La crise sociale est toujours d’actualité au Chili. Deux manifestations ont été organisées samedi 15 février à Santiago : l’une favorable à l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’autre réclamant le maintien de celle en vigueur. Sur la plaza Italia, épicentre des manifestations à Santiago depuis le début de la crise le 18 octobre, des milliers de protestataires ont de nouveau réclamé des réformes sociales, y compris l’adoption d’une nouvelle Constitution, lors d’une manifestation émaillée d’affrontements avec les forces de l’ordre.
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DESSIN CAIOZZAMA
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Un référendum controversé
Le président chilien, Sebastian Piñera, a promulgué en décembre une loi permettant l’organisation d’un référendum le 26 avril sur un changement de l’actuelle Constitution, approuvée le 11 septembre 1980 lors d’un référendum controversé pendant la dictature militaire. Ce changement est une des principales revendications exprimées lors des manifestations sociales qui secouent le pays depuis plus de deux mois. La consultation comportera deux questions : l’une sur le remplacement ou non de la Constitution, et l’autre, le cas échéant, sur la méthode pour la rédiger.
Cette seconde question devra déterminer quel organe rédigera la future Constitution, soit un Congrès mixte – idée soutenue par la coalition gouvernementale – composé à parts égales de citoyens élus à cette fin et de parlementaires en exercice, soit une Assemblée constituante intégralement composée de citoyens spécifiquement élus à cette fin – proposition soutenue par l’opposition et réclamée par de nombreux manifestants.
Si le principe d’une nouvelle Constitution est approuvé le 26 avril, l’élection du Congrès mixte ou de l’Assemblée constituante aura lieu en octobre 2020. L’organe chargé de la rédaction aura neuf mois pour élaborer un nouveau texte, une période qui pourra être prolongée de trois mois.
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