vendredi, janvier 29, 2021

LAWFARE : LE CAS DANIEL JADUE

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 « DANIEL DANS LA FOSSE AUX LIONS »
 DE PIERRE PAUL RUBENS
Dans un reportage intitulé « L'appel téléphonique qui complique le maire Jadue dans l'affaire des luminaires », le quotidien chilien La Tercera a lancé une campagne contre Daniel Jadue visant à l'impliquer dans un dispositif de financement politique illégal.
LE MAIRE DANIEL JADUE
VICTIME DU « LAWFARE »
 
PHOTO AGENCIA UNO
«Le lawfare commence avec des dénonciations sans preuves, se prolonge dans d'obsédantes campagnes de dénigrement médiatique et oblige ses cibles à d'interminables justifications sans objet. Puis c'est la prison et les amendes. Le lawfare enferme les débats politiques dans les cours de justice. Pour finir, il fausse le déroulement des élections qui ne sont plus vraiment libres. Les exemples sont nombreux. Citons, en Amérique du Sud, le Brésilien Lula, condamné sans preuve et empêché de se présenter à l'élection présidentielle. Son "juge", Sergio Moro, est devenu depuis ministre de la Justice du président d'extrême droite Jair Bolsonaro. Mais aussi l'Équatorien Rafael Correa et l'Argentine Cristina Kirchner, persécutés sans trêve.»[1]
UNE DU QUOTIDIEN LA TERCERA
DU 10 JANVIER 2021

Il existe au Chili une information judiciaire sur 22 municipalités qui ont conclu des contrats pour le changement et l’entretien de luminaires avec la société Itelecom, entre mai 2017 et avril 2020.

Dans ce cadre, La Tercera, comme tout média, a non seulement le droit mais le devoir de fournir des informations pertinentes. Et la conversation téléphonique interceptée entre le directeur général d’Itelecom, Marcelo Lefort et l’avocat Ramón Sepúlveda, vérifiée le 22 septembre 2019, l’est clairement.

Mais l'article de La Tercera n'exerce pas son devoir d'informer, comme pourrait le penser un lecteur confus ou un nouveau venu de l'étranger. Il installe plutôt un montage communicationnel en glissant des demi-vérités, souvent plus efficaces que les mensonges complets, la version de l’accusé ajoutant souvent à l’entropie et à la confusion générales.

En formulant une accusation aussi grave fondée sur le soupçon, des informations hors contexte et des sources non identifiées, on viole l’éthique professionnelle et on offense le journalisme décent qui s’acquitte de sa mission d’information.

CAPTURE D'ÉCRAN
Le fait que l’avocat Ramón Sepúlveda ait représenté le maire de Recoleta dans la plainte contre l’ancien ministre de la Santé Jaime Mañalich et le président Sebastián Piñera dans une procédure pour négligence, stratégies erronées et refus de secours, dans la gestion de la pandémie de Covid-19, ne fait pas de lui «son» avocat dans la version de Leslie Ayala, ou «l’avocat de l’édile», dans celle de La Tercera.

CAPTURE D'ÉCRAN
L’article de La Tercera, qui dans ses deux tiers se réduit à la reproduction d’un audio, pourrait, rigueur militante et imagination aidant, suggérer un environnement de fausses factures entre Lefort et Sepulveda. Mais il ne donne aucun indice liant Jadue à sa déduction téméraire : de fausses factures à son avocat pour financer des campagnes politiques.

Le feuilleton de La Tercera se termine par l'annonce que le parquet a demandé de lever le secret des comptes bancaires du maire de Recoleta. Jadue a signalé dans plusieurs déclarations qu'il avait volontairement ouvert ses comptes bancaires et ses courriers électroniques privés et institutionnels et les a mis à disposition du parquet.

Le but de la manœuvre du quotidien La Tercera paraît d'autant plus évident que le maire Daniel Jadue est l'un des favoris à la présidentielle de 2022 au Chili dans tous les sondages.

