lundi, décembre 11, 2017

ELSA TRIOLET FAN DE JOHNNY


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ELSA TRIOLET FAN DE JOHNNY
Dans « les Lettres françaises » (N° 1016, du 13 au 29 février 1964), Elsa Triolet consacrait sa chronique théâtrale à Johnny Hallyday. Voici des extraits de ce beau texte, à bien des égards prémonitoire.
« Il ne laissait pas le temps à la salle d'applaudir, il excitait ses musiciens comme un cocher ses chevaux: «Plus fort! Plus fort!...? Encore plus fort!...». C'est le galop à mort, le délire de la vitesse, de la musique, de la danse... Il semblait connaître chaque spectateur dans la salle, s'amuser avec elle, follement et, soudain, confier son désespoir à tout ce monde, comme mortellement blessé, souffrant à la mesure de sa taille, de sa force et non pas à celle des mauviettes qu'il avait devant lui: «Pas cette chanson...» ou «Serre la main d'un fou...» du récital précédent, cette main que personne ne veut serrer. Un tigre souffre, lui aussi, et un adolescent donc!
JOHNNY HALLYDAY EN 1967
PHOTO RAYMOND DEPARDON
«Un métier à se demander s'il y a pour lui une coupure entre la vie quotidienne et la scène, tant il est chez lui dans la lumière des projecteurs, le public comme des convives qu'il veut combler, l'exhibition comme un amusement délirant, pour l'acquérir, ce métier, il faut qu'il ne l'abandonne jamais, qu'il s'exerce sans arrêt, que ce qu'il fait en scène, il le continue dans la rue, et en mangeant, et en dormant... Une image que cela, car à ce rythme, et aussi jeune animal joueur que l'on soit, il y aurait de quoi mourir cent fois d'une rupture du cœur!




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