vendredi, octobre 31, 2025

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES AU CHILI : LE CANDIDAT DE LA DROITE RADICALE BIEN PLACÉ DANS LES SONDAGES

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JOSÉ ANTONIO KAST, LE 28 AOÛT 2025
PHOTO CRISTOBAL BASAURE ARAYA
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Accueil » Monde » Élections présidentielles au Chili : le candidat de la droite radicale bien placé dans les sondages / Élections présidentielles au Chili : le candidat de la droite radicale bien placé dans les sondages / Le 16 novembre 2025, se tiendront les élections présidentielles au Chili. Après le mandat d’un président de gauche devenu très impopulaire, la droite est bien placée dans les sondages. Le scrutin s’annonce comme un tournant majeur pour le pays.

Par Pauline Darrieus Publié le 30 octobre 2025 à 7h00

Qui est le candidat de la droite radicale, José Antonio Kast, bien placé dans la course à la présidentielle ?

José Antonio Kast est un avocat de métier et un homme politique chilien, catholique, d’ascendance allemande. Il est le fils de Michael Kast Schindele, un Allemand arrivé au Chili dans les années 1950, après avoir combattu dans les rangs de l’armée nazie. Le candidat du Parti Républicain n’a jamais nié ses origines, mais n’a jamais revendiqué cette filiation comme un modèle. « Mon père a été obligé de rejoindre l’armée allemande. Ce n’était pas un criminel. Il a reconstruit sa vie au Chili, avec honnêteté et travail », a-t-il assuré en 2021.

► À lire aussi :         SCANDALE. PRÉSIDENTIELLE AU CHILI : LE PÈRE DU CANDIDAT DE LA DROITE RADICALE A-T-IL ÉTÉ NAZI ?


Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025

Une intelligence artificielle (IA) fut alimentée avec les sentiments des
tweeters de chaque candidat à la présidence et a été invitée à voir ces
sentiments reflétés dans l'image de chaque candidat et voici les résultats :
@Jou_Kaiser, @jeannette_jara,  @joseantoniokast, @evelynmatthei
 IMAGEN GENERADA POR IA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Kast est le leader du Parti Républicain, fondé en 2019, de droite conservatrice, parfois comparé à son homologue étasunien. Député pendant seize ans (2002-2018), il s’est ensuite présenté comme candidat aux élections présidentielles de 2017, 2021 et de celle à venir le 16 novembre 2025 – un éventuel deuxième tour se tiendra le 14 décembre. En 2017, Kast récolte 7,9 % des voix. En 2021, il passe au second tour où il obtient pas moins de 44 % des suffrages, et s’incline face à l’actuel président d’extrême gauche Gabriel Boric.

► À lire aussi :         CHILI : JOSÉ ANTONIO KAST, FILS D’OFFICIER DE LA WEHRMACHT ET NOSTALGIQUE DE PINOCHET AU SECOND TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE

Selon le sondage CADEM / Place publique, réalisé du 22 au 24 octobre, José Antonio Kast obtiendrait cette fois 20 % des voix au premier tour, juste derrière la candidate de gauche Jeannette Jara (27 %), et devant Johannes Kaiser (14 %), du parti libertarien, ainsi que Evelyn Matthei (13 %) de l’Union démocrate indépendante, un parti de droite centriste. Certains sondages donnent même la droite gagnante au second tour. 

Quels sont les enjeux de cette élection ?

Dans toutes les enquêtes d’opinion, la sécurité est citée par les Chiliens comme la priorité absolue. Selon une enquête du ministère de la Sécurité publique, parue fin 2024, 87 % des citoyens remarquent une augmentation de la délinquance sur les douze derniers mois. En juillet 2025, le Financial Times dénonçait « une vague de violence de la part des gangs », qui redessine le paysage politique chilien. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en dix ans, le taux d’homicides a augmenté de 170 % en, atteignant 6,7 homicides pour 100 000 habitants. Une délinquance qui a un coût annuel non négligeable, évalué à 2,6 % du PIB, ou huit milliards de dollars, par une étude de l’Université catholique du Chili. Les autres préoccupations des Chiliens concernent l’immigration, la corruption, l’inflation, la santé et l’éducation. 

Pourquoi la gauche est-elle devenue impopulaire ?

Le président actuel d’extrême gauche, Gabriel Boric, est élu en 2021, sur la promesse d’un renouveau politique. Il est amené au pouvoir, notamment par les jeunes et les mouvements sociaux issus de la contestation de 2019, contre l’augmentation du coût de la vie et la corruption de la classe politique, pour de meilleurs services publics. Il promet une nouvelle constitution pour rompre avec l’héritage de Pinochet, une réforme des retraites, de la santé, de l’éducation…

En 2023, le Chili connaît jusqu’à 14 % d’inflation et un ralentissement de la croissance.

La réalité est tout autre. Son projet de nouvelle constitution est massivement rejeté en septembre 2022. En 2023, le Chili connaît jusqu’à 14 % d’inflation et un ralentissement de la croissance. Au cours de son mandat, plusieurs ministres doivent démissionner en raison d’affaires de financement public douteux. En octobre 2025, seuls 28 % des Chiliens approuvent le président Boric, contre 66 % de désapprobation.

