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L'ÎLE A DEUX VISAGES: SAUVAGE CÔTÉ OCÉAN, BUCOLIQUE ET PASTORALE FACE AU CONTINENT. LÀ PRAIRIES, FERMES ET HAMEAUX DÉGRINGOLENT VERS UNE CÔTE CONSTELLÉE D''ÎLES. PHOTO LAURENT FABRE |
Le feu crépite dans un trou fraîchement creusé dans la prairie. Palourdes géantes, moules grandes comme des mains, morceaux de porc et de poulet sont superposés sur les galets chauffés à blanc. «Plus vite, plus vite», dit le jeune chef à son marmiton, alors qu'un épais panache blanc s'élève du foyer. Le tout est recouvert de grandes feuilles de nalca (sorte de rhubarbe géante) et de mottes de gazon.
Au pied de l'hôtel Refugia, vaisseau minimaliste et avant-gardiste posé près de la mer, la cuisson du
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LE CURANTO, PHOTO LAURENT FABRE |
curanto commence, dans les règles de l'art. Au dîner ce soir, les hôtes se régaleront de coquillages et de viandes au subtil goût fumé. Cette spécialité de l'île de Chiloé pourrait remettre en cause la théorie du peuplement de l'Amérique par le seul détroit de Béring, tant elle évoque les plats traditionnels des îles de Pâques et de Nouvelle-Zélande. Tout comme l'ancre sacho - une grosse pierre coincée entre six morceaux de bois identique à celle que l'on retrouve en Polynésie -, qui était utilisée autrefois par les Indiens chonos et huilliches de Chiloé.