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LA CORDILLÈRE DES ANDES, AU CHILI, LE 11 MAI 2005. PHOTO MARTIN BERNETTI / AFP |
L’hiver, cette année anormalement chaud et sec, préoccupe ce pays coincé entre l'océan Pacifique et la cordillère des Andes, et notamment ses stations de ski, qui ont dû investir massivement dans des canons à neige.Franceinfo
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AU CHILI, L'HIVER TROP CHAUD ET TROP CRE
SEC PRIVE DE NEIGE LES STATIONS DE SKI
SEC PRIVE DE NEIGE LES STATIONS DE SKI
ÉMISSION «EN DIRECT DU MONDE»,
PAR JUSTINE FONTAINE,
DIFFUSION MERCREDI 28 AOÛT 2019
l’hiver au Chili ne touche pas encore à sa fin. Un hiver qui a été cette année anormalement chaud et sec, surtout dans les régions proches de la capitale, Santiago. Cette tendance préoccupe d'autant plus au Chili qu'elle se répète au fil des ans, à cause du dérèglement climatique disent les scientifiques. Dans ce pays coincé entre l'océan Pacifique et la cordillère des Andes, cette sécheresse se ressent aussi dans les stations de ski, où il a très peu neigé cet hiver. Même à plus de 2 000 mètres d'altitude, ces stations ont dû investir massivement dans des canons à neige, pour garder un certain nombre de pistes ouvertes.
Toutes les stations du centre du Chili sont touchées
Ainsi, la station d'El Colorado, l'une des stations de ski les plus proches de Santiago, a déjà dû investir plus de trois millions et demi d'euros en canons à neige pour assurer l'ouverture de la majorité de ses pistes de ski. L'enjeu est de maintenir la fréquentation de la station, par les amateurs sud-américains mais aussi les skieurs professionnels de l'hémisphère nord, qui viennent s'entraîner ici en juillet-août. Et dans les années à venir, cette même station devrait investir encore trois fois plus d'argent pour compenser la baisse des chutes de neige. Mais les difficultés touchent en fait toutes les stations du centre du Chili, près de Santiago. Et le problème est d'autant plus frappant qu'une grande majorité de ces domaines skiables se trouvent pourtant à plus de 2500 mètres d'altitude.
La pollution de la capitale joue aussi sur la fonte des neiges dans la cordillère des Andes. Les habitants de Santiago vivent en effet une bonne partie de l'hiver sous une couche de smog visible, produite par la pollution des voitures notamment, qui touche aussi la neige de la cordillère, près de Santiago. Les particules sombres se déposent sur le manteau neigeux attirent davantage la chaleur du soleil et accélèrent donc la fonte de la neige. Selon un physicien de l'université de Santiago, interrogé par l'Agence France Presse, ce phénomène, combiné au réchauffement climatique explique que dans cette région le manteau neigeux aurait perdu jusqu'à 10% de son épaisseur et de sa surface depuis 2009.
La sécheresse dure depuis dix ans
Les sommets sont donc de moins en moins blancs, mais la sécheresse se fait en réalité sentir dans toutes les régions proches de la capitale chilienne. Il a en effet très peu plu cet hiver, et le problème est d'autant plus grave que cette sécheresse dure en fait depuis plus de dix ans, avec des années plus ou moins critiques. À 4 ou 5 heures au nord de Santiago, plusieurs communes ont vu partir ces dernières années ceux qui sont considérés comme les premiers réfugiés climatiques du Chili : des paysans qui partent travailler dans le secteur minier, faute de pouvoir encore exploiter leurs terres asséchées par le manque de pluie et le réchauffement climatique. Un peu plus au sud, les éleveurs sont de plus en plus nombreux à vendre leur bétail, qui ne trouve plus suffisamment à manger dans les champs. Quatre régions du pays ont déjà été déclarées en état d'urgence agricole cette année.
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