Les réseaux sociaux.
CAPTURE D'ÉCRAN
QUOTIDIEN LA SEGUNDA,
LUNDI 18 JANVIER 2021 P. 7



Sur les réseaux sociaux, les accusations sans preuve ont provoqué l’effet inverse : la plupart des posts #Jadue #Recoleta et #JaduePresidente ont soutenu Jadue et rejeté la manœuvre de La Tercera.

La presse mainstream, surprise par le soutien apporté au maire Daniel Jadue, s’inquiète des 72.000 commentaires sur les réseaux sociaux et des 51% de messages favorables au maire, ainsi que des 535.000 supporters du maire candidat pour l'élection présidentielle de 2022, Daniel Jadue.      M.C.

 
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LES 150 ANS DE LA COMMUNE. JANVIER 1871 : LA TENSION MONTE À PARIS

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PHOTO BRIDGEMAN IMAGES/LEEMAGE

Le soulèvement du 22 janvier, qui visait à empêcher le gouvernement modéré de défense nationale de décider la capitulation de la capitale lors de la guerre franco-prussienne, est réprimé. Le 28 janvier, c’est la « chute de Paris ».


    «LE TEMPS DES CERISES», EXTRAIT DE L'ALBUM «AVANTI! », 

    par Roger Martelli 

     IMAGE BROKER

    janvier 1871… La guerre franco-allemande fait rage depuis près de six mois. La République a été proclamée le 4 septembre 1870, dans la plus grande confusion. Mais la chute de l’Empire n’a pas provoqué l’élan salvateur attendu. Malgré les efforts du « radical » Léon Gambetta, le gouvernement de défense nationale accumule les atermoiements politiques et les revers militaires. En janvier, 34 départements sont occupés par l’ennemi. Au gouvernement, la majorité modérée envisage alors de négocier avec le nouveau maître de l’Allemagne, le chancelier prussien Otto von Bismarck.

    Ville industrieuse et rebelle 

    Cela ne va pas dans la direction majoritairement souhaitée à Paris. Depuis le 19 septembre précédent, la capitale est assiégée. Mal ravitaillée, isolée du reste du pays, elle vit difficilement, au rythme des bombardements et des sorties infructueuses destinées à desserrer l’étau allemand. Un demi-million d’hommes assurent sa défense, dont 300 000 appartiennent à la garde nationale « sédentaire », une milice citoyenne en armes, qui a obtenu le droit de désigner ses délégués et d’élire ses chefs de bataillon. Cette garde nationale est fortement enracinée dans les quartiers populaires du nord et de l’est où, malgré les conditions de vie éprouvantes, l’idée de capituler suscite les plus vives oppositions.

    Enfermée dans ses remparts, Paris abrite 1,8 million d’habitants, dont 45 % appartiennent à des familles ouvrières. Cette ville industrieuse est une ville rebelle, qui l’a montré à de multiples occasions et l’a encore manifesté à la fin de l’Empire, s’obstinant à refuser de voter « oui » au plébiscite organisé par le pouvoir et à élire à la Chambre des opposants républicains.

    « Place au peuple ! Place à la Commune ! »

    Paris a salué avec enthousiasme la République, mais se méfie de la majorité républicaine qui contrôle les ­mécanismes officiels du pouvoir. Dans la capitale, dès le mois de septembre, des structures autonomes se sont mises en place, souvent à côté des institutions officielles et parfois contre elles. Elles s’occupent notamment des questions les plus urgentes, de ravitaillement et de soin aux blessés. Dès le 5 septembre, à l’initiative de la section française de l’Association internationale des travailleurs, une assemblée de délégués ouvriers décide même de créer des comités de vigilance dans chaque arrondissement. Leur coordination (comité central puis délégation des 20 arrondissements) sera un des noyaux actifs du mouvement communard.