Quelles sont les principales mesures de José Antonio Kast ?

Considérant le rétablissement de la sécurité comme une « urgence nationale », Kast prévoit la mise en place d’un “Plan national de récupération territoriale” pour reprendre le contrôle des zones à forte criminalité, l’augmentation massive du budget des forces de l’ordre, une réforme judiciaire pour durcir les peines, la construction de nouvelles prisons et la création d’un ministère de la Sécurité publique. 

Pour réduire l’immigration illégale, Kast promet une fermeture partielle de la frontière nord avec le Pérou et la Bolivie, grâce à « un mur ou une tranchée », l’expulsion prioritaire des immigrés clandestins, la suspension temporaire des visas humanitaires et une révision du droit d’asile. 

Sur le plan économique, Kast propose une politique libérale, visant à faire reculer l’État et stimuler l’investissement. Celle-ci passerait par une réduction de l’impôt sur les sociétés, une coupe budgétaire de six milliards de dollars sur six mois, et une réforme du marché du travail. Le tout avec un objectif de croissance annuelle autour des 4 %, contre 2 % à l’heure actuelle.

Faut-il y voir une tendance au niveau de toute l’Amérique latine ?

De plus en plus de journaux étrangers, tels The Guardian, s’interrogent sur « le tournant droitier » de l’Amérique latine. En effet, les récentes élections de Javier Milei, en Argentine, en 2023, et Nayib Bukele, au Salvador, réélu en 2024, peuvent donner l’impression d’un consensus régional. Plusieurs pays d’Amérique latine ont récemment élu des leaders de droite, tels que Santiago Pena, au Paraguay, en 2023, ou Daniel Noboa, en Équateur, en 2025. Néanmoins, il existe des nuances entre ces candidats de droite.

DESSIN ALEN LAUZAN

Mais surtout, il reste encore des pays d’Amérique latine gouvernés par des figures de gauche, telles que Luiz Lula da Silva au Brésil, Gustavo Petro en Colombie, Yamanda Orsi en Uruguay. Voire d’extrême gauche, comme Nicolas Maduro, le très contesté président du Venezuela.

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jeudi, octobre 30, 2025

LA SOUVERAINETÉ COMME MARCHANDISE AMÉRICAINE

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« ESCAPE TO DESTINY » (ÉCHAPPER AU DESTIN), 2016 MEHDI GHADYANLOO
- ALMINE RECH, PARIS, BRUXELLES, LONDRES, NEW YORK

Le Monde
Diplo
L’intelligence artificielle, entre bulle financière et arme géopolitique / La souveraineté comme marchandise américaine / Partout dans le monde, des gouvernements font ruisseler des centaines de milliards pour développer une « intelligence artificielle (IA) souveraine » — un oxymore, tant cette technologie dépend des industries américaines. Dopée par les tensions internationales, la souveraineté est devenue une marchandise qui rivalise avec l’or, les cryptomonnaies ou les voitures de luxe.

par Evgeny MorozovNovembre 2025

PHOTOGRAPHIES JAVIER LUENGO

En février dernier, le président français Emmanuel Macron annonçait une nouvelle étape de la « stratégie nationale pour l’intelligence artificielle » : un plan de 109 milliards d’euros d’investissements privés mêlant fonds souverains émiratis, fonds de pension canadiens, capital-investissement américain et grandes entreprises nationales — Iliad, Orange, Thales. Mais ces dernières fonctionnent toutes grâce aux processeurs graphiques (GPU) Blackwell de Nvidia, ce géant américain qui conçoit les semi-conducteurs les plus utilisés dans le secteur de l’IA et domine le classement mondial des capitalisations boursières. Le Royaume-Uni a surenchéri en septembre avec son Technology Prosperity Deal à 150 milliards de livres sterling (172 milliards d’euros), l’Allemagne s’est empressée de suivre le mouvement, et le scénario s’est répété du Proche-Orient à l’Asie du Sud-Est : des promesses mirifiques pour briser la dépendance aux technologies américaines en achetant des puces américaines aux conditions fixées par les Américains. « Souveraineté » : privilège de rédiger des chèques aux États-Unis dans sa propre monnaie.

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025

Michelle Bachelet, Jeannette Jara et Pedro Pascal
« PEDRITO N'A PAS ÉTÉ INFORMÉ DE LA RÉUNION »
LAPALADEJARA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Il est vrai que le président de Nvidia fait beaucoup pour entretenir ce délire collectif. Avec son éternel blouson de cuir qui lui donne l’allure d’un coach motivation pour concessionnaires Harley-Davidson, M. Jensen Huang dévide le même sermon sommet après sommet : « Soyez propriétaires des moyens de production de votre intelligence. » Face à lui, les ministres des finances hochent dévotement la tête avec le regard vitreux des emprunteurs qui renoncent à lire les termes du contrat en petits caractères. La voie du salut est implicite : achetez nos puces et échappez à la tyrannie d’OpenAI et de son produit-phare, ChatGPT.

