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Les habitants du quartier populaire de Yungay, dans le centre de Santiago, aiment décorer leurs façades de couleurs vives. Des bâtisses du XIXe siècle retrouvent ainsi une nouvelle jeunesse grâce à des coloris violets, bleus, verts ou roses. Une nouvelle nuance est récemment venue enrichir cette palette: un jaune safran recouvre désormais les murs de l'ancienne Ecole normale de filles, vieille d'un siècle. Près de cinq ans ont été nécessaires pour restaurer et transformer le bâtiment.
Un long travail qui a permis l'inauguration, début septem bre, du musée de la Solidarité Salvador-Allende. Quatre palmiers marquent les coins d'une vaste cour. Tout autour se répartissent, sur deux étages, une dizaine de salles d'exposition. Des ouvriers s'activent encore à l'aménagement d'un auditorium. Le musée devra donc attendre encore quelques mois avant d'être terminé. Le délai fait sourire ceux qui sont à l'origine du projet. Car voilà plus de vingt-cinq ans qu'ils rêvaient de pouvoir accrocher une incroyable collection artistique aux cimaises du musée Salvador Allende.
« Acte révolutionnaire ». « J'ai vraiment l'impression d'avoir réalisé une utopie, explique le peintre chilien José Balmes, qui vient de recevoir le Prix national de l'art. Il s'agit presque d'un acte révolutionnaire. La majeure partie des ambitions politiques d'Allende a été anéantie par la dictature. Mais nous avons au moins réussi à mener ce projet culturel jusqu'au bout.» Directeur de l'Ecole des beaux-arts de Santiago en 1971, Balmes se souvient de l'opération Vérité, qui avait vu affluer au Chili intellectuels et artistes du monde entier. « Les médias locaux étaient alors très orientés politiquement et ils ne cessaient de critiquer le travail du gouvernement. L'objectif de la rencontre était de montrer la réalité du pays en invitant des observateurs étrangers », explique José Balmes.
Parmi les invités se trouvait notamment le critique d'art espagnol José Maria Moreno Galvan. C'est à lui que revient l'idée d'un musée de la Solidarité destiné à accueillir les œuvres d'artistes souhaitant manifester leur soutien au gouvernement d'Unité populaire. « Le jour où le projet est né, nous nous trouvions non loin du palais présidentiel de La Moneda. Nous avons alors décidé d'aller en parler à Salvador Allende. Ceux qui le connaissaient pouvaient facilement arriver à son bureau. Le projet l'a enchanté et il l'a immédiatement mis en route. »
Un Comité international de solidarité artistique avec le Chili a ensuite vu le jour. Il était présidé par l'exilé cubain Mario Pedrosa, alors vice-président du Syndicat international des critiques d'art, et comprenait notamment parmi ses membres Louis Aragon. Les contacts des différents membres ont permis la rapide arrivée des premières œuvres au Chili, certaines ambassades se chargeant de les acheminer. Quelques mois plus tard était inauguré le musée de la Solidarité dans l'Institut d'art latino-américain de Santiago. 460 œuvres constitueront le fonds de ce musée, jusqu'au coup d'Etat de septembre 1973.
Parmi les invités se trouvait notamment le critique d'art espagnol José Maria Moreno Galvan. C'est à lui que revient l'idée d'un musée de la Solidarité destiné à accueillir les œuvres d'artistes souhaitant manifester leur soutien au gouvernement d'Unité populaire. « Le jour où le projet est né, nous nous trouvions non loin du palais présidentiel de La Moneda. Nous avons alors décidé d'aller en parler à Salvador Allende. Ceux qui le connaissaient pouvaient facilement arriver à son bureau. Le projet l'a enchanté et il l'a immédiatement mis en route. »
Un Comité international de solidarité artistique avec le Chili a ensuite vu le jour. Il était présidé par l'exilé cubain Mario Pedrosa, alors vice-président du Syndicat international des critiques d'art, et comprenait notamment parmi ses membres Louis Aragon. Les contacts des différents membres ont permis la rapide arrivée des premières œuvres au Chili, certaines ambassades se chargeant de les acheminer. Quelques mois plus tard était inauguré le musée de la Solidarité dans l'Institut d'art latino-américain de Santiago. 460 œuvres constitueront le fonds de ce musée, jusqu'au coup d'Etat de septembre 1973.