dimanche, août 31, 2025

EN AMÉRIQUE LATINE, LES BELLES-LETTRES S’EXPORTENT AU FÉMININ

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« ENTREVIDAS » (ENTRE LES VIES), TRIPTYQUE DE LA SÉRIE  « FOTOPOEMAÇÃO »
(PHOTOPOÈMACTION), 1981 © ANNA MARIA MAIOLINO —
PHOTO GEORGES MEGUERDITCHIAN 

Le Monde
Diplo

En Amérique latine, les belles-lettres s’exportent au féminin / Ceci n’est pas un « boom » littéraire / Lorsque les romans de Julio Cortázar, de Mario Vargas Llosa ou de Gabriel García Márquez ont commencé, dans les années 1960, à occuper de larges rayonnages des librairies européennes, le phénomène a pris le nom de « boom » latino-américain. Une nouvelle génération d’autrices assure aujourd’hui la relève. Leur succès tient beaucoup à l’ancrage de leurs œuvres dans leur société d’origine.

par Fabien Palem  

AUTEURS  FERNANDA MELCHOR, MARIANA
ENRIQUEZ ET SAMANTA SCHWEBLIN.
COMPOSITION BILLY & HELLS/
ANABELA GILARDONE/STEFFEN ROTH

En avril 2024, l’écrivaine argentine Selva Almada fait une entrée remarquée dans la « shortlist » de l’International Booker Prize. Grâce à la traduction en anglais de son roman No es un río, cette native de la province d’Entre Ríos, limitrophe de l’Uruguay, ajoute son nom à la longue série des autrices latino-américaines qui, depuis une demi-douzaine d’années, ont figuré parmi les finalistes de ce prestigieux prix littéraire britannique — (mal) nommé jusqu’à il y a peu Man Booker Prize. Un quart des ouvrages présélectionnés pour l’édition 2024 étaient sud-américains (1).

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025

Une intelligence artificielle (IA) fut alimentée avec les sentiments des
tweeters de chaque candidat à la présidence et a été invitée à voir ces
sentiments reflétés dans l'image de chaque candidat et voici les résultats :
@Jou_Kaiser, @jeannette_jara,  @joseantoniokast, @evelynmatthei
 IMAGEN GENERADA POR IA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Même si Almada perd en finale, sa défaite vaut victoire, puisqu’elle lui ouvre les marchés anglo-saxons — les plus porteurs. Ces dix dernières années, le Booker a reconnu et popularisé de nombreuses plumes « latinas » traduites dans la langue de Shakespeare. Pour les Argentines, outre Almada, citons Gabriela Cabezón Cámara, Ariana Harwicz, Claudia Piñeiro, Samanta Schweblin ; pour les Mexicaines, Fernanda Melchor et Guadalupe Nettel ; pour les Péruviennes, Gabriela Wiener.

Adaptations au cinéma — par exemple Crève, mon amour, de Harwicz (Seuil, 2020), par la réalisatrice Lynne Ramsay en 2025 —, déclinaisons sur les plates-formes de streaming — notamment Toxique, de Schweblin (Gallimard, 2017) en 2021, ou La Saison des ouragans, de Melchor (Grasset, 2019) en 2023 —, portraits élogieux dans la presse internationale, traductions dans des dizaines de langues : la littérature latino-américaine a le vent en poupe, et ce sont les femmes qui soufflent le plus fort dans la voile. D’aucuns se risquent à faire un parallèle avec le « boom » du roman latino-américain des années 1960 et 1970, phénomène littéraire qui avait vu la consécration en Occident d’auteurs comme l’Argentin Julio Cortázar, le Péruvien Mario Vargas Llosa, le Colombien Gabriel García Márquez ou le Mexicain Carlos Fuentes. Associé également au mouvement, le Paraguayen Augusto Roa Bastos posait toutefois un regard aussi critique que lucide sur cet engouement : « La société de consommation dans laquelle nous vivons a découvert que, de la même manière qu’il est possible d’exploiter une région riche en pétrole, il est possible d’exploiter une région riche en écrivains (2).  »