LE PDG DE NVIDIA, JENSEN HUANG, A INVESTI DANS SES CLIENTS,
/ CE QUI A CONTRIBUÉ À LANCER LE MARCHÉ DES PUCES D'IA DE NVIDIA.
/ CEPENDANT, LEUR NATURE « CIRCULAIRE » COMMENCE 
À INQUIÉTER CERTAINS ANALYSTES.

Ce que le prophète omet de préciser du haut de sa chaire, c’est que Nvidia prévoit justement d’investir 100 milliards de dollars (86 milliards d’euros) dans le Léviathan que sa doctrine de la souveraineté prétend neutraliser. La farandole des capitaux tourne à l’inceste, puisque, pour 10 milliards injectés dans OpenAI, Nvidia en récupère 35 en achats de puces — un circuit fermé si bien huilé qu’il crée son propre mouvement perpétuel (1). Mieux encore, les puces de Nvidia ne sont même pas vendues, mais louées (2).

PHOTO THE INFORMATION 

Crise financière, saison 2

Parallèlement, OpenAI place des billes dans le principal concurrent de Nvidia, AMD, tout en mijotant des accords d’infrastructure qui devraient à terme lui procurer une puissance électrique équivalente à celle de vingt réacteurs nucléaires, le tout pour la modique somme de 1 000 milliards de dollars. La récursivité de ces arrangements rendrait vert de jalousie le meilleur architecte de « Ponzi » — ces pyramides financières frauduleuses qui rémunèrent les clients avec les fonds apportés par les nouveaux entrants. À 1 200 milliards, l’endettement du secteur de l’IA dépasse désormais celui du secteur bancaire — la crise de 2008, saison 2, avec le silicium dans le rôle des subprime.

 ILLUSTRATION  FINANCIAL TIMES

Même les idolâtres du marché ne parviennent pas à boucler la quadrature du cercle. D’après les projections de Morgan Stanley, les dépenses en centres de données (data centers) atteindront 2 900 milliards de dollars d’ici à 2028. Les géants de la tech ont beau être assis sur des réserves de liquidités qui dépassent la plupart des budgets nationaux, ils ne disposent que de 1 400 milliards : il leur faudra emprunter les 1 500 restants (3). À qui ? À Blackstone, Apollo ou Pimco, ces fonds d’investissement passés maîtres dans des prouesses d’ingénierie financière type « crédit privé », relativement récentes et hautement lucratives. La souveraineté, déjà hypothéquée sur les puces Nvidia, l’est aussi sur les lignes de prêt de Wall Street.

Quid de Washington ? Du point de vue de l’hégémon américain, l’« IA souveraine » n’est pas une arnaque nouvelle, mais le dernier acte d’une pièce dont le texte s’écrit depuis plus d’un siècle. La diplomatie du pétrole y a remplacé celle du dollar, avant d’être supplantée à son tour par la diplomatie du processeur. Bien que chaque étape soit plus baroque que la précédente, on y retrouve deux constantes : l’État et le capital américains, soudés dans leur interminable valse.

L’acte I s’ouvre à l’orée du XXème siècle. Le gouvernement américain promet aux pays d’Amérique latine que la prospérité économique et l’assainissement de leurs finances leur garantiront la stabilité politique. Dans les années 1900, Theodore Roosevelt prend ce prétexte pour placer les douanes dominicaines sous tutelle. En 1912, c’est au tour du Nicaragua de connaître le même sort via un prêt octroyé par la banque Brown Brothers. L’essentiel de ses revenus douaniers embarque pour Manhattan. Aux Nicaraguayens mécontents d’être traités comme une filiale à 100 %, Washington répond en envoyant les marines : le pays est occupé pendant vingt et un ans (1912-1933), avec près de quatre mille soldats au plus fort du déploiement. Dans un éditorial paru en 1922, l’hebdomadaire The Nation dénonce la « république des Brown Brothers », une formule prophétique compte tenu de ce qui allait suivre.

« FUTURE INTUITION », 2015 © MEHDI GHADYANLOO
ALMINE RECH, PARIS, BRUXELLES, LONDRES, NEW YORK

L’acte II se joue pour la première fois en 1974, trois ans après que Richard Nixon a renoncé à la convertibilité du dollar en or et dévalué la monnaie américaine. Henry Kissinger fait aux Saoudiens une proposition maquillée en diplomatie : facturez votre pétrole au prix qui vous plaît, mais exclusivement en dollars, et placez vos profits dans les bons du Trésor américain. Ce pacte secret est assorti de garanties de sécurité implicites, étant bien entendu que tout manquement sera considéré comme un acte de guerre. Entre 1974 et 1981, une part substantielle des 450 milliards de dollars d’excédents accumulés par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est donc réinvestie dans l’économie américaine. Un pétrodollar après l’autre, les États-Unis reconstituent leur domination monétaire. Nul besoin de déranger les marines cette fois-ci.

