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« NON JUSQU'À LA VICTOIRE » « DEHORS PINOCHET » |
1988 - 5 octobre - 2021
Le 30ème anniversaire du triomphe du « Non» au référendum chilien du 5 octobre 1988 a donné lieu à une série de polémiques. La première fut déclenchée par une déclaration des présidents du Parti radical (PR) et de la Démocratie chrétienne (DC) qui excluaient le Parti communiste (PC) de l’invitation à la cérémonie de commémoration du « Non », en arguant que ce parti n’avait pas prôné une sortie pacifique de la dictature.
« C'EST FACILE D'AVOIR L'AIR PARFAIT, QUAND T'AS JAMAIS RIEN FAIT…» |
Cette polémique s'est terminée avec l’appel unitaire de Rodolfo Seguel, ancien dirigeant syndical puis député DC et leader anti dictatorial incontesté. L'appel de Seguel fut largement suivi. La majorité des leaders de l’opposition et du mouvement social, syndical et des droits de l'homme ont répondu présent. Les dirigeants réticents ont donc été obligés de s’incliner devant cet appel à l’unité.
La polémique a resurgi plus récemment, suite à une colonne d'opinion du sociologue Eugenio Tironi —ancien directeur de contenus de la campagne électorale à la télévision dite la « franja » du « Non»— dans le quotidien El Mercurio, où le sociologue conteste la signification du 5 octobre. Qu'est-ce qui est célébré le 5 octobre ? La réponse de Tironi est « l’échec de la perspective insurrectionnelle des masses » adoptée par le PC en 1980. Pour Tironi c’est une « supercherie narrative » de considérer le plébiscite comme le fruit des protestations des années quatre-vingt et de l'action des "combattants" communistes. Le président du PC lui répond de manière ironique «Si Eugenio Tironi veut fêter l'échec de la "perspective insurrectionnelle des masses" le 5 octobre, alors qu'il aille au palais de la Moneda (le siège de la présidence du Chili tenu aujourd'hui par le milliardaire conservateur Piñera), je resterai dans la rue à célébrer la victoire sur la dictature, j'ai lutté pour cela et je continue encore à lutter contre ses conséquences. »
Le PC défend quant à lui son rôle dans le triomphe de la démocratie : les voix qu'il récoltera neuf mois plus tard lors des premières élections post dictature (4,38%), montrent que les électeurs communistes ont pesé dans le résultat final (55,99% pour le «Non» au référendum,) et contribué à la dynamique arc-en-ciel, symbole de toutes les couleurs des partis politiques réunis.
Tironi fait une proposition tendancieuse « Le PC ne se serait-il pas mieux accommodé du triomphe du Oui que celui du Non ? ». Spéculation hasardeuse de la part d'un ancien membre du MAPU, ayant viré sa cuti, à la tête aujourd’hui de « Tironi asociados ».
Les jours préalables au référendum, tous les électeurs avaient peur. Ceux de droite avaient peur d’un changement qui pourrait entraîner une vengeance contre tout ce qu’avait été le gouvernement militaire ; ceux de gauche craignaient un faux référendum, un piège de la dictature de Pinochet.
On peut trouver "tardive" l'adhésion du PC à appeler à voter « Non », mais de là à soutenir que la Consigne du PC « Non jusqu'à la victoire » serait aux antipodes de « La joie arrive» —devise qui a porté la campagne officielle du « Non »— est une exagération.
Le défi du centre gauche, battu aux dernières élections présidentielles, pour recommencer à reconstruire un projet qui puisse récupérer la dynamique de l’arc-en-ciel, qui les éclaire après l'échec, ce n'est pas pour tout de suite.
M.C.
PAROLES ET MUSIQUE ISABEL PARRA
INTERPRÉTÉ PAR ISABEL, JAVIERA, ET TITA PARRA,
TATI PENNA ET CECILIA ECHENIQUE
CHANSON CONÇUE POUR LA CAMPAGNE DU « NON »
LORS DU RÉFÉRENDUM CHILIEN DU 5 OCTOBRE 1988
INTERPRÉTÉ PAR ISABEL, JAVIERA, ET TITA PARRA,
TATI PENNA ET CECILIA ECHENIQUE
CHANSON CONÇUE POUR LA CAMPAGNE DU « NON »
LORS DU RÉFÉRENDUM CHILIEN DU 5 OCTOBRE 1988
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