Quelques décennies de relative indifférence plus tard, les maisons d’édition du monde entier se remettent à extraire la prose latino-américaine comme ailleurs on puise l’or noir. La comparaison vient d’autant plus facilement à l’esprit que, depuis cette époque dorée, aucune génération d’auteurs de la région n’a connu un tel succès. Sans renier cet héritage, les écrivaines actuelles insistent pourtant sur un point : ceci n’est pas un nouveau « boom ». « Ce qui a lieu, c’est un changement de mise en lumière, nous explique l’Équatorienne María Fernanda Ampuero. Comme au théâtre. Jusqu’ici, les projecteurs étaient braqués sur les écrivains masculins. Les femmes se trouvaient également sur la scène, mais dans l’ombre. Pour les voir, il fallait savoir qu’elles étaient là, observer avec attention. Aucune d’entre nous n’y voit un phénomène nouveau ou suscité par l’industrie éditoriale. »

 PHOTO DESIDERIO MONDELO

Installée à Barcelone et considérée comme une personnalité incontournable de la littérature mondiale du XXème siècle, Mme Carmen Balcells, décédée en 2015, a représenté six Prix Nobel, dont quatre d’origine latino-américaine (García Márquez, Vargas Llosa, le Guatémaltèque Miguel Ángel Asturias et le Chilien Pablo Neruda). L’éditrice a révélé au grand public des auteurs natifs de pays que le Vieux Continent qualifiait alors de « périphériques ». Elle a œuvré simultanément à leur essor et à la professionnalisation du métier d’écrivain. Et imposé autant qu’incarné, tout au long de sa vie, la figure de l’agent littéraire. « Le “boom”, c’est d’abord l’invention d’une femme qui a choisi des écrivains très talentueux et les a fait travailler, avec le succès qu’on connaît, confirme Cabezón Cámara. C’était un monde très machiste, une époque où les gens refusaient d’être opérés par une chirurgienne ou de monter dans un avion piloté par une femme. On n’était pas prêts à écouter une voix féminine. » Selon l’écrivain argentin Enzo Maqueira, l’un des rares représentants masculins de sa génération à avoir trouvé une place dans le nouvel écosystème, « le “boom”, c’était trois ou quatre hommes, beaucoup de talent, énormément de politique et une bonne dose de marketing ». Et d’ajouter : « Le mouvement d’aujourd’hui est bien plus authentique et enraciné dans nos sociétés. »

Le succès des autrices latino-américaines reflète la vitalité des revendications féministes dans une région fortement marquée par la domination masculine. Résidant en Allemagne depuis onze ans, Schweblin compare ainsi la situation des deux continents : « À Berlin, le féminisme est partout, mais il fait la fête. En Amérique latine, il est en guerre ! » De même que le « boom » a démarré dans le sillage d’un cycle politique régional ouvert par la révolution cubaine, l’élan actuel s’inscrit dans le contexte des mobilisations féministes de ces dernières années, de Buenos Aires à Quito, de Santiago du Chili à Bogotá.

Hier, le portrait de l’Amérique latine était brossé par des hommes blancs, aventuriers, parfois révolutionnaires et bien souvent coureurs de jupons. Désormais, les mégaphones de la région sont portés par une multitude d’acteurs, principalement féminins. Les nouvelles ambassadrices de la littérature latino-américaine racontent les formes que revêt la domination sexiste — discriminations, entraves à l’avortement, violences, féminicides (3) — en même temps qu’elles dévoilent les réponses apportées par les sociétés du sous-continent à ces problématiques universelles. Spécialiste de l’horreur, l’un des genres en vogue, l’Équatorienne Ampuero utilise l’atmosphère du suspense pour permettre aux lecteurs de s’identifier aux héroïnes (filles, jeunes femmes) sur lesquelles plane une menace masculine (4). De nombreuses autrices investissent cette littérature de l’étrange qui consacre la terreur sociale et le fantastique du quotidien, à l’instar des Argentines Mariana Enríquez, Schweblin ou encore Harwicz, installée depuis 2007 en France.