L’acte III est encore en cours d’écriture, mais déjà l’échelle des opérations dépasse tout ce que l’on a connu. Après les bananes, après les barils, c’est désormais la puissance informatique qui se marchande, c’est-à-dire la capacité brute de traitement qui permet aux machines de calculer en moins de temps qu’il n’en faut à une banque centrale pour activer la planche à billets. La république des Brown Brothers a cédé le pas à la république de Nvidia.

Vicissitudes de l’anarcho-capitalisme

Une partie des flux transite par les cryptomonnaies. Qu’il soit émis à Dubaï ou à São Paulo, tout stablecoin doit être gagé par des bons du Trésor américain. Avec un culot qui force l’admiration, l’Italien Paolo Ardoino, président-directeur général (PDG) de Tether, claironne ainsi que ses jetons numériques sont « l’instrument le plus efficace de l’hégémonie du dollar » (X, 25 février 2025). Il est vrai que sa firme détient 120 milliards de dollars en dette américaine. Le Genius Act signé par M. Donald Trump en juillet dernier, qui instaure un cadre juridique pour ces monnaies numériques, offre au président américain la caution antisystème des cryptos… pour consolider le système qu’il prétend combattre. Qui aurait parié que l’anarcho-capitalisme finirait par garantir le déficit fédéral ?

Le spectacle secondaire des cryptos fait diversion du casse qui se déroule pourtant sous nos yeux. Car ce sont les modèles d’IA qui engloutissent la plus grosse part des capacités de calcul mondiales. Et les puces Nvidia leur sont aussi vitales que l’étaient le brut saoudien aux raffineries et les droits de douane nicaraguayens aux Brown Brothers. Parler d’« IA souveraine » n’a pas plus de sens que de proclamer la fin de la dépendance allemande au pétrole si Exxon avait rebaptisé « Pompes de la liberté » toutes les stations Esso le long de l’Autobahn.

Le stratagème de Washington serait pur cynisme s’il ne produisait pas des résultats aussi époustouflants. D’abord, fabriquer une crise de la souveraineté — méfiez-vous des puces chinoises, les clouds (nuages) américains sont la seule option qui vaille, vos centres de données sont vulnérables. Puis vendre le remède avec un bénéfice digne d’un laboratoire pharmaceutique. En Europe, les infrastructures informatiques censées alimenter l’« IA souveraine » vont sortir de terre grâce aux investissements de BlackRock et du fonds émirati MGX — un rejeton du système des pétrodollars. Mêmes capitaux venus du Golfe, mêmes jeux d’intermédiation, seule la marchandise diffère. Avec les techno-dollars, le recyclage passe à la vitesse supérieure et les marges se comptent en centaines plutôt qu’en centièmes de points de pourcentage.

Les restrictions sur les exportations ont remplacé les canonnières ; Washington ne vise plus les ports, mais garde le doigt sur le disjoncteur des fermes de serveurs. Pour protéger l’architecture financière, il faut montrer les dents.

C’est ainsi que la compagnie néerlandaise ASML, seule au monde à produire des machines de lithographie extrême ultraviolet (EUV), qui servent à graver les microprocesseurs les plus avancés, a été sommée début 2024 de ne plus approvisionner sa clientèle chinoise, sous peine de perdre accès aux logiciels américains et de voir ses scanners devenir des presse-papiers à 200 millions de dollars. L’entreprise a d’abord tiré son épingle du jeu : les clients s’étant rués pour passer leurs dernières commandes, le chiffre d’affaires avec la Chine est passé de 29 % en 2023 à 36 % en 2024. Mais le retour de bâton n’a pas tardé : en 2025, ASML prévoit des revenus chinois à 20 %. Pris en tenaille entre les directives américaines et les restrictions de Pékin sur les exportations de terres rares, le constructeur anticipe maintenant des retards de « plusieurs semaines » (Bloomberg, 10 octobre 2025).

Une laisse en silicium

De son propre chef — ou peut-être encouragé par Washington —, le gouvernement néerlandais a décidé de franchir un pas supplémentaire. Le 12 octobre, soit trois jours après l’annonce des restrictions sur les terres rares, il a pris le contrôle de Nexperia, un fabricant de puces chinois installé aux Pays-Bas depuis 2019. Le prétexte ? De « graves lacunes de gouvernance » justifiant le recours à des pouvoirs d’urgence. Un tribunal a ordonné la saisie des actifs de Nexperia, ainsi que le remplacement de son PDG, M. Zhang Xuezheng, par un directeur « non chinois » doté d’un droit de vote décisif, et la gestion de l’entreprise a été confiée à un administrateur indépendant. Un coup de génie : Nexperia a prévenu qu’il ne garantissait plus l’approvisionnement en microprocesseurs et la pénurie menace l’industrie automobile allemande...