    Dès le mois d’octobre 1870, les comités de vigilance et des bataillons de la garde nationale organisent des manifestations à Paris, pour inciter le gouvernement à des mesures plus vigoureuses, autour des notions de « guerre à outrance » et de « levée en masse ». Ces journées mobilisent, mais sans connaître un écho suffisant dans la population. Au début janvier 1871, les 20 arrondissements placardent pourtant des affiches, de couleur rouge, qui se terminent par le mot d’ordre : « Place au peuple ! Place à la Commune ! »

    Incurie gouvernementale

    Le 19 janvier, une sortie mal préparée débouche sur un revers sévère pour les défenseurs de Paris. Pour les plus déterminés, c’est le signe d’une incurie gouvernementale, à la limite de la trahison. Le 22, des gardes nationaux venus des Batignolles et du 13e arrondissement se rassemblent devant l’Hôtel de Ville. Des discussions houleuses s’engagent avec les autorités officielles, qui dépendent alors de Jules Ferry. Brusquement des fusillades éclatent, déclenchées des fenêtres de l’Hôtel de Ville et de ses annexes, occupées par des gardes mobiles bretons. À l’issue de l’affrontement, on dénombre plusieurs dizaines de morts et de blessés, pour la plupart du côté des manifestants. Dans la foulée, le gouvernement décide de fermer les clubs, qui s’étaient multipliés dès la fin de l’Empire. Un général très conservateur, Joseph Vinoy, est nommé gouverneur de Paris. Des journaux sont interdits et des arrestations sont opérées, dont celle de Charles Delescluze, un vétéran de la révolution de 1848.

    Le 27 janvier, les opérations militaires s’interrompent autour de la capitale. Les ultimes protestations n’y font rien : le 28 janvier, un armistice est signé. Les conditions sont dures : les forts défendant Paris sont cédés aux vainqueurs, la ville versera une lourde rançon et les Allemands peuvent entrer dans la capitale. Une seule concession est faite par Bismarck, d’une grande importance pour la suite : la garde nationale n’est pas désarmée. Le 8 février, une nouvelle Assemblée est élue. Quelques jours plus tard, elle s’installe à Versailles, pas à Paris. Ce n’est décidément pas l’esprit parisien qui souffle sur le pays. Une majorité écrasante de députés monarchistes a été désignée par une population qui a préféré la paix, même au prix de la République. Celle-ci commence donc bien mal…  Commune de Paris

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     « CRI DU PEUPLE » JACQUES TARDI 


    LE CHILI A-T-IL JUGÉ TOUS LES CRIMES DE LA DICTATURE DE PINOCHET ?

    PHOTO MARTIN BERNETTI 

    Le juge Guzman est mort la semaine dernière. Il n'était pas prédestiné à devenir "le" juge de la dictature, mais il se sera battu jusqu'à sa retraite pour recueillir les preuves des plus de 3000 assassinats commis après le coup d'État de 1973. Entretien avec la juriste Carolina Cerda-Guzman.


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    FRANCE CULTURE ÉMISSION «LES ENJEUX INTERNATIONAUX»
     «LE CHILI A-T-IL JUGÉ TOUS LES CRIMES DE LA DICTATURE DE PINOCHET ?» 
      PRÉSENTÉ PAR PAR JULIE GACON
     DIFFUSION VENDREDI 29 JANVIER 2021 

    France culture

    JUAN GUZMÁN TAPIA
    PHOTO ANAGRAMA

    Juan Guzman est mort la conscience tranquille, comme il le disait volontiers aux jeunes Chiliens qui l’écoutaient et l’admiraient - quand ses collègues, eux, l’avaient quelque peu mis de côté à la fin de sa carrière.

    Le juge Guzman était considéré comme le « tombeur » du général Pinochet. A défaut d’avoir condamné l’ancien dictateur, mort en 2006 sans avoir répondu de ses crimes, Juan Guzman l’avait inculpé, à deux reprises. Tout comme des dizaines de militaires et de civils, impliqués dans les plus de 3000 assassinats d’après le coup d’Etat de Pinochet et de la chute de Salvador Allende en 1973.