SOR JUANA INÉS DE LA CRUZ
PORTRAIT MIGUEL CABRERA

Exit l’écrivain prométhéen et ses récits épiques ; la grande aventure puise désormais aux tourments du quotidien, celui des femmes, pour construire des fictions haletantes. « La sphère personnelle est politique. Du temps du “boom”, il y avait l’écrivain total. Aujourd’hui, c’est Annie Ernaux qui gagne le prix Nobel. C’est révélateur ! », remarque Nettel. « En France, l’identification des lecteurs et lectrices passe par ces sujets de société, souligne Joachim Schnerf, écrivain et éditeur du domaine étranger chez Grasset. Il y a des thèmes dont on ne parle pas tant que ça en littérature ici. Mais à mes yeux, au-delà du propos de chaque ouvrage, l’altérité — et donc l’intérêt pour ces autrices — réside dans la dimension proprement littéraire de leurs œuvres. Sur la forme, par exemple : la tradition de la nouvelle perdure en Amérique latine, avec notamment Schweblin et Enríquez (5). Peu d’auteurs français se consacrent à ce genre. » L’idée que la cause de leur succès se réduirait au traitement de sujets spécifiquement féminins a d’ailleurs tendance à irriter les autrices. « Il y a bien sûr des points de rencontre entre nos œuvres, comme dans toute la littérature, concède Ampuero. Mais s’obstiner à chercher ces points communs en raison de notre genre féminin, c’est offensant ! Les femmes représentent la moitié de la population et elles écrivent depuis toujours ‒ au Mexique, depuis au moins sœur Juana Inés de la Cruz (6). »

Un univers réel et empoisonné

« Ce sont les lectrices qui ont changé la donne du marché éditorial. En Amérique latine, elles constituent 70 % du lectorat », rappelle Schweblin, l’une des écrivaines argentines les plus traduites et médiatisées. Dans Toxique, le fantastique aspire la banalité du quotidien : deux mères sont soumises, à quelques années d’écart, à une même expérience qui met à l’épreuve leur amour maternel et leur relation. Le lecteur bascule dans un univers étrange, pourtant bien réel et empoisonné. Schweblin s’étonne qu’on lui demande à chaque interview comment elle peut écrire sur la maternité sans être mère elle-même. « C’est intéressant d’observer à quel point ça dérange, explique-t-elle. J’ai beau ne pas être mère, cela fait quarante-six ans que je suis fille. C’est une autre perspective sur la maternité. Personne ne demanderait à un auteur de polars s’il part tuer des gens le week-end pour pouvoir écrire sur des meurtres ! La littérature est une question de curiosité. Écrire, c’est se mettre dans les souliers de quelqu’un d’autre. »

Si les autrices latino-américaines placent l’intimité des femmes au cœur de leur travail, elles éclairent également des sujets, parfois des mondes, méconnus. « Il y a quelque chose dans la périphérie qui nous donne une liberté impossible à trouver au centre », analyse Cabezón Cámara, auteure des Aventures de China Iron (L’Ogre, 2021), une fable qui détourne le mythe national argentin du gaucho Martín Fierro (7). Son arme secrète, c’est la langue. En entrelaçant le guarani avec l’espagnol et l’anglais, l’Argentine ouvre le champ des possibles. Elle imagine l’émancipation de China Iron, adolescente indienne de 14 ans, épouse de Fierro, qui tombe amoureuse d’une jeune Britannique, Liz, et abandonne son gaucho de mari. « Écrire en espagnol argentin, recourir à l’expérimentation avec d’autres langues, c’est déjà s’émanciper de l’espagnol dominant », résume l’éditeur Benoit Laureau, qui a introduit l’écrivaine en France.

Dans son roman La Saison des ouragans, Melchor explore la violence dans laquelle vivent les populations marginales du Mexique, par exemple celle de jeunes hommes confrontés à l’ennui, la pauvreté et la délinquance, qui s’adonnent aux drogues et à une sexualité effrénée. Cristina Bendek, écrivaine colombienne, dépeint quant à elle la vie quotidienne de l’une des îles les plus densément peuplées des Caraïbes, dont elle est originaire : San Andrés. Loin des clichés touristiques, son roman Los cristales de la sal (Charco Press, 2018) raconte l’histoire cachée du territoire et de sa population noire, les Raizales. « Les autrices actuelles sont sensibles à d’autres dissidences », confie-t-elle.

