lundi, décembre 31, 2012

CHILI : LA RÉALITÉ DU MEILLEUR LYCÉE DÉVOILÉE

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SALVADOR ALLENDE ET UN TRÈS JEUNE MUSICIEN DE RUE PENDANT LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE EN 1970. « JAMAIS, NOUS N'AVONS SU LA RÉALITÉ DU COUP D'ETAT DE 1973. » COMPLÈTE LE LYCÉEN DÉVOILANT LA MISE SOUS SILENCE DE LA MORT D'UN ANCIEN ÉLÈVE, SALVADOR ALLENDE GOOSENS.
Benjamin Gonzalez est l'un de ces leaders lycéens de l'ombre. A dix-sept ans, il fait partie des élèves du « meilleur lycée du Chili ». Depuis sa création en 1813, l'Instituto Nacional a vu défiler sur ses bancs dix-huit présidents de la République, dont Salvador Allende. Lors de la cérémonie de graduation du 28 décembre dernier, à travers la remise en cause d'un système, le lycéen a pointé du doigt les mensonges sur la réalité du pays. Depuis, son discours fait un énorme buzz médiatique qui s’accroît d’heure en heure.

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BLASON DU LYCÉE « INSTITUTO
NACIONAL GENERAL JOSÉ

MIGUEL CARRERA »
« Je souhaiterais tout d'abord m'excuser ». D'une voix forte, Benjamin Gonzalez révèle avoir changé le discours qui lui fut demandé par les autorités du lycée. « Celui que je vais lire n’est pas celui qui a été approuvé, et j'en prends l'entière responsabilité.» continue-t-il devant une assistance médusée. Le directeur de l'Instituto Nacional, Jorge Toro, serre les dents. « Quand je me suis embarqué dans la rédaction de ce discours, j'ai rencontré plus de doutes que de certitudes. Que dois-je dire ? Comment résumer en cinq minutes mon passage par ce lycée emblématique ? Que rédiger en ce jour si important ? » explique le leader étudiant.

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LE LYCÉEN BENJAMIN GONZALEZ
A PRONONC
É UN EXPLOSIF DISCOURS
LORS DE LA CÉRÉMONIE DE GRADUATION
DE L’INSTITUT NATIONAL DU CHILI,
LE 28 DÉCEMBRE 2012. PHOTO CAMBIO 21
Dans un premier temps, il avoue avoir tenté un discours comme ceux qu'il a écouté comme délégué de cours, lors des cérémonies d’anniversaire du lycée. Il aurait voulu revenir sur la glorieuse époque qui a vu la création de ce lieu d'éducation privilégié. Il aurait voulu associer à ses paroles les dix-huit présidents du pays qui ont foulé les couloirs de cette institution. « Il suffit de lire cela dans les pages de Wikipédia. Je ne veux pas me répéter », signifie-t-il dans le silence qui remplit le théâtre du centre de Santiago, capitale du Chili. « Ce discours me représente et j'en suis le seul responsable. (...) Aujourd'hui, je vais révéler ce que nous, les élèves de l’institut, taisons.

Au lieu des discours compassés de l'histoire officielle, le lycéen préfère se faire « porte-parole des sans-voix » ayant vécu dans la même institution que lui. « C'est quelque chose que nous avons tous caché, du corps enseignant aux anciens diplômés. »