LE PDG DE G42, PENG XIAO, A PARTICIPÉ AUX NÉGOCIATIONS AVEC LES
ÉTATS-UNIS QUI ONT ABOUTI À UN PLAN DE DÉSINVESTISSEMENT CHINOIS.
SOURCE G42
La fougue antichinoise n’a pas commencé avec l’ère Trump. En 2024 déjà, la secrétaire au commerce de M. Joseph Biden, Mme Gina Raimondo, expliquait la chose sans ambages aux autorités des Émirats arabes unis (EAU) : leur géant technologique, G42, devait « choisir entre les États-Unis et la Chine ». Pas se diversifier. Pas se couvrir contre le risque. Choisir. Les serveurs de G42 furent excisés de leurs composants Huawei d’une valeur comprise entre 1,7 et 2 milliards de dollars (4), après quoi Microsoft offrit à G42 un investissement de 1,5 milliard de dollars — une indemnité d’apostasie en quelque sorte. De toute façon, en vertu du Cloud Act, le cloud « souverain » de G42 demeure biologiquement américain : les données sont à Abou Dhabi, les tribunaux compétents en Virginie.

« DEADENED PROFITS » (PROFITS DORMANTS), 2017 MEHDI GHADYANLOO
 - ALMINE RECH, PARIS, BRUXELLES, LONDRES, NEW YORK

Cette loi rend d’ailleurs risible la notion même de souveraineté. Lors de son audition par le Sénat français en juin 2025, le directeur des affaires publiques et juridiques de Microsoft France fut prié de dire s’il pouvait certifier que les données des citoyens nationaux ne seraient jamais transmises au gouvernement américain sans l’accord de Paris. Sa réponse mérite la médaille de la candeur impériale : « Je ne peux pas le garantir. »

Et Washington a d’autres instruments dans sa besace. La disposition Foreign Direct Product Rule — ou FDPR — étend la souveraineté des États-Unis jusqu’au niveau de l’atome. Il suffit qu’une puce, une plaquette ou une vis ait été une fois en présence d’une ligne de code ou d’une enveloppe de recherche américaine pour que s’applique l’extraterritorialité du droit. Si l’on y regarde d’un peu plus près, on trouve encore mieux : le Chip Security Act, proposition de loi déposée en mai 2025, rendrait obligatoire l’installation sur les puces Nvidia H100 et B200 de systèmes de géolocalisation — véritables portes dérobées en silicium (back doors), ou GPS pour GPU. L’architecture de surveillance que les Occidentaux accusaient Huawei d’avoir mise en œuvre deviendrait donc une politique fédérale, mais seulement pour les puces américaines.

Dans ces conditions, on peut se demander ce que célèbre M. Macron lorsqu’il applaudit les contrats passés par Mistral AI avec Nvidia et parle, le 11 juin dernier, de « combat pour la souveraineté » aux côtés de M. Huang. Un président français reconverti en VRP, non pas sous la contrainte, mais par ferveur stratégique : voilà le stade ultime de la coercition.

Qui concourt à faire fonctionner cet empire ? Non plus les soldats — réservés aux pays pauvres —, mais les élites locales. Et elles s’en chargent avec un enthousiasme qui ferait rougir de honte les administrateurs coloniaux. La logique est imparable : dans un monde monopolistique, se diversifier est suicidaire ; le seul choix rationnel consiste donc à se placer comme représentant attitré du monopole. Mao Zedong désignait par l’expression de « bourgeoisie compradore » cette classe qui s’était enrichie en jouant les intermédiaires entre les capitaux étrangers et l’économie nationale. La puissance de calcul a succédé à l’opium, mais les marges s’avèrent toujours aussi juteuses.

La palme revient à la société japonaise SoftBank. Depuis sa conversion, cette banque qui redirigeait auparavant l’épargne des citoyens vers les entreprises nipponnes a décidé d’investir 48 milliards de dollars dans l’IA américaine (OpenAI, Nvidia, Ampere), alors même que ses liquidités plafonnent à 31 milliards. L’endettement comblera l’écart. Quand SoftBank a démarché les banques japonaises en leur demandant 13,5 milliards de dollars pour financer sa prochaine orgie américaine, elles lui en ont proposé le double.

Et que dire de Deutsche Telekom ? Alors que son ancêtre, la Deutsche Bundespost, servait l’économie allemande en posant des câbles, il promeut son « cloud d’IA industrielle » qu’alimentent 10 000 puces Nvidia conçues à Santa Clara, fabriquées à Taïwan et immatriculées dans le Delaware. Berlin possède 32 %, les fonds d’investissement 68 %. Une souveraineté de pure façade, des bénéfices qui ruissellent invariablement vers l’ouest.

Même les anciens récalcitrants ne peuvent plus y tenir. Des géants chinois comme ByteDance, Alibaba ou Tencent, censés partager les priorités stratégiques de Pékin, amassent discrètement des puces Nvidia de contrebande, en dépit des pressions du pouvoir, des impératifs de sécurité nationale et de l’existence d’équivalents moins chers (bien que toujours inférieurs) chez Huawei.

