi, septembre 16, 2016

    PATRICIO MANNS EN ÎLE-DE-FRANCE


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    Concert Exceptionnel : ¡ Vuelvo !
    Hommage à Patricio Manns 
    Le Lundi 19 Septembre 2016 à 20h00 voir le plan, Espace Robespierre 2 Rue Robespierre, 94200 Ivry-sur-Seine, France  à une minute du métro « Mairie d'Ivry »  
    Participation aux frais 15 €
     « PASIÓN Y MUERTE DE LA TIRANA », PARU DANS L'ALBUM « LA EMOCIÓN DE VIVIR » 
    ENREGISTRÉ À SANTIAGO DU CHILI EN 2015, DANS LES ÉTUDES  LE SANCTUAIRE 
    SONIQUE ET DISTRIBUÉ PAR JCM DANS UN FORMAT PHYSIQUE ET DIGITAL
    LICENCE YOUTUBE STANDARD
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