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LORENZO MONACO (FLORENCE, VERS 1370 – 1425) :
L’ANNONCIATION, VERS 1420-1424
TEMPERA ET OR SUR PANNEAULa collection Alana, présentée au Musée Jacquemart-André à Paris, doit son nom aux prénoms de ses fondateurs, l’homme d’affaires, économiste et mécène chilien Alvaro Saieh et son épouse Ana Guzman. Quatrième fortune du Chili, ils ne mettent pas leurs moyens à profit pour acquérir de l’art actuel, mais pour constituer une collection d’art italien ancien. Cette particularité suffirait à attirer l’attention. Aux gloires à la mode pour lesquelles tant de millionnaires ou milliardaires paient très cher afin de gagner un peu de célébrité, ils préfèrent Florentins, Siennois ou Vénitiens. On ne saurait leur donner tort. Entre un Koons ou un Wool de série et un Bellini ou un Pontormo, le choix est vite fait. Que les seconds vaillent aujourd’hui beaucoup moins que les premiers est l’une des aberrations du marché de l’art.
«CHEFS-D’OEUVRE DE LA PEINTURE ITALIENNE
AU MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ»
LA COLLECTION ALANA.
par Philippe Dagen
À ses débuts, Alvaro Saieh s’intéressait aux avant-gardes du début du XXème siècle. Il s’est converti à l’Italie depuis une vingtaine d’années et, dans ce court laps de temps, la collection a vite augmenté. Les 76 œuvres exposées en sont une anthologie. Il est donc encore possible de réunir un ensemble de maîtres anciens, dont des pièces de grande qualité : c’est le deuxième enseignement de l’exposition. Pour y parvenir, il faut une curiosité dédaigneuse des hiérarchies habituelles, ce que la première salle affirme jusqu’à la provocation. Le regard s’y heurte à des dizaines de tableaux superposés. Sans doute faut-il voir dans cette disposition une déclaration d’amour, déclaration brutale d’un amour qui s’aveugle parfois car, sur ces murs, quoique prétende le sous-titre de l’exposition, les chefs-d’œuvre sont rares.
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