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C'est une image qui revient tous les 5 ans environ : le désert de l'Atacama, au Chili, se recouvre de fleurs. Mais cette année, la floraison est arrivée de manière inattendue. L'occasion, pour les autorités, de remettre sur la table un projet de parc national visant à protéger ce joyau naturel.
LA FLORAISON SURPRISE DU DÉSERT DE L'ATACAMA AU CHILI
CAPTURE D'ÉCRAN GEO
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PHOTO MARTIN BERNETTI |
Environ tous les cinq ans, un spectacle à couper le souffle se produit sur les terres arides du Chili. Le désert de l'Atacama - pourtant considéré comme l'endroit le plus sec de la planète - se recouvre en effet d'un tapis de fleurs violettes, roses et jaunes. Une floraison massive, qui concerne plus de 200 espèces de plantes, y compris des essences endémiques telles que les "nolanas", les "huillis" et les "añañucas".
Toutes ces plantes ont un point commun : ce sont des "géophytes". En période sèche, leurs bulbes - organes végétaux souterrains - restent en dormance. Mais en cas de pluie, elles refont surface et déploient leurs fleurs afin d'attirer les pollinisateurs. Une myriade d'insectes - notamment des sauterelles et des papillons - arrive alors sur les lieux, suivie des lézards et d'un cortège de mammifères, tels que le guanaco (cousin sauvage du lama), le renard du désert et divers rongeurs.
Ce phénomène suit généralement un épisode "El Niño", qui correspond à la phase chaude d'un système météorologique dans les eaux tropicales de l'océan Pacifique, déclenchant des précipitations au niveau des zones côtières de l'Atacama environ tous les 5 ans.
Pourtant, l'année actuelle fut au contraire marquée par un épisode "La Niña" - la phase froide du cycle. La floraison du désert n'aurait donc pas dû, en toute logique, se produire. Les scientifiques estiment qu'elle pourrait durer jusqu'à la fin du mois de novembre.
La collecte de fleurs par certains visiteurs met en péril le désert fleuri
"Tous les écosystèmes extrêmes (tels que les déserts, NDLR) se trouvent à la limite de la survie - c'est pourquoi il est si important de les protéger", a déclaré le Dr Cristian Atala, professeur à l'institut de biologie de l'Université catholique de Valparaíso, cité par le Guardian. "Au moindre choc, ces cycles sont perdus à jamais car ils sont plus sensibles que la plupart des autres."
Parmi les menaces qui pèsent sur le désert fleuri de l'Atacama, le scientifique pointe la collecte de fleurs par certains visiteurs irrespectueux. "Les fleurs produisent des fruits et des graines, donc si vous enlevez les fleurs aujourd'hui, vous emportez aussi avec vous la prochaine floraison", a-t-il souligné.
La protection face à cette menace pourrait néanmoins venir d'un nouveau statut légal. Ce mois-ci, le nouveau président du Chili, Gabriel Boric, a annoncé que le désert de l'Atacama allait devenir un parc national - le statut de protection le plus élevé accordé par le pays. Bien que la zone exacte concernée n'ait pas encore été déterminée, elle sera située entre les villes de Copiapó et de Vallenar.
"Cette annonce est une excellente nouvelle (...) et elle est conforme à notre engagement d'être un gouvernement écologique qui donne la priorité aux personnes et à la nature", a déclaré Maisa Rojas, ministre chilienne de l'environnement, climatologue de renom qui a siégé au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
Le gouvernement de Gabriel Boric a placé la protection de la biodiversité, le bien-être des animaux et la lutte contre le réchauffement climatique au cœur de son programme. Il a ainsi acté la fermeture progressive des dernières centrales au charbon, tout en favorisant l'énergie solaire et éolienne - qui ont désormais dépassé le charbon comme source d'énergie dans le réseau.
Au nord du Chili, la menace de l'exploitation minière
Néanmoins, les scientifiques et les défenseurs de l'environnement s'inquiètent d'une autre menace qui pèse sur le désert fleuri de l'Atacama, et sur le nord du Chili de façon plus générale. La région est en effet la plus riche en ressources minières de tout le pays. Or, l'exploitation du minerai - cuivre, lithium et or - est source à la fois de destruction et de pollution chimique de l'environnement.
"Le désert est menacé par le changement climatique, et plus particulièrement par l'exploitation minière. Il est impératif de le protéger dans son ensemble, et pas seulement les fleurs", a ainsi exhorté Cristina Dorador, microbiologiste à Antofagasta (nord du Chili), interrogée par le média britannique. "Bien que ce ne soit pas forcément visible, il y a une incroyable biodiversité dans le désert, avec de nombreuses espèces uniques et endémiques."trêmes (tels que les déserts, NDLR) se trouvent à la limite de la survie - c'est pourquoi il est si important de les protéger", a déclaré le Dr Cristian Atala, professeur à l'institut de biologie de l'Université catholique de Valparaíso, cité par le Guardian. "Au moindre choc, ces cycles sont perdus à jamais car ils sont plus sensibles que la plupart des autres."
Parmi les menaces qui pèsent sur le désert fleuri de l'Atacama, le scientifique pointe la collecte de fleurs par certains visiteurs irrespectueux. "Les fleurs produisent des fruits et des graines, donc si vous enlevez les fleurs aujourd'hui, vous emportez aussi avec vous la prochaine floraison", a-t-il souligné.
La protection face à cette menace pourrait néanmoins venir d'un nouveau statut légal. Ce mois-ci, le nouveau président du Chili, Gabriel Boric, a annoncé que le désert de l'Atacama allait devenir un parc national - le statut de protection le plus élevé accordé par le pays. Bien que la zone exacte concernée n'ait pas encore été déterminée, elle sera située entre les villes de Copiapó et de Vallenar.
"Cette annonce est une excellente nouvelle (...) et elle est conforme à notre engagement d'être un gouvernement écologique qui donne la priorité aux personnes et à la nature", a déclaré Maisa Rojas, ministre chilienne de l'environnement, climatologue de renom qui a siégé au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
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