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    CHILI: LOURDE CONDAMNATION POUR DES POLICIERS APRÈS LE MEURTRE D'UN JEUNE MAPUCHE EN 2018

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    PHOTO ATON
    Au Chili, c'est le dénouement judiciaire d'une affaire qui a mis en lumière les violences policières contre le peuple Mapuche, principal peuple indigène du pays. Sept policiers ou anciens policiers,ainsi qu’un avocat, ont été condamnés pour l'assassinat fin 2018 d'un jeune Mapuche, dans le sud du Chili. L'auteur des tirs a même été condamné à 16 ans de prison. Une peine d'une sévérité inédite depuis près de 20 ans au Chili dans une affaire de violations des droits de l’homme.

    par Justine Fontaine

    en novembre 2018, Camilo Catrillanca, 24 ans, rentrait chez lui sur son tracteur quand il a été tué d'une balle dans la nuque par un commando de police. Un adolescent qui se trouvait avec lui a été blessé. Dans un premier temps, les carabiniers et le gouvernement affirment qu'il y a eu un échange de tirs.

    Une affirmation rapidement contredite par l'enquête. Le jeune Mapuche n'était pas armé, et les policiers ont tenté de détruire les vidéos des faits. Pour une partie de l'opinion publique, indignée, la police et les autorités ont menti délibérément pour cacher une nouvelle affaire de violences policières contre des Mapuches.

    Seize ans de prison

    Ce jeudi, après de longs mois de procès, un tribunal du sud du pays a finalement condamné l'auteur des tirs à 16 ans de prison pour homicide et tentative d'homicide. Une peine d'une sévérité inédite depuis plus de 20 ans dans une affaire de violations des droits de l'homme. Sept autres personnes ont été condamnées pour obstruction à la justice.

    Mais la famille du jeune homme aurait souhaité que soient aussi poursuivis des responsables de haut rang au sein de la police. Elle dénonce des menaces encore très récentes des forces de l'ordre contre la veuve et la fille de Camilo Catrillanca.

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    «JUSTICE POUR CAMILO CATRILLANCA
    À DEUX ANS DE SON ASSASSINAT »
      FLYE DU PCCh

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    CHILI : FPMR ANNIVERSAIRE DE « LA GRANDE ÉVASION »

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    PHOTO IVAN ALVARADO

    1990 -30 JANVIER- 2021

    31ème ANNIVERSAIRE DE « LA GRANDE ÉVASION »

    Dans la nuit du 29 au 30 janvier 1990, 49 détenus politiques du  Front Patriotique Manuel Rodríguez, (FPMR),  parviennent à s'échapper de la prison de Santiago du Chili. Un formidable pied de nez à la dictature. 

    AFFICHE DU FILM INSPIRÉ DE 
    L'ÉVASION DES PRISONNIERS
    POLITIQUES DU FPMR
     
     
    Il y a 31 ans, alors que le dictateur Augusto Pinochet s’apprêtait à céder enfin la tête de l’État à un président démocratiquement élu, une spectaculaire évasion a eu lieu dans la prison de Santiago, en plein centre ville et à quelques rues du palais de La Moneda. 49 prisonniers politiques du Front patriotique Manuel Rodríguez (FPMR) ont déserté leurs cellules et ont ainsi voulu « saluer la démocratie ». Mais ils sont venus rappeler aussi que, derrière les apparences d’une «transition démocratique » négociée avec le régime militaire, les comptes de la dictature qui a régné sans partage sur le Chili pendant 17 ans sont loin d’être réglés. 

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    mardi, janvier 26, 2021

    AU CHILI, ON MISE TOUT SUR LE CUIVRE ET SES PROPRIÉTÉS ANTIBACTÉRIENNES, ANTIFONGIQUES ET ANTIVIRALES POUR LUTTER CONTRE LE COVID-19

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    PHOTO MARTIN BERNETTI / AFP

    Le pays est le premier producteur mondial de cuivre, un métal utilisé dans l'électronique et bien sûr les câbles d'électricité. Mais on le sait moins, il est aussi prisé pour ses vertus médicales, qui le rendent encore plus précieux en ces temps de pandémie de Covid-19.
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     «AU CHILI, ON MISE TOUT SUR LE CUIVRE ET SES PROPRIÉTÉS 
    ANTIBACTÉRIENNES, ANTIFONGIQUES ET ANTIVIRALES
     POUR LUTTER CONTRE LE COVID-19 » 
      PRÉSENTÉ PAR JUSTINE FONTAINE
     DIFFUSION MARDI 26 JANVIER 2021

    France tv info

    6Temps de Lecture 1 min 23 s. 