Tout aguerris qu’ils soient, les Américains laissent parfois échapper le mot de trop. Le 15 juillet dernier, M. Howard Lutnick, secrétaire au commerce, a livré lors d’une intervention à Pittsburgh la version non édulcorée de leur doctrine : « Il faut vendre suffisamment aux Chinois pour que leurs développeurs deviennent accros à la technologie américaine. » Pékin répondit sans hâte mais à grande échelle. En septembre dernier, le régulateur chinois convoque Huawei, Cambricon, Alibaba et Baidu pour procéder à des évaluations techniques : comparer les performances des puces nationales à celles des produits Nvidia épargnés par les restrictions d’exportation, dont le modèle H20. Verdict immédiat et validé en haut lieu : les technologies nationales font l’affaire. Toutes les commandes Nvidia en suspens sont annulées. Pas de tractations, pas de projections de résultats, pas de période de transition. En sous-texte : pour qui ne transige pas sur la souveraineté, les règles extérieures n’ont plus d’importance.

En janvier, Pékin avait lancé sa bombe DeepSeek, un agent conversationnel ultraperformant et moins gourmand en énergie que son concurrent ChatGPT. L’exploit résidait moins dans la percée technologique que dans le symbole politique : le Parti communiste court-circuitant les compradors, qui avaient tout intérêt à ce que la Chine reste asservie à l’infrastructure américaine. À l’évidence, quelqu’un avait lu son Mao.

HUAWEI ET DEEPSEEK SONT DEVENUS LES FERS DE
LANCE  DES AMBITIONS CHINOISES EN MATIÈRE D'IA.
 ILLUSTRATION BRIAN WANG
L’histoire de la fabrication des puces Ascend 910B, présentées comme la colonne vertébrale des futures IA chinoises, nuance le discours officiel (5). Huawei aurait contourné les sanctions américaines en se procurant, via des sociétés-écrans, plus de 2 millions de circuits gravés par le taïwanais TSMC et en les intégrant dans ses puces. Comme l’ont révélé les analyses de TechInsights, ces dernières contiendraient également des composants mémoire Samsung et SK Hynix. Le passage en force a réussi malgré la dépendance matérielle plutôt que grâce à l’autosuffisance. À la subordination consentie, Pékin a préféré la production sous contrainte. La volonté politique l’a emporté sur l’optimisation de la chaîne logistique.

Et c’est cela qui rend l’expérience chinoise si difficile à reproduire. Quand le directeur général de SoftBank veut envoyer 40 milliards de dollars en Californie, Tokyo ne peut qu’applaudir et subventionner. Quand Deutsche Telekom repeint la plate-forme de cloud Microsoft Azure aux couleurs allemandes, Berlin hausse les épaules et continue d’appeler cela « souveraineté ». Mais quand Pékin décide de briser une dépendance, les émissaires du Parti implantés dans tous les grands conseils d’administration ne perdent pas de temps à discuter de l’« intérêt national » ; ils le traduisent en votes. Les banques d’État qui participent au « Big Fund » chinois, fort de 95 milliards de dollars, n’ont à répondre devant aucun actionnaire ; les fabricants de semi-conducteurs fleurissent sur des terres préemptées par décret ; et les coûts de cette stratégie — moindre efficacité, lenteur des nœuds, risques de contrebande, pénurie de mémoire ‒ sont absorbés dans des bilans comptables qui se projettent sur des décennies, et non sur les prochains trimestres.

Le fonctionnement institutionnel chinois n’a rien de particulièrement exotique ; il met simplement en acte un principe que la majorité des États ont abandonné : la possibilité de faire prévaloir l’intérêt national sur les intérêts privés. Les compradors ne sont pas des bandits défiant leurs gouvernements : leurs intérêts rejoignent ceux de l’hégémon et les conduisent à défendre et à faciliter la diplomatie américaine du processeur. Les assujettir implique de s’attaquer au système qui a fait de la « compradorisation » une solution logique. Dès lors il n’est plus question de réglementations, mais de rupture géopolitique. D’où la question existentielle qui se pose à travers le monde, de Berlin à Brasília, de Kuala Lumpur à Johannesburg : quand le prix de l’alliance est la subordination permanente, le jeu en vaut-il la chandelle ?

Accéder aux marchés, aux terres rares et aux modèles d’IA chinois implique de refuser le choix binaire imposé par Washington — eux ou nous, la dépendance ou l’isolement, l’intégration ou l’exil —, mais aussi d’accepter les conséquences de ce refus — la fuite des capitaux, les avoirs gelés, l’architecture de sécurité devenue hostile, les carottes remplacées par des bâtons. Dans nombre d’États, ce n’est pas la capacité de dire non qui fait défaut ; c’est la volonté d’endurer ce qui s’ensuivra.

Voilà pourquoi les chèques à l’ordre de la république de Nvidia continuent d’être encaissés. Et, quelque part à Santa Clara, un blouson de cuir métamorphosé en être sensible par la seule grâce des profits est déjà en train de programmer son prochain sermon devant un gouvernement tout prêt à confondre baratin commercial et stratégie géopolitique.

Evgeny Morozov


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ILLUSTRATION  'THE SANTIAGO BOYS'

Evgeny Morozov

Directeur de The Syllabus, une plate-forme de sélection et de mise en valeur des connaissances. Son dernier livre publié en français est Les Santiago Boys (Divergences, Quimperlé, 2024), basé sur le podcast éponyme.

