(Panguipulli) Un policier chilien se trouvait samedi en détention après avoir abattu vendredi un artiste de rue dans une petite ville du sud du pays, un incident qui a déclenché de violentes manifestations dans cette localité et suscité une vague d’indignation dans le pays.
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Le policier, arrêté vendredi, a été présenté samedi à un tribunal qui a décidé, lors d’une audience diffusée sur l’internet, de le maintenir en détention jusqu’à lundi. Le parquet présentera le même jour ses accusations et ouvrira une enquête sur cette affaire.
L’agent a fait feu à au moins quatre reprises sur le jongleur lors d’un contrôle d’identité, en plein jour, dans une rue fréquentée de Panguipulli, une ville d’environ 30 000 habitants située à 850 km au sud de la capitale Santiago.
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Des témoins ont apostrophé les policiers et de violents incidents ont éclaté. Des centaines de manifestants ont mis le feu à plusieurs bâtiments, dont l’un a totalement brûlé, et érigé des barricades dans les rues, jusqu’à ce que la police antiémeute intervienne à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau, selon les images diffusées par les médias locaux.
L’incident s’est produit alors que l’artiste refusait de se laisser contrôler par deux policiers.
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La dispute a dégénéré. Un des agents lui a d’abord tiré une balle dans les pieds, puis a de nouveau tiré lorsque le jeune homme s’est jeté sur lui, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux et les chaînes locales.
Le ministre chilien de l’Intérieur Rodrigo Delgado a ordonné une enquête approfondie sur les évènements et condamné l’incendie de bâtiments publics. « Nous regrettons profondément qu’une opération de police se termine par la perte d’une vie humaine », a-t-il dit depuis Santiago.
« Nous regrettons la mort de ce jeune jongleur. J’espère que justice sera faite », a déclaré Ricardo Valdivia, maire de Panguipulli à la radio locale Radio Cooperativa. C’était « une personne pacifique » qui vivait dans la rue, a-t-il ajouté auprès de médias locaux.
La police locale a de son côté apporté son soutien à l’officier qui a tiré, affirmant qu’il avait agi en état de «légitime défense ».
La police chilienne avait été critiquée pour son usage excessif de la force lorsqu’une vague sans précédent de manifestations avait éclaté dans le pays en octobre 2019. Une commission d’experts a soumis une proposition de réforme des forces de police, actuellement examinée par le Congrès.
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PHOTO EDUARDO FORTES, ASSOCIATED PRESS |
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