    Depuis le début de la pandémie de Covid-19, des PME et start-up chiliennes misent sur les atouts antibactériens, antifongiques et antiviraux du cuivre. Bon nombre de ces entreprises travaillaient déjà avec des particules de cuivre avant le Covid, surtout pour ses propriétés antibactériennes. Et quand la pandémie est arrivée, l'une de ces start-up, qui fabrique des tissus aux nanoparticules de cuivre, a cherché à vérifier l'efficacité de son innovation contre le coronavirus.

    Elle a fait appel notamment à l'université de Berne, en Suisse, qui a conclu qu'en aspergeant le tissu d'un liquide contaminé, 95% des exemplaires du virus sont tués au bout de deux heures. L'entreprise utilise ce textile pour fabriquer des masques, des draps pour le milieu hospitalier, ou encore des vêtements pour les soignants.  

    Le cuivre tue le virus en 2 heures sur les tissus ou les revêtements

    Une PME chilienne produit de son côté des peintures aux nanoparticules de cuivre pour l'intérieur des bâtiments hospitaliers. D'autres entreprises proposent des poignées de porte, interrupteurs et revêtements en cuivre. L'idée, qui a été vérifiée par plusieurs études notamment dans des hôpitaux français, c'est de limiter le nombre de patients qui attrapent des maladies à l'hôpital. Et forcément ces innovations ont pris une dimension nouvelle, là aussi, depuis le début de la pandémie de Covid-19.   

    Pour le Chili, l'enjeu est aussi de donner davantage de valeur ajoutée au cuivre qui sort de ses mines. Le cuivre est aujourd'hui exporté presque uniquement comme matière brute, et transformé à l'étranger. Les autorités chiliennes aimeraient donc davantage valoriser ce métal sur leur territoire, premier producteur mondial. Ces initiatives ont donc bénéficié pour certaines de fonds publics d'appui à l'innovation, ou encore du soutien de l'entreprise publique Codelco, l'un des géants mondiaux du cuivre.

    lundi, janvier 25, 2021

    EN MARCHE FORCÉE

     

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    « PÉNURIE DE SERINGUES? »

    CHILI : PINOCHET N'AURAIT PAS FAIT ASSASSINER L'EX-PRÉSIDENT FREI MONTALVA

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    PHOTO EL MERCURIO

    La cour d’appel de Santiago a estimé que le décès en 1982 de l’ex-président chilien Eduardo Frei Montalva, opposant de la dictature d’Augusto Pinochet, n’est pas un assassinat par "empoisonnement" et a acquitté les six coaccusés condamnés en première instance en 2019.

    par Rtbf avec Belga

    6Temps de Lecture 1 min 51 s. 
    UNE DU QUOTIDIEN
     LAS ÚLTIMAS NOTICIAS
     DU 23 JANVIER 1982

    le tribunal a estimé que les faits ne permettent pas d’établir que le décès de l’ex-président (1964-1970), survenu dans une clinique de Santiago en pleine dictature militaire (1973-1990), "soit imputable à une action intentionnelle ou à une négligence d’un ou de plusieurs tiers".

    Selon le tribunal, "la mort d’Eduardo Frei Montalva peut raisonnablement s’expliquer par une succession d’événements qui ont débuté avec une (première) opération le 18 novembre 1981 et les différents troubles" médicaux qui en ont découlé.

    M. Frei Montalva est décédé le 22 janvier 1982 à 71 ans d’une infection généralisée dans la clinique privée Santa Maria où il avait été hospitalisé pour une hernie.

    En première instance la justice avait estimé que la mort de cette figure de l’opposition à Augusto Pinochet avait été ordonnée par la dictature au moment où le régime commençait au début des années 1980 à affronter les premières manifestations de mécontentement social.