► À lire aussi :        'THE SANTIAGO BOYS' : HISTOIRE DE L'UTOPIE TECHNOLOGIQUE D'ALLENDE 

Notes :

(1) Jeremy Kahn, « Nvidia’s $100 billion OpenAI investment raises eyebrows and a key question : how much of the AI boom is just Nvidia’s cash being recycled ? », Fortune, New York, 28 septembre 2025.

(2) Anissa Gardizy et Sri Muppidi, « In OpenAI megadeal, Nvidia discusses a new business model : chip leasing », The Information, 23 septembre 2025.

(3) Tabby Kinder, « “Absolutely immense” : the companies on the hook for the $3tn AI building boom », Financial Times, Londres, 14 août 2025.

(4) Ben Bartenstein, Mackenzie Hawkins, Nick Wadhams et Dina Bass, « G42 made secret pact with US to divest from China before Microsoft deal », Bloomberg, New York, 16 avril 2024.

(5) Ann Cao et Wency Chen, « Home-grown heroes : how Huawei and DeepSeek are helping China break reliance on US chips », South China Morning Post, Hongkong, 27 septembre 2025.

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mercredi, octobre 29, 2025

VENTS MAUVAIS D’ARGENTINE

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«Il s'avère maintenant que si vous avez un rabbin comme guide spirituel,
vous pouvez être un fasciste légitime, un fasciste casher.? .»

DESSIN SERGIO LANGER

CHILI, le 28 octobre 2025. / Vents mauvais d’Argentine. / Trump avait conditionné son aide à l’Argentine (20 milliards de dollars plus un apport de fonds privés du même montant) à un triomphe électoral de Milei. Le chantage a marché, Milei a gagné. Trump s’est chaudement félicité de cette victoire dont modestement (mais réalistement) il s’attribue la paternité. La promesse des 40 milliards de dollars a été au centre de la campagne.

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

Pierre
Cappanera

AAu début septembre, avant que Milei ne fasse son voyage à Washington pour demander un geste à Trump, Milei avait été largement battu aux élections provinciales de Buenos-Aires qui représente plus de 40% de la population argentine. Il n’y avait aucun doute à ce moment là sur la défaite de Milei le 26 octobre. C’était sans compter sur les dollars de Trump. 

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025

Michelle Bachelet, Jeannette Jara et Pedro Pascal
« PEDRITO N'A PAS ÉTÉ INFORMÉ DE LA RÉUNION »
LAPALADEJARA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Il est à noter que Milei n’a pas gagné de nouveaux électeurs, il en a même perdu. C’est l’opposition péroniste (centre-gauche) qui s'est effondrée. L’abstention n’a jamais été aussi forte en Argentine depuis la fin de la dictature militaire (1983). C’est comme si un certain nombre d’Argentins, opposants de Milei, n’avaient pas osé voter contre la promesse de la venue de milliards de dollars et celle du redressement de l’Argentine qui s'en suivrait. Ils ne voulaient pas porter la responsabilité de la non-venue de tous ces dollars, sans pour autant voter Milei.

Ceci va avoir des conséquences sur la campagne électorale présidentielle au Chili (premier tour le 16 novembre). Les candidats de droite ont toujours soutenu Milei, ils s’étaient tous affiché avec lui. Voyages à Buenos-Aires, rencontres et selfies avec Milei... Pour Kast et Kaiser, les 2 représentants de l’extrême-droite, Milei était « le » modèle. Évidemment, après septembre, ils s’étaient faits tout petits. Mais aujourd’hui, la donne a changé, ils vont pouvoir dire « la méthode Milei, ça marche, les Argentins l’ont plébiscitée ». Et cet argument ne restera pas sans conséquences. 

Pour la gauche au Chili et dans toute l’Amérique Latine, cette victoire de l’extrême-droite en Argentine est un nouveau coup dur.

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🇨🇱️ / JARA PRESIDENTA \ 🇨🇱️   / #Vota2 ✌🏼\ 

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mardi, octobre 28, 2025

LE DRAMATURGE ET ACTEUR CHILIEN HÉCTOR NOGUERA EST MORT À SANTIAGO

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LE DRAMATURGE ET ACTEUR CHILIEN
HÉCTOR NOGUERA EST MORT À SANTIAGO

Le dramaturge et acteur chilien Héctor Noguera est mort à Santiago /  Le Président Gabriel Boric décrète un deuil national suite au décès d'Héctor Noguera / Le chef de l'État a salué et exprimé sa gratitude pour l'héritage laissé par l'éminent acteur, universitaire, metteur en scène et lauréat du Prix national des arts du spectacle et de l'audiovisuel 2015. / Ce mardi matin, le pays a appris avec tristesse le décès d'Héctor Noguera Illanes, éminent acteur, metteur en scène et universitaire chilien.

Gob.cl

HECTOR NOGUERA JEUNE

Le Gouvernement chilien, par l'intermédiaire du Président de la République, Gabriel Boric, tout en présentant ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches, a décidé d'honorer la mémoire d'Héctor « Tito » Noguera en décrétant un deuil national pour cet homme qui a marqué la scène nationale, influencé plusieurs générations d'artistes et marqué le cœur de tous les Chiliens, qui l'ont inscrit dans leur imaginaire.