Tandis que les auteurs du « boom » étaient subordonnés à des maisons d’édition européennes, surtout espagnoles, un secteur éditorial indépendant s’est développé dans toute la région. Autrices et éditrices se publient les unes les autres, un phénomène qui favorise l’apparition continue de nouveaux talents. L’appel à l’émancipation de Roa Bastos a été entendu : contrairement à ce que l’on observe avec l’or noir, les œuvres des écrivaines latino-américaines s’exportent sans que les populations locales soient spoliées de leur richesse littéraire.


par Fabien Palem

Notes :

(1) Madeleine Feeny, « Latin American authors on rise in International Booker prize lists », The Guardian, Londres, 12 avril 2024.

(2) Cité dans le deuxième volet du documentaire de Cecilia Priego Impriman la leyenda, Canal Encuentro, 2020.

(3) Lire Laurène Daycard, « Féminicide, itinéraire d’un mot pour dire le crime », Le Monde diplomatique, novembre 2024.

(4) María Fernanda Ampuero, Pelea de gallos, Páginas de Espuma, Madrid, 2018.

(5) Mariana Enríquez, Notre part de nuit, Éditions du sous-sol, Paris, 2021.

(6) Écrivaine, poétesse et dramaturge née au XVIIème siècle dans la Nouvelle-Espagne, qui deviendra plus tard le Mexique.

(7) Lire « Le gaucho de tous les Argentins », Le Monde diplomatique, juillet 2023.

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vendredi, août 29, 2025

MORT DE GUILLERMO TELLIER, PRÉSIDENT DU PARTI COMMUNISTE CHILIEN

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 GUILLERMO TELLIER
FLYER PCCH

2023 - 29 août - 2025

Mort de Guillermo Tellier, président du Parti communiste chilien /   Prisonnier sous Pinochet, membre de la direction clandestine du Parti communiste chilien (PCCh), député, Guillermo Teillier, est décédé ce mardi.
LOGO PCCh

Le président du Parti communiste chilien Guillermo Teillier est décédé mardi 29 août, à l’âge de 79 ans. Il avait rejoint la Jeunesse communiste en 1958. Fait prisonnier après le putsch d’Augusto Pinochet, il avait été libéré en 1976. Il avait alors participé à la direction clandestine du parti et joué un rôle dans la guérilla contre la dictature militaire.

JANNETTE JARA
ILLUSTRATION D'EDUARDO RAMÓN T

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Trois fois député après 2010, Guillermo Teillier avait pris la tête du parti en 2005, à la suite du décès de la dirigeante Gladys Marin. Le PCCh auquel il a donné sa vie a salué son rôle de « stratège pour la consolidation des forces populaires et de gauche et d’homme d’État ».

Le président de gauche, Gabriel Boric a salué mardi un « camarade qui a lutté toute sa vie, un homme indispensable. Un visionnaire qui a ouvert la voie aux femmes. Un visionnaire qui a ouvert la voie aux femmes et aux nouvelles générations ». Il a décrété un deuil national.

GUILLERMO LEÓN TEILLIER DEL VALLE

Nous republions ici l’entretien qu’il nous avait accordé en 2013. Déjà, il appelait à une Constituante pour sortir des institutions héritées de la dictature d’Augusto Pinochet.

 GUILLERMO TELLIER LE PRÉSIDENT DU PCCH

Avec six autres formations, le Parti communiste du Chili (PCCh) est membre de la Nouvelle Majorité, dont la candidate à la présidence est Michelle Bachelet. Pourquoi la création d’une telle alliance ?

Le premier objectif est de mettre en échec la droite, et ainsi contenir son projet néolibéral, conservateur et restrictif. Le deuxième objectif est de créer une dynamique populaire pour qu’un nouveau gouvernement soit capable de porter un programme de réformes et de lois structurelles : le changement de la Constitution imposée par Pinochet en 1980, un système d’éducation gratuit et de qualité, ainsi qu’une profonde réforme fiscale pour financer l’éducation, l’amélioration du système de santé, les petites retraites et les politiques sociales en général.

