vendredi, août 04, 2017

NOTICE BIOGRAPHIQUE

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NICOMEDES GUZMÁN
PHOTO PATRICIO GUZMÁN CAMPOS

Guzmán, écrivain et journaliste d’origine prolétaire, est reconnu comme le meilleur représentant de la génération de 1938 et, bien qu’ayant seulement vécu jusqu’à ses cinquante ans, a réussi à laisser derrière lui une vaste oeuvre littéraire, caractérisée par une prose grandiose, abondant de métaphores et de figures littéraires, mettant l’homme et son environnement au centre du récit et soulignant ainsi avec précision et authenticité, les valeurs et la lutte de la famille prolétaire dans la première moitié du XXe siècle, avec pour décor les banlieues de Santiago et le quartier de Mapocho.

Il est l’auteur des romans Los Hombres Obscuros (1939), La Sangre y la Esperanza, (1943 et publiée à Buenos Aires en 1947) et La Luz Viene del Mar (1951) ; de collections de récits ou de nouvelles : Donde Nace El Alba (1944), La Carne Iluminada (1945), Una Moneda al Río (1948), « Coin in the River » (1950) publiée en Illinois, États-Unis, Leche de Burra (roman de poche, 1953), Una Moneda al río y otros cuentos (1954, Illinois, États-Unis), El Pan Bajo la Bota, contes (1960) ; La Poruña y Los trece meses del año (1964, chapitres d’un roman inachevé) ; et Estampas Populares de Chile, crónicas (2007).

Les écrivains du pays reconnaissent Guzmán comme promoteur exceptionnel de la littérature chilienne en général, et des jeunes auteurs, en particulier, en les incorporant dans les anthologies et notes bibliographiques diverses dans les revues, les journaux et les ateliers littéraires, et dans les municipalités et universités du pays. Il prend la direction d’oeuvres littéraires telles que l’anthologie Nuevos Cuentistas Chilenos Editorial Cultura (1941). Antología de Baldomero Lillo (1955), Antología de Carlos Pezoa Véliz (Poesía y Prosa, 1957) ; antología Autorretrato de Chile (1957, recueil d’oeuvres de 50 auteurs chiliens). Antología de Cuentos [de] Marta Brunet (1962) Antología de Cuentos Chilenos (1969). Il a ainsi endossé un rôle de fondateur des ateliers littéraires au Chili depuis 1958, il fut observateur invité d’ateliers similaires en Argentina et en Uruguay, participant dans divers ateliers littéraires à Iquique, Rancagua, Concepción, Valparaíso et Punta Arenas. Il fut également invité comme intervenant lors d’un grand nombre de conférences à travers tout le Chili.

En 1944 il reçoit le Prix de la ville de Santiago, pour son roman « La Sangre y la Esperanza » et en 1963 il reçoit le Prix national du peuple (Pablo de Rocka) descerné par la Mairie de San Miguel pour dans la catégorie du roman. Lors de sa mort, en juin 1964, il était aussi un prétendant indiscutable au Prix national de littérature.

Ses deux romans, « La Sangre y la Esperanza » et « Los Hombres Obscuros », réédités et en circulation, sont la preuve que ce qui est véritablement populaire est reconnu et est vivant dans l’intérêt du lecteur collectif, et que la littérature sociale, reflet vivant de la réalité, continue de donner corps à l’imagination culturelle citoyenne ; que la tendresse de cet homme, qui utilise son unique billet, abandonné dans sa poche, craignant son véritable pouvoir, pour acheter un oiseau prisonnier seulement pour ouvrir sa cage devant le vendeur et le laisser s’envoler, nous émeut toujours et nous dit que la littérature « nicomédéenne » est aussi vive qu’elle n’est nécessaire, et perdure, survit, à contre-poil du monde stéréotypé par l’individualisme, la surconsommation et le profit à outrance.