    Selon l’enquête, le décès d’Eduardo Frei aurait été causé par l’injection de substances toxiques et les six coaccusés, anciens agents de la dictature, poursuivis pour "empoisonnement" avaient été condamnés à des peines de 3 à 10 ans de réclusion.

    L'ANCIEN RÉSIDENT FREI MONTALVA LORS D'UN MEETING
    PHOTO ARCHIVE PDC 

    Cette décision, qui clôturait quinze années d’investigations avec la double exhumation du corps de l’ancien président, avait été qualifiée d'"historique" par les avocats de la famille.

    La peine la plus lourde avait été infligée au médecin Patricio Silva Garin, déclaré coupable d’avoir administré le poison à Eduardo Frei Montalva, alors âgé de 71 ans.

    Ce même médecin suivait le prix Nobel de littérature Pablo Neruda, décédé dans cette même clinique le 23 septembre 1973, 12 jours après le putsch du général Pinochet contre le président socialiste Salvador Allende.

    En 2017, des experts internationaux ont conclu à l’unanimité que Pablo Neruda n’était pas mort d’un cancer de la prostate comme écrit dans son certificat de décès rédigé par la junte militaire, mais ils n’ont pas été en mesure d’affirmer que le poète chilien avait été empoisonné.

    La dictature d’Augusto Pinochet a fait quelque 3200 morts et plus de 38.000 personnes ont été torturées, selon des chiffres officiels.

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    dimanche, janvier 24, 2021

    BERNIE PARTOUT, RAISON NULLE PART

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    PHOTO CAROLINE BREHMAN 

    La silhouette du sénateur progressiste a fait le tour du monde et de l'internet depuis mercredi. De quoi ses moufles sont-elles le nom ?

    Bernie partout, raison nulle part

    UNE DE LIBÉRATION DU 6-7  MAI 2017 
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    Quel est le point commun entre des bouteilles en plastique recyclées, Sharon Stone, les hippies du Vermont et le Capitole américain ? Bernie Sanders pardi ! Depuis l'investiture de Joe Biden, mercredi, la silhouette boudeuse du sénateur démocrate se balade virtuellement sur toute la planète. Bras croisés et mains emmitouflées dans une paire de moufles tricotées (doublée de polaire en laine recyclée donc) fleurant bon les seventies, c'est l'avènement du «Grumpy chic». Signe de résistance au centrisme politique du nouveau locataire de la Maison Blanche ou gage de complicité numérique, tout le monde a pu coller l'effigie de l'ancien candidat à la primaire présidentielle démocrate dans son décor préféré, voire dans un coin de sa rue via un site éphémère (bernie-sits.herokuapp.com) monté à la va-vite par un ingénieur informatique : en quatre jours, près de 10 millions de «mèmes», ces images virales lancées sur Internet, ont été créées sur sa plateforme, désormais hors ligne. «Merci à tous d’avoir utilisé cet outil, c’était fou comme aventure», s'emballe son créateur, Nick Sawhney, expliquant qu'il n'a pas les moyens financiers de continuer à faire fonctionner le site. 

    Si Hollywood a massivement participé à la campagne de Biden, certains acteurs ont une tendresse particulière pour Sanders. Ils y sont allés de leur propre version numérique du président de la puissante commission budgétaire du Sénat, qui s'est retrouvé avec le corps de Jamie Lee Curtis dans la scène du strip-tease de True Lies ou celui de Sharon Stone pendant l'interrogatoire torride de Basic Instinct avant de se faufiler dans le générique de Friends ou sur le porche de la Desperate Housewife Eva Longoria. Dimanche, CNN a interviewé un Sanders hilare à la vue de certaines créations, le montrant (entre autres) aux côtés de Staline, Churchill et Roosevelt lors du sommet de Yalta ou assis à côté de Forrest Gump sur son banc. «Est-ce que vous vous amusez autant que nous et que le monde entier avec cette affaire ?», lui demande la cheffe du service politique de la chaîne d'information en continu. «Je rigole ! Je rigole en effet mais nous sommes surtout en train de tourner tout ça dans une bonne action», glisse Bernie. Le sénateur progressiste a profité de l’engouement planétaire pour sa binette, la faisant imprimer sur des sweat-shirts vendus 45 dollars (37 euros), qui seront directement reversés à plusieurs associations caritatives en première ligne depuis le début de la pandémie : «J’espère que nous allons récolter des millions de dollars pour aider les gens les plus touchés.»