Changer la Constitution implique, entre autres, que l’État garantisse des droits aux personnes, notamment le droit des peuples originaires, la décentralisation du système administratif de l’État, le changement du système binominal et la réaffirmation de la souveraineté sur nos richesses naturelles…

Notre programme comprend des mesures qui assurent l’égalité entre femmes et hommes, ou encore la préservation de l’environnement qui paraît si contradictoire avec le besoin de renforcer une politique énergétique vitale au développement du pays. Il faut établir de nouveaux droits pour les travailleurs, comme celui à la syndicalisation et à la négociation collective. Notre projet répond aux demandes sociales exprimées dans les luttes, celles des jeunes et des travailleurs. C’était là notre troisième objectif.

En quoi la Nouvelle Majorité se démarque-t-elle de la Concertation, très critiquée après ses seize années de pouvoir ?

La Nouvelle Majorité n’est pas l’ex-Concertation. Elle correspond à un nouveau cycle de la vie politique du pays, et Michelle Bachelet l’a compris. L’action de la Concertation est critiquée. Nous aussi, nous la critiquons et nous n’avons aucun problème à le dire.

Mais l’important aujourd’hui, c’est notre unité dans la diversité et notre engagement à concrétiser notre programme dont le contenu dépasse largement les propositions avancées ces vingt dernières années. Pour la première fois depuis longtemps, le pays va se prononcer sur deux modèles opposés – néolibéralisme ou démocratie –, déterminants pour le futur.

Cette Alliance a-t-elle vocation à se pérenniser ?

Oui. L’intention est d’initier un nouveau cycle de transformations. Quatre ans de mandat présidentiel ne seront pas suffisants. Si nous maintenons et fortifions cette convergence politique, si le programme se concrétise, nous pourrons compter avec l’appui populaire pour aller de l’avant.

Justement, comment concrétiser ce programme dans l’actuel cadre institutionnel ?

La méthode sera identique à celle qui a prévalu pour notre programme, c’est-à-dire un travail d’unité et de participation populaire. Qui décide en ultime ressort, c’est la souveraineté, celle du peuple. S’agissant de la Constitution, cela dépend des résultats qu’obtiendront ceux qui veulent la changer et ceux qui s’y accrochent coûte que coûte. Le peuple veut une nouvelle Constitution.

S’y opposer serait antidémocratique. Le sentiment majoritaire doit prévaloir. Si une majorité parlementaire peut rompre avec les quorums établis par la dictature, alors le processus pourra s’initier au Parlement. Mais, quoi qu’il en soit, il y aura un plébiscite informé et contraignant. Le Parlement peut également demander à l’exécutif d’approuver une assemblée constituante.

Concernant le Parti communiste, quels résultats attendez-vous ?

Les communistes sont entrés au Parlement il y a à peine quatre ans, avec trois députés (en raison du système électoral – NDLR). Nous présentons neuf candidats au Parlement et un sénateur. Nous espérons obtenir entre cinq et sept parlementaires, parmi lesquels figureraient des figures du mouvement étudiant comme Camila Vallejo et Karol Cariola, ou encore le dirigeant syndical du cuivre, Cristian Cuevas.

[ -Ñ- Cliquez sur la flèche pour visionner la vidéo ]



Nous avons joué un rôle important dans la mobilisation sociale qui a précédé ce nouveau moment politique, tout comme nous nous sommes engagés dans le travail unitaire qui a contribué à former la Nouvelle Majorité. Nous continuerons à agir sur ces deux tableaux.

LE PRÉSIDENT DU PARTI COMMUNISTE CHILIEN
 EST MORT LE 29 AOÛT 2019, À L'ÂGE DE 79 ANS.
PHOTO AFP

jeudi, août 28, 2025

LE 28 AOÛT, ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE D'ALEJANDRO LIPSCHUTZ

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Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la naissance d'Alejandro Lipschutz Friedman, scientifique, médecin, universitaire et philosophe chilien d'origine juive lettone, né le 28 août 1883, nous fêtons le 142ème anniversaire de sa naissance. 
 1883  - 28 AOÛT - 2025
Alejandro Lipschutz Friedman,
ALEJANDRO LIPSCHUTZ
FOTO UDEC
est né à Riga, en Lettonie, en 1883 et il a entré à la faculté de médecine de l'université de Berlin en 1902. Ému par le massacre des ouvriers et des paysans sur la place Saint-Pétersbourg, Lipschütz interrompt ses études et devient un leader étudiant lors de la révolution russe de 1905. Il rejoint le Parti ouvrier social-démocrate russe (POSR) et est exilé à la suite de la répression.
JANNETTE JARA
ILLUSTRATION D'EDUARDO RAMÓN T