PHOTO FRANCISCO PAREDES / THE CLINIC

À l'approche des élections présidentielles de novembre, pour lesquelles Evelyn Matthei et José Antonio Kast ont déjà lancé leur campagne, Héctor Noguera est catégorique. « Je ne voterai jamais pour la droite, car elle n'a jamais reconnu que le Chili avait été une dictature. Au contraire, beaucoup le nient encore et n'ont jamais demandé pardon pour leurs crimes et leurs violations des droits humains. On dirait plutôt qu'ils essaient de trouver des excuses et de se mettre en avant. Toute cette froideur me cause une douleur intérieure très profonde, très forte ». Entretien du 1er février 2025,THE CLINIC

L'apport indéniable d'Héctor Noguera à la culture chilienne

Acteur de renom, lauréat du Prix national des arts du spectacle et de l'audiovisuel, il est une figure incontournable de la culture chilienne.

HÉCTOR NOGUERA. PHOTO DE @ELIOFRUGONE

Au cours de ses plus de soixante ans de carrière, il a collaboré à des pièces et des projets qui ont marqué l'histoire nationale.

Il a réalisé plus de 150 premières au théâtre, au cinéma et à la télévision. Il a tourné au Chili et dans plusieurs pays d'Amérique latine et d'Europe avec des productions classiques et contemporaines, tant comme acteur que comme metteur en scène.

Il y a plus de trente ans, il a fondé le Teatro Camino, une compagnie de théâtre et un espace culturel qui, depuis Peñalolén, a acquis une large reconnaissance artistique pour la qualité de sa programmation et de son travail pédagogique.

Il a reçu de nombreux prix tout au long de sa carrière, le plus important étant le Prix national des arts de la scène et de l'audiovisuel, reçu en 2015. Il a également été professeur à l'Université pontificale catholique, doyen de la Faculté des arts de l'Universidad Mayor, directeur artistique du Teatro Camino et membre de l'Académie des beaux-arts de l'Institut du Chili.

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« Bonne nuit, aimable prince,
et que des essaims d'anges bercent par leurs chants ton sommeil ! »
HAMLET / William SHAKESPEARE
TEATROCAMINO

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CHILI / LA CANDIDATE DE GAUCHE JEANNETTE JARA DONNÉE FAVORITE AU PREMIER TOUR, MAIS BATTUE AU SECOND PAR LA DROITE SELON UN SONDAGE

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CHILI / LA CANDIDATE DE GAUCHE JEANNETTE JARA DONNÉE FAVORITE AU PREMIER TOUR,
MAIS BATTUE AU SECOND PAR LA DROITE SELON UN SONDAGE
Entrevue
MONDE / Chili : la candidate de gauche Jeannette Jara donnée favorite au premier tour, mais battue au second par la droite selon un sondage / Un nouveau sondage du Centre d’études publiques (CEP) au Chili place la candidate de la coalition de gauche, Jeannette Jara, en tête des intentions de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle, avec 25 % des suffrages. Ancienne ministre du Travail et figure du Parti communiste, Jara incarne la continuité du gouvernement actuel dirigé par Gabriel Boric.

Par Service actualité internationale

Cependant, le sondage révèle qu’elle serait devancée au second tour par ses deux principaux rivaux de droite : José Antonio Kast, du Parti républicain, crédité de 23 % au premier tour, et Evelyn Matthei, de l’Union démocrate indépendante (UDI), qui recueille 12 %. Dans les scénarios de duel, Kast et Matthei l’emporteraient tous deux face à Jara, bénéficiant d’un report massif des voix centristes et conservatrices.

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025

Une intelligence artificielle (IA) fut alimentée avec les sentiments des
tweeters de chaque candidat à la présidence et a été invitée à voir ces
sentiments reflétés dans l'image de chaque candidat et voici les résultats :
@Jou_Kaiser, @jeannette_jara,  @joseantoniokast, @evelynmatthei
 IMAGEN GENERADA POR IA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Ces résultats confirment la polarisation croissante de la scène politique chilienne, marquée par le recul du centre et la montée des extrêmes. Jara mise sur le soutien du mouvement social et sur une campagne axée sur la redistribution et les droits sociaux, tandis que ses adversaires mettent l’accent sur la sécurité, la lutte contre la criminalité et la relance économique.

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Le #EstallidoSocial faisait partie d'un processus qui était en marche, car les soulèvements ne sont qu'un événement ponctuel, 
une explosion. Il s'agit maintenant de  réaffirmer ce pour quoi nous nous sommes tant battus et de bien choisir pour qui voter. 
Et @jeannette_jara est la seule à pouvoir nous garantir ces changements #EstallidoSocial2019. 

Le premier tour est prévu pour décembre 2025. Si les tendances se confirment, le Chili pourrait connaître une alternance politique majeure après huit années de gouvernements progressistes.

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« La mona est lisse, mais pas bête » 
et vote pour  #JeannetteJara Vote  2.

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