    Tricotées à la main et offertes par une enseignante du Vermont, son fief politique, les moufles café et chocolat de Sanders ont éclipsé les tenues color block sans un fil de travers de Kamala Harris (Mme Deep Purple) ou turquoise jusqu'au bout des gants de Jill Biden ainsi que les baskets Dior x Air Jordan 1 High portées par le neveu de la vice-présidente dont le prix à la revente dépasse les 10 000 dollars. Après les quatre années de bling bling Trump, la symbolique de ces mitaines de laine a inspiré jusqu'à Naomi Klein, qui a publié samedi «Le sens des moufles : cinq possibilités». 

    «Mais que se passe-t-il, s’interroge l’essayiste altermondialiste. Pourquoi Bernie, le dangereux socialiste, est soudainement devenu le grand-père adoré de tout le monde ?» La question, «elle est vite répondue» : parce que Sanders ne représente plus de danger présidentiel pour les démocrates, parce que ses idées ont néanmoins un écho phénoménal dans une partie de la jeunesse américaine et parce qu'il incarne le droit d'être soi dans un décorum grand barnum. Faire la gueule, mais avoir chaud et rêver à un monde meilleur.   

    Laure Bretton


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    vendredi, janvier 22, 2021

    CHILI : LE JUGE JUAN GUZMAN, QUI A DIRIGÉ LES ENQUÊTES CONTRE L'EX-DICTATEUR PINOCHET, EST MORT

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    PHOTO LE TEMPS

    Le magistrat avait, à partir de 1998, poursuivi le général notamment pour les assassinats commis après le coup d’Etat militaire de septembre 1973. Il est mort, vendredi, à l’âge de 81 ans, a annoncé sa famille.
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    PHOTO LUIS HIDALGO / AFP
    Le juge chilien Juan Guzman, considéré comme le « tombeur » de l’ex-dictateur Augusto Pinochet, poursuivi pour crimes contre l’humanité sous son régime de 1973 à 1990 mais jamais condamné, est mort, vendredi 22 janvier, à l’âge de 81 ans, a annoncé sa famille.

    Meneur obstiné des enquêtes sur les crimes de la dictature, le juge Guzman avait, à partir de 1998, poursuivi le général Pinochet notamment pour les assassinats commis par la Caravane de la mort, une escouade de militaires qui a parcouru le pays en exécutant une centaine d’opposants après le coup d’Etat militaire de septembre 1973.

    Le juge Guzman avait inculpé à deux reprises Augusto Pinochet mais, en 2002, la Cour suprême a prononcé un non-lieu en alléguant une « démence modérée » qui empêchait l’ex-dictateur de se défendre devant les tribunaux pour les plus de 3 000 morts et disparus sous son régime.

    « Un juge courageux, très engagé »

    Sa mort en décembre 2006 à 91 ans l’a soustrait à l’ensemble des poursuites qui le visaient, en France comme au Chili, entraînant des réactions de frustration à travers le monde. « J’aurais partagé la décision de la Cour suprême, mais ayant vu Pinochet et étudié sérieusement les rapports médicaux, je ne pouvais qu’estimer qu’il avait des facultés mentales normales », avait déclaré M. Guzman dans une interview accordée à la presse allemande.

    « Une grande douleur pour la mort [de] Juan Guzman, un magistrat courageux et digne (…). Honneur et gloire ! », lui a rendu hommage sur Twitter la députée Carmen Hertz, dont le mari, Carlos Berguer, a été tué au début de la dictature. Le juge Guzman avait pris sa retraite en 2005 et publié la même année ses Mémoires : Au bord du monde, les Mémoires du juge de Pinochet (éditions Les Arènes).


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