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

En 1926, au sommet de sa carrière, il accepta l'invitation d'Enrique Molina Garmendia, recteur de l'Université de Concepción, de prendre la direction du nouvel Institut de physiologie de la Faculté de médecine nouvellement fondée de l'Université de Concepción. Lipschütz devint une figure incontournable de la communauté scientifique chilienne de son époque, menant au Chili des recherches répondant aux normes internationales d'excellence.

Pour Lipschütz, la science était un vecteur de changement et d'action sociale. C'est dans cet esprit qu'il a mené des recherches inlassables, partageant ses connaissances et promouvant la recherche au Chili dans des disciplines aussi diverses que la biologie expérimentale, l'anthropologie et les études autochtones. En 1941, le Congrès national lui a accordé la nationalité chilienne. En 1969, il fut le premier à recevoir le Prix national des sciences du Chili. (-Ñ- / voir + )

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mercredi, août 27, 2025

UNIS POUR VAINCRE AVEC JEANNETTE JARA, UNE COMMUNISTE POUR LA PRESIDENCE DU CHILI

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JEANNETTE JARA ROMAN
PHOTO PABLO VÁSQUEZ 

UNIS POUR VAINCRE AVEC JEANNETTE JARA, UNE COMMUNISTE POUR LA PRESIDENCE DU CHILI / Fait exceptionnel en Amérique latine et dans le monde, lors des prochaines élections présidentielles au Chili (16 novembre 2025), une militante communiste sera candidate à la présidence. JEANNETTE JARA ROMAN sera soutenue par une importante coalition de neuf partis de gauche et progressistes. Des groupes marxistes, laïcs, chrétiens, écologistes et sociaux-démocrates ont uni leurs forces au sein de cette coalition politique, aux côtés du Parti communiste du Chili. De même, la principale association syndicale chilienne, la Centrale Unitaire des Travailleurs (CUT), a déclaré son soutien à la candidate Jeannette Jara.
JEANNETTE JARA ROMAN
PHOTO PABLO VÁSQUEZ 

Jeannette Jara est avocate, experte en gestion administrative et ancienne ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Âgée de 51 ans, elle est originaire du quartier populaire de Conchalí, au nord de Santiago, la capitale chilienne. Elle s'est distinguée par son travail acharné en faveur des travailleurs, notamment la réduction de la semaine de travail à 40 heures, l'amélioration des retraites et la mise en œuvre d'une législation contre le harcèlement au travail. De plus, elle a su développer un excellent contact et un dialogue avec la population chilienne, grâce à son charisme, sa gentillesse et sa compréhension des revendications les plus profondes de la population.

JANNETTE JARA
ILLUSTRATION D'EDUARDO RAMÓN T

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Son programme de gouvernement repose sur trois piliers :

1. Redynamiser l’économie chilienne en créant une croissance économique juste, inclusive et durable, génératrice d’emplois plus nombreux ainsi que d’une meilleure qualité de vie pour les Chiliens.

2. Garantir la sécurité du pays et développer des espaces publics de confiance et de tranquillité pour les citoyens, compte tenu de la perception persistante, chez les Chiliens, d’une période où le crime organisé et le trafic de drogue se manifestent à des niveaux inquiétants.

3. Construire un État garantissant des conditions de développement et de vie décentes, et répondant aux efforts des Chiliens et aux revendications nationales en matière de santé, de logement et d’éducation.

► À lire aussi :           Le programme de Jannette Jara à l’élection présidentielle 2025 - Ñ -

JEANNETTE JARA
LA FORCE « KAWAII »
Le gouvernement de Jeannette Jara propose un vaste accord national qui nous permettra de saisir toutes les opportunités propices au développement, à la croissance et à l'augmentation de la productivité économique au bénéfice du pays. L'objectif est que cette croissance se traduise par un développement social et humain « qui touche toutes les tables des familles chiliennes ».

Plus de 60 mesures sont proposées, notamment l'accélération et la promotion des investissements privés et publics, l'investissement dans les infrastructures et la promotion des petites et moyennes industries et des coopératives, qui permettront de réduire la concentration économique. Des contributions à la Recherche, au Développement et à l'innovation productive, au financement de l'entrepreneuriat, aux exportations et à la politique commerciale, ainsi qu'à des emplois décents, formels et bien rémunérés.

Le programme gouvernemental propose également des solutions à d'autres problèmes fondamentaux qui touchent les Chiliens, tels que les soins de santé, le système hospitalier et l'accès aux médicaments. Le Chili a besoin d'un système de santé moderne et efficace, qui place la personne au cœur de ses préoccupations et réponde aux urgences critiques. La santé est un droit fondamental. Nul ne devrait craindre de ne pas recevoir de soins en temps opportun ou de ne pas pouvoir se les permettre. Une stratégie globale pour l'accès aux médicaments à des prix équitables est proposée.

L'administration Jara entend répondre aux énormes défis du logement auxquels sont confrontés les Chiliens. Le Chili est confronté à une crise du logement et de l'urbanisme qui reflète et exacerbe les inégalités économiques et sociales du pays. Le constat est inquiétant : 40 % des ménages (2,6 millions) souffrent d'une forme ou d'une autre de privation sévère de logement, nombre d'entre eux vivant dans des conditions extrêmement précaires, dans des logements surpeuplés ou dans des campements.

L'éducation sera également une priorité pour le gouvernement de coalition de Jeannette Jara. L'éducation est essentielle au développement du pays et à l'amélioration de la qualité de vie de la population, et elle constitue le fondement sur lequel se bâtira un Chili plus juste et plus démocratique. De plus, tous les problèmes ou défis majeurs auxquels le pays est confronté, comme la sécurité publique ou la croissance économique, sont liés d'une manière ou d'une autre à l'éducation.

L'actuel gouvernement chilien progressiste de Gabriel Boric n'a pas réussi à obtenir un soutien massif et décisif de l'électorat populaire au cours de ses quatre années au pouvoir. La coalition du président actuel n'a pas réussi à établir un équilibre des pouvoirs suffisant, le Parlement lui étant fondamentalement opposé. Jusqu'à récemment, le risque d'une victoire de la droite et de l'extrême droite était donc élevé. Cependant, grâce au soutien exprimé par de larges secteurs de la population à la candidature de Jeannette Jara, la situation politique chilienne a connu un changement majeur, et la victoire de Jara est considérée comme hautement probable.

Actuellement, de larges secteurs progressistes chiliens luttent pour assurer la victoire de Jeannette Jara. Cependant, cela ne suffirait pas sans le soutien d'une majorité significative au Parlement chilien. À cette fin, la coalition « Unité pour le Chili », qui soutient la candidate, a enregistré une liste unique de 183 candidats à la députation. Si elle était obtenue, cette liste constituerait une majorité parlementaire suffisante et constituerait un outil essentiel pour concrétiser le programme de gouvernement progressiste de Jeannette Jara.

A.A.

UNIS POUR LE CHILI


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JEANNETTE JARA
LA FORCE « KAWAII »


mardi, août 26, 2025

ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE JULIO CORTÁZAR


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111ème ANNIVERSAIRE DE LA
NAISSANCE DE JULIO CORTÁZAR
1914 - 26 AOÛT - 2025
JULIO CORTÁZAR 1970 
PHOTO FRANCOIS LEHR
julio Florencio Cortázar Descotte, né le 26 août 1914 à Ixelles (Belgique) et mort le 12 février 1984 à Paris, fut un écrivain argentin de Buenos Aires, établi en France en 1951 et qui, tout en conservant sa nationalité argentine, acquiert aussi la nationalité française vers la fin de sa vie, en 1981, comme acte de protestation contre la dictature militaire argentine de l'époque.

lundi, août 25, 2025

ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE MANUEL GUTIÉRREZ


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MANUEL ELISEO GUTIÉRREZ REINOSO 

2011 - 25 AOÛT - 2025
COMMÉMORATION DU QUATORZIÈME ANNIVERSAIRE
DE LA MORT DE 
MANUEL GUTIÉRREZ
MANUEL ELISEO
GUTIÉRREZ REINOSO
 
Manuel Eliseo Gutiérrez Reinoso avait seize ans. Il a été assassiné par la police, la nuit de jeudi 25 août 2011, alors qu’il participait aux manifestations qui accompagnaient les 48 heures de grève décrétés par la principale organisation syndicale chilienne, la CUT. 




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samedi, août 23, 2025

SACCO ET VANZETTI, DEUX IMMIGRANTS ANARCHISTES EXÉCUTÉS INJUSTEMENT

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UN GARDE ASSIS AVEC (DE GAUCHE À DROITE)
BARTOLOMEO VANZETTI ET NICOLA SACCO
PHOTO GETTYIMAGES 

 1927 -  23 août - 2025
Il y a quatre-vingt-dix-huit ans
L'exécution de Sacco et de Vanzetti

En 1927, les immigrants italiens Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti ont été condamnés à mort, puis exécutés au Massachusetts, à l'issue de deux procès biaisés. Ils avaient été accusés du meurtre de deux hommes lors de braquages. Le professeur d'histoire Pierre L'Heureux raconte comment ces deux militants anarchistes, politisés en réaction à une société américaine xénophobe, ont été vus comme des coupables idéaux.
Pour écouter cliquez ici ! ]

« SACCO ET VANZETTI, DEUX IMMIGRANTS ANARCHISTES EXÉCUTÉS INJUSTEMENT »
AUJOURD'HUI L'HISTOIRE - RADIO CANADA - PAR JACQUES BEAUCHAMP, 
DIFFUSÉ LE LE MARDI 4 AVRIL 2017

DURÉE : 00:23:00  

PINS DE SOLIDARITÉ SACCO ET VANZETTI
PHOTO DAVID J. ET JANICE L. FRENT





En 1920, la police arrête Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti à la suite de vols commis à Bridgewater et à South Braintree, au Massachusetts. Les deux militants anarchistes se connaissent depuis une dizaine d’années. Ils ont déjà participé à des actes de terrorisme.




[ Pour écouter cliquez ici ! ]

« HERE'S TO YOU » EST UNE CHANSON DE JOAN BAEZ ET ENNIO MORRICONE, 
PARUE EN 1971 DANS LA BANDE ORIGINALE DU FILM SACCO ET VANZETTI 
(SACCO E VANZETTI) DE GIULIANO MONTALDO.
LICENCE YOUTUBE STANDARD 
DURÉE : 00:03:07 

Jugé coupable en 1920 lors du procès sur le vol de Bridgewater, Bartolomeo Vanzetti est accusé avec Nicola Sacco pour le braquage de South Braintree. Webster Thayer, un juge conservateur reconnu pour son manque de stature, préside ce second procès.

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025

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Un procès au retentissement international

Sacco et Vazzenti plaident leur innocence. Leur sort a bientôt des échos sur la scène nationale, puis internationale. L’avocat de la défense attire l’attention de groupes de défense des droits et libertés aux États-Unis. Des intellectuels de gauche s’unissent pour appuyer les accusés.

En 1926, alors que Sacco et Vazzenti sont en prison depuis cinq ans, un autre immigrant, Celestino Mederos, confesse être responsable du braquage de South Braintree. Le juge Tayor ne déroge pas et maintient un verdict de culpabilité à l’égard des deux Italiens.

Après de nombreux appels refusés par le juge Thayer, des groupes de gauche et des intellectuels européens débattent publiquement la cause. Ils voient l’affaire Sacco et Vazzenti comme le récit d’une Amérique dominante qui condamne injustement deux pauvres ouvriers.

Deux martyrs de la gauche

À la suite de l’échec de la défense à renverser sa décision, le juge Thayer condamne à mort Sacco et Vazzenti. Malgré un mouvement d’opposition planétaire, leur exécution a lieu en août 1927.

L’injustice dont Sacco et Vazzenti sont victimes fera d’eux des représentants des sans-voix. Leur récit sera transposé au cinéma, en littérature, ainsi qu